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Liturgie - Page 136

  • Saint Boniface

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    Le tombeau de saint Boniface à Fulda

    Extrait de la catéchèse de Benoît XVI le 11 mars 2009 :

    Ce grand évêque, outre ce travail d'évangélisation et d'organisation de l'Eglise à travers la fondation de diocèses et la célébration de synodes, ne manqua pas de favoriser la fondation de plusieurs monastères, masculins et féminins, pour qu'ils soient comme un phare pour le rayonnement de la foi et de la culture humaine et chrétienne sur le territoire. Des monastères bénédictins de sa patrie, il avait appelé des moines et des moniales qui lui apportèrent une aide très efficace et précieuse dans la tâche d'annoncer l'Evangile et de diffuser les sciences humaines et les arts au sein des populations. Il considérait en effet à juste titre que le travail pour l'Evangile devait également être un travail pour une véritable culture humaine. Le monastère de Fulda en particulier - fondé vers 743 - fut le cœur et le centre du rayonnement de la spiritualité et de la culture religieuse:  en ce lieu, les moines, dans la prière, dans le travail et dans la pénitence, s'efforçaient de tendre à la sainteté, se formaient dans l'étude des disciplines sacrées et profanes, se préparaient à l'annonce de l'Evangile, à être missionnaires. Grâce au mérite de Boniface, de ses moines et de ses moniales - les femmes ont elles aussi joué un rôle très important dans cette œuvre d'évangélisation - fleurit donc également cette culture humaine qui est inséparable de la foi et en révèle la beauté. Boniface lui-même nous a laissé des œuvres intellectuelles significatives. Tout d'abord sa nombreuse correspondance, dans laquelle les lettres pastorales alternent avec les lettres officielles et d'autres à caractère privé, qui révèlent des faits sociaux et surtout son riche tempérament humain et sa foi profonde. Il composa également un traité d'Ars grammatica, dans lequel il expliquait les déclinaisons, les verbes, la syntaxe de la langue latine, mais qui pour lui devenait également un instrument pour diffuser la foi et la culture. On lui attribue aussi une Ars metrica, c'est-à-dire une introduction à la façon de faire de la poésie, et diverses compositions poétiques, et enfin un recueil de 15 sermons.

    Bien qu'il fût déjà assez âgé - il était proche de 80 ans - il se prépara à une nouvelle mission évangélisatrice:  avec une cinquantaine de moines il revint en Frise, où il avait commencé son œuvre. Comme un présage de sa mort imminente, faisant allusion au voyage de la vie, il écrivait à son disciple et successeur sur le siège de Mayence, l'évêque Lullo:  "Je désire mener à bien l'objectif de ce voyage; je ne peux en aucune façon renoncer au désir de partir. Le jour de ma fin est proche et le temps de ma mort s'approche; une fois déposée ma dépouille mortelle, je monterai vers la récompense éternelle. Mais toi, fils très cher, rappelle sans cesse le peuple de la confusion de l'erreur, mène à bien l'édification de la basilique de Fulda déjà commencée et, en ce lieu, tu déposeras mon corps vieilli par les longues années de vie" (Willibald, Vita S. Bonifatii, éd. cit., p. 46). Alors que commençait la célébration de la messe à Dokkum (aujourd'hui dans la Hollande du nord), le 5 juin 754 il fut assailli par une bande de païens. Alors, s'étant avancé, le visage serein, "il interdit à ses hommes de combattre en disant:  "Mes fils, cessez les combats, abandonnez la guerre, car le témoignage de l'Ecriture nous exhorte à ne pas rendre le mal pour le mal, mais le bien pour le mal. Voilà le jour depuis longtemps désiré, voilà que le temps de notre fin est venu; courage dans le Seigneur!" (ibid. pp. 49-50). Ce furent ses dernières paroles avant de tomber sous les coups de ses agresseurs. La dépouille mortelle de l'évêque martyr fut ensuite portée dans le monastère de Fulda, où il reçut une digne sépulture. L'un de ses premiers biographes s'exprime déjà sur lui avec le jugement suivant:  "Le saint évêque Boniface peut se dire le père de tous les habitants de la Germanie, car il a été le premier à les engendrer au Christ avec la parole de sa sainte prédication, il les a confirmés par l'exemple et, enfin, il a donné sa vie pour eux, un signe de charité qui ne pourrait pas être plus grand" (Otloho, Vita S. Bonifatii, éd. cit., lib. I, p. 158).

  • Summorum Pontificum

    • Jeanne Smits a fait le point sur ce que l’on sait des manigances de François contre le motu proprio Summorum Pontificum.

