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Liturgie - Page 304

  • Saint Sébastien

    Après cela, ce préfet dénonça Sébastien à l’empereur Dioclétien, qui, l’ayant appelé, lui dit : « Ingrat, je t’ai placé au premier rang dans mon palais, et toi tu as travaillé contre moi et mes dieux ! » Et Sébastien : « Pour toi et pour l’État romain j’ai toujours prié Dieu, qui est dans le Ciel. » Alors Dioclétien le fit attacher à un poteau au milieu du champ de Mars, et ordonna à ses soldats de le percer de flèches. Et les soldats lui lancèrent tant de flèches qu’il fut tout couvert de pointes comme un hérisson ; après quoi, le croyant mort, ils l’abandonnèrent. Et voici que peu de jours après, saint Sébastien, debout sur l’escalier du palais, aborda les deux empereurs et leur reprocha durement le mal qu’ils faisaient aux chrétiens. Et les empereurs dirent : « N’est-ce point là Sébastien, que nous avons fait tuer à coups de flèches ? » Et Sébastien : « Le Seigneur a daigné me rappeler à la vie, afin qu’une fois encore je vienne à vous, et vous reproche le mal que vous faites aux serviteurs du Christ ! » Alors les empereurs le firent frapper de verges jusqu’à ce que mort s’ensuivît, et ils firent jeter son corps à l’égout, pour empêcher que les chrétiens ne le vénérassent comme la relique d’un martyr. Mais, dès la nuit suivante, saint Sébastien apparut à sainte Lucine, lui révéla où était son corps, et lui ordonna de l’ensevelir auprès des restes des apôtres : ce qui fut fait. Il subit le martyre vers l’an du Seigneur 187.

    Légende dorée

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    (Chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët, photo lavieb-aile)

  • Saints Marius, Marthe, Audifax et Abachus

    Nous célébrons aujourd’hui une famille de martyrs. Une famille de quatre membres, morts le même jour pour le Christ, quel admirable spectacle ! Quelle leçon nous donnent-ils ! Nous avons besoin non seulement de chrétiens à la foi forte, mais encore de familles courageuses dans la foi, de familles qui ne forment qu’un cœur par l’amour et le dévouement pour le Christ.

    Bien que les nombreux grands saints du moyen âge et des temps modernes soient plus connus et plus près de nous par le temps, nous devons cependant être remplis du plus grand respect, quand nous célébrons la fête des anciens martyrs. Quelle force dans la foi, quel courage dans les souffrances, quel amour pour le Christ se manifestent dans leur mort héroïque, qui les rend si semblables à Notre-Seigneur ! Ils sont la semence d’où est sortie la riche moisson des peuples, d’où nous sommes sortis nous-mêmes.

    Avec quelle ferveur se célèbre le Saint-Sacrifice, un jour de fête de martyr ! L’Église nous transporte au tombeau du martyr, sur lequel nous célébrons les saints mystères. Les martyrs renouvellent là le sacrifice de leur vie et l’unissent au Sacrifice rédempteur du Christ. Nous recevons une part de leur foi courageuse et nous sommes associés à leur gloire. Le martyre est une continuation et un renouvellement de la mort du Christ dans son corps mystique.

    Dom Pius Parsch

  • Salvos nos fac

    En cette semaine dite « pour l’unité des chrétiens », du 18 au 25 janvier, on peut célébrer la messe votive officiellement appelée depuis 1960 « pro Ecclesiae unitate » (pour l’unité de l’Eglise), et auparavant « ad tollendum schisma » (pour supprimer le schisme), ou appelée selon son introït Salvos nos fac.

    Cette messe (« pour l’unité des chrétiens »... dans l'unique Eglise) avait été composée en Avignon en 1392 à l’initiative de Clément VII pour mettre fin au Grand Schisme d’Occident. Le pape avait prescrit de la célébrer tous les premiers jeudis du mois. Elle fut inscrite dans les missels et y resta après la fin du schisme (mais elle finit par disparaître des missels, et a réapparu à la faveur  de l'œcuménisme). On l’appelait « pro sedacione scismatis » ou « pro unione ecclesie ».

