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Liturgie - Page 140

  • Saint Louis Marie Grignion de Montfort

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    Discours de Pie XII pour la canonisation de Louis Marie Grignion de Montfort (et non pas sa béatification comme dit le site du Vatican, puisqu’il avait été béatifié par Léon XIII), le 21 juillet 1947. On remarquera l’insistance du pape à saluer le Breton Grignion de Montfort et les Bretons, et l’allusion au soulèvement vendéen dont on peut dire que ce fut « l’œuvre de ses mains ».

    Soyez les bienvenus, chers fils et chères filles, accourus en grand nombre pour assister à la glorification de Louis-Marie Grignion de Montfort, l'humble prêtre breton du siècle de Louis XIV, dont la courte vie, étonnamment laborieuse et féconde, mais singulièrement tourmentée, incomprise des uns, exaltée par les autres, l'a posé devant le monde « en signe de contradiction », « in signum, cui contradicetur » (Lc 2, 34). Réformant, sans y penser, l'appréciation des contemporains, la postérité l'a rendu populaire, mais, par dessus encore le verdict des hommes, l'autorité suprême de l'Église vient de lui décerner les honneurs des saints.

    Salut d'abord à vous, pèlerins de Bretagne et du littoral de l'Océan. Vous le revendiquez comme vôtre et il est vôtre en effet. Breton par sa naissance et par l'éducation de son adolescence, il est resté breton de cœur et de tempérament à Paris, dans le Poitou et en Vendée ; il le restera partout et jusqu'au bout, même dans ses cantiques de missionnaire, où par une pieuse industrie, — qui réussirait peut-être moins heureusement à une époque plus critique et volontiers gouailleuse, il adaptait des paroles religieuses aux airs populaires de son pays. Breton, il l'est par sa piété, sa vie très intérieure, sa sensibilité très vive, qu'une délicate réserve, non exempte de quelques scrupules de conscience, faisait prendre par des jeunes gens primesautiers, et par quelques-uns même de ses Supérieurs, pour gaucherie et singularité. Breton, il l'est par sa droiture inflexible, sa rude franchise, que certains esprits, plus complaisants, plus assouplis, trouvaient exagérée et taxaient avec humeur d'absolutisme et d'intransigeance.

    C'est en l'épiant malicieusement à son insu, en le voyant et en l'entendant traiter avec les petits et les pauvres, enseigner les humbles et les ignorants, que plus d'un découvrit avec surprise, sous l'écorce un peu rugueuse d'une nature qu'il mortifiait et qu'il forgeait héroïquement, les trésors d'une riche intelligence, d'une inépuisable charité, d'une bonté délicate et tendre.

    On a cru parfois pouvoir l'opposer à saint François de Sales, prouvant ainsi qu'on ne connaissait guère que superficiellement l'un et l'autre. Différents, certes, ils le sont, et voilà bien de quoi dissiper le préjugé qui porte à voir dans tous les saints autant d'exemplaires identiques d'un type de vertu, tous coulés dans un même moule ! Mais on semble ignorer complètement la lutte, par laquelle François de Sales avait adouci son caractère naturellement aigre, et l'exquise douceur avec laquelle Louis-Marie secourait et instruisait les humbles. D'ailleurs, l'amabilité enjouée de l'évêque de Genève ne l'a pas plus que l'austérité du missionnaire breton, mis à l'abri de la haine et des persécutions de la part des calvinistes et des jansénistes et, d'autre part, la rudesse fougueuse de l'un, aussi bien que la patience de l'autre au service de l'Église leur ont valu à tous les deux l'admiration et la dévotion des fidèles.

