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Liturgie - Page 305

  • Vilis in pannis, pretiosus in stellis

     Dieu lui-même, qui avait ordonné dans la loi qu’on lui offrît les prémices, s’étant fait homme, demanda aussi les prémices des peuples. Les bergers furent les prémices des Juifs ; les Mages devinrent les prémices des Gentils. Ceux-là sont attirés de près, ceux-ci amenés de loin. « Où est, disent-ils, celui qui est né Roi des Juifs ? » Hérode, roi des Juifs, avait déjà des fils. Archélaos était né dans un palais ; le Christ, dans un logis qui ne lui appartenait pas. Archélaos, à sa naissance, fut couché dans un lit d’argent ; mais le Christ nouveau-né est déposé dans une crèche étroite : et cependant on néglige celui qui est né dans un palais, et l’on recherche celui qui est né sous un abri emprunté. Les Mages ne nomment même pas le premier ; mais, ayant trouvé le second, ils se prosternent et l’adorent.

    Quel est donc ce Roi des Juifs ? Il est pauvre et riche, humble et grand. Quel est donc, ce Roi des Juifs que l’on porte comme un enfant, et que l’on adore comme un Dieu (portatur ut parvulus, adoratur ut Deus) ? Il est petit dans la crèche, immense dans le Ciel (parvus in praesepio, immensus in coelo) : vil dans les langes, et glorieusement manifesté dans le firmament (vilis in pannis, pretiosus in stellis).

    O Hérode, pourquoi te troubler ainsi ? Ce roi qui est né, ne vient pas pour vaincre les rois en leur faisant la guerre ; mais il va les subjuguer d’une manière merveilleuse, en mourant. II n’est pas né pour te succéder ; mais pour que le monde croie fidèlement en lui. Il vient, non pour combattre durant sa vie ; mais pour triompher par sa mort.

    Cet enfant que les Mages appellent en ce moment le Roi des Juifs, est aussi le Créateur et le Seigneur des Anges. Si tu crains l’enfance muette de ce nouveau-né, tu dois redouter bien davantage sa toute-puissance pour le jour où il sera ton Juge. Ne le crains pas comme un successeur à ton trône, mais redoute en lui le juste Juge qui condamnera ton infidélité. « Allez, leur dit-il, et puis venez me rapporter ce que vous aurez trouvé, afin que moi aussi, j’aille l’adorer. » O ruse artificieuse ! ô incrédulité impie ! ô perversité hypocrite ! Le sang des Innocents que tu as si cruellement répandu, atteste ce que tu voulais faire de cet enfant.

    Saint Fulgence, lecture des matines avant la suppression de l’octave de l’Epiphanie.

  • Omnes

    La liturgie continue de chanter l’Epiphanie. Les antiennes du Benedictus et du Magnificat, en ce jour, insistent sur l’universalité du salut. La deuxième est une citation littérale d’Isaïe (60,6), qui est également le début du graduel de l’Epiphanie et le texte d’un répons bref. La première paraît également tirée du même chapitre d’Isaïe, mais en fait elle est nettement plus proche de Tobie 13,14 (dans la Vulgate).

    Omnes nationes venient a longe, portantes munera sua, alleluia.

    Toutes les nations viendront de loi, portant leurs dons, alléluia.

    Omnes de Saba venient, aurum et thus deferentes, alleluia, alleluia.

    Ils viendront tous de Saba, apportant l’or et l’encens, alléluia, alléluia.

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    On voit les deux antiennes au milieu de cette page de l’antiphonaire des cordeliers de Fribourg. On constate que la deuxième dit « Omnes de Salba ». Il ne semble pas qu’il y ait d’autres manuscrits avec ce « Salba ». Il est curieux qu’un religieux aussi compétent, qui chaque année pendant un bonne semaine chantait l’or et l’encens de Saba, et connaissait la « reine de Saba », ait pu commettre cette faute (?).

  • In columbæ specie

    ℟. In colúmbæ spécie Spíritus Sanctus visus est, Patérna vox audíta est:
    * Hic est Fílius meus diléctus, in quo mihi bene complácui.
    . Cæli apérti sunt super eum, et vox Patris intónuit.
    ℟. Hic est Fílius meus diléctus, in quo mihi bene complácui.

    On vit le Saint-Esprit sous la forme d’une colombe, et on entendit la voix du Père : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances. Les cieux lui furent ouverts et la voix du Père se fit entendre. Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances.

    Ce deuxième répons des matines était aussi le deuxième répons des matines de l’Epiphanie. Il nous plonge dans l’un des deux autres mystères de ce temps : le baptême du Seigneur, qui est l’unique mystère que célèbrent les byzantins en ces jours.

    Voici la partition des cordeliers de Fribourg (vers 1300). On notera comment la clef de fa sur la troisième ligne devient subrepticement une clef d’ut sur la quatrième ligne, au milieu d’un mot (dilectus). On notera aussi que les diphtongues ae ont disparu : columbe, celi.

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    Je n’ai pas trouvé d’enregistrement de cette pièce, alors que l’an dernier j’avais trouvé un enregistrement du premier répons : Tria sunt munera.

  • Sancta et immaculata virginitas

    ℟. Sancta et immaculata virginitas, quibus te laudibus efferam nescio:
    * Quia quem coeli capere non poterant, tuo gremio contulisti.
    . Benedicta tu in mulieribus, et benedictus fructus ventris tui.
    ℟. Quia quem coeli capere non poterant, tuo gremio contulisti.

    Sainte et immaculée Virginité, je ne sais par quelles louanges vous exalter : Car vous avez renfermé dans votre sein celui que les cieux ne peuvent contenir. Bénie êtes-vous entre les femmes, et béni est le fruit de votre sein. Car vous avez renfermé dans votre sein celui que les cieux ne peuvent contenir.

    « Si l’on veut savoir véritablement la place que tient Notre Dame dans la prière officielle et vivante de l’Eglise qu’est la liturgie, c’est peut-être moins dans les fêtes qui lui sont spécialement consacrées qu’on a la chance de la trouver, que dans la liturgie de tout le cycle de Noël (Avent et Temps de Noël). Et peut-être est-ce là qu’il faut chercher les traces les plus anciennes du culte qui lui a été rendu. » C’est ce que dit dom Joseph Gajard dans son étude sur Notre Dame et l’Art grégorien. On en a un exemple ce jour avec les deux répons des matines, qui sont tous deux à la louange de la Vierge Mère (c’était déjà ceux du troisième nocturne des matines de dimanche dernier). Voici le premier, chanté par les moines de Montserrat, et avec l’antiphonaire d’Einsiedeln (début du XIVe siècle).
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  • Sainte Geneviève

    . Nova bella elegit Dominus ; mulier timens Dominum custodit civitatem, * Dumque una virgo praeliabatur, stellae adversus Attilam pugnaverunt.
    . Per fidem unius, fortes facti sunt omnes in bello, et castra verterunt exterorum. * Dumque una virgo praeliabatur, stellae adversus Attilam pugnaverunt.

    Le Seigneur a choisi une nouvelle forme de guerre : une femme craignant Dieu garde la cité, * Et tandis que la vierge combattait seule, les étoiles combattirent contre Attila.
    Par la foi d'une seule tous ont été rendus courageux dans la guerre, et ont renversé le camp des étrangers. * Et tandis que la vierge combattait seule, les étoiles combattirent contre Attila.

    Ce répons des matines, dans le propre de Paris, est inspiré par le cantique de Débora (Juges 5). Le verset qui commence par Nova bella elegit Dominus est aussi celui du graduel de la messe de sainte Jeanne d’Arc. On notera qu’il est propre à la Vulgate. L’hébreu massorétique, et le grec de la Septante, ont : « Il (le peuple) choisit de nouveaux dieux ». Le texte de la Vulgate est mieux en situation, à la fois dans le contexte, et dans le déroulement de l’histoire sainte, Débora étant la première femme d’Israël qui sauve le peuple, parce que Dieu a choisi cette nouvelle forme de combat, celui qui donne une « mère » au peuple élu…

    Au temps de Samgar, fils d'Anath, au temps de Jahel, les routes étaient abandonnées, et ceux qui voyageaient marchaient par des sentiers détournés. On a cessé de voir de vaillants hommes dans Israël. Il ne s'en trouvait plus, jusqu'à ce que Débora se fût élevée, jusqu'à ce qu'il se fût élevé une mère en Israël. Le Seigneur a choisi de nouveaux combats, et Il renverse Lui-même les portes des ennemis; tandis qu'auparavant on ne voyait ni bouclier ni lance parmi quarante mille Israélites. Mon cœur aime les princes d'Israël. Vous qui vous êtes exposés volontairement au péril, bénissez le Seigneur. (…) Qu'au lieu où les chars ont été brisés, l'armée des ennemis taillée en pièces, on publie la justice du Seigneur et Sa clémence envers les braves d'Israël. Alors le peuple du Seigneur a paru aux portes des villes, et il s'est acquis la principauté. Lève-toi, lève-toi, Débora; lève-toi, lève-toi, et chante un cantique… (Juges 5,6-12, traduction Fillion)

  • Le Très Saint Nom de Jésus

    Ce n’est pas sans raison que l’Esprit Saint compare à l’huile le nom de l’époux, et qu’il inspire à l’épouse de crier à l’époux : « Votre nom est une huile répandue. » En effet, l’huile éclaire, nourrit, et sert à oindre. Elle entretient le feu, elle nourrit le corps, elle adoucit la douleur : c’est une lumière, un aliment, un remède. Voyez maintenant s’il n’en est pas de même du nom de l’époux ? Prêché, il éclaire ; médité, il nourrit ; invoqué, il adoucit et fortifie.

    Examinons chacune de ces qualités. D’où pensez-vous qu’ait jailli dans le monde cette si grande et si soudaine lumière de la foi, sinon de la prédication du nom de Jésus ? N’est-ce pas par la lumière de ce nom béni que Dieu nous a appelés en son admirable lumière ? N’est-ce pas à ceux qui sont illuminés par l’éclat de ce nom, et qui voient en cette lumière une autre lumière, que saint Paul dit à bon droit : « Autrefois vous étiez ténèbres ; mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur ? » C’est ce nom que le même Apôtre a reçu ordre de porter devant les rois, les Gentils et les enfants d’Israël. Et il portait ce nom comme un flambeau, il en éclairait sa patrie, et il criait partout : « La nuit est déjà fort avancée, et le jour approche. Rejetons donc les œuvres des ténèbres, et revêtons-nous des armes de la lumière ; comme durant le jour, marchons honnêtement. » Et il montrait à tous la lumière sur le chandelier. annonçant en tous lieux Jésus, et Jésus crucifié.

    Combien cette lumière a resplendi et frappé de son éclat les yeux de tous les spectateurs, lorsque, sortant comme un éclair de la bouche de Pierre, elle affermit les jambes et les pieds d’un boiteux et rendit la vue à beaucoup d’aveugles spirituels ? N’a-t-elle pas jeté des flammes lorsque Pierre dit : « Au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi, et marche. »

    Or, le nom de Jésus n’est pas seulement lumière, mais il est aussi nourriture. Ne vous sentez-vous pas fortifiés toutes les fois que vous vous en souvenez ? Qu’y a-t-il qui nourrisse autant l’esprit de celui qui y pense ? Qu’est-ce qui, de la même sorte, repose les cœurs agités, donne de l’énergie aux vertus, développe les habitudes bonnes et justes, entretient les chastes affections ? Toute nourriture de l’âme est sèche, si elle n’est arrosée de cette huile ; elle est insipide, si elle n’est assaisonnée de ce sel. Quand vous écrivez, votre récit n’a pour moi nulle saveur, si je n’y lis le nom de Jésus. Une conférence ou un entretien ne me plaît pas, si je n’y entends résonner le nom de Jésus. Jésus, c’est un miel à la bouche, une mélodie à l’oreille, une jubilation pour le cœur [Jesus mel in ore, in aure melos, in corde jubilus].

