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Les tradis sont gentils

Le contraste est saisissant entre le tyran de Sainte-Marthe pour qui les tradis sont des ennemis à abattre (et à éliminer aussi vite que possible), et nombre de tradis qui manifestent leur amour des évêques au moindre mot non belliqueux qui émane de leur bouche ou de leur bureau. Il est impressionnant de voir ces remerciements émus et trémulants voire extatiques qui saluent le moindre mot de sympathie ou de mielleux cléricalisme d’évêques réagissant au motu proprio du dictateur, sans considérer le moins du monde si l’évêque répond un tant soit peu aux commandements du motu proprio, ou s’il se moque d’eux.

S’il y a un certain nombre d’évêques qui ont pris en compte le motu proprio en supprimant immédiatement les messes dans les églises paroissiales (notamment en Australie et aux Etats-Unis), jusqu’à présent je n’ai vu qu’un seul évêque qui fasse savoir aux tradis qu’il en rejette les dispositions, c’est celui de Madison. Jusqu’ici, il est le seul, à ma connaissance, à dire officiellement que les prêtres n’ont pas à lui demander d’autorisation et que les messes se poursuivront dans les églises paroissiales, ce qui implique que de nouveaux groupes peuvent se constituer dans de nouvelles paroisses avec d’autres prêtres, puisque l’évêque ne veut pas qu’on lui demande l’autorisation et ne veut pas savoir ce qui se passe dans les paroisses dans ce domaine. Autrement dit l’évêque de Madison, Mgr Hying, continue ouvertement d’appliquer le motu proprio de Benoît XVI (qui l’a fait évêque).

Les quelques autres dont on croit qu’ils réagissent positivement, je suis désolé d’avoir à le dire, noient le poisson tradi dans une sauce plus ou moins sucrée. Ils se gardent bien de parler des paroisses, et quand ils disent que les prêtres n’ont pas à demander l’autorisation, c’est pour le moment, en attendant que des décisions soient prises. Et ils se gardent bien de dire… qu’ils appliqueront le motu proprio en veillant à ce qu’il n’y ait pas de nouvelles messes traditionnelles. (Oh comme ça tombe bien pour Saint-Germain-en-Laye : le gentil nouvel évêque aurait bien aimé vous donner une église, mais le bon pape François interdit qu’il reconnaisse de nouveaux groupes…)

En fait c’est le contraire qui eut été extrêmement étonnant. Lorsque Paul VI imposa l’obligation de sa néo-liturgie, et donc interdit purement et simplement la liturgie traditionnelle, il n’y eut pas un seul évêque diocésain, si je me souviens bien, pour protester. Parce que l’Eglise, depuis Pie IX, est une caserne dirigée par un centurion qui dit à celui-ci : Va, et il va, et à cet autre : Viens, et il vient. Les évêques, qui auparavant étaient des courtisans, sont devenus des fonctionnaires, aux ordres du Souverain Pontife infaillible et tout-puissant. Il y avait une raison à cela : Rome tentait de sauvegarder l’Eglise au milieu d’un monde qui rejetait la religion. Mais le pape prit l’habitude de nommer évêques des médiocres dont il savait qu’ils seraient à sa botte. A long terme ce ne pouvait qu’être désastreux. L’anarchie (dogmatique et liturgique) s’est développée, et aujourd’hui nous avons un tyran qui règne sur un chaos. Avec ce paradoxe que les gentils sont ceux qui apprennent aux enfants que l’hostie consacrée au milieu d’un rassemblement qui n’a plus rien d’une messe n’est qu’un symbole de communion entre les fidèles, et que les méchants sont ceux qui continuent d’enseigner et de célébrer ce qui a toujours été enseigné et célébré par l’Eglise.

Pour l’heure, il me paraît important que les tradis essaient de comprendre que le motu proprio demande aux évêques d’éradiquer la liturgie traditionnelle (et tout ce qui va avec) dans leurs diocèses. En tolérant seulement, dans un premier temps, les quelques communautés marginales existantes. Et ce ne sont pas de bonnes paroles épiscopales qui peuvent être mises en balance avec cet ordre de Rome.

Commentaires

  • L'alinéa du motu proprio consacré aux églises paroissiales m'avait particulