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Liturgie - Page 133

  • Saint Antoine Marie Zaccaria

    La messe de ce saint est, parmi d’autres hélas, un exemple de la décadence liturgique moderne, qui ne date pas, hélas, du dernier concile.

    En témoigne évidemment la collecte, qui ne ressemble pas à une collecte :

    Fac nos, Dómine Deus, supereminéntem Iesu Christi sciéntiam, spíritu Pauli Apóstoli, edíscere : qua beátus Antónius María mirabíliter erudítus, novas in Ecclésia tua clericórum et vírginum famílias congregávit.

    Faites-nous, Seigneur, la grâce d’apprendre selon l’esprit de l’Apôtre Paul la science suréminente de Jésus-Christ dont le bienheureux Antoine-Marie fut merveilleusement instruit, lui qui rassembla dans votre Église de nouvelles familles de clercs et de religieuses.

    Mais il ne suffisait pas de voir saint Paul dans la collecte, il est omniprésent. Sur les cinq antiennes de la messe, une seule n’est pas tirée d’un texte de saint Paul, alors que ces antiennes sont normalement tirées des psaumes. Sauf exception. Mais là ce n’est pas une exception. C’est un excès. Et quand exceptionnellement l’antienne n’est pas un verset de psaume, c’est généralement un verset qui ressemble à un verset de psaume. Ici ce n’est pas du tout le cas, et l’on a un prédicateur qui se prend pour saint Paul…

    Introït (I Corinthiens)

    Sermo meus et prædicátio mea non in persuasibílibus humánæ sapiéntiæ verbis, sed in ostensióne spíritus et virtútis.

    Ma parole et ma prédication ne consistent pas dans les discours persuasifs de la sagesse humaine, mais dans la manifestation de l’esprit et de la puissance.

    Graduel (Philippiens)

    Testis mihi est Deus, quo modo cúpiam omnes vos in viscéribus Iesu Christi. Et hoc oro, ut cáritas vestra magis ac magis abúndet in sciéntia et in omni sensu. Ut probétis potióra, ut sitis sincéri et sine offénsa in diem Christi.

    Dieu m’est témoin, combien je vous chéris tous dans les entrailles de Jésus-Christ. Et ce que je demande, c’est que votre charité abonde de plus en plus, en connaissance et en toute intelligence. Pour que vous appréciez ce qui est meilleur, afin d’être purs et irrépréhensibles pour le jour du Christ.

    Alléluia (qui est la suite du texte de saint Paul dans le graduel)

    Repléti fructu iustítiæ per Iesum Christum, in glóriam et laudem Dei.

    Remplis des fruits de justice, par Jésus-Christ, pour la gloire et la louange de Dieu.

    Offertoire (Psaume 137)

    In conspéctu Angelórum psallam tibi : adorábo ad templum sanctum tuum, et confitébor nómini tuo.

    Communion (Philippiens)

    Imitatóres mei estóte, fratres, et observáte eos, qui ita ámbulant, sicut habétis formam nostram.

    Soyez mes imitateurs, mes Frères, et regardez ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous.

  • 6e dimanche après la Pentecôte

    Convértere, Dómine, aliquántulum, et deprecáre super servos tuos. ℣. Dómine, refúgium factus es nobis, a generatióne et progénie.

    Tournez-vous un peu vers nous, et laissez-vous toucher au sujet de vos serviteurs. ℣. Seigneur, vous vous êtes fait notre refuge de génération en génération.

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    La mélodie de ce graduel commence par une formule qu’on trouve dans deux autres graduels… juste après leur intonation. Il se poursuit par une formule qu’on trouve dans plusieurs autres graduels, comme dans celui-ci, sur « Domino ». Il n’y a qu’une exception, le graduel de la fête de saint Jean Baptiste, où la formule illustre… « in utero ».

    La mélodie du verset est constituée de pas moins de 5 formules qu’on trouve dans divers autres graduels, dont la formule finale qui était aussi celle du corps du répons.

  • Saint Irénée

    Légende du bréviaire, 1921.