    • Shawn Tribe, fondateur du site New Liturgical Movement et du Liturgical Arts Journal, a créé une page Facebook intitulée « Preservation of Summorum Pontificum & Access to the Ancient Latin Rites ».

    • On apprend sur cette page que la messe traditionnelle est supprimée à l’église paroissiale du Sacré-Cœur, au centre de Conroe, dans le Texas, et que ceux qui veulent cette messe n’ont qu’à aller à la Fraternité Saint-Pierre, au nord-est de Houston : c’est à plus de 50 km…

    • On apprend chez nous que la Fraternité Saint-Pierre est chassée de la basilique Saint-Bernard de Dijon par Mgr Minnerath. Une page Facebook de soutien aux prêtres et aux fidèles a été créée.

  • Saint François Caracciolo

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    Statue de saint François Caracciolo, première moitié du XIXe siècle, atelier des Abruzzes. Il tient un livre où l’on peut lire deux mots d’ordre qui le caractérise : vœu de ne pas briguer de dignités, prière perpétuelle.

  • Fête Dieu

    L’hymne des laudes, par le chœur de la chapelle papale d’Assise (basilique Saint François), en 1966.

    Verbum supérnum pródiens,
    Nec Patris linquens déxteram,
    Ad opus suum éxiens,
    Venit ad vitæ vésperam.

    Le Verbe, descendant des cieux,
    Sans quitter la droite du Père,
    Sortant pour accomplir son œuvre,
    Arriva au soir de sa vie.

    In mortem a discípulo
    Suis tradéndus ǽmulis,
    Prius in vitæ férculo
    Se trádidit discípulis.

    Un disciple doit le livrer
    A ses envieux ennemis pour la mort,
    Lui, le prévenant, se livra
    A ses disciples comme aliment de vie.

    Quibus sub bina spécie
    Carnem dedit et sánguinem;
    Ut dúplicis substántiæ
    Totum cibáret hóminem.

    A ceux-ci, sous deux apparences
    Il donna sa chair et son sang ;
    Afin de nourrir tout entier
    L’homme composé de deux substances.

    Se nascens dedit sócium,
    Convéscens in edúlium,
    Se móriens in prétium,
    Se regnans dat in prǽmium.

    En naissant, il s’est fait compagnon,
    Dans son repas, il s’est fait aliment,
    En mourant, il s’est fait rançon,
    Dans son royaume, il se fait récompense.

    O salutáris hóstia,
    Quæ cæli pandis óstium,
    Bella premunt hostília;
    Da robur, fer auxílium.

    O victime salutaire,
    Qui ouvrez la porte du ciel,
    L’ennemi nous presse par ses attaques ;
    Donnez la force, apportez le secours.

    Uni trinóque Dómino,
    Sit sempitérna glória:
    Qui vitam sine término
    Nobis donet in pátria.
    Amen.

    Au Seigneur unique et trine
    Soit une gloire éternelle :
    Qu’il nous donne en la patrie
    La vie qui n’aura pas de fin.
    Amen.

  • Saints Marcellin et Pierre

    Martyrologe :

    A Rome, l'anniversaire des saints martyrs Marcellin prêtre, et Pierre exorciste. Pour avoir, dans la prison, enseigné à plusieurs personnes les principes de la Foi, ils furent, sous Dioclétien, chargés de lourdes chaînes. soumis à de nombreux tourments, et par ordre du juge Sérène, décapités dans un lieu qu'on appelait alors la Forêt Noire, et qu'on a depuis, en l'honneur de ces saints, nommé la Forêt Blanche (1). Leurs corps furent inhumés dans une crypte, près de celui de saint Tiburce, et plus tard le pape saint Damase orna leur tombeau d'une épitaphe en vers (2).

    (1) Je vois sur la carte qu’il y a bien à l’ouest de Rome un quartier qui s’appelle Selva Candida, mais il y a aussi juste en dessous Selva Nera (ou bien s’agit-il seulement d’une rue Selva Nera qui va à Selva Candida ?)

    (2) Pour cette épitaphe voir ici.

    *

    A Lyon c’est la fête de saint Pothin, sainte Blandine et leurs compagnons. Nous avons la chance rare d’avoir le récit authentique de leur martyre dans une « Lettre des Eglises de Lyon et de Vienne aux Eglises d'Asie et de Phrygie ». On en trouvera le texte intégral ici. Voici ce qui concerne la petite esclave devenue grande martyre.

