Au moment où la fête divine et immaculée nous invite à monter maintenant jusqu’à la Jérusalem spirituelle, et nous incite à entrer en courant dans une vie de piété, nous écoutons la voix du prophète : « Vous qui êtes sauvés, éloignez-vous de la terre, vous qui êtes loin, souvenez-vous du Seigneur, et que Jérusalem monte en votre cœur (Jérémie 28,50). » Alors, quand Paul s’écrie : « Courez, de manière à remporter le prix » (I Corinthiens 9,24), et que la sainte fête se lève sur nous à la façon d’un soleil, rejetons au loin les débiles atermoiements de la paresse, triomphons des ténèbres obscures de l’inertie, d’un cœur courageux et limpide, dirigeons-nous vers toutes les formes de vertu, nous répétant les uns aux autres ce mot de l’Ecriture : « Venez, montons à la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob : il nous annoncera sa voie, et nous y marcherons » (Isaïe 2,3). Les juifs, comme ils ne savent pas sortir du culte formel et charnel, entendent ces mots : « Que m’importent vos innombrables sacrifices ? dit le Seigneur. Je suis rassasié des holocaustes de béliers ; la graisse des agneaux, le sang des taureaux et des boucs, je n’en veux pas ; pas même si vous vous présentez devant moi (Isaïe 1,11-12). » Mais à ceux qui sont éloignés de telles pratiques, et qui ont cherché à montrer à Dieu la vraie circoncision, celle du cœur, par le culte spirituel, le prophète crie : « Recherchez Dieu, et, au moment où vous le trouverez, invoquez-le. Et quand il approche de vous, que l’impie abandonne sa voie, l’homme sans loi son dessein, et qu’il se convertisse au Seigneur : il obtiendra miséricorde, parce que [Dieu] remettra largement vos fautes (Isaïe 55,6-7). » Or, comme notre Sauveur le Christ, en se faisant semblable à nous, s’est approché de nous, « dépouillons, comme dit l’Ecriture, le vieil homme et revêtons l’homme nouveau qui est renouvelé à l’image de son créateur (Ephésiens 4,22-24) » ; oublions ce qui est en arrière, tendons vers ce qui est en avant, montons, purs, à la divine fête. Le prophète Jérémie s’écrie : « Voici ce qu’il dit aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem : défrichez vos jachères, et ne semez pas dans les épines ; soyez circoncis pour Dieu, et circoncisez votre cœur dur, gens de Juda, habitant Jérusalem (Jérémie 4,3-4). » Alors, notre esprit que l’impiété a couvert de broussailles et rendu stérile, purifions-le par la crainte de Dieu, comme par le feu, et recevons la bonne semence du Sauveur ; il ne nous apprend pas à le servir par des rites purement formels, mais, par ses beaux enseignements, il nous renouvelle pour nous sauver. Montrons donc à Dieu le juif dans le secret (cf. Matthieu 6,4) et la circoncision dans le secret ; par la circoncision, enlevons tout mal de notre cœur ; nous mériterons d’entendre : « Célèbre tes fêtes, Juda, rends au Seigneur Dieu tes prières (Nahum 2,1). »
Première Lettre festale, 1 (Sources chrétiennes)