    Saint Pie V la conserva mais la modifia. Il changea le graduel et l’alléluia. A l’origine le graduel était composé du premier et du dernier verset du psaume 132 qui avait toujours été le chant de l’unité : Ecce quam bonum et quam jucundum habitare fratres in unum… Le verset d’alléluia était composé d’un extrait du psaume 67 :

    Dominus nomen illi qui inhabitare facit unanimes in domo

    (ce qui permet de constater qu’en Avignon on avait toujours le psautier romain)

    et d’un verset du psaume 146 :

    Ædificans Jerusalem Dominus,
    dispersiones Israëlis congregabit.

    Pour une raison inconnue, les experts de saint Pie V ont substitué aux versets sur l’unité des versets qui demandent la paix. (Le formulaire originel est resté dans le missel dominicain.)

    Et surtout ils ont supprimé ce qui était une particularité de cette messe, les prières après le Pater.

    Des prières du même type existaient déjà au XIIIe siècle pour la récupération de la Terre Sainte ; puis, lors de la querelle entre Jean XXII et l’empereur (et l’élection de l’anti-pape Nicolas V), Jean XXII reprit le formulaire ; et Clément VII le reprit à son tour, changeant le psaume et les oraisons.

    Il était ainsi stipulé qu’après « Sed libera nos a malo », on se mettait à genoux pour réciter le psaume 66 (Deus misereatur nostri), avec Gloria Patri. Puis trois fois Kyrie eleison, puis le Pater. Et ensuite :

    ℣. Salvos fac reges.

    ℟. Et exaudi nos in die qua invocaverimus te.

    ℣.Salvum fac populum tuum, Domine, et benedic hereditati tuae.

    ℟. Et rege eos, et extolle illos usque in aeternum.

    ℣.Fiat pax in virtute tua.

    ℟. Et abundantia in turribus tuis.

    ℣.Domine exaudi orationem meam.

    ℟. Et clamor meus ad te veniat.

    ℣.Dominus vobiscum.

    ℟. Et cum spiritu tuo.

    Oratio. Deus qui errata corrigis (c’est l’oraison de la messe).

    Alia Oratio. Ecclesiae tuae, quaesumus, Domine, preces placatus admitte, ut destructis adversitatibus et erroribus universis, secura tibi serviat libertate. Per Dominum…

    Alia oratio. Hostium nostrorum, quaesumus, Domine, elide superbiam, et eorum contumaciam dexterae tuae virtute prosterne.

    Alia oratio. Deus a quo sancta desideria, recta consilia et justa sunt opera, da servis tuis illam, quam mundus dare non potest, pacem, ut et corda nostra mandatis tuis dedita, et hostium sublata formidine, tempora sint tua protectione tranquilla. Per Christum Dominum nostrum. Amen.

    On pourra lire ici un historique complet de cette messe, par Robert Amiet.

  • Saint Antoine

    Antoine se resserrant ainsi lui-même dans ces étroites limites s’en alla dans des sépulcres fort éloignés du bourg ; et après avoir prié l’un de ses amis de lui apporté du pain de temps en temps, il entra dans l’un de ces sépulcres et ferma la porte sur lui, demeurant ainsi tout seul. Le démon ne pouvant le souffrir, et craignant que dans peu de temps le désert ne soit rempli de solitaires, il vint de nuit avec une grande troupe de ses compagnons, et le battit de telle sorte qu’il le laissa par terre tout couvert de plaies et sans pouvoir dire une seule parole, à cause de l’excès des douleurs qu’il ressentait, et qu’il assurait depuis avoir été telles qu’elles ne peuvent être égalées par tous les tourments que les hommes pourraient nous faire endurer. Mais la providence de Dieu qui n’abandonne jamais ceux qui espèrent en lui, fit que son ami vint le lendemain pour lui apporter du pain. Ayant ouvert la porte et l’ayant trouvé étendu par terre comme mort, il le porta sur ses épaules dans l’église du bourg et il le mit à terre. Plusieurs de ses proches et des habitants du lieu y accoururent et s’assirent auprès de lui, le considérant comme mort. Environ vers minuit, Antoine revenant à lui, vit qu’ils s’étaient tous endormis et que son ami seul veillait. Alors il lui fit signe de venir à lui et le pria que sans éveiller personne, il le reportât dans le sépulcre où il l’avait pris. Ce qu’il fit. Antoine referma la porte comme de coutume et continua d’y demeurer seul. Ne pouvant se tenir debout à cause des blessures qu’il avait reçues du démon, il priait couché par terre ; et après avoir achevé sa prière, il criait à haute voix : « Me voici. Antoine n’appréhende point les maux que tu peux lui faire ; et quand tu m’en ferais encore de beaucoup plus grands, rien ne saurait me séparer de l’amour de Jésus-Christ (Rm 8, 35). Il chantait aussi ce verset de psaume : Même si des armées venaient m’attaquer, mon cœur ne serait point touché de crainte (Ps 28, 3). C’était là les pensées et les paroles de ce saint solitaire.

    Mais ce capital et irréconciliable ennemi des saints, s’étonnant de ce qu’après avoir été si maltraité par lui, il ait encore la hardiesse de revenir, assembla ces autres malheureux esprits qui, comme des chiens enragés, sont toujours prêts à déchirer les gens de bien, et tout transporté de dépit et de fureur, il leur dit : « Vous voyez comment nous n’avons pu dompter cet homme, ni par l’esprit de fornication, ni par les douleurs que nous lui avons fait souffrir en son corps ; mais qu’au contraire il a encore la hardiesse de nous défier. Préparons-nous donc à l’attaquer d’une autre manière, puisqu’il ne nous est pas difficile d’inventer diverses sortes de méchancetés pour nuire aux hommes. A la suite de ces paroles, cette troupe infernale fit un tel vacarme que toute la demeure d’Antoine en fut ébranlée, et les quatre murailles de sa cellule étant entrouvertes les démons y entrèrent en foule, et prenant la forme de toutes sortes de bêtes farouches et de serpents, remplirent sur le champ ce lieu de diverses figures de lions, d’ours, de léopards, de taureaux, de loups, d’aspics, de scorpions et d’autres serpents ; chacun d’eux jetait des cris conformes à sa nature. Les lions rugissaient comme s’ils voulaient le dévorer ; les taureaux semblaient être prêts à le percer de leurs cornes ; et les loups à se jeter sur lui avec furie ; les serpents se traînant contre terre, s’élançaient vers lui, et il n’y avait pas un seul de tous ces animaux dont le regard ne fut aussi cruel que farouche, et dont le sifflement ou les cris ne fussent horribles à entendre.

    Antoine étant ainsi accablé par eux et percé de coup, sentait bien augmenter en son corps le nombre de ses blessures ; mais son esprit incapable d’étonnement, résistait à tous ces efforts avec une confiance invincible. Et alors que ses gémissements témoignaient de l’excessive douleur que son corps ressentait de tant de plaies, son esprit demeurait toujours dans la même vigilance ; et il disait aux démons, comme en se moquant d’eux : si vous aviez quelque force, un de vous suffirait pour me combattre ;; mais parce que Dieu anéantit toute votre puissance, vous tâchez par votre grand nombre de me donner de la crainte, et rien ne montre davantage votre faiblesse que le fait d’avoir été réduits à prendre la forme de ces animaux déraisonnables. Il ajoutait à cela avec une grande confiance : si vous avez quelque force, et si Dieu vous a donné la puissance de me nuire, pourquoi tardez-vous davantage à me la faire sentir ; et si vous n’en avez point, pourquoi faites-vous tant d’efforts inutilement ? Ignorez-vous que le signe de la croix, et la foi que j’ai en Notre Seigneur sont pour moi comme un rempart inébranlable contre toutes vos entreprises et tous vos assauts ?