    Blandine, pendant ce temps, était suspendue à un poteau, pour être la proie des fauves lancés contre elle. La vue de la vierge ainsi crucifiée, qui ne cessait de prier d'une voix forte, affermissait les frères qui livraient bataille. Au fort du combat, les frères croyaient apercevoir des yeux du corps, en leur sœur, le Christ crucifié pour eux, crucifié [PAGE 54] afin d'assurer les croyants que quiconque souffrirait pour la gloire du Christ vivrait éternellement dans la communion du Dieu vivant.
    [42] Aucune des bêtes, ce jour-là, ne toucha Blandine. On la détacha donc du poteau, et on la ramena en prison. On la réservait pour un nouveau combat. La victoire remportée dans de nombreuses épreuves devait rendre définitive et inévitable la défaite du perfide Serpent et affermir les frères par son exemple. Menue, faible, méprisée, elle était revêtue de la force du Christ, le grand et invincible athlète ; elle avait à de nombreuses reprises repoussé l'Adversaire, et remporté dans un combat définitif la couronne d'immortalité.

    (…)

    Après toutes ces exécutions, le dernier jour des combats singuliers, Blandine fut produite de nouveau dans l'arène avec un jeune garçon de quinze ans, appelé Ponticus. Chaque jour, on les avait conduits à l'amphithéâtre, afin qu'ils soient témoins des supplices de leurs frères. On voulait les contraindre de jurer par les idoles. Comme ils demeuraient inébranlables et méprisaient les faux dieux, la foule finit par se déchaîner contre eux, sans compassion pour l'âge du garçon, sans pudeur à l'endroit de la jeune femme. On leur infligea toutes les tortures, on les fit passer par tout le cycle des supplices. Et toujours on essaya de les faire jurer, mais ils s'y refusaient. Ponticus était soutenu par sa sœur chrétienne ; les païens le voyaient bien, c'était elle qui le stimulait et lui donnait courage. Quand il eut subi vaillamment toutes les tortures, Ponticus rendit l'âme.
    La bienheureuse Blandine resta la dernière de tous. Comme cette noble mère qui jadis avait exhorté ses enfants et les avait envoyés victorieux devant le roi, elle subit à son tour toutes les luttes de ses enfants spirituels, pressée de les rejoindre. Elle était heureuse et enthousiaste de son prochain départ, comme une invitée qui se rend à un festin de noces, plutôt qu'une victime jetée aux fauves.

    Après les fouets, après les fauves, après la chaise de feu, on l'enferma dans un filet pour la livrer à un taureau. A plusieurs reprises, elle fut lancée en l'air par l'animal. Mais elle ne sentait plus rien de ce qui lui arrivait : tout entière à son espérance, aux biens promis à sa foi, elle continuait le dialogue avec le Christ. On finit par l'égorger, elle aussi. Les païens eux-mêmes durent avouer que jamais femme chez eux n'avait subi de si cruels et de si nombreux tourments.

  • Sainte Angèle Merici

    La messe est la messe du commun Dilexísti, sauf les collectes.

    Prière. — « Seigneur qui avez fait fleurir dans votre Église, par la bienheureuse Angèle, une nouvelle famille de vierges sacrées ; faites-nous la grâce, par son intercession, de mener nous aussi une vie angélique, afin que, ayant renoncé à toutes les joies de la terre, nous méritions de goûter celles de l’éternité. » : Saint Augustin observe que, dans le saint Évangile, toute âme chrétienne est désignée sous le nom de vierge, en tant qu’elle s’abstient des plaisirs illicites et conserve purs de toute tache de péché son corps et son cœur.

    Sur les oblations. — « Que l’Hostie que nous vous offrons en mémoire de la bienheureuse Angèle implore pour nous, Seigneur, le pardon de nos péchés et nous obtienne l’aide de votre grâce. » : Il faut remarquer l’ordre suivi : D’abord, les exercices de la voie purgative, pour nous débarrasser du péché ; puis les œuvres de la voie illuminative, pour construire sur ces premiers décombres notre édifice spirituel.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Marie Reine

    Fin de l'encyclique Ad cœli Reginam de Pie XII, instituant la fête de Marie Reine (1954).

    Que tous s'approchent donc avec une confiance plus grande qu'auparavant du trône de miséricorde et de grâce de notre Reine et Mère, pour demander le secours dans l'adversité, la lumière dans les ténèbres, le réconfort dans la douleur et les larmes ; qu'ils s'efforcent surtout de s'arracher à la servitude du péché et qu'ils offrent un hommage incessant, pénétré de la ferveur d'une dévotion filiale, à la royauté d'une telle Mère. Que ses Sanctuaires soient fréquentés et ses fêtes célébrées par la foule des fidèles ; que la pieuse couronne du Rosaire soit dans les mains de tous et que, pour chanter ses gloires, elle rassemble dans les églises, les maisons, les hôpitaux, les prisons, aussi bien de petits groupes que les grandes assemblées de fidèles. Que le nom de Marie, plus doux que le nectar, plus précieux que n'importe quelle gemme, soit l'objet des plus grands honneurs ; que personne ne prononce des blasphèmes impies, signe d'une âme corrompue, contre un nom qui brille d'une telle majesté ; qu'on n'ose même rien dire qui trahisse un manque de respect à son égard.

