Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Saint Boniface

Fulda-Dom-52-Bonifatiusgrab-2019-gje.jpg

Le tombeau de saint Boniface à Fulda

Extrait de la catéchèse de Benoît XVI le 11 mars 2009 :

Ce grand évêque, outre ce travail d'évangélisation et d'organisation de l'Eglise à travers la fondation de diocèses et la célébration de synodes, ne manqua pas de favoriser la fondation de plusieurs monastères, masculins et féminins, pour qu'ils soient comme un phare pour le rayonnement de la foi et de la culture humaine et chrétienne sur le territoire. Des monastères bénédictins de sa patrie, il avait appelé des moines et des moniales qui lui apportèrent une aide très efficace et précieuse dans la tâche d'annoncer l'Evangile et de diffuser les sciences humaines et les arts au sein des populations. Il considérait en effet à juste titre que le travail pour l'Evangile devait également être un travail pour une véritable culture humaine. Le monastère de Fulda en particulier - fondé vers 743 - fut le cœur et le centre du rayonnement de la spiritualité et de la culture religieuse:  en ce lieu, les moines, dans la prière, dans le travail et dans la pénitence, s'efforçaient de tendre à la sainteté, se formaient dans l'étude des disciplines sacrées et profanes, se préparaient à l'annonce de l'Evangile, à être missionnaires. Grâce au mérite de Boniface, de ses moines et de ses moniales - les femmes ont elles aussi joué un rôle très important dans cette œuvre d'évangélisation - fleurit donc également cette culture humaine qui est inséparable de la foi et en révèle la beauté. Boniface lui-même nous a laissé des œuvres intellectuelles significatives. Tout d'abord sa nombreuse correspondance, dans laquelle les lettres pastorales alternent avec les lettres officielles et d'autres à caractère privé, qui révèlent des faits sociaux et surtout son riche tempérament humain et sa foi profonde. Il composa également un traité d'Ars grammatica, dans lequel il expliquait les déclinaisons, les verbes, la syntaxe de la langue latine, mais qui pour lui devenait également un instrument pour diffuser la foi et la culture. On lui attribue aussi une Ars metrica, c'est-à-dire une introduction à la façon de faire de la poésie, et diverses compositions poétiques, et enfin un recueil de 15 sermons.

Bien qu'il fût déjà assez âgé - il était proche de 80 ans - il se prépara à une nouvelle mission évangélisatrice:  avec une cinquantaine de moines il revint en Frise, où il avait commencé son œuvre. Comme un présage de sa mort imminente, faisant allusion au voyage de la vie, il écrivait à son disciple et successeur sur le siège de Mayence, l'évêque Lullo:  "Je désire mener à bien l'objectif de ce voyage; je ne peux en aucune façon renoncer au désir de partir. Le jour de ma fin est proche et le temps de ma mort s'approche; une fois déposée ma dépouille mortelle, je monterai vers la récompense éternelle. Mais toi, fils très cher, rappelle sans cesse le peuple de la confusion de l'erreur, mène à bien l'édification de la basilique de Fulda déjà commencée et, en ce lieu, tu déposeras mon corps vieilli par les longues années de vie" (Willibald, Vita S. Bonifatii, éd. cit., p. 46). Alors que commençait la célébration de la messe à Dokkum (aujourd'hui dans la Hollande du nord), le 5 juin 754 il fut assailli par une bande de païens. Alors, s'étant avancé, le visage serein, "il interdit à ses hommes de combattre en disant:  "Mes fils, cessez les combats, abandonnez la guerre, car le témoignage de l'Ecriture nous exhorte à ne pas rendre le mal pour le mal, mais le bien pour le mal. Voilà le jour depuis longtemps désiré, voilà que le temps de notre fin est venu; courage dans le Seigneur!" (ibid. pp. 49-50). Ce furent ses dernières paroles avant de tomber sous les coups de ses agresseurs. La dépouille mortelle de l'évêque martyr fut ensuite portée dans le monastère de Fulda, où il reçut une digne sépulture. L'un de ses premiers biographes s'exprime déjà sur lui avec le jugement suivant:  "Le saint évêque Boniface peut se dire le père de tous les habitants de la Germanie, car il a été le premier à les engendrer au Christ avec la parole de sa sainte prédication, il les a confirmés par l'exemple et, enfin, il a donné sa vie pour eux, un signe de charité qui ne pourrait pas être plus grand" (Otloho, Vita S. Bonifatii, éd. cit., lib. I, p. 158).

Commentaires

  • "Ah ! ce n'est pas peu de chose d'être apôtre des Saxons et l'évêque de ce troupeau intérieur et enfermé, de ce peuple bouché et qui fermente !
    Ce n'est pas moi qui ai apporté le Christ aux Saxons, et ce que j'ai fait, c'est Luther qui l'a achevé en le défaisant. (commentaire de l'Oportet haareses esse de saint Paul : les hérétiques sont nécessaires).
    (Mais) Gloire à Dieu ! Ce que Poitiers fut contre Mahomet, la Montagne Blanche le fut contre les hérétiques (victoire de 1620 contre les luthériens, près de Prague).
    Honneur à tous ces bons capitaines qui ont maintenu à Prague l'image de la Vierge Immaculée !"
    paroles de SAINT BONIFACE parlant de son pilier en l'église Saint-Nicolas de la Mala Strana.

  • Oui et c'est aussi une allusion au tableau de la Vierge profané par les protestants et que le carme Dominique de Jésus-Marie brandit pendant la bataille qui ne dura que 2 heures de furieux combats. Le carme ramena l’image miraculeuse portée sur le champ de bataille à Rome et fut déposée dans l’église des Carmes qui prit alors le nom de Santa Maria della Vittoria. De cette église romaine se répand dans toute la catholicité un culte marial lié à la victoire de la Montagne Blanche (source Olivier Chaline La bataille de la Montagne Blanche ( 8 nov. 1620). Un mystique chez les guerriers, Paris, Éditions Noesis, 2000)
    L'église reconstruite en style baroque au XVII est connue par la statue du Bernin "la transverbération de Ste Thérèse". Le tableau original de 1620 fut détruit lors d'un incendie le 29 juin 1833 et remplacé par l'actuel au dessus de l'autel majeur.
    http://www.tesoridiroma.net/chiese_barocco/chiesa_maria_vittoria.html

  • Merci, @Dauphin ! pour ces précisions.
    J'ai oublié pour ma part (je croyais l'avoir fait) de préciser que je cite les paroles du SAINT BONIFACE de Claudel dans LE SOULIER DE SATIN, début de la III° Journée.
    Claudel consul à Prague (où le jeune Kafka vint écouter une conférence de lui) fréquentait l'Eglise des Carmes....

  • Kafka était très freudien. Il disait (en substance, car je n'ai pas la citation sous les yeux) que l'idée du péché originel, c'était l'idée qu'un péché avait été commis à l'origine contre nous : Voilà, "Quand on en connaît un, on les connaît tous", comme l'affirme aimablement Paul Morand dans son Journal inutile.
    "Kafka, disait mon grand-père, c'est comme Kierkegaard un type qui voulait se marier et qui ne pouvait pas." Avec Nietzsche, ça ferait la triade. Quand on a besoin d'être marié, il faut se marier.

Les commentaires sont fermés.