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Liturgie - Page 131

  • Les auxiliaires du tyran

    Le site LifeSiteNews, les fils Twitter de Rorate Caeli et d’Eric Sammons établissent la liste des diocèses (du monde anglophone) où l’évêque s’est empressé d’interdire la messe traditionnelle en vertu du diktat de François.

    On y voit toute la gamme de la méchanceté humaine, depuis l’obéissance aux ordres façon officier nazi à la délicieuse hypocrisie cléricale de ceux qui « suspendent » les messes en attendant de prendre une décision définitive « en concertation » ou non avec les intéressés. Il y a ceux qui ont le « courage » de publier un texte, et ceux qui font le coup en douce. Un exemple tout particulier est celui de Mgr David Kagan, évêque de Bismark dans le Dakota du Nord : il a chargé le prêtre qui célébrait l’unique messe traditionnelle d’annoncer que désormais elle serait célébrée selon le nouvel ordo…

    Un autre cas très particulier est celui de Mgr Angel Luis Rios Matos, évêque de Mayagüez, à Porto Rico, depuis le 1er août 2020. Dans ce diocèse il n’y a aucune messe traditionnelle. Mais ce n’est pas une raison pour ne rien faire. Mgr Rios Matos entend bien appliquer le motu proprio même en l’absence de tout prêtre célébrant la messe de saint Pie V. Il a donc publié un décret en trois points contre la liturgie qui n’existe pas. Mais qui pourrait exister si l’on n’y prenait pas garde. Donc, premièrement, il est interdit à tout prêtre, diacre, religieuse, religieux, ou laïc, de « favoriser l’émergence » d’un quelconque groupe pour le « rite extraordinaire » (sic). Deuxièmement, puisqu’il n’existe aucune nécessité pastorale de célébrer « selon le dit rite », « il ne sera désigné aucun prêtre ni aucun lieu » pour sa célébration (comme si on ne l’avait pas déjà compris). Troisièmement, les prêtres doivent éviter d’utiliser la chasuble romaine, barrettes, capes, nappes en lin, voiles huméraux, bourses de corporal, manipules et autres ornements propres au dit rite »…

  • Saint Laurent de Brindes

    L'Ecriture Sainte se montre étonnamment réservée et avare de détails quand il s'agit de parler de la Vierge, il en est d'ailleurs de même pour ce qui touche à la nature des anges et à la gloire du Paradis céleste. Moïse, dans son récit des origines du monde, ne fait aucune mention de ces deux derniers éléments. Il ne nous dit rien sur leur création, même si, sous l'inspiration du Saint-Esprit, il raconte bien des choses au sujet de la création du monde visible et du paradis terrestre, tout comme il le fait au sujet de la formation de l'homme ; et c'est avec simplicité et véracité qu'il raconte les nombreuses actions historiquement véridiques de Dieu et des hommes, ceci afin de produire un témoignage qui traverserait les générations. Moïse a-t-il eu du mépris pour les anges ou pour la création de la Jérusalem céleste, alors même que leur Créateur, l'Artisan de leur existence, n'est autre que Dieu ? Pourquoi donc a-t-il omis d'en parler ? La sagesse lui commanda de garder le silence, car ce qu'il aurait pu dire dépassait la compréhension de notre esprit et la capacité de notre intelligence. Epiphane va dans le même sens quand dans son Panarium adversus haereses il dit de la Vierge Mère de Dieu : "Les Ecritures restent silencieuses en raison de l'excellence du miracle, de peur que celui-ci ne plonge l'esprit des hommes dans la stupeur." Aussi, les Saintes Ecritures ne disent-elles rien des parents de la Vierge ; elles ne disent rien non plus de sa conception ou de sa naissance, contrairement à ce qui s'était passé pour Jean Baptiste. Elles ne nous informent en rien sur l'âge de la Vierge, sa vie, son caractère ou bien encore sa façon de vivre. Elles ne font même aucune allusion à sa mort. C'est soudainement que la Vierge fait son apparition, à la manière de Melchisédech, ce distingué prêtre de Dieu et Roi de Salem, lui dont St Paul dit "qu'il était sans père, sans mère, sans généalogie, sans commencement ni fin", une affirmation qu'il peut faire puisqu’aucun de ces renseignements ne figurent dans les Saintes Ecritures. C'est ainsi que la prêtrise fit son apparition, avec majesté, comme si elle descendait du Ciel d'auprès de Dieu, ne tenant son origine ni des hommes ni de la terre.
    Le silence, déclare le Prophète Royal, est louange à Dieu : "Avec confiance, ô Dieu ! on te louera dans Sion." (Psaume 64), mais en Hébreu, nous avons : "Dans le silence, ô Dieu ! on te louera dans Sion." En effet, comme rien de ce que l'on peut dire ne saurait constituer une louange adéquate, il est préférable de s'émerveiller en silence devant le divin plutôt que de bafouiller des mots pauvres et inadaptés ; c'est pourquoi le Saint-Esprit, qui inspira les saints hommes de Dieu, voulut honorer la Mère de Dieu dans ce silence sacré, ne révélant que cette vérité, à savoir qu'elle était digne de devenir l'Epouse de Dieu pour concevoir et mettre au monde le Fils unique de ce dernier. La Très Sainte Vierge, en conséquence, fit son entrée dans le monde non sans une certaine majesté divine : "L'Ange Gabriel fut envoyé d'auprès de Dieu… vers une vierge… et quand l'ange fut près de la Vierge il lui dit : Je te salue pleine de grâce, le Seigneur est avec toi". Vraiment, "c'est un grand signe qui apparut dans le ciel". Tout à coup, Marie surgit ; c'était comme une apparition divine descendue du ciel, façonnée par la main experte de Dieu. Eve, la première mère des vivants, avait été faite à l'image d'Adam, le premier homme, issu de la terre. Marie, la femme céleste, a été faite à l'image du Christ, le deuxième Homme, venu du ciel. Voilà pourquoi Jean déclare d'une voix forte : "un grand signe apparut dans le ciel".

