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Liturgie - Page 339

  • Au moins cinq fois par jour

    L’Eglise latine a bazardé le jeûne, pénitence d’un autre temps que notre temps ne saurait perpétuer, et en conséquence la néo-liturgie dite latine a gommé la notion et le mot de jeûne, n’en gardant que ce qu’en dit l’Evangile qu’on ne peut tout de même pas réécrire complètement.

    Je me suis demandé avec quelle fréquence la liturgie (latine traditionnelle) évoque le jeûne au temps du carême.

    J’ai compté. Et c’est au moins cinq fois par jour. Jusqu'à 12 fois.

    Dans l’office propre du carême le jeûne est évoqué dans les hymnes de matines et des vêpres, dans le capitule de tierce, dans l’antienne de sexte : quatre fois.

    A quoi s'ajoute, à la messe, la belle préface propre (qui souligne qu'on parle bien du jeûne corporel):

    Qui corporáli jejúnio vitia cómprimis, mentem élevas, virtútem largíris et prǽmia.

    Vous qui, par le jeûne corporel, réprimez les vices, élevez l’âme, accordez la force et les récompenses.

    En outre, la collecte de la messe évoque fréquemment le jeûne. Cette collecte étant dite également dans cinq offices de la journée, cela fait six fois de plus.

    Six et cinq: onze.

    Ceci sans compter les jours où un psaume évoque le jeûne (il y en a trois), ni les jours où une autre oraison de la messe évoque le jeûne. Ce qui fait que certains jours on arrive à 12 fois.

    On a curieusement considéré, à rebours de la tradition constante et unanime, qu’il n’y avait plus besoin du jeûne pour réprimer les vices, élever l’âme et obtenir la force et les récompenses… Mais le témoignage des 5 à 12 fois par jour de la liturgie traditionnelle continuera de témoigner de l’importance du jeûne, jusqu’à ce que l’Eglise latine redevienne latine.

  • Lundi de la première semaine de carême

    Voici la lecture des matines (commentant l’évangile du jour), extraite du livre de saint Augustin sur la foi et les œuvres. On se demande comment Luther a pu avoir le culot de prétendre que sa doctrine en la matière venait de saint Augustin…

    Si l’on peut, sans garder les commandements, parvenir à la vie, par la seule foi qui « sans les œuvres est morte », comment alors le Seigneur dira-t-il avec vérité à ceux qu’il placera à sa gauche : « Allez-vous-en dans le feu éternel préparé pour Satan et ses anges » ? Il ne leur reproche pas de n’avoir pas cru en lui mais de n’avoir pas accompli de bonnes œuvres. Car de peur que l’on se promette la vie éternelle par la foi qui sans les œuvres est morte, il a dit qu’il séparerait toutes les nations qui paissent mêlées dans les mêmes pâturages. De la sorte, il sera manifeste que ceux qui alors lui diront : « Seigneur quand est-ce que nous t’avons vu souffrir en tel ou tel cas et que nous ne t’avons pas servi ? » seront ceux-là mêmes qui, tout en croyant en lui, ne se sont guère souciés d’accomplir des bonnes œuvres, comme si l’on pouvait, par une foi morte, parvenir à la vie éternelle !

    Dirons-nous de ceux qui n’ont pas pratiqué les œuvres de miséricorde qu’ils iront au feu éternel, tandis que là n’iraient pas ceux qui ont volé le bien d’autrui, ou bien ceux qui ont profané en eux le temple de Dieu et ont été ainsi sans miséricorde envers eux-mêmes ? Comme si les œuvres de miséricorde pouvaient avoir quelque utilité sans l’amour ! L’Apôtre le dit : « Quand je distribuerais tous mes biens pour nourrir les pauvres, si je n’ai pas la charité, je n’y gagne rien. » Ou bien pourrait-il aimer son prochain comme lui-même, celui qui ne s’aime pas lui-même ! Oui, « qui aime l’iniquité déteste son âme ».

    Et qu’ici nul ne dise, comme le font quelques-uns qui s’illusionnent eux-mêmes, que si le feu est dit éternel, le châtiment, lui, ne l’est pas ! Voici leur pensée : ceux auxquels ils promettent le salut comme à travers le feu, passeront certes par ce feu éternel en châtiment de leur foi morte. Mais tout éternel que soit ce feu, leur brûlure à eux, c’est-à-dire l’action du feu, ne sera pas éternelle pour eux. Le Seigneur, en tant qu’il est Seigneur, prévoyait cette objection même aussi donne-t-il à sa sentence ces mots comme conclusion : « Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. » Elle sera donc éternelle, comme le feu, la brûlure et là s’en iront, dit la Vérité, tous ceux dont elle a montré clairement que leur manquaient, non la foi, mais les bonnes œuvres.

  • Premier dimanche de carême

    Tous les chants propres de la messe de ce dimanche sont tirés du psaume 90, et le trait le chante presque entièrement. C’est LE psaume du carême.

    Les antiennes d’offertoire et de communion sont les deux mêmes versets (que l'on trouvera dans l'office tous les jours du carême) :

    Scápulis suis obumbrábit tibi Dóminus, et sub pennis eius sperábis : scuto circúmdabit te véritas eius.

    Le Seigneur te mettra à l’ombre de ses épaules et sous ses ailes tu seras plein d’espoir. Sa vérité t’environnera comme un bouclier.

    Voici ces deux antiennes chantées par le Coro Magnificat, que dirige Giovanni Lee Dae Sung. Je ne sais rien de ce chœur, ni de son directeur, mais je trouve cela très beau.

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  • Samedi après les Cendres

    Dans un texte que j’ai déjà reproduit (voir ici), dom Guéranger résume admirablement la signification de l’évangile de ce jour en ce temps liturgique. La barque sur la mer, c’est l’Eglise avec ses fidèles qui vont peiner pendant les 40 jours que dure la traversée. Quarante jours qui « pèseraient à notre lâcheté, si le Sauveur lui-même ne venait les passer avec nous ». Il prie avec nous, il jeûne avec nous, et nous pouvons avoir confiance : il est déjà passé par là, il a jeûné 40 jours et vaincu le démon.

    On peut ajouter qu’en marchant sur la mer Jésus s’affirme comme Dieu. Car Job (9,8) avait dit de Dieu : « C’est lui seul qui a tendu les cieux et qui marche sur la mer comme sur le sol » (Septante) ; « qui seul a tendu les cieux, et marche sur les flots de la mer » (Vulgate).

    D’autre part Marc note de façon aussi originale que mystérieuse : « Et il voulait les dépasser ». Tel est le texte, travesti par Osty, la Bible de Jérusalem et la TOB, qui disent : « Il allait les dépasser. » Il voulait les dépasser, parce qu’il est Dieu et que l’on voit Dieu de dos comme Moïse l’a appris (c’est à dire en le suivant), et parce que ce « passage » de Jésus sur la mer renvoie au passage de la mer Rouge, donc à la Pâque, à la fête qui sera le terme de la traversée.

  • Tres vidit

    Dans l’histoire d’Abraham, que l’Eglise nous donne à lire depuis la Quinquagésime, il y a la mystérieuse apparition de Mambré, quand Abraham voit trois hommes qui viennent à sa rencontre et qu’il l’adore, au singulier.

    La Bible de Jérusalem, dans son édition de 2001, « augmentée de clefs de lecture », disait exactement ce qu’il faut dire. Dans la note en fin de chapitre : « Ce n’est pas une “adoration”, un acte de culte, mais une simple marque d’hommage. Abraham ne reconnaît d’abord dans les visiteurs que des hôtes humains, et leur témoigne une magnifique hospitalité. Leur caractère divin ne se révélera que progressivement, vv. 2, 9, 13, 14. » Et dans la note en marge (la « clef de lecture ») : « 18, 3 : Il dit Monseigneur : Abraham adore et prie un seul Seigneur, alors même qu’il s’adresse à trois personnes. Il annonce ainsi la révélation du mystère de la Trinité divine. »

