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Liturgie - Page 306

  • Saint Thomas

    Toute la messe est dominée par le bel Évangile de l’Apparition du Christ ressuscité à saint Thomas. L’antienne de la Communion, tirée de l’Évangile, nous rend cette apparition présente. Chacun de nous, à la messe, ressemble à saint Thomas. Le Maître nous apparaît et nous demande d’avancer la main pour toucher ses plaies, c’est-à-dire pour recevoir la chair du sacrifice. Dom Pius Parsch

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    Mitte manum tuam, et cognósce loca clavórum : et noli esse incrédulus, sed fidélis.

    Approche ta main, et reconnais l’emplacement des clous : et ne sois pas incrédule, mais croyant.

    Cette antienne est tout empreinte de la délicate tendresse du Christ, discrète mais pénétrante ; elle se termine toutefois par un accent de ferme autorité, dont on peut penser qu’il crée la foi de saint Thomas. Ou qu’il correspond déjà à l’exclamation de l’apôtre qui va lui répondre aussitôt avec la même fermeté : « Mon Seigneur et mon Dieu. »

    *

    O Oriens, splendor lucis ætérnæ, et sol iustítiæ : veni, et illúmina sedéntes in ténebris, et umbra mortis.

    O Orient, splendeur de la lumière éternelle, et soleil de justice : venez et éclairez ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort.

    *

    O Oriens, de Paweł Łukaszewski, par le Chœur du Trinity College, direction Stephen Layton (CD Hyperion).
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  • Mardi de la quatrième semaine de l’Avent

    Les antiennes du jour :

    Rorate cæli désuper, et nubes pluant iustum: aperiatur terra, et gérminet Salvatórem. (Isaïe 45,6)

    Cieux, versez votre rosée d’en haut, et que les nuées pleuvent un juste : que la terre s’ouvre et qu’elle germe un Sauveur.

    Emítte Agnum, Dómine Dominatorem terræ, de Petra desérti, ad montem fíliæ Sion. (Isaïe 16,1)

    Envoyez, Seigneur, l’Agneau Dominateur de la terre, de la Pierre du désert à la montagne de la fille de Sion.

    Ut cognoscámus, Dómine, in terra viam tuam, in ómnibus géntibus salutáre tuum. (Psaume 66,2)

    Afin que nous connaissions, Seigneur, sur la terre votre voie, et votre salut dans toutes les Nations.

    Da mercédem, Dómine, sustinentibus te, ut prophétæ tui fidéles inveniántur. (Ecclésiastique 36,18)

    Récompensez, Seigneur, ceux qui vous ont attendu patiemment, afin que vos Prophètes soient trouvés fidèles.

    Lex per Móysen data est, grátia et véritas per Iesum Christum facta est. (Jean 1,17)

    La loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. 

    Antienne O du Magnificat

    O clavis David, et sceptrum domus Israël ; qui áperis, et nemo claudit ; claudis, et nemo áperit : veni, et educ vinctum de domo cárceris, sedéntem in ténebris, et umbra mortis.

    O Clef de David, et sceptre de la maison d’Israël ; qui ouvrez, et nul ne peut fermer ; qui fermez, et nul ne peut ouvrir : venez, et tirez de la prison le captif qui est assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort.

    *

    O Clavis David, de Paweł Łukaszewski, par le Chœur du Trinity College, direction Stephen Layton (CD Hyperion).
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  • Si bémol

    Je voudrais juste signaler, pour ceux que cela intéresse, dans le dernier numéro d’Una Voce, le très remarquable article de Dominique Crochu (de Gregofacsimil et du Réseau de musicologie médiévale de Dominique Gatté, qui met en ligne de nombreux enregistrements) sur la question du si bémol dans le plain chant.

    C’est la mode depuis un certain temps de supprimer les si bémol (d’en faire des si bécarre), une mode qui un temps a même atteint Solesmes.

    Dominique Crochu démontre dans ce premier article que nombre de si bémol sont parfaitement authentiques. Il le fait à partir du développement des cellules mélodiques, et des mélodies analogues notées un ton plus haut (si-do prouve le la-si bémol).

    Il montre aussi que ce n'est pas parce que le bémol n'est pas indiqué sur un manuscrit qu'il n'était pas chanté. Et c'est un principe que tout historien devrait garder à l'esprit: ce n'est pas parce que ce n'est pas écrit que ça n'a pas existé.

  • Lundi de la quatrième semaine de l’Avent

    Répons des matines :

    . Canite tuba in Sion, vocate Gentes, annuntiate populis, et dicite:
    * Ecce Deus Salvator noster adveniet.
    . Annuntiate, et auditum facite: loquimini, et clamate.
    . Ecce Deus Salvator noster adveniet.

    Sonnez de la trompette en Sion, appelez les Nations, annoncez et dites aux peuples : Voici que notre Dieu, notre Sauveur viendra. Annoncez et faites entendre ; parlez et criez. Voici que notre Dieu, notre Sauveur viendra.

    Antienne O du Magnificat

    O radix Jesse, qui stas in signum populórum, super quem continébunt reges os suum, quem Gentes deprecabúntur : veni ad liberándum nos, jam noli tardáre.

    O Racine de Jessé, qui êtes comme l’étendard des peuples, devant qui les rois fermeront leur bouche, et dont les Nations imploreront le secours : venez nous délivrer, maintenant ne tardez plus.

    *

    O Radix Jesse, de Paweł Łukaszewski, par le Chœur du Trinity College, direction Stephen Layton (CD Hyperion).
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  • 4e dimanche de l’Avent

    Les trois grands protagonistes de l’Avent sont réunis en ce dernier dimanche avant la Nativité. Isaïe aux matines, et à l’introït de la messe : il ouvre le chemin. Saint Jean Baptiste à l’évangile. Et la Mère de Dieu à l’ouverture du sacrifice eucharistique, et pour la communion au corps de son Fils.

    Voici l’antienne d’offertoire par les moines de Triors: Ave Maria... C’est l’offertoire des fêtes de la Sainte Vierge.

    *

    Aux laudes, l’antienne de Benedictus est également Ave Maria. Au Magnificat, c’est O Adonai.

    O Adonái, et Dux domus Israël, qui Móysi in igne flammæ rubi apparuísti, et ei in Sina legem dedísti : veni ad rediméndum nos in bráchio exténto.

    O Adonaï, et Conducteur de la maison d’Israël, qui avez apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent, et lui avez donné la loi sur le Sinaï : venez pour nous racheter par la puissance de votre bras.

     

    *

    O Adonai, de Paweł Łukaszewski, par le Chœur du Trinity College, direction Stephen Layton (CD Hyperion).


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  • Samedi des quatre temps de l’Avent

    La messe de ce jour, messe d’ordinations, était une messe de vigile et durait toute la nuit. D’où le nombre des lectures qui précèdent l’épître et l’évangile, accompagnées d’oraisons. Voici les cinq premières oraisons.

    Deus, qui cónspicis, quia ex nostra pravitáte afflígimur : concéde propítius ; ut ex tua visitatióne consolémur : Qui vivis.

    Seigneur Dieu, vous voyez les épeuves que nous subissons à cause du péché qui est en nous : accordez-nous de trouver le réconfort dans votre venue.

    Concéde, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui sub peccáti iugo et vetústa servitúte deprímimur ; exspectáta unigéniti Fílii tui nova nativitáte liberémur : Qui tecum vivit.

    Dieu tout puissant, par un vieil esclavage, nous sommes écrasés ous le joug du péché ; faites que la naissance nouvelle de votre Fils unique que nous attendons nous rende la liberté

    Indignos nos, quǽsumus, Dómine, fámulos tuos, quos actiónis própriæ culpa contrístat, unigéniti Fílii tui advéntu lætífica : Qui tecum vivit et regnat.

    Nous sommes, Seigneur, des serviteurs indignes, et c’est notre vie coupable qui nous attriste. Cependant, rendez-nous la joie par l’avènement de votre Fils Unique.

    Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut Fílii tui ventúra sollémnitas et præséntis nobis vitæ remédia cónferat, et prǽmia ætérna concédat. Per eúndem Dóminum nostrum.

    Nous vous en prions, Dieu tout puissant, permettez que la fête toute proche de votre Fils nous apporte les remèdes nécessaires à la vie présente et nous mérite la récompense éternelle.

    Preces pópuli tui, quǽsumus, Dómine, cleménter exáudi : ut, qui iuste pro peccátis nostris afflígimur, pietátis tuæ visitatióne consolémur : Qui vivis.

    Par pitié, Seigneur, exaucez les prières de votre peuple,. Et puisque nous subissons les épreuves que nous ont mérités nos péchés, apportez-nous le réconfort quand vous viendrez à nous, plein de bonté.

    *

    Ce 17 décembre est le jour où commencent les « grandes antiennes O » pour le Magnificat aux vêpres, et des antiennes spécifiques pour les laudes et les heures.

    Voici l’antienne de ce soir, O Sapientia :

    O Sapiéntia, quæ ex ore Altíssimi prodiísti, attíngens a fine usque ad finem, fórtiter suavitérque dispónens ómnia : veni ad docéndum nos viam prudéntiæ.

    O Sagesse, qui êtes sortie de la bouche du Très-Haut, atteignant d’une extrémité à une autre extrémité, et disposant toutes choses avec force et douceur : venez pour nous enseigner la voie de la prudence.

    *

    Chaque jour je mettrai aussi la composition de Pawel Lukaszewski, qui est de la vraie bonne musique contemporaine catholique. (Par le Chœur du Trinity College, direction Stephen Layton, CD Hyperion.)
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  • Vendredi des quatre temps de l’Avent

    La lecture évangélique poursuit le récit de saint Luc, déjà commencé avant-hier (Luc., I, 39-55). Marie, saluée pleine de grâce par l’Ange, se hâte d’inaugurer immédiatement son office de dispensatrice des grâces, et conduit son Jésus dans la maison d’Élisabeth, pour qu’il commence la rédemption par la sanctification de Jean dans le sein maternel. La Bienheureuse Vierge entre dans la demeure de sa parente et la salue humblement ; tout de suite, à la voix de Marie, le Précurseur est comblé de grâce, et l’esprit prophétique anime ses vieux parents. Ainsi la maison sacerdotale de Zacharie en Hébron devient le premier sanctuaire marial, où la Mère de Dieu commence à répandre ses miséricordes, et en déverse les prémices sur le plus grand parmi les fils de la femme. Jean est le premier parmi les saints qui soit redevable de toutes ses grâces à Marie ; et là, sous ces humbles voûtes de la maison de Zacharie, est entonné pour la première fois le sublime cantique Magnificat, qui sera l’hymne de dédicace du premier temple mariai et formera la prière quotidienne de l’Église à travers les siècles.

    Bienheureux cardinal Schuster

    Et au Benedictus l’antienne est la parole d’Elisabeth à Marie :

    Ex quo facta est vox salutationis tuae in auribus meis, exsultavit in gaudio infans in utero meo, alleluia.

    Dès que la voix de ta salutation est venue à mes oreilles, le bébé a tressailli de joie dans mon sein, alléluia.

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    Antiphonaire de Salzinnes, XVIe siècle

  • La préface qui nie l’Immaculée

    Riposte catholique fait écho à la découverte du blog « Terrorisme pastoral » : la Préface de la messe de l’Immaculée Conception, selon le magazine Magnificat, nie… l’Immaculée Conception :

    « Car tu as préservé la Vierge Marie de toutes les séquelles du premier péché… »

    La Vierge Marie n’a donc pas été conçue immaculée. Dieu l’a seulement préservée des séquelles du péché originel…

    Le problème est que ce n’est pas une invention de Magnificat. C’est le texte officiel du « Missel romain » (sic) en français. Et cela depuis longtemps. Depuis au moins 1983, date de mon « Missel du Père Jounel », et sans doute depuis au moins 1973.

    Autrement dit, depuis plus de 40 ans, les prêtres et les évêques chantent une Préface qui nie l’Immaculée Conception, le jour de la fête de l’Immaculée Conception, sans que semble-t-il personne ne s’en soit inquiété.

    Sans qu’il y ait eu un seul évêque pour protester contre cette rétrogradation de la Mère de Dieu au rang de saint Jean Baptiste, contre cette formidable insulte à la Vierge de Lourdes…

    (On me dira sans doute que les trois « prières eucharistiques » disent que « la Vierge Marie a été conçue sans la faute originelle ». Mais cela ne change rien à l’insulte de la Préface.)

  • Jeudi de la troisième semaine de l’Avent

    Dom Pius Parsch présente les répons des matines de ce jour :

    Les chants célèbrent la grandeur et la gloire du Roi qui va venir :

    . Egredietur Dominus et praeliabitur contra Gentes:
    * Et stabunt pedes eius supra montes olivarum ad Orientem.
    . Et elevabitur supra omnes colles, et fluent ad eum omnes Gentes.
    . Et stabunt pedes eius supra montes olivarum ad Orientem.

    « Le Seigneur se lèvera et combattra contre les nations,
    Et ses pieds reposeront sur le mont des Oliviers vers l’Orient,
    Il s’élèvera au-dessus de toutes les collines
    Et vers lui afflueront tous les peuples. »

    C’est un répons mystérieux. Peut-être veut-il faire allusion au combat douloureux du Christ qui commencera au jardin des Oliviers et le conduira à la victoire sur tous ses ennemis (1). On trouve une pensée semblable dans le second répons :

    . Praecursor pro nobis ingreditur Agnus sine macula,
    * Secundum ordinem Melchisedech Pontifex factus in aeternum, et in saeculum saeculi.
    . Ipse est rex justitiae cuius generatio non habet finem.
    . Secundum ordinem Melchisedech Pontifex factus in aeternum, et in saeculum saeculi.

    « Comme précurseur, il entre pour nous, l’Agneau sans tache
    Devenu grand-prêtre selon l’ordre de Melchisédech ;
    Il est le Roi de justice dont la génération est éternelle. »

    Puis on s’adresse à la Reine qu’est l’Église :

    . Videbunt Gentes iustum tuum, et cuncti reges inclytum tuum:
    * Et vocabitur tibi nomen novum, quod os Domini nominavit.
    . Et eris corona gloriae in manu Domini, et diadema regni in manu Dei tui.
    . Et vocabitur tibi nomen novum, quod os Domini nominavit.

    « Les nations verront ton Juste
    Et tous les rois ton illustre
    Et on t’appellera d’un nom nouveau
    Que la bouche du Seigneur a nommé
    Et tu seras une couronne de gloire dans la main du Seigneur
    Et un diadème royal dans la main de ton Dieu. »

    (1) Victoire qui est ensuite marquée par l’Ascension, et c’est à cela que me fait penser aussi ce répons. (On dit que le Christ avait laissé l’empreinte de son pied sur le mont des oliviers, et il est alors monté « au–dessus de toutes les collines », et c’est après son « retour » au ciel que les nations ont pu entrer dans l’Eglise.

  • Mercredi des quatre temps

    Les quatre temps de l’Avent n’avaient encore aucun rapport avec l’Avent au temps de saint Léon le Grand (Ve siècle). Le « jeûne du dixième mois » (mercredi, vendredi et vigile du dimanche) n’était pas lié au cycle de Noël, comme en témoignent les (cinq) sermons de ce pape prononcés le dimanche précédent. Il s’agissait du jeûne qui marquait l’hiver comme les autres « quatre temps » marquaient les autres saisons. Et c’était l’occasion de rendre grâces pour les récoltes de l’année. Loin donc d’annoncer Noël, le « jeûne du dixième mois » était une célébration de la fin de l’année agricole, et non du début de l’année liturgique.

    Mais peu à peu il servit de préparation pénitentielle à Noël, et il s’étendit, de façons diverses selon les Eglises, aux autres semaines de décembre, et de novembre, et à tous les jours de ces semaines, pour former finalement le « carême de la Saint-Martin », 40 jours entre la fête de saint Martin et Noël.

    Curieusement, il n’y avait pas encore de liturgie spécifique de l’Avent. Cette liturgie somptueuse, d’une extraordinaire richesse, d’une lumineuse profondeur spirituelle, n’est venue que plus tard, sans qu’on sache quand. Sans doute une fois que le « carême de la Saint-Martin » fût partout réduit aux quatre semaines avant Noël. C’est ainsi que l’on constate qu’il n’y a aucun sermon des pères de l’Eglise sur l’Avent. Ceux de saint Léon sur le jeûne du dixième mois ne font aucune allusion à ce temps liturgique. Les premiers sacramentaires n’en font pas mention. Seul le sacramentaire dit grégorien en parle, mais malgré son nom il est plus tardif. Le premier grand auteur à prononcer des sermons de l’Avent est saint Bernard.

    C’est l’occasion de souligner que la liturgie de l’Avent est une spécialité latine. L’année liturgique byzantine commence avec la Nativité de Marie, qui est en effet l’aurore du salut. A l’approche de Noël il y a ici et là quelques allusions à la fête qui vient, mais rien d’organisé, à part la liturgie des deux dimanches qui la précèdent : le dimanche « des ancêtres du Seigneur » (selon la chair) et le « dimanche des Pères » ou « de la généalogie » (où l’on fait mémoire de tous les saints de l’Ancien Testament, d’Abraham à saint Joseph). La liturgie syro-maronite a quant à elle une préparation sur six dimanches : Annonce de la naissance de Jean le Précurseur (ou Annonce à Zacharie), Annonciation de la Mère de Dieu, Visitation, Présentation de Marie au Temple, Révélation à Joseph, dimanche de la généalogie du Sauveur. Cette période est appelée Soubara ou Souboro, c’est-à-dire « Annonciation ». La célébration de l’Annonciation comme fête préparatoire à Noël existait aussi dans de nombreuses Eglises occidentales avant qu’on la fixe à sa date historique le 25 mars. Mais c'est elle aussi que l'on célèbre en ce mercredi des quatre temps.