    Extrait du premier sermon du Mariale de saint Laurent de Brindes, que Jean XXIII a fait « docteur de l’Eglise » mais dont on ne trouve les écrits nulle part…

  • Saint Jérôme Emilien

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    S. Hieronimus Miani, fondateur des Clercs réguliers de Somasque, peinture anonyme du XVIe siècle, église de la Madonna dell'orto, Venise.

    Bien-aimés frères dans le Christ, et fils de la Société des Serviteurs des pauvres.

    Votre pauvre père vous salue ; il vous exhorte à persévérer dans l'amour du Christ et l'observation fidèle de la loi chrétienne; je vous l'ai montré par l'action et la parole quand j'étais avec vous, pour que je puisse glorifier le Seigneur en vous. Notre fin, c'est Dieu, source de tous les biens, et nous devons, comme nous le disons dans notre prière, mettre notre confiance en lui seul, à l'exclusion de tout le reste. Notre bienveillant Seigneur veut augmenter votre foi (car sans elle, remarque l'Évangéliste, le Christ ne peut pas opérer beaucoup de miracles), et il veut exaucer vos prières. C'est pourquoi il a décidé que vous deviez accueillir les pauvres, les opprimés, les gens affligés et épuisés, ceux qui sont méprisés par tous, et aussi ceux qui sont privés de ma présence corporelle, mais non pas de la sollicitude spirituelle de votre pauvre père, qui se réjouit de votre grande affection.

    Pourquoi Dieu vous a-t-il traités ainsi ? Lui seul le sait. Nous pouvons cependant en apercevoir trois motifs. Tout d'abord, notre béni Seigneur vous avertit qu'il veut vous compter parmi ses fils bien-aimés, pourvu que vous persévériez dans ses voies ; car c'est ainsi qu'il agit avec ses amis et qu'il en fait des saints. Le deuxième motif, c'est qu'il veut que vous ayez confiance en lui seul, à l'exclusion de tout le reste. Dieu, comme je l'ai dit, n'accomplit pas son œuvre en ceux qui ne veulent pas mettre en lui seul toute leur foi et leur espérance ; mais il a donné la plénitude de la charité à ceux qui étaient dotés d'une grande foi et d'une grande espérance, et il a fait de grandes choses pour eux. Par conséquent, Si vous êtes munis de la foi et de l'espérance, il fera pour vous de grandes choses, lui qui élève les humbles. Donc, s'il m'enlève à vous, ainsi que n'importe quel autre homme qui vous plaise, il vous offrira le choix entre deux décisions : ou bien vous abandonnerez la foi que vous avez promise et vous retournerez aux affaires du monde ; ou bien vous garderez courageusement votre foi, et vous serez approuvés par lui. Voici donc le troisième motif : Dieu veut vous éprouver comme l'or dans le creuset. Car le feu consume les impuretés de l'or, tandis que l'or pur demeure et augmente de valeur. Dieu se comporte de même avec le bon serviteur qui espère et qui demeure ferme dans l'épreuve. Il le soutient et il lui rendra le centuple en ce monde et la vie éternelle dans le monde futur, en échange de tout ce que ce bon serviteur aura abandonné pour l'amour de lui.

    C'est de cette manière que Dieu s'est comporté avec tous les saints. C'est ainsi qu'il a fait avec le peuple d'Israël après tout ce que celui-ci avait souffert en Égypte : non seulement il l'en a fait sortir par de multiples prodiges et il l'a nourri de la manne au désert, mais encore il lui a donné la terre de la promesse. Ainsi donc, Si vous persévérez dans la foi malgré les épreuves, le Seigneur vous donnera la paix et le repos : pour quelque temps en ce monde, pour toujours dans l'autre.

    Fais grandir en nous, Seigneur, l'accord et l'harmonie d'un même amour. Menez une vie digne de l'Évangile, fermes dans un même esprit, luttant d'un cœur unanime sans vous soucier de vos propres affaires, ayez à cœur celles de vos frères, à l'exemple du Christ Jésus.

    Lettre à ses confrères, Venise, 21 juin 1535. (Il est mort le 8 février 1537, en soignant des malades de la peste.)

  • Les tradis sont gentils

    Le contraste est saisissant entre le tyran de Sainte-Marthe pour qui les tradis sont des ennemis à abattre (et à éliminer aussi vite que possible), et nombre de tradis qui manifestent leur amour des évêques au moindre mot non belliqueux qui émane de leur bouche ou de leur bureau. Il est impressionnant de voir ces remerciements émus et trémulants voire extatiques qui saluent le moindre mot de sympathie ou de mielleux cléricalisme d’évêques réagissant au motu proprio du dictateur, sans considérer le moins du monde si l’évêque répond un tant soit peu aux commandements du motu proprio, ou s’il se moque d’eux.

    S’il y a un certain nombre d’évêques qui ont pris en compte le motu proprio en supprimant immédiatement les messes dans les églises paroissiales (notamment en Australie et aux Etats-Unis), jusqu’à présent je n’ai vu qu’un seul évêque qui fasse savoir aux tradis qu’il en rejette les dispositions, c’est celui de Madison. Jusqu’ici, il est le seul, à ma connaissance, à dire officiellement que les prêtres n’ont pas à lui demander d’autorisation et que les messes se poursuivront dans les églises paroissiales, ce qui implique que de nouveaux groupes peuvent se constituer dans de nouvelles paroisses avec d’autres prêtres, puisque l’évêque ne veut pas qu’on lui demande l’autorisation et ne veut pas savoir ce qui se passe dans les paroisses dans ce domaine. Autrement dit l’évêque de Madison, Mgr Hying, continue ouvertement d’appliquer le motu proprio de Benoît XVI (qui l’a fait évêque).

    Les quelques autres dont on croit qu’ils réagissent positivement, je suis désolé d’avoir à le dire, noient le poisson tradi dans une sauce plus ou moins sucrée. Ils se gardent bien de parler des paroisses, et quand ils disent que les prêtres n’ont pas à demander l’autorisation, c’est pour le moment, en attendant que des décisions soient prises. Et ils se gardent bien de dire… qu’ils appliqueront le motu proprio en veillant à ce qu’il n’y ait pas de nouvelles messes traditionnelles. (Oh comme ça tombe bien pour Saint-Germain-en-Laye : le gentil nouvel évêque aurait bien aimé vous donner une église, mais le bon pape François interdit qu’il reconnaisse de nouveaux groupes…)

    En fait c’est le contraire qui eut été extrêmement étonnant. Lorsque Paul VI imposa l’obligation de sa néo-liturgie, et donc interdit purement et simplement la liturgie traditionnelle, il n’y eut pas un seul évêque diocésain, si je me souviens bien, pour protester. Parce que l’Eglise, depuis Pie IX, est une caserne dirigée par un centurion qui dit à celui-ci : Va, et il va, et à cet autre : Viens, et il vient. Les évêques, qui auparavant étaient des courtisans, sont devenus des fonctionnaires, aux ordres du Souverain Pontife infaillible et tout-puissant. Il y avait une raison à cela : Rome tentait de sauvegarder l’Eglise au milieu d’un monde qui rejetait la religion. Mais le pape prit l’habitude de nommer évêques des médiocres dont il savait qu’ils seraient à sa botte. A long terme ce ne pouvait qu’être désastreux. L’anarchie (dogmatique et liturgique) s’est développée, et aujourd’hui nous avons un tyran qui règne sur un chaos. Avec ce paradoxe que les gentils sont ceux qui apprennent aux enfants que l’hostie consacrée au milieu d’un rassemblement qui n’a plus rien d’une messe n’est qu’un symbole de communion entre les fidèles, et que les méchants sont ceux qui continuent d’enseigner et de célébrer ce qui a toujours été enseigné et célébré par l’Eglise.

    Pour l’heure, il me paraît important que les tradis essaient de comprendre que le motu proprio demande aux évêques d’éradiquer la liturgie traditionnelle (et tout ce qui va avec) dans leurs diocèses. En tolérant seulement, dans un premier temps, les quelques communautés marginales existantes. Et ce ne sont pas de bonnes paroles épiscopales qui peuvent être mises en balance avec cet ordre de Rome.

  • Saint Vincent de Paul

    Alors que la France était désolée par la peste, la famine et la guerre, la Providence sembla avoir chargé saint Vincent de Paul de la représenter. Cela ne suffit-il pas pour louer ce Saint, l’un de ceux qui, aux siècles derniers, cherchèrent davantage à exprimer en eux-mêmes les vertus du Christ.

    Par les mains de ce pauvre Monsieur Vincent, comme on l’appelait, passèrent des sommes considérables et des secours de tout genre, distribués ensuite aux foules affamées.

    L’autorité de saint Vincent était immense et indiscutée dans tout le royaume. Il faisait partie du conseil royal de conscience, en sorte que les nominations aux évêchés et aux plus riches bénéfices de l’Église de France étaient soumises à son contrôle. Néanmoins Vincent, doux et humble de cœur, gravissait les splendides escaliers du palais royal et prenait part aux conseils de la couronne avec la même évangélique simplicité et les mêmes vêtements pauvres et négligés que lorsqu’il circulait dans les rues de Paris pour y recueillir les orphelins et les malades abandonnés.

    Saint Vincent de Paul fonda la Congrégation des Prêtres de la Mission et la Compagnie des Filles de la Charité, et mourut dans une vieillesse avancée le 27 septembre 1660.

    La messe est du Commun, sauf les parties suivantes :

    Voici la première collecte, où sont bien mis en relief les deux champs spéciaux où se déroula l’activité de Vincent : le soin matériel et spirituel des pauvres, et la réforme de l’esprit ecclésiastique : « Seigneur qui avez conféré une force apostolique au bienheureux Vincent, pour qu’il évangélisât vos pauvres et rappelât les ecclésiastiques au sentiment de leur dignité ; accordez-nous, comme aujourd’hui nous vénérons ses mérites, d’imiter aussi ses illustres exemples ».

    Puisqu’il s’agit du fondateur de la Congrégation de la Mission, la lecture de l’Évangile ne peut être autre en ce jour que celle où est narrée la vocation des soixante-douze disciples à l’apostolat, et que nous avons déjà rencontrée le 3 décembre [pour saint François Xavier, mais aussi le 25 avril pour saint Marc, le 28 mai pour saint Augustin de Cantorbery, le 7 juillet pour les saints Cyrille et Méthode...].

    Arrêtons-nous de préférence sur une vertu de saint Vincent de Paul et tâchons de l’imiter. Il est dit que rien ne plaisait à ce cher Saint, sinon en Jésus-Christ, en qui il vivait, et conformément à l’esprit de qui il agissait. C’est pourquoi, dans les cas un peu douteux, il s’arrêtait un instant pour réfléchir, se demandant : en cette circonstance, qu’aurait fait Jésus ? Et selon l’inspiration intérieure du Saint-Esprit, ainsi il agissait.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • 8e dimanche après la Pentecôte

    Esto mihi in Deum protectórem, et in locum refúgii, ut salvum me fácias. ℣. Deus, in te sperávi : Dómine, non confúndar in ætérnum.

    Soyez-moi un Dieu protecteur et une maison de refuge afin que vous me sauviez. ℣. O Dieu, j’ai espéré en vous ; Seigneur : que je ne sois pas à jamais confondu.