    Mais c’était trop beau. Dans l’édition de 2005, les « clefs de lecture » ont été supprimées, et la note de fin de chapitre, devenue note de bas de page, est un long exposé où l’on tente de nous expliquer (je résume) qu’il a pu y avoir un texte avec le seul « Yahvé » et un texte avec trois hommes ou avec trois anges et que l’auteur du texte final a tout mélangé… On ajoute toutefois : « Dans ces trois hommes auxquels Abraham s’adresse au singulier, beaucoup de pères ont vu l’annonce du mystère de la Trinité, dont la révélation est réservée au NT. » Vu ce qui précède, et ce qui suit immédiatement sur la « vieille légende de la destruction de Sodome », on suggère manifestement au lecteur de laisser aux pères la responsabilité de leurs propos…

    Osty, lui, va plus loin, en maniant l’ironie dont il est coutumier dès qu’il évoque la tradition : « Un courant de tradition patristique chrétienne [pour la distinguer de la patristique bouddhiste, sans doute…] s’est plu (sic) à reconnaître dans ce texte une annonce du mystère de la Trinité. » N'en croyez rien...

    Mais ce n’est pas un hasard si la TOB décroche le pompon : « Le récit est tantôt au singulier tantôt au pluriel puisqu’il se réfère parfois à Dieu seul et parfois aux trois hommes [rien de plus simple, donc] ; mais l’auteur reste discret sur la manière dont se manifeste la présence divine. On imagine souvent qu’il s’agit du SEIGNEUR, accompagné de deux anges. L’iconographie orthodoxe y voit fréquemment trois anges, figure de la Sainte Trinité. »

    L’intérêt d’une traduction œcuménique, c’est qu’il y a eu un orthodoxe pour montrer l’icône de la Trinité d’Andrei Roublev. Alors, pour lui faire plaisir, on l’a ajouté à la note. Mais même l’orthodoxe de service ne voulait pas savoir que de nombreux pères grecs voient dans l’apparition de Mambré une figuration de la Trinité (sinon il n’y aurait pas l’icône). Et les catholiques n’en ont pas dit un mot non plus, et n’ont pas signalé la tradition patristique latine qui s’est cristallisée dans le mot de saint Ambroise plusieurs fois repris par saint Augustin : « Tres vidit et unum adoravit » : Abraham vit trois (personnes) et adora un seul.

    On remarque enfin, comme d’habitude, dans les trois Bibles, le refus absolu de toute référence à la liturgie. En l’occurrence au répons de la Quinquagésime, qui a malheureusement été supprimé de l’office du dimanche en 1960, mais qui était (de nouveau) chanté aux matines d’hier :

    ℟. Dum staret Abraham ad ilicem Mambre, vidit tres viros ascendentes per viam:
    * Tres vidit, et unum adoravit.
    ℣. Ecce Sara uxor tua pariet tibi filium, et vocabis nomen ejus Isaac.
    ℟. Tres vidit, et unum adoravit.

  • Vendredi après les Cendres

    Le mercredi des Cendres, l’Eglise proclame le jeûne. Le lendemain, elle évoque la prière. Aujourd’hui elle souligne le troisième pilier du carême, l’aumône. Dom Pius Parsch:

    Nous nous rendons, aujourd’hui, en pèlerinage dans la basilique de deux saints bienfaiteurs des pauvres, saint Jean et saint Paul. Cette église était précédemment une diaconie (maison des pauvres au sens chrétien). A l’origine, c’était la maison privée des deux saints frères, par conséquent un lieu de miséricorde et de charité. Les deux martyrs sont très honorés à Rome ; le bréviaire les appelle « les hommes de miséricorde, deux oliviers et deux candélabres brillants devant le Seigneur ». Ils partagèrent eux-mêmes leurs biens entre les pauvres, « afin de pouvoir entreprendre plus aisément le voyage de l’éternité. » Il convenait donc que les lectures de la messe traitent de l’aumône. L’aumône, en effet, est un des trois exercices principaux du Carême. Le jeûne et l’aumône se complètent. Faisons donc régulièrement, pendant le Carême, notre offrande de Carême, si petite soit-elle. Mais l’Église, qui entreprend notre renouvellement spirituel, nous explique immédiatement quel doit être « l’esprit de l’aumône ». L’aumône n’est, pour ainsi dire, que le fruit de l’arbre ; l’arbre c’est l’amour du prochain. Nous nous rappelons que, le dimanche de la Quinquagésime, l’Église nous a prêché l’Épître de la charité. Elle voulait nous faire comprendre que le centre vital du travail de Carême c’est la charité, la divine charité qui supporte tout, qui fait abnégation de soi-même et qui ne cessera jamais. Les deux lectures traitent principalement de la charité. Quelles belles pensées n’exprime pas la leçon ! « Délie les nœuds de la méchanceté, déchire les liens de l’oppression, affranchis les esclaves et brise tout joug. Offre ton pain à celui qui a faim. » Ce que le Prophète exprime d’une manière plutôt négative, le Christ l’expose d’une manière positive : il annonce le précepte de l’amour des ennemis. En ce jour, notre Mère l’Église implore aussi pour ses enfants, comme fruit du Saint-Sacrifice, la charité : « Verse dans nos cœurs l’esprit de ton amour et fais que tous ceux que tu rassasies d’un seul pain soient un seul cœur dans ta bonté » (Postcommunion). Par l’aumône, nous combattons également un mauvais esprit et nous le chassons : l’esprit de l’amour propre, de l’avarice. C’est ce mauvais esprit qui dévore la substance du christianisme et c’est pourquoi le Christ l’a si vivement combattu. L’égoïsme, en effet, enlève leur valeur aux saints exercices du Carême : la prière, le jeûne et l’aumône. Aussi, dans l’Évangile, le Christ nous met en garde contre ce danger. Et l’Église fait ressortir, dans le bréviaire, deux paroles qui doivent écarter l’esprit d’égoïsme : « Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait la droite »(Laudes). « Quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme la porte et prie ainsi ton Père » (Vêpres). Réfléchissons à ces pensées pendant tout le jour : l’aumône entretient l’esprit de charité et fait disparaître l’esprit d’égoïsme.

  • Jeudi après les Cendres

    Le carême est un temps privilégié pour la prière. Saint Augustin dit que le jeûne et l’aumône sont «les deux ailes de la prière» qui lui permettent de prendre plus facilement son élan et de parvenir jusqu’à Dieu. Il affirme: «De cette manière, notre prière, faite en humilité et en charité, dans le jeûne et dans l’aumône, dans la tempérance et dans le pardon des offenses, en donnant de bonnes choses et en ne rendant pas les mauvaises, en s’éloignant du mal et en faisant le bien, recherche la paix et l’obtient. Avec les ailes de ces vertus, notre prière vole de manière assurée et est conduite plus facilement jusqu’au ciel, où le Christ notre paix nous a précédés» (Sermon 206, 3 sur le carême: pl 38, 1042). L’Eglise sait qu’en raison de notre faiblesse, il est difficile d’être en silence pour se présenter devant Dieu et prendre conscience de notre condition de créatures qui dépendent de Lui et de pécheurs ayant besoin de son amour: c’est pourquoi, en ce carême, elle nous invite à une prière plus fidèle et intense et à une méditation prolongée sur la Parole de Dieu. Saint Jean Chrysostome nous exhorte: «Embellis ta maison de modestie et d’humilité avec la pratique de la prière. Rends ton habitation splendide avec la lumière de la justice: orne tes murs avec les bonnes œuvres comme une patine d’or pur et, à la place des murs et des pierre précieuses, place la foi et la magnanimité surnaturelle, en mettant au dessus de tout, sur le faîte, la prière pour parfaire la décoration de tout l’ensemble. Ainsi, tu prépares une demeure digne pour le Seigneur, ainsi, tu l’accueilles dans un palais splendide. Il t’accordera de transformer ton âme en temple de sa présence» (Homélie 6 sur la prière: pg 64, 446).

    Benoît XVI, 9 mars 2011

  • Mercredi des Cendres

    Miseréris ómnium, Dómine, et nihil odísti eórum quæ fecísti, dissímulans peccáta hóminum propter pæniténtiam et parcens illis : quia tu es Dóminus, Deus noster.

    Vous avez pitié de tous, Seigneur, et vous ne haïssez rien de tout ce que vous avez fait, et vous dissimulez les péchés des hommes à cause du repentir et vous leur pardonnez, car vous êtes le Seigneur notre Dieu.

    Antienne d’introït de la messe.