    La caractéristique propre de Louis-Marie, et par où il est authentique breton, c'est sa ténacité persévérante à poursuivre le saint idéal, l'unique idéal de toute sa vie : gagner les hommes pour les donner à Dieu. À la poursuite de cet idéal, il a fait concourir toutes les ressources qu'il tenait de la nature et de la grâce, si bien qu'il fut en vérité sur tous les terrains — et avec quel succès ! — l'apôtre par excellence du Poitou, de la Bretagne et de la Vendée ; on a pu même écrire naguère, sans exagération, que « la Vendée de 1793 était l'œuvre de ses mains ».

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  • Saint Pierre Canisius

    Petit extrait de son célèbre catéchisme, qui eut plus de 200 éditions dans les pays germaniques de son vivant.

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  • Saints Clet et Marcellin

    Priez pour nous, saints Pontifes, et jetez un regard paternel sur l’Église de la terre qui fut si agitée en vos temps, et qui est si loin de jouir du calme en ceux où nous vivons. Le culte des idoles a reparu, et si elles ne sont pas aujourd’hui de pierre ou de métal, la violence de ceux qui les adorent n’est pas moindre que celle dont étaient animés les païens des premiers siècles. Les dieux et les déesses devant lesquels on veut voir le monde entier se prosterner, on les appelle Liberté, Progrès, Civilisation moderne. Pour établir le culte de ces nouvelles divinités, on décrète la persécution contre ceux qui refusent de les adorer, on renverse la constitution chrétienne des États, on altère les principes de l’éducation de l’enfance, on rompt l’équilibre des éléments sociaux, et un grand nombre de fidèles sont entraînés par l’attrait de ces nouveautés funestes. Préservez-nous de cette séduction, bienheureux martyrs ! Ce n’est pas en vainque Jésus a souffert ici-bas et qu’il est ressuscité d’entre les morts. Sa royauté était à ce prix ; mais nul n’échappe à son sceptre souverain. C’est afin de lui obéir que nous ne voulons d’autre Liberté que celle qu’il a fondée par son Évangile, d’autre Progrès que celui qui s’accomplit dans la voie qu’il a tracée, d’autre Civilisation que celle qui résulte de l’accomplissement des devoirs qu’il a établis entre les hommes. C’est lui qui a créé l’humanité, qui en a posé les lois et les conditions ; c’est lui qui l’a rachetée et rétablie sur ses bases. Devant lui seul nous fléchissons le genou ; ne permettez pas, bienheureux martyrs, que jamais nous ayons le malheur de nous abaisser devant les rêves de l’orgueil humain, quand bien même ceux qui les exploitent auraient la force matérielle à leur service.

    Dom Guéranger

    On notera que le propos de dom Guéranger est encore plus d’actualité aujourd’hui qu’en son temps, car de nouvelles idoles sont apparues, et si elles sont les filles ou les avatars de celles qui régnaient au XIXe siècle, elles sont encore plus tyranniques, et plus destructrices : c'est désormais la nature humaine qui est niée.

  • 3e dimanche après Pâques

    Módicum, et non vidébitis me, allelúia : íterum módicum, et vidébitis me, quia vado ad Patrem, allelúia, allelúia.

    Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, alléluia ; et encore un peu de temps et vous me verrez, parce que je m’en vais auprès du Père, alléluia, alléluia

    L’antienne de communion reprend des paroles de Jésus dans l’évangile de ce jour. C’est, dit dom Baron, « le Christ glorieux qui, dans l’intimité de la communion, les redit à ceux qui le reçoivent en leur donnant un sens particulier d’intimité : Vous qui me recevez dans votre âme, vous ne me voyez pas de vos yeux de chair car je suis remonté vers mon Père, mais vous me reverrez, parce que celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, je me manifesterai à lui et je le ressusciterai au dernier jour, car là où je suis, je veux qu’il soit aussi. »

    Solesmes 1960 :

  • Saint Fidèle de Sigmaringen

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    Saint Fidèle de Sigmaringen terrassant l'hérésie (calviniste), par Tiepolo (années 1750). En compagnie de saint Joseph de Leonessa, canonisé le même jour par Benoît XIV, le 29 juin 1746. Ça c'était avant...