    Que tous s'efforcent selon leur condition de reproduire dans leur cœur et dans leur vie, avec un zèle vigilant et attentif, les grandes vertus de la Reine du Ciel, Notre Mère très aimante. Il s'ensuivra en effet que les chrétiens, en honorant et imitant une si grande Reine, se sentiront enfin vraiment frères et, bannissant l'envie et les désirs immodérés des richesses, développeront la charité sociale, respecteront les droits des pauvres et aimeront la paix. Que personne, donc, ne se croie fils de Marie, digne d'être accueilli sous sa puissante protection, si, à son exemple, il ne se montre doux, juste et chaste, et ne contribue avec amour à la vraie fraternité, soucieuse non de blesser et de nuire, mais d'aider et de consoler.

    En bien des régions du globe, des hommes sont injustement poursuivis pour leur profession de foi chrétienne et privés des droits humains et divins de la liberté ; pour écarter ces maux, les requêtes justifiées et les protestations répétées sont jusqu'à présent restées impuissantes. Veuille la puissante Souveraine des choses et des temps qui de son pied virginal sait réduire les violences tourner ses yeux de miséricorde dont l'éclat apporte le calme, éloigne les nuées et les tempêtes vers ses fils innocents et éprouvés ; qu'elle leur accorde à eux aussi de jouir enfin sans retard de la liberté qui leur est due, pour qu'ils puissent pratiquer ouvertement leur religion, et que, tout en servant la cause de l'Evangile, ils contribuent aussi par leur collaboration et l'exemple éclatant de leurs vertus au milieu des épreuves, à la force et au progrès de la cité terrestre.

    Nous pensons également que la Fête instituée par cette Lettre Encyclique afin que tous reconnaissent plus clairement et honorent avec plus de zèle l'empire clément et maternel de la Mère de Dieu, peut contribuer grandement à conserver, consolider et rendre perpétuelle la paix des peuples, menacée presque chaque jour par des événements inquiétants.

    N'est-Elle pas l'arc-en-ciel posé sur les nuées devant Dieu en signe d'alliance pacifique ? "Regarde l'arc et bénis celui qui l'a fait ; il est éclatant de splendeur ; il embrasse le ciel de son cercle radieux et les mains du Très-Haut l'ont tendu".

    Quiconque donc honore la Souveraine des Anges et des hommes - et que personne ne se croie exempté de ce tribut de reconnaissance et d'amour - l'invoque aussi comme la Reine très puissante, médiatrice de paix : qu'il respecte et détende la paix, qui n'est ni injustice impunie ni licence effrénée mais concorde bien ordonnée dans l'obéissance à la volonté de Dieu ; c'est à la conserver et à l'accroître que tendent les exhortations et les ordres maternels de la Vierge Marie.

    Vivement désireux que la Reine et Mère du peuple chrétien accueille ces vœux et réjouisse de sa paix la terre secouée par la haine et, après cet exil, nous montre à tous Jésus qui sera notre paix et notre joie pour l'éternité, à vous Vénérables Frères et à vos fidèles, Nous accordons de tout cœur, comme gage du secours du Dieu tout-puissant et comme preuve de notre affection, la Bénédiction Apostolique.

  • La Très Sainte Trinité

    Benedíctus es, Dómine, qui intuéris abýssos, et sedes super Chérubim. ℣. Benedíctus es, Dómine, in firmaménto cæli, et laudábilis in sǽcula.

    Vous êtes béni, Seigneur, vous qui contemplez les abîmes, et qui êtes assis sur les chérubins. ℣. Vous êtes béni, Seigneur, dans le firmament du ciel, et vous êtes louable dans tous les siècles.

    Les chants de cette messe sont des adaptions d’autres pièces de plain chant. Le graduel est calqué sur celui de la fête des apôtres Pierre et Paul. Si on ne les compare pas, comme le remarque dom Baron, on ne constate pas l’anomalie qui modifie indûment la première phrase. D’autant que ce qui frappe sans aucun doute est que le texte du « verset » correspond mieux à la mélodie que l’original. On croirait vraiment que la mélodie a été conçue pour illustrer ce texte (qu’on se réfère seulement à « Domine »).