    Les démons ayant essayé en vain tous les moyens en leur pouvoir, grinçaient des dents de rage en voyant qu’il se moquait d’eux ainsi alors qu’ils prétendaient se moquer de lui. Jésus-Christ n’abandonnant pas son fidèle serviteur dans un si grand combat, vint du ciel à son secours. Antoine levant les yeux vit le comble du bâtiment s’entrouvrir, et un rayon resplendissant dissiper les ténèbres et l’environner de lumière. Soudain tous le démons disparurent, toutes se douleurs cessèrent, et le bâtiment fut rétabli en son premier état. Antoine connut aussitôt que le Seigneur était venu pour l’assister, remplissait ce lieu-là de sa présence, et ayant encore davantage repris ses esprits, et se trouvant soulagé de tous ses maux, il dit en adressant la parole à cette divine lumière : Où étais-tu, mon Seigneur, et mon Maître ? Et pourquoi n’es-tu pas venu dès le commencement, afin d’adoucir mes douleurs ? Alors il entendit une voix qui lui répondit : Antoine, j’étais ici ; mais je voulais être spectateur de ton combat ; et maintenant je vois que tu as résisté courageusement sans céder aux efforts de tes ennemis. Je t’assisterai toujours et rendrai ton nom célèbre par toute la terre. Ayant entendu ces paroles, il se leva pour prier, et sentit en lui tant de vigueur qu’il connut que Dieu lui avait rendu beaucoup plus de force qu’il n’en avait auparavant. Il avait alors environ trente-cinq ans.

    Vie de saint Antoine, par saint Athanase, chapitre 5.

    *

    C'est le 146e anniversaire de l'apparition de Notre Dame à Pontmain (fête liturgique dans mon diocèse).

  • Saint Marcel Ier

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    Les vies des saints, par le RP François Giry, 1719. (Sur la page de titre est écrit: "Ce livre est du monastère de la Visitation Sainte-Marie d'Orléans." Il a été numérisé par Google à... l'université du Michigan.)

  • Deuxième dimanche après l’Epiphanie

    Antienne de communion

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     Par l’Institut Saint-Philippe-Neri de Berlin.

    Commentaire de dom Ludovic Baron.

    Il dit, le Seigneur : Remplissez les vases d'eau et portez au maître d'hôtel.
    Quand il eut goûté, le maître d'hôtel,
    L'eau devenue du vin, il dit à l ‘époux :
    Tu as gardé le bon vin jusqu'à maintenant.
    Ce miracle que fit Jésus fut le premier devant ses disciples. Jean II, 7.

    C'est le résumé de l'épisode des noces de Cana. En ces quelques lignes, faites des mots essentiels de l'Evangile, tient tout le drame.

    Ce rappel du miracle dans l'antienne de la Communion le met en plein relief comme figure de l'Eucharistie. Au moment où elle goûte la suavité du pain et du vin devenus le corps et le sang du Christ, l'Eglise se chante à elle-même les paroles qui en furent l'annonce prochaine et, dans la joie de sa vie renouvelée, les fait monter vers le Christ Jésus comme l'hommage de son amour reconnaissant...Servasti vinum bonum usque adhuc.

    LA MÉLODIE

    Elle se plie avec une admirable souplesse au caractère et à l'action des personnages. Il y en a trois : le récitant, Notre Seigneur et le maître d'hôtel.

    C'est le récitant qui commence. Il annonce les paroles divines. Deux mots très simples et sur un ton empreint de gravité, comme il convient. Notez de quelle dévotion il enveloppe Dominus.

    Le chant de Notre seigneur est très discret, comme fut son geste. Il n'y a pour ainsi dire pas de mélodie ; juste assez pour revêtir les mots de sa bonté douce et si simple, avec une légère insistance sur aqua, la matière du miracle, et une délicate nuance de joie sur ferté architriclino.

    Le récitant décrit alors le maître d'hôtel goûtant le vin nouveau. La description est très réaliste. Le motif de gystasset, avec le si bécarre et le si bémol à une note d'intervalle, a quelque chose d'incertain qui rend parfaitement l'étonnement du brave homme. Cet étonnement devient plus marqué sur aquam vinum factam, à la faveur peut-être de la sonorité de la voyelle a quatre fois répétée, puis fait place soudain, sur dicit sponso, à la joie qui va éclater.

    Elle éclate en effet sur les lèvres du chef, sonore et quelque peu exubérante ; mais il est si heureux d'être enfin tiré d'angoisse ! Il souligne même d'un accent de délectation le mot bonum et va jusqu'à mettre une pointe de finesse sur usque adhuc ; par quoi il apprécie à sa juste valeur le bon tour que l'époux joue à ses hôtes en gardant, contrairement à la coutume, le bon vin pour la fin.