  • Saint Georges

    Tropaire de saint Georges le Tropaiophore, par Dimitrios Papagiannopoulos.

    Ὡς τῶν αἰχμαλώτων ἐλευθερωτής, καὶ τῶν πτωχῶν ὑπερασπιστής, ἀσθενούντων ἰατρός, βασιλέων ὑπέρμαχος, Τροπαιοφόρε Μεγαλομάρτυς Γεώργιε, πρέσβευε Χριστῷ τῷ Θεῷ, σωθῆναι τὰς ψυχὰς ἡμῶν.

    Libérateur des captifs, toi qui assures aux pauvres ta protection, en qui les malades trouvent aussi leur médecin et les rois leur défenseur, saint Georges, victorieux et grand martyr, prie le Christ Dieu de sauver nos âmes.

  • Saints Soter et Caius

    Voici les collectes de la messe de jour avant l’invention par Pie XII d’un commun des papes. C’est le type même des anciennes collectes romaines, sobres, concises, qui ne racontent pas la vie de saints mais disent l’essentiel de ce que leur culte doit nous apporter.

    Beatórum Mártyrum paritérque Pontíficum Sotéris et Caii nos, quǽsumus, Dómine, festa tueántur : et eórum comméndet orátio veneránda. Per Dóminum.

    Nous vous en prions, Seigneur, faites qu’en célébrant les fêtes de vos bienheureux Martyrs et Pontifes Soter et Caïus, nous obtenions leur protection, et que leur sainte prière nous serve de recommandation auprès de vous.

    Adésto, Dómine, supplicatiónibus nostris, quas in Sanctórum tuórum commemoratióne deférimus : ut, qui nostræ iustítiæ fidúciam non habémus, eórum, qui tibi placuérunt, méritis adiuvémur. Per Dóminum.

    Prêtez attention, Seigneur, aux supplications que nous vous adressons en faisant mémoire de vos saints, afin que nous, qui n’avons point de confiance en notre propre justice, nous soyons aidés par les mérites de ceux qui vous ont plu.

    Quǽsumus, Dómine, salutáribus repléti mystériis : ut, quorum sollémnia celebrámus, eórum oratiónibus adiuvémur. Per Dóminum.

    Rassasiés par la participation à ces mystères de salut, nous vous demandons, Seigneur, d’être aidés grâce aux prières de ceux dont nous célébrons la solennité.

  • Saint Anselme

    Dans mon bréviaire il y a deux offices de saint Anselme, un qui renvoie au commun des pontifes docteurs de l’Eglise, et un autre qui contient des textes propres, notamment cette hymne. Comme dom Guéranger la cite dans son Année liturgique et qu’il dit qu’elle a été « approuvée par le Saint-Siège », il est probable qu’elle soit de dom Le Bannier.

    Ici telle qu’elle se trouve dans le Liber sacramentorum du cardinal bénédictin Alfredo Ildefonso Schuster :

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    N.B. Ayant mis dans ma petite tête qu’il y avait une « théologie monastique » et une « théologie scolastique », et étant imperméable à la seconde, je me réjouissais d’avoir trouvé un livre de saint Anselme : « Pourquoi Dieu s’est fait homme », aux Sources chrétiennes, dans la collection « Textes monastiques d’Occident ». Stupéfaction : c’est un livre d’un rationalisme à faire pâlir d’envie saint Thomas d’Aquin lui-même. Une caricature de rationalisme : chapitre après chapitre, il part d’un élément de la foi et prétend y aboutir au terme d’un raisonnement purement rationnel. Pas un mot de mystique, pas un mot de prière, pas un mot d’admiration du mystère, et d’ailleurs pas un mot du mystère, puisque tout est soi-disant démontré… (A vrai dire j'aurais dû faire attention au fait que saint Anselme est partout présenté comme un précurseur des scolastiques, et aussi au fait que dans l'office propre il y a pas moins de sept fois le mot "ratio" dans la lecture du troisième nocturne, un texte sans doute choisi par dom Guéranger comme une discrète mise en garde...)