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    Les deux premières incises du corps du graduel se terminent (sur protectorem et refugii) sur la même formule musicale, qu’on rencontre dans d’autres graduels, et la deuxième phrase se termine (sur plus des deux tiers de sa durée) par une ample et magnifique formule bien connue par ailleurs. Le verset est constitué de trois formules qu’on retrouve dans d’autres pièces, dont particulièrement la longue finale sur aeternum qui est celle de pas moins de 24 autres graduels.

  • Premières réactions

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    Mgr Donald Hying prenant possession de son siège de Madison, le 25 juin 2019.

    Il va de soi que je vais scruter les réactions épiscopales au motu proprio du tyran de Sainte-Marthe. Pour le moment, on remarquera tout particulièrement l’évêque de Madison, Mgr Donald J. Hying. Je n’avais pas encore entendu parler de lui. Il a immédiatement publié un texte officiel. C’est le premier dont j’ai connaissance. Et dans ce texte Mgr Hying dit ouvertement qu’il n’appliquera pas le motu proprio. Expliquant que des points restent à éclaircir avant de prendre des décisions définitives, il fait l’éloge de la messe traditionnelle et de ses fruits spirituels bien qu’il ne la célèbre pas lui-même, et il édicte : 1. Que les prêtres résidant dans le diocèse qui veulent célébrer selon le missel de 1962 « peuvent présumer » de son autorisation. 2. Qu’en attendant de futures dispositions les messes peuvent être célébrées comme elles l’étaient jusqu’ici, « y compris dans les églises paroissiales » (précision directement contraire au motu proprio) ; 3. Que les lectures doivent être faites en vernaculaire. (Ce qui est censé appliquer le motu proprio mais se faisait sans aucun doute déjà partout.)

    En ce qui concerne les réactions pour le moment verbales, on ne s’étonnera pas de celle de Mgr Salvatore Cordileone, l’excellent archevêque de San Francisco : « La messe est un miracle sous toutes ses formes : le Christ vient à nous dans la chair sous l'apparence du pain et du vin. Ce qui compte, c'est l'unité sous le Christ. Par conséquent, la messe traditionnelle en latin continuera d'être disponible ici dans l'archidiocèse de San Francisco et fournie en réponse aux besoins et désirs légitimes des fidèles. »

    L’évêque d’Albany, Mgr Edward Scharfenberger, sans s’engager plus avant, mais c’est déjà en pleine contradiction avec ce que dit le pape, écrit : « En ce qui concerne la célébration de la liturgie romaine avant les réformes de 1970, je souhaite rappeler le grand bien pastoral et spirituel qui a été expérimenté par ceux qui ont été et qui sont engagés dans cette forme de liturgie. Je voudrais également reconnaître les nombreuses et précieuses contributions apportées à la vie de l'Église par ces célébrations. »

    Le cardinal Burke considère que, contrairement à ce que prétend le dictateur argentin transféré à Rome, la liturgie des livres de 1962 est « est une forme vivante du rite romain et n’a jamais cessé de l’être », et qu’il n’a jamais vu la « situation gravement négative » dont parle le tyran. Il ajoute : « Je prie pour que les fidèles ne cèdent pas au découragement qu’une telle dureté engendre nécessairement, mais qu’ils persévèrent, avec l’aide de la grâce divine, dans leur amour de l’Église et de ses pasteurs. »

    En ce qui concerne la France, on note la réaction de l’adjudant Battut, évêque de Blois : « Ce texte peut paraître rude car c’est un appel à l’obéissance. »

    Celle, ambiguë mais moins cruelle, de l’évêque de Versailles, qui dit avoir d’ores et déjà renouvelé sa confiance aux prêtres desservant les communautés traditionnelles et son « désir de continuer ensemble » sur le chemin d’unité.

    Pour ceux qui ont le cœur bien accroché, la prose ignoblement dégueulatoire de notre conférence épiscopale :

    « Chaque évêque aura à cœur d’être à la hauteur des enjeux décrits par le Saint Père afin d’exercer la responsabilité qui lui est rappelée dans la justice, la charité, le soin de tous et de chacun, le service de la liturgie et de l’unité de l’Église. Cela se fera par le dialogue et demandera du temps. »

    *

    Enfin, je m’étonne du texte de Rorate Caeli, demandant à tous, fidèles, prêtres et évêques, de continuer tranquillement comme si de rien n’était. Sans un mot pour les fidèles qui vont dès demain se retrouver sans messe parce que l’évêque obéissant au pape aura supprimé la messe traditionnelle dans les paroisses – et partout ailleurs en attendant que le prêtre fasse une demande en bonne et due forme.