    Mais ce nom est encore un remède. L’un de nous est-il triste ? Que Jésus vienne en son cœur, que de là il passe à sa bouche, et aussitôt que ce divin nom a paru comme un astre qui se lève et répand sa lumière, tout nuage s’enfuit, la sérénité revient. Quelqu’un tombe-t-il dans le crime ? Court-il même, en se désespérant, dans les filets de la mort ? S’il invoque ce nom de vie, ne recommencera-t-il pas sur-le-champ à respirer et à vivre ?

    Saint Bernard, lecture des matines (Sermon 15 sur le Cantique des cantiques)

    • Sur les trois Jésus de l'Ancien Testament, voir ma note de l'an dernier.

  • Noël

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    Cette Nativité est de Bicci di Lorenzo. Elle appartenait à un particulier de Cologne jusqu’au début de ce mois, et elle était prêtée au musée Wallraf-Richartz. Elle a été vendue le 6 décembre dernier chez Sotheby pour 368.750 £. On risque donc de ne plus pouvoir la voir.

    Bicci di Lorenzo, de Florence, était un « traditionaliste » en peinture. En bref il peignait comme les artistes d’une ou deux générations précédentes, à cette époque de la Renaissance où le style changeait très vite. Ainsi cette Nativité, peinte au début des années 1430, est sans doute la dernière à faire clairement référence à l’icône byzantine de la Nativité qui servait de modèle aux peintres italiens jusqu’au siècle précédent. Il a supprimé le haut (les anges et les mages) et la scène du bain, mais il a gardé l’essentiel.

    Il s’agit encore d’une peinture a tempera à l’œuf sur panneau de peuplier. Bicci a ajouté la sommaire cabane devenue courante dans les représentations de la Nativité, mais il a conservé la grotte à fond noir, l’enfant emmailloté de bandelettes funéraires et couché dans un cercueil, saint Joseph pensif et même triste (sans qu’on voie le diable en vieux berger qui lui a instillé le doute), et la Mère de Dieu qui ne regarde pas l’enfant. Dans les icônes – le plus souvent - elle est couchée et regarde le spectateur, avec ce regard qui a l’air de dire : ce que vous voyez ce n’est pas la naissance de mon enfant, c’est l’annonce du drame du vendredi saint quand je le déposerai au sépulcre, car c’est à ce prix que vous serez sauvé, et non par la guimauve et les paillettes. On peut remarquer aussi que les deux bergers ont exactement la posture des deux (à cinq) bergers sur les icônes.

    (Bien sûr il ne s'agit que d'un aspect de l'inépuisable mystère de la Nativité, celui qui voit d'emblée la "kénose" jusqu'au bout. Mais c'est un aspect assez important pour que ce soit devenu le thème central de l'icône canonique.)

    Rendez-vous dans une semaine si Dieu veut.

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  • Vigile de la Nativité

    Dès l’invitatoire des matines, l’Eglise chante :

    Hodie scietis quia veniet Dominus : et mane videbitis gloriam eius.

    Aujourd’hui, vous saurez qu’il va venir le Seigneur, et demain matin, vous verrez sa gloire.

    C’est ce que Moïse dit aux Hébreux pour leur annoncer la manne et arrêter leurs récriminations. Mais voici la vraie manne, le Pain descendu du Ciel à Beth-Lehem, la maison du Pain.

    L’introït de la messe ajoute qu’il vient pour nous sauver. Le verset de psaume est, comme il est normal, un premier verset, celui du psaume 23. Il indique bien que le Seigneur qui vient est le roi de la création. Mais il annonce surtout l’offertoire, un autre verset de ce même psaume, qui demande qu’on lève les portes pour qu’entre le roi de gloire.


    Hódie sciétis, quia véniet Dóminus et salvábit nos : et mane vidébitis glóriam eius.

    . Dómini est terra, et plenitúdo eius : orbis terrárum, et univérsi, qui hábitant in eo.

    Aujourd’hui, vous saurez que le Seigneur va venir et qu’il nous sauvera. Et demain matin, vous le verrez dans sa gloire.