    Chantée en la basilique romaine (stationale) Sainte-Sabine le mercredi des Cendres 2012:

    Au cours de cette messe, Benoît XVI devait prononcer une belle homélie sur le symbolisme de la cendre, citant saint Jean Chrysostome, le pseudo-Macaire et Origène. Nostalgie...

  • Saint Cyrille d’Alexandrie

    Au moment où la fête divine et immaculée nous invite à monter maintenant jusqu’à la Jérusalem spirituelle, et nous incite à entrer en courant dans une vie de piété, nous écoutons la voix du prophète : « Vous qui êtes sauvés, éloignez-vous de la terre, vous qui êtes loin, souvenez-vous du Seigneur, et que Jérusalem monte en votre cœur (Jérémie 28,50). » Alors, quand Paul s’écrie : « Courez, de manière à remporter le prix » (I Corinthiens 9,24), et que la sainte fête se lève sur nous à la façon d’un soleil, rejetons au loin les débiles atermoiements de la paresse, triomphons des ténèbres obscures de l’inertie, d’un cœur courageux et limpide, dirigeons-nous vers toutes les formes de vertu, nous répétant les uns aux autres ce mot de l’Ecriture : « Venez, montons à la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob : il nous annoncera sa voie, et nous y marcherons » (Isaïe 2,3). Les juifs, comme ils ne savent pas sortir du culte formel et charnel, entendent ces mots : « Que m’importent vos innombrables sacrifices ? dit le Seigneur. Je suis rassasié des holocaustes de béliers ; la graisse des agneaux, le sang des taureaux et des boucs, je n’en veux pas ; pas même si vous vous présentez devant moi (Isaïe 1,11-12). » Mais à ceux qui sont éloignés de telles pratiques, et qui ont cherché à montrer à Dieu la vraie circoncision, celle du cœur, par le culte spirituel, le prophète crie : « Recherchez Dieu, et, au moment où vous le trouverez, invoquez-le. Et quand il approche de vous, que l’impie abandonne sa voie, l’homme sans loi son dessein, et qu’il se convertisse au Seigneur : il obtiendra miséricorde, parce que [Dieu] remettra largement vos fautes (Isaïe 55,6-7). » Or, comme notre Sauveur le Christ, en se faisant semblable à nous, s’est approché de nous, « dépouillons, comme dit l’Ecriture, le vieil homme et revêtons l’homme nouveau qui est renouvelé à l’image de son créateur (Ephésiens 4,22-24) » ; oublions ce qui est en arrière, tendons vers ce qui est en avant, montons, purs, à la divine fête. Le prophète Jérémie s’écrie : « Voici ce qu’il dit aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem : défrichez vos jachères, et ne semez pas dans les épines ; soyez circoncis pour Dieu, et circoncisez votre cœur dur, gens de Juda, habitant Jérusalem (Jérémie 4,3-4). » Alors, notre esprit que l’impiété a couvert de broussailles et rendu stérile, purifions-le par la crainte de Dieu, comme par le feu, et recevons la bonne semence du Sauveur ; il ne nous apprend pas à le servir par des rites purement formels, mais, par ses beaux enseignements, il nous renouvelle pour nous sauver. Montrons donc à Dieu le juif dans le secret (cf. Matthieu 6,4) et la circoncision dans le secret ; par la circoncision, enlevons tout mal de notre cœur ; nous mériterons d’entendre : « Célèbre tes fêtes, Juda, rends au Seigneur Dieu tes prières (Nahum 2,1). »

    Première Lettre festale, 1 (Sources chrétiennes)

  • Saint Jean de Matha

    Deus, qui per sanctum Ioánnem órdinem sanctíssimæ Trinitatis, ad rediméndum de potestáte Saracenórum captívos, cǽlitus institúere dignátus es : præsta, quǽsumus ; ut, eius suffragántibus méritis, a captivitáte córporis et ánimæ, te adiuvánte, liberémur. Per Dóminum….

    O Dieu, qui, par le moyen de saint Jean, avez daigné établir miraculeusement l’Ordre de la très sainte Trinité pour racheter les captifs du pouvoir des Sarrasins, faites, nous vous en supplions, que par les suffrages de ses mérites et le secours de votre grâce, nous soyons délivrés de la captivité du corps et de l’âme.