Préface du sacramentaire léonien, citée et traduite dans L’Année liturgique :
Qui nos ideo, collectis terrae fructibus, per abstinentiam tibi gratias referre voluisti, ut ex ipsius devotionis genere nosceremus non haec ad exuberantiam corporalem, sed ad fragilitatis nos sufficientiam percepisse, et quod ex his parcius sumeremus, egentium proficeret alimento, ut et salutaris castigatio mortalitatis insolentiam mitigaret, et pietas imitatores nos tuae benignitatis efficeret; sicque donis temporalibus uteremur, ut disceremus inhiare perpetuis.
(Il est vraiment digne de vous rendre grâces, Dieu éternel.) Si, en effet, vous avez voulu que, la récolte des fruits de la terre étant accomplie, nous vous rendissions grâces par l’abstinence, c’était afin de nous donner à connaître, par l’expression même de notre culte, que nous avons reçu ces biens pour y puiser de quoi suffire aux besoins de notre faiblesse, non pour favoriser les excès du corps ; afin aussi que le prélèvement de notre sobriété devînt l’aliment du pauvre : en sorte qu’à la fois et ce salutaire châtiment rabattît l’orgueil de notre mortalité, et cette piété nous rendit les imitateurs de votre bonté ; faisant ainsi que l’usage de vos dons dans le temps nous apprît à désirer avidement les éternels.
(Les quatre temps de septembre sont célébrés dans la semaine qui suit le troisième dimanche du mois. Le calendrier de 1960 a changé le mode de désignation du premier dimanche du mois. Jusque-là c’était le dimanche le plus proche du 1er jour du mois. Désormais c’est celui qui tombe le premier dans le mois. J’ai tenté d’adopter le nouveau mode, puis je suis retourné à l’ancien. De ce fait j’ai célébré les quatre temps la semaine dernière. Cela dit au cas où certains de mes lecteurs seraient dans le même cas, pour leur faire savoir qu’ils n’étaient pas seuls…)
Commentaires
Et puisque vous nous confiez tout ça, pourriez-vous nous dire aussi pourquoi vous n'avez pas réussi à suivre la norme de 1960?
J'avais toujours suivi la méthode traditionnelle, indiquée dans mon bréviaire, jusqu'au motu proprio de Benoît XVI. C'était donc une habitude très ancrée. Je me suis dit que pour être pleinement dans la "légalité" je pourrais suivre la nouvelle méthode. Et puis un jour cela m'a posé un problème pour la lecture biblique de la semaine et j'ai abandonné. En fait le problème ou un problème similaire peut très bien se produire aussi avec la méthode traditionnelle, mais l'atavisme a été le plus fort...
En revanche je n'ai jamais accepté de supprimer les premières vêpres des fêtes secondaires (ce qui n'est pas de 1960 mais de 1955, juste après l'impression de mon bréviaire...). "Il appela la lumière Jour, et les ténèbres Nuit. Il y eut un soir et un matin, un jour." (Dans la liturgie byzantine les "grandes vêpres" sont toujours les premières vêpres, même le dimanche.)
Je comprends d'autant mieux votre choix que lorsque l'on suit la réforme de 1960, on est obligé de sacrifier la seconde semaine de novembre que le décompte traditionnel conserve seulement en lettre dominicale A. (L'édition-type du Bréviaire romain de 1961 - et le monastique de 1963 - ne donnent même plus cette seconde semaine...)
Toutefois, vous n'êtes pas prêtre ;)
Alors quid de la dichotomie messe-office lorsque le premier dimanche de septembre tombe fin août ?
Eh bien quand j'arrive à la chapelle et que je vois le violet je me dis avec contententement: moi, c'est déjà fait...
Mais ce n'est pas seulement une fois dans l'année. Je suis habitué à ces divergences. Le calendrier monastique est assez souvent différent du calendrier romain, et surtout, comme j'observe les vigiles supprimées en 1955 (notamment celles des apôtres), il n'est pas rare que ma liturgie ne soit pas celle de la messe...
J'y suis d'autant plus habitué que pendant près de 30 ans ma messe (hebdomadaire en dehors de la semaine sainte) était byzantine...
Si vous suivez les rubriques de votre bréviaire monastique de 1953, vous devez reporter non seulement les doubles de 1e classe empêchées, mais aussi celles de 2e classe. Avec la règle de numérotation des dimanches d'août à novembre et la suppression des vigiles, c'est une autre perte regrettable...