    Au Seigneur appartient la terre et tout ce qui la remplit, l’univers et tous ceux qui l’habitent.

    Le graduel de la messe reprend la même antienne, et y ajoute un verset du psaume messianique, psaume de l’Avent, 79 (avec la variante du psautier romain par rapport à la Vulgate : « appare » au lieu de « manifestare ») :

    Hódie sciétis, quia véniet Dóminus et salvábit nos : et mane vidébitis glóriam eius

    . Qui regis Israël, inténde : qui dedúcis, velut ovem, Joseph : qui sedes super Chérubim, appáre coram Ephraim, Béniamin, et Manásse.

    Aujourd’hui, vous saurez que le Seigneur va venir et qu’il nous sauvera. Et demain matin, vous verrez sa gloire.

    ℣. Ecoute, Pasteur d’Israël, toi qui mènes le peuple de Joseph comme un berger son troupeau. Toi dont le trône est porté par les Chérubins, montre-toi aux descendants d’Éphraïm, de Benjamin et de Manassé.

     

    "Hodie scietis" se trouve aussi dans un répons des matines, dans une antienne de laudes (qui est aussi l'antienne de tierce), dans le répons des laudes, qui revient encore dans les vêpres de l’office monastique (moines de l’abbaye de Beuron) :
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  • Vendredi de la 4e semaine de l’Avent

    Antienne du Benedictus

    Ecce compléta sunt ómnia, quæ dicta sunt per Angelum de Vírgine María.

    Voici que sont accomplies toutes les choses que l’Ange a dites de la Vierge Marie.

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    *

    Antienne O du Magnificat

    O Emmánuel, Rex et légifer noster, exspectátio Géntium, et Salvátor eárum : veni ad salvándum nos, Dómine, Deus noster.

    O Emmanuel, notre Roi et notre Législateur, Attente des Nations et leur Sauveur : venez nous sauver, Seigneur notre Dieu.

    *

    O Emmanuel, de Paweł Łukaszewski, par le Chœur du Trinity College, direction Stephen Layton (CD Hyperion).
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  • Jeudi de la quatrième semaine de l’Avent

    Le Soleil sans déclin va se lever de virginales entrailles pour illuminer l'entière création. Dans la pureté de nos regards et la sainteté de nos actions partons à sa rencontre, préparons-nous maintenant à recevoir en esprit celui qui vient parmi les siens selon son bon plaisir par un enfantement merveilleux, afin de ramener au Paradis ceux qui étaient exilés du séjour de l'Eden, dans sa miséricorde, en naissant à Bethléem.

    Le Verbe de Dieu, porté sur les épaules des Chérubins et dans sa personne s'unissant à la chair, a demeuré dans le sein d'une Vierge, il s'est fait homme mortel et vient naître au pays de Juda. Sainte Grotte, prépare-toi comme un vaste palais pour le Roi de l'univers, et toi, Crèche, comme un trône flamboyant où le Christ comme un enfant sera couché par la Vierge Marie pour rappeler sa créature, ainsi qu'il l'a voulu.

    La Vierge va te déposer dans la crèche des bestiaux, toi le Verbe éternel de notre Dieu qui acceptes un début dans le temps, d'une façon qui dépasse notre esprit, pour me sauver de la démence contractée par jalousie du serpent; et tu te laisses langer pour déchirer les liens et les bandes de mes péchés dans ton amour des hommes et ton unique bonté, afin que je te chante et glorifie et me prosterne joyeux devant ta venue dans la chair par laquelle je suis délivré.

    Liturgie byzantine, lucernaire

    *

    Antienne O du Magnificat

    O Rex Géntium, et desiderátus eárum, lapísque anguláris, qui facis útraque unum : veni, et salva hóminem, quem de limo formásti.

    O Roi des Nations et objet de leurs désirs, Pierre angulaire, qui réunissez en vous les deux (peuples) : venez et sauvez l’homme, que vous avez formé du limon.

     

    *

    O Rex gentium, de Paweł Łukaszewski, par le Chœur du Trinity College, direction Stephen Layton (CD Hyperion).
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