    Par les moniales d’Argentan :


    podcast

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  • Samedi des Quatre Temps

    Spíritus, ubi vult, spirat : et vocem ejus audis, allelúia, allelúia : sed nescis, unde véniat aut quo vadat, allelúia, allelúia, allelúia

    L’Esprit souffle où il veut ; et on entend sa voix, alléluia, alléluia, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va, alléluia, alléluia, alléluia

    L’antienne de communion de la messe de ce jour est le dernier chant de l’octave de la Pentecôte, et donc aussi le dernier chant du temps pascal. Le texte est extrait du dialogue entre Jésus et Nicodème. Je vois que Spiritus est traduit ici et là par « vent »… En effet Jésus joue sur le double sens du mot « pneuma », qui veut dire « vent », et le vent souffle où il veut, mais dans le contexte, et surtout dans le contexte liturgique, il s’agit du Saint-Esprit (comme au jour de la Pentecôte).

    Jésus vient de dire à Nicodème que s’il ne naît pas « anothen » il ne peut pas voir le royaume de Dieu. Nicodème comprend « de nouveau », mais le sens du mot est ici « d’en haut ». C’est-à-dire du Saint-Esprit. Mais c’est en effet une nouvelle naissance.

    « Ne t’étonne point de ce que je t’ai dit : Il vous faut naître d’en haut. Le vent (Esprit) souffle où il veut, et tu en entends le bruit (nouvelle ambiguïté : le mot veut dire aussi « voix »), mais tu ne sais d’où il vient ni où il va ; il en est de même de quiconque est né de l’Esprit. »

    Bref, ce dernier chant est l’annonce de l’évangile qui va se répandre sur la terre entière, porté par le vent du Saint-Esprit. C’est le temps après la Pentecôte.

    Cette antienne chantée à la Basilique du Salut, à Venise, le samedi des Quatre Temps de Pentecôte 2019.

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  • Vendredi des Quatre Temps

    La guérison de ce paralytique n’est ni inutile, ni d’une portée restreinte, puisque nous y voyons que le Seigneur commença par prier, non certes qu’il eût besoin de quelque suffrage, mais afin de nous donner l’exemple. Il a proposé un modèle à notre imitation, ce n’est pas l’ostentation dans la prière qu’il a recherchée.

    Alors que beaucoup de docteurs de la loi étaient rassemblés de toute la Galilée, de la Judée et de Jérusalem, parmi les guérisons d’autres malades, l’Évangile nous raconte celle de ce paralytique. Et d’abord, comme nous l’avons dit plus haut, tout malade doit employer des intercesseurs pour demander son salut, afin que, grâce à eux, le relâchement de notre vie et la marche chancelante de nos actions soient réformés par le remède de la parole céleste.

    Qu’il y ait donc quelques personnes, qui, avertissant l’esprit de l’homme, élèvent son âme vers les choses supérieures, bien qu’elle soit engourdie par la faiblesse de son enveloppe corporelle. Que l’homme, se prêtant alors à s’élever par leur secours et à s’humilier, soit placé devant Jésus, digne d’être aperçu par le divin regard. Le Seigneur en effet regarde l’humilité, car « il a regardé l’humilité de sa servante ».

    Le Fils de Dieu, dès qu’il vit leur foi, dit : « Homme, tes péchés te sont remis ». Qu’il est grand le Seigneur qui pardonne ainsi aux uns leurs péchés, par égard pour les mérites des autres ; et qui, donnant son approbation à ceux-ci, absout ceux-là de leurs égarements ! Pourquoi donc, Ô homme, la prière de ton égal n’a-t-elle pas d’influence sur toi lorsqu’auprès de Dieu un esclave possède le mérite qu’il faut pour intercéder, et le droit d’obtenir ?

    Toi qui juges, apprends à pardonner ; toi qui es malade, apprends à obtenir. Si tu te défies du pardon de tes fautes graves, fais paraître des intercesseurs, fais paraître l’Église pour qu’elle prie pour toi, et afin qu’en considération d’elle, le Seigneur te pardonne ce qu’il pourrait refuser à toi-même. Et bien que nous ne devions pas laisser de croire à la vérité de cette histoire (car nous croyons que le corps de ce paralytique a été réellement guéri), il nous faut reconnaître aussi en lui la guérison de l’homme intérieur, auquel les péchés sont remis. Lorsque les Juifs affirment que Dieu seul peut remettre les péchés, ils confessent assurément par là que Jésus est Dieu, et ils proclament eux-mêmes, par leur propre jugement, leur infidélité ; ils affirment l’œuvre divine, pour nier la divinité de la personne.

    Saint Ambroise, commentaire de saint Luc, lecture des matines.