    Irénée, né dans l’Asie proconsulaire non loin de la ville de Smyrne se mit dès son enfance sous la conduite de saint Polycarpe, disciple de saint Jean l’Évangéliste et Évêque de cette Église de Smyrne. Grâce à la direction de cet excellent maître, ses progrès dans la connaissance et la pratique de la religion chrétienne furent remarquables. Quand Polycarpe lui eut été enlevé pour le ciel par un glorieux martyre, Irénée, bien qu’admirablement instruit des saintes Écritures, brûlait cependant encore du plus ardent désir d’étudier au lieu même où elles avaient été confiées à leur garde, les traditions que d’autres pouvaient avoir reçues quant à l’enseignement et aux institutions apostoliques. Il put rencontrer plusieurs disciples des Apôtres ; ce qu’il apprit d’eux, il le grava dans sa mémoire, et il devait dans la suite opposer fort à propos ce qu’il en avait recueilli, aux hérésies qu’il voyait s’étendre chaque jour davantage non sans grand péril pour le peuple chrétien, et qu’il se proposait de combattre avec soin et abondance de preuves. S’étant rendu dans les Gaules, Irénée fut ordonné prêtre de l’Église de Lyon par l’Évêque Pothin. Il remplit les devoirs de son ministère avec tant d’assiduité pour la prédication et tant de science qu’au témoignage de saints Martyrs qui combattirent courageusement pour la vraie religion sous l’empereur Marc-Aurèle, il se montra le zélateur du testament du Christ.

    Comme les Confesseurs de la foi eux-mêmes et le clergé de Lyon étaient au plus haut point préoccupés de la paix des Églises d’Asie que troublait la faction des Montanistes, ils s’adressèrent à Irénée qu’ils proclamaient être l’homme le plus capable d’obtenir gain de cause, et le choisirent avec grande unanimité pour aller prier le Pape Éleuthère de condamner les nouveaux sectaires par l’autorité du Siège apostolique et de supprimer ainsi la cause des discordes.

    Déjà l’Évêque Pothin était mort martyr, Irénée lui ayant succédé s’acquitta de la charge épiscopale avec tant de succès, par sa sagesse, sa prière et son exemple, qu’en peu de temps il vit non seulement tous les habitants de Lyon, mais ceux de beaucoup d’autres cités gauloises, rejeter l’erreur et la superstition et s’inscrire dans la milice chrétienne. Tandis qu’il se livrait à ces labeurs apostoliques une discussion s’était élevée au sujet du jour auquel il convenait de célébrer la fête de Pâques et, le Pontife romain Victor voyant les Évêques d’Asie se séparer presque tous de leurs frères dans l’épiscopat quant au jour de cette célébration, les traitait avec rigueur ou menaçait de les excommunier. Irénée, ami de la paix, intervint respectueusement auprès du Pape et, faisant valoir l’exemple des Pontifes précédents, il l’amena à ne pas souffrir que tant d’Églises se séparassent de l’unité catholique à propos d’un rite qu’elles affirmaient avoir reçu par tradition.

    Irénée composa de nombreux ouvrages qu’ont cités Eusèbe de Césarée et saint Jérôme ; mais dont une grande partie a disparu par le malheur des temps. On a encore de lui cinq livres contre les hérésies, écrits vers l’année cent quatre-vingt, quand Éleuthère régissait encore la chrétienté. Dans le troisième de ces livres, l’homme de Dieu, instruit par ceux qu’il déclare avoir ouï l’enseignement direct des Apôtres, dit au sujet de l’Église romaine et de sa succession de Pontifes, que son témoignage est le plus grand et le plus éclatant parce qu’elle a la garde fidèle perpétuelle et très sûre de la tradition divine. Aussi, ajoute-t-il, est-il nécessaire qu’avec cette Église, en raison de sa puissante primauté, s’accorde toute Église, c’est-à-dire les fidèles de tous les lieux.

    En même temps que d’innombrables chrétiens qui lui devaient le bonheur d’être parvenus à la vraie foi, Irénée obtint enfin la couronne du martyre et partit pour le ciel l’an du salut deux cent deux, alors que Septime Sévère avait ordonné de vouer à la torture et à la mort tous ceux qui voudraient persévérer avec constance dans la pratique de la religion chrétienne.

    Le Souverain Pontife Benoît XV a ordonné d’étendre la fête de saint Irénée à l’Église universelle. »

  • Visitation

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  • Le Précieux Sang

    L’Évangéliste s’est servi d’une expression choisie à dessein, il ne dit pas : Il frappa son côté, ou : Il le blessa, ou, toute autre chose, mais : « Il ouvrit », pour nous apprendre qu’elle fut en quelque sorte ouverte au Calvaire, la porte de la vie d’où sont sortis les sacrements de l’Église, sans lesquels on ne peut avoir d’accès à la vie qui est la seule véritable vie. Ce sang qui a été répandu, a été versé pour la rémission des péchés ; cette eau vient se mêler pour nous au breuvage du salut ; elle est à la fois un bain qui purifie et une boisson rafraîchissante. Nous voyons une figure de ce mystère dans l’ordre donné à Noé d’ouvrir, sur un côté de l’arche, une porte par où pussent entrer les animaux qui devaient échapper au déluge et qui représentaient l’Église. C’est en vue de ce même mystère que la première femme a été faite d’une des côtes d’Adam pendant son sommeil, et qu’elle fut appelée vie et mère des vivants. Elle était la figure d’un grand bien, avant le grand mal de la prévarication. Nous voyons ici le second Adam s’endormir sur la croix, après avoir incliné la tête, pour qu’une épouse lui fût formée par ce sang et cette eau qui coulèrent de son côté pendant son sommeil. O mort qui devient pour les morts un principe de résurrection et de vie ! Quoi de plus pur que ce sang ? Quoi de plus salutaire que cette blessure ?

    Les hommes servaient le démon et étaient ses esclaves, mais ils ont été rachetés de la captivité. Car ils ont pu se vendre, mais non se racheter. Le Rédempteur est venu et il a donné la rançon ; il a répandu son sang et il a racheté le monde entier. Vous demandez ce qu’il a acheté ? Voyez ce qu’il a donné et vous verrez ce qu’il a acheté. Le sang de Jésus-Christ est le prix. Que vaut-il, si ce n’est l’univers entier ? Que vaut-il, si ce n’est toutes les nations ? Ils sont très ingrats et n’apprécient pas son prix, ou sont démesurément superbes, ceux qui disent qu’il valait si peu qu’il n’a acheté que les Africains, ou qu’ils sont eux-mêmes si grands, que tout le prix leur a été consacré. Qu’ils ne s’élèvent pas, qu’ils ne s’enorgueillissent pas. Il a donné pour tous, tout ce qu’il a donné.

    Il eut, lui, du sang au prix duquel il pouvait nous sauver ; et c’est pour ceci qu’il l’a pris ; afin que ce sang fût celui qu’il répandrait pour notre rédemption. Le sang du Seigneur, si vous le voulez, il est donné pour vous ; si vous ne voulez pas qu’il en soit ainsi, il n’est pas donné pour vous. Car vous dites peut-être : Mon Dieu eut du sang qui pouvait me sauver ; mais maintenant qu’il a souffert déjà, il l’a donné tout entier. Que lui en est-il resté, qu’il pût encore donner pour moi ? Mais voici ce qui est grand : c’est qu’il l’a donné une fois et qu’en même temps, il l’a donné pour tous. Le sang du Christ est le salut pour qui l’accepte et le supplice pour qui le refuse. Pourquoi donc hésitez-vous, vous qui ne voulez pas mourir et ne voulez-vous pas plutôt être délivré d’une seconde mort ? Et vous en êtes délivré si vous voulez porter votre croix et suivre le Seigneur ; car il a porté, lui, la sienne, et a cherché un serviteur.

    Saint Augustin, traité 120 sur saint Jean, commentaire du psaume 95, sermon 344 : lecture des matines.

  • Commémoraison de saint Paul

    Dans l’évangile de ce jour il y a ce précepte du Seigneur (que l'on trouve aussi dans l'office):

    Soyez prudents comme des serpents et simples comme des colombes. (Matthieu 10:16)

    Dans la correspondance de Barsanuphe et de Jean de Gaza, la lettre 610 est une seule phrase de Barsanuphe en réponse à un moine qui lui demandait ce que cela voulait dire. Et cette phrase dit tout :

    Celui qui entremêle la prudence du serpent à l’endroit du mal, avec la simplicité de la colombe à l’endroit du bien, ne laissera pas la prudence tourner en ruse ni la simplicité en sottise.

    Telle est la traduction de dom Lucien Regnault pour les Sources chrétiennes. Elle est très bonne, naturellement, puisque le moine de Solesmes était le grand spécialiste des pères du désert. On peut apporter deux précisions.

    D’abord on a deux fois « simplicité ». Mais le texte grec a deux mots différents. Celui de l’évangile, qui est akeraion, et celui qu’utilise ensuite Barsanuphe, qui est aploun. Ce qui est intéressant est que celui qui veut dire véritablement simplicité est le second. Le mot de l’évangile veut dire d’abord pur, sans mélange. La TOB et la Bible de Jérusalem traduisent par candides, et l’on trouve aussi innocents. Mais Barsanuphe montre que la traduction de la Vulgate, simplices, simples, est la bonne (comme d’habitude).

    On peut remarquer aussi que le mot utilisé par Barsanuphe traduit par ruse est un mot très fort : kakourgon, c’est littéralement « malfaisant », c’est la ruse perverse destinée à faire du tort.

  • Saints Pierre et Paul

    « Mémoire des saints, glorieux et illustres apôtres, les premiers coryphées Pierre et Paul », dit la liturgie byzantine de ce jour.

    Voici l’apolytikion, et le doxastikon des laudes, par les chantres du monastère de Karakallou (Athos), dédié aux saints Pierre et Paul.

    Οἱ τῶν Ἀποστόλων πρωτόθρονοι, καὶ τῆς Οἰκουμένης διδάσκαλοι, τῷ Δεσπότῃ τῶν ὅλων πρεσβεύσατε, εἰρήνην τῇ οἰκουμένῃ δωρήσασθαι, καὶ ταῖς ψυχαῖς ἡμῶν τὸ μέγα ἔλεος.

    Princes des Apôtres divins et docteurs de l'univers, intercédez auprès du Maître universel pour qu'au monde il fasse don de la paix et qu'à nos âmes il accorde la grâce du salut.

     

    Δόξα Πατρὶ καὶ Υἱῷ καὶ Ἁγίῳ Πνεύματι…

    Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit...

    Ἡ πάνσεπτος τῶν Ἀποστόλων, ἐπεδήμησεν ἑορτή, τῇ Ἐκκλησίᾳ Χριστοῦ, προξενοῦσα σωτηρίαν ἡμῖν, μυστικῶς οὖν κροτήσαντες τούτοις προσείπωμεν· Χαίρετε φωστῆρες τῶν ἐν σκότει, τοῦ ἡλίου ἀκτῖνες ὑπάρχοντες. Χαίρετε Πέτρε καὶ Παῦλε, δογμάτων τῶν θείων θεμέλιοι ἀρραγεῖς, φίλοι τοῦ Χριστοῦ, σκεύη τίμια. Πάρεστε μέσον ἡμῶν ἀοράτως, καταξιοῦντες δωρεῶν ἀΰλων, τοὺς τὴν ἡμῶν ἑορτήν, εὐφημοῦντας ᾄσμασι.

    Pour l'Eglise du Christ la vénérable fête des Apôtres est venue, qui nous procure à tous le salut; les acclamant en esprit, disons-leur: réjouissez-vous, luminaires faisant briller pour ceux des ténèbres les rayons du soleil mystique; réjouissez-vous, Pierre et Paul, amis du Christ et vases précieux, inébranlables socles des divins enseignements; vous êtes invisiblement parmi nous et procurez les biens immatériels à ceux qui célèbrent votre fête par des chants.

  • Vigile des saints Pierre et Paul

    Dixit Jesus Simóni Petro : Simon Joánnis, díligis me plus his ? Dicit ei : Etiam, Dómine, tu scis, quia amo te. Dicit ei : Pasce agnos meos. Dicit ei íterum : Simon Joánnis, díligis me ? Ait illi : Etiam, Dómine, tu scis, quia amo te. Dicit ei : Pasce agnos meos. Dicit ei tértio : Simon Joánnis, amas me ? Contristátus est Petrus, quia dixit ei tértio, Amas me ? et dixit ei : Dómine, tu ómnia nosti : tu scis, quia amo te. Dixit ei : Pasce oves meas.

    A son triple reniement, Pierre oppose une triple confession, voulant que sa langue n’obéisse pas moins à l’amour qu’elle n’a obéi à la crainte, et que la mort entrevue de loin ne semble pas lui avoir donné plus de voix que la présence de la Vie. Renier le Pasteur a été l’effet de la crainte : que l’office de l’amour soit de paître le troupeau du Seigneur ! Ceux qui paissent les brebis du Christ avec la disposition de vouloir qu’elles soient à eux et non au Christ, sont convaincus de s’aimer eux-mêmes et de ne point aimer Jésus-Christ, avides qu’ils sont d’honneurs, de domination, de richesses, et vides de cette charité qui fait obéir, secourir, plaire à Dieu.

    L’Apôtre gémit d’en voir certains chercher leur intérêt et non celui du Christ Jésus. La voix du Christ nous met avec insistance en garde contre eux. Que signifie, en effet : "Si tu m’aimes, pais mes brebis" sinon "si tu m’aimes, fais bien attention à ne pas te paître toi-même" ! Ce sont mes brebis, fais-les paître, comme miennes, et non comme tiennes. Cherche en elles ma gloire et non la tienne, mon domaine et non le tien, mon gain et non le tien. De peur que tu ne t’associes à ceux qui surviennent aux temps dangereux, qui s’aiment eux-mêmes et ont tous les défauts liés à cette racine du mal". (…)

    Le Seigneur dit à bon droit à Pierre : "M’aimes-tu ?" Il répond : "Oui" ! Jésus lui dit alors : "Pais mes agneaux," et cela deux et trois fois. Là nous est prouvée l’identité de l’amour et de la dilection. Car, la dernière fois, le Seigneur ne dit pas : "As-tu pour moi de la dilection ?" mais : "m’aimes-tu ?" Aimons-le donc lui, et non pas nous ! et, en faisant paître ses brebis, recherchons ses intérêts et non les nôtres.

    En effet, je ne sais de quelle façon inexplicable quiconque s’aime lui-même sans aimer Dieu ne s’aime pas et quiconque aime Dieu sans s’aimer s’aime lui-même ! Celui en effet qui ne peut pas vivre par lui-même, meurt forcément en s’aimant. Il ne s’aime donc pas, celui qui s’aime de façon à ne pas vivre !

    Saint Augustin, traité 123 sur saint Jean, lecture des matines.

  • 5e dimanche après la Pentecôte

    Benedícam Dóminum, qui tríbuit mihi intelléctum : providébam Deum in conspéctu meo semper : quóniam a dextris est mihi, ne commóvear.

    Je bénirai le Seigneur qui m’a donné l’intelligence : je prenais soin d’avoir toujours le Seigneur devant mes yeux : car il est à ma droite, pour que je ne sois pas ébranlé.

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    La mélodie de l’antienne d’offertoire de ce dimanche, sur un verset et demi du psaume 15 (versets 7a et 8), est construite, après l’intonation typique du premier mode, sur trois motifs variés qui lui donnent son unité, avant un dernier motif sur mihi qui sera celui de la fin. On remarque bien sûr l’insistance avec laquelle nous sommes certains de pourvoir rester fermes et immobiles, toujours, jusque dans l’éternité, si nous avons toujours le Seigneur sous les yeux.

    Par la Schola Cantorum de l’abbaye d’Achel (Pays-Bas) en 1972 :


    podcast

  • Saints Jean et Paul

    Cardinal Schuster :

    Le Sacramentaire Léonien contient au moins huit messes pour la fête des martyrs Jean et Paul. Quelques-unes d’entre elles ne représentent que des formules de rechange pour le natale de plusieurs martyrs ; mais il en demeure encore assez pour nous autoriser à reconnaître dans ces prières le formulaire des deux synaxes festives qui se célébraient en ce jour au Vatican et sur le Cœlius.

    L’introït est tiré du psaume 33 : « Nombreuses sont les tribulations des justes, mais le Seigneur les en délivre. Dieu garde chacun de leurs os, en sorte qu’aucun d’entre eux n’est brisé ». Ps. « Je bénirai le Seigneur en tout temps ; sa louange sera toujours sur mes lèvres. Gloire, etc ».

    Le Seigneur permet que ses serviteurs soient exposés à de fortes épreuves afin de pouvoir les couronner ensuite d’une plus grande abondance de mérites. Quand les saints sont soumis à l’épreuve, ce n’est pas que Dieu les ait abandonnés, fût-ce un moment. Au contraire, il assiste au combat, et il tient pour ainsi dire en main une des extrémités de la chaîne qui lie les adversaires. Ceux-ci ne pourront se mouvoir qu’autant que le Seigneur le leur permettra.

    Combien significative devait être cette antienne quand on la chantait près de la double fosse dans laquelle l’hypocrite politique impériale voulut dissimuler l’assassinat criminel des martyrs Jean et Paul ! Au contraire, le Seigneur se servait de l’hypocrisie des persécuteurs pour assurer à Rome chrétienne la possession des reliques sacrées des martyrs dans l’enceinte même de ses murailles auréliennes.

    La collecte laisse entrevoir toute la popularité dont cette fête jouissait autrefois : « Faites, Seigneur, que nous soyons remplis de la double joie de cette grande fête, joie qui provient de la gloire des bienheureux Jean et Paul, qu’une foi identique et un même martyre rendirent doublement frères ».