    Si réaliste qu'elle soit, cette interprétation est exacte. Tout cela se trouve dans la mélodie et rien ne s'oppose, ni dans le texte ni dans le contexte du récit évangélique au caractère qu'elle donne aux personnages. Mais l'expression n'est pas toute là. Cette antienne en effet n'a pas pour seul objet, ni même pour objet principal, de nous chanter le miracle de Cana. A travers le drame historique qu'elle fait revivre, un autre drame se joue : le drame liturgique de l'Eucharistie figurée, annoncée, réalisée : et c'est pour chanter ce drame-là qu'elle a été faite. Les personnages en sont réels et vivants : c'est l'Eglise qui, par la voix du récitant, nous présente la scène et nous annonce les acteurs ; c'est le Christ qui change le pain et le vin en son corps et son sang et, dans la communion, nous en lui ; ce sont toutes les âmes enfin, nous tous, qui à travers ce chant du maître d'hôtel disons au Christ, l'Epoux de nos âmes, notre joie reconnaissante pour la nourriture et le breuvage aux suavités inexprimables qu'il nous dispense à la table de ses noces. Si donc nous nous contentons de chanter le drame historique sous le drame liturgique nous ne comprenons pas la pièce et nous lui enlevons, faute de l'avoir découverte, son expression vraie.

    Il nous faut donc entrer, en la chantant, dans les personnages du drame actuel et les vivre. Il passera alors dans la mélodie quelque chose de plus profond, de plus spirituel qui atténuera ce qu'il peut y avoir de trop humain ici ou là ; et elle aura toute son expression.

  • Saint Hilaire

    Ex quo Relligio, tot procerum parens,
    Gallos addiderit Christianum gregi,
    Quis par Hilario ? quis generosius
    Natum de Patre vindicat ?

    Depuis le jour où l'Eglise, mère féconde de tant d'hommes illustres, réunit les Gaulois à son troupeau, quel homme parmi eux a été comparable à Hilaire ? Quel docteur a vengé avec plus de courage le Fils engendré par le Père ?

    Insignes titulos, eloquium grave,
    Dotes innumeras plebs sacra concinat :
    Laus suprema fides, qua genitum Deo
    Altis vocibus asserit.

    Célèbre, ô peuple fidèle, les titres de gloire qui le recommandent, la dignité de son élocution, les qualités nombreuses qui brillèrent en lui ; mais son suprême honneur, c'est la foi, par laquelle il proclame hautement le Fils de Dieu.

    Si non tincta fuit sanguine profluo
    Clara fronte micans infula nobilis,
    Curis mille litat : martyrii decus
    Supplet continuus labor.

    La mitre qui brille sur son auguste front n'a pas été teinte de son sang ; mais sa vie a été en proie à mille épreuves ; ses fatigues incessantes ont compense pour lui l'honneur du martyre.

    Hoc Nicaena fides vindice nititur :
    Frustra tartareus concutit hanc furor;
    Hic oris gladio fulgurat aureo,
    Vastantes abigens lupos.

    La foi de Nicée resplendit par les efforts d'un tel vengeur ; en vain la fureur des enfers s'efforce d'en renverser le Symbole ; Hilaire lance les éclairs de sa parole semblable à un glaive d'or ; il chasse les loups dévastateurs.

    Quo vultu reducem grex pius excipit !
    Quas post longa metit proelia laureas !
    Te, Martine, docet quam pede strenuo
    Virtutum rapias viam.

    Avec quel transport le fidèle troupeau reçoit, à son retour, le Pontife exilé ! Après ses longs combats, que de lauriers Hilaire moissonne ! O Martin ! c'est alors qu'il t'enseigne à marcher d'un pas ferme dans le sentier des vertus.

    Patri maxima laus, maxima Filio,
    Foecundo generat quem Pater in sinu,
    Equum Principio, numine comparem:
    Sacro maxima Flamini. Amen.

    Louange suprême au Père ; honneur égal au Fils que le Père engendre de son sein fécond : au Fils, égal au Principe, semblable en divinité ; louange pareille à l'Esprit divin ! Amen.