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Magníficat ánima mea Dóminum; et exsultávit spíritus meus in Deo salutári meo. Quæ cum ómnibus perféctis verba convéniant, máxime tamen ea beátam Dei Genetrícem proférre decébat, quæ mériti privilégio singuláris, spirituáli ipsíus dilectióne flagrábat, cujus corporáli conceptióne gaudébat. Quæ jure in Jesu, id est, in salutári suo speciáli præ céteris Sanctis gáudio pótuit exsultáre: quia quem perpétuum salútis auctórem nóverat, hunc ipsum temporáli ortu de carne sua nascitúrum esse sciébat, quátenus in una eadémque persona veráciter suus et fílius esset et Dóminus.

    « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. » Certes, cette parole sied à tous les parfaits. Cependant on doit l’attribuer surtout à la bienheureuse Mère de Dieu. Par le privilège d’un insigne mérite, elle brûle d’amour spirituel pour celui dont la conception corporelle la réjouit. Plus que tous les autres saints, à juste titre elle peut exulter en Jésus, c’est-à-dire en son Sauveur. Car, elle le sait, celui qu’elle reconnaît comme l’auteur éternel de son salut va naître de sa chair dans le temps, et sera donc en une seule et même personne, à la fois son fils et son Seigneur.

    Homélie 4 de saint Bède pour l’Avent

  • Le salaud

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    Il a osé. Le tyran de Sainte-Marthe a osé abroger Summorum Pontificum du vivant de Benoît XVI.

    Son motu proprio est intitulé par satanique antiphrase « Traditionis custodes » : les gardiens de la tradition. Il appelle ainsi les évêques, chargés d'empêcher la célébration de la messe traditionnelle.

    L’article 1 s’oppose d’emblée et frontalement à Summorum Pontificum : les livres de la néo-liturgie sont « l'unique expression de la lex orandi du Rite Romain ». Il n’y a donc plus d’expression ordinaire et d’expression extraordinaire de l'unique rite romain.

    En bref la liturgie traditionnelle est de nouveau interdite. Hors la loi, puisqu’un motu proprio est une loi.

    Ensuite il y a des dérogations, qui sont de l’arbitraire de l’évêque : il peut éventuellement autoriser la messe à condition qu’un groupe stable établi depuis longtemps le demande à genoux et en disant à haute voix que la meilleure messe est la nouvelle, et que c’est même l’unique expression du rite romain.

    Mais de toute façon la messe traditionnelle est interdite dans toutes les églises paroissiales, la création de paroisses personnelles dédiées à la liturgie traditionnelle est interdite, et l'évêque aura « soin de ne pas autoriser la constitution de nouveaux groupes ».

    Les prêtres qui actuellement célèbrent « selon le missel de 1962 » doivent humblement demander à l’évêque l’autorisation de continuer.

    Bref, ce sont des centaines de messes qui deviennent du jour au lendemain illégales, et l’on se retrouve en régime de persécution liturgique.

    Article 1 de Summorum Pontificum

    Le Missel romain promulgué par Paul VI est l’expression ordinaire de la lex orandi de l’Église catholique de rite latin. Le Missel romain promulgué par saint Pie V et réédité par le Bienheureux Jean XXIII doit être considéré comme expression extraordinaire de la même lex orandi  de l’Église et être honoré en raison de son usage vénérable et antique. Ces deux expressions de la lex orandi de l’Église n’induisent aucune division de la lex credendi de l’Église ; ce sont en effet deux mises en œuvre de l’unique rite romain.

    Article 1 de Traditionis custodes :

    Les livres liturgiques promulgués par saint Paul VI et saint Jean-Paul II, conformément aux décrets du Concile Vatican II, sont l’unique expression de la lex orandi du Rite Romain.

  • Notre Dame du Mont Carmel

    L’antienne de communion de la messe, par les moines de Fongombault.

    Regina mundi digníssima, María, Virgo perpétua, intercéde pro nostra pace et salúte, quæ genuísti Christum Dóminum, Salvatórem ómnium.

    O Marie, très digne Reine du monde, et toujours Vierge, obtenez-nous la paix et le salut, vous qui avez mis au monde le Christ, Seigneur et Sauveur de tous.

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