  • Rex sempiterne Domine

    L’hymne des matines au temps pascal, par les moines de Ligugé (strophes 1, 2, 6, 8, 9) :


    podcast

    Rex sempiterne, Domine,
    Rerum Creator omnium,
    Qui eras ante sæcula
    Semper cum Patre Filius :

    Roi éternel, Seigneur, Créateur de toutes choses, qui étais avant les siècles, Fils toujours avec le Père.

    Qui mundi in primordio
    Adam plasmasti hominem :
    Cui tuæ imagini
    Vultum dedisti similem :

    Toi qui au commencement du monde as façonné l’homme Adam, à qui tu as donné un visage semblable à ton image.

    Quem diabolus deceperat,
    Hostis humani generis :
    Cujus tu formam corporis
    Assumere dignatus es :

    Lui que trompa le diable, l’ennemi du genre humain, lui dont tu as daigné assumer la forme de son corps.

    Ut hominem redimeres
    Quem ante jam plasmaveras :
    Et nos Deo conjungeres
    Per carnis contubernium.

    Afin de racheter l’homme que tu avais façonné auparavant, et nous unir à Dieu par le commerce de la chair.

    Quem editum ex Virgine
    Pavescit omnis anima :
    Per quem et nos resurgere
    Devota mente credimus :

    Toi qui enfanté de la Vierge nourrit toute âme, par qui nous croyons en esprit de piété que nous aussi nous ressusciterons.

    Qui nobis in baptismate
    Donasti indulgentiam,
    qui tenebamur vinculis
    Ligati conscientiæ :

    Toi qui nous as donné l’indulgence dans le baptême, à nous qui étions tenus ligotés par les liens de la conscience.

    Qui crucem propter hominem
    Suscipere dignatus es :
    Dedisti tuum Sanguinem,
    Nostræ salutis pretium.

    Toi qui as daigné porté la croix pour l’homme ; tu as donné ton sang comme prix de notre salut.

    Quæsumus, Auctor omnium,
    In hoc Paschali gaudio,
    Ab omni mortis impetu
    Tuum defende populum.

    Nous te demandons, Auteur de tout, dans cette joie pascale, défends ton peuple de tout assaut de mort.

    Gloria tibi, Domine,
    Qui surrexisti a mortuis,
    Cum Patre et Sancto Spiritu,
    In sempiterna sæcula. Amen.

    Gloire à toi, Seigneur, qui es ressuscité des morts, avec le Père et le Saint-Esprit, dans les siècles éternels. Amen.

  • De ore prudentis

    ℟. De ore prudéntis procédit mel, allelúia : dulcédo mellis est sub língua ejus, allelúia : * Favus distíllans lábia ejus, allelúia, allelúia.
    . Sapiéntia requiéscit in corde ejus, et prudéntia in sermóne oris illíus.
    ℟. Favus distíllans lábia ejus, allelúia, allelúia.

    De la bouche du sage sort le miel, alléluia ; la douceur du miel est sous sa langue, alléluia : rayon de miel perlant que ses lèvres, alléluia, alléluia.
    La sagesse se repose dans son cœur, et la prudence dans la parole de sa bouche.

    Répons des matines. Le corps du répons s’inspire du Cantique des cantiques (4, 11) et le début du verset de Proverbes 14, 33. Mais aucune expression ne se trouve telle quelle dans la Bible. On trouve presque « Favus distillans labia… », mais c’est « tua », et non « ejus » : il s’agit des lèvres de la bien-aimée, non du Seigneur… (Mais il est vrai que nombre des expressions du Cantique des cantiques sont ambivalentes, puisqu'il s'agit d'un chant d'union, où tout ce qui est à moi est à toi...)