    (Hymne au propre de Poitiers)

  • Baptême de Notre Seigneur

    Dom Guéranger cite cette belle préface du missel ambrosien :

    Vere dignum et justum est, aequum et salutare, nos tibi semper hic et ubique gratias agere, Domine sancte, Pater omnipotens, aeterne Deus, qui te nobis super Jordanis alveum de coelis in voce tonitrui praebuisti, ut Salvatorem coeli demonstrares, et te Patrem aeterni luminis ostenderes, coelos aperuisti, aerem benedixisti, fontem purificasti: et tuum unicum Filium per speciem columbae Sancto Spiritu declarasti. Susceperunt hodie fontes benedictionem tuam, et abstulerunt maledictionem nostram, ita ut credentibus purificationem omnium delictorum exhibeant, et Dei filios adoptione faciant ad vitam aeternam. Nam quos ad temporalem vitam carnalis nativitas fuderat, quos mors per praevaricationem ceperat, hos vita aeterna recipiens, ad regni coelorum gloriam revocavit.

    Il est véritablement digne, juste, équitable et salutaire, que nous vous rendions grâces partout et toujours, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, qui vous êtes manifesté à nous du haut du ciel, dans une voix tonnante, sur les eaux du Jourdain; pour nous montrer le Sauveur céleste, et vous manifester à nous comme le Père de la lumière éternelle, vous avez ouvert les cieux, sanctifié les airs, purifié la fontaine, et désigné votre Fils unique par l’Esprit Saint apparaissant sous la forme d’une colombe. Aujourd’hui les eaux ont reçu votre bénédiction et ont enlevé notre malédiction ; elles ont reçu la vertu de produire dans les croyants la purification de tous les péchés, et d’opérer l’adoption des enfants de Dieu pour la vie éternelle. Ceux que la naissance charnelle avait produits pour la vie du temps, ceux que, par suite de leur prévarication, la mort tenait en sa puissance, la vie éternelle les a reçus et les a rappelés à la gloire du céleste royaume.

  • Manifeste magnum est

    L’antienne de Benedictus attire l’attention sur le dernier verset du chapitre 3 de la première épître à Timothée, résumé fulgurant de la mission du Christ, auquel a été ajouté un alléluia fort bienvenu…

    Maniféste magnum est pietátis sacraméntum, quod manifestátum est in carne, iustificátum est in spíritu, appáruit Angelis, prædicátum est Géntibus, créditum est in mundo, assúmptum est in glória, allelúia.

    Assurément il est grand le mystère de la piété, qui a été manifesté dans la chair, justifié par l'Esprit, est apparu aux anges, a été proclamé chez les païens, cru dans le monde, élevé dans la gloire, alléluia.

  • A Hethe

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    A priori ce n’est pas un événement que Mgr Longley, archevêque de Birmingham, célèbre une messe basse dans la « forme extraordinaire » en l’église de Hethe. On sait que Mgr Longley est « latin mass friendly ».

    Mais à Hethe ? Evidemment vous n’en avez jamais entendu parler. Moi non plus jusqu’à ce matin. Hethe, au centre même de l’Angleterre, est un village de 275 habitants où il n’y a rien à voir. Un village où, au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, il n’y eut qu’une dizaine de catholiques, tous employés par le propriétaire terrien installé dans une commune voisine. Il n’y avait de messe que dans leur chapelle privée. En 1830 il y eut un nouveau propriétaire qui ferma la chapelle. Alors on construisit une petite église néo-gothique sur le territoire de Hethe…

    Je suppose que c’est un habitant tradi de Hethe qui a invité l’archevêque. Mais je ne peux m’empêcher de comparer… Mon évêque est plus « latin mass friendly » que Mgr Longley. Mais je gage que s’il venait dire une messe dans l’église de mon village, ça provoquerait une bronca dans le « doyenné » et sans doute dans tout le diocèse. Sans oublier que l’archevêque se rend dans un territoire anglican…

    La question est de savoir si la situation est plus apaisée que chez nous en Angleterre, ou… si l’Angleterre est devenue un tel désert spirituel (Hethe : lande, terrain non cultivé) que tout le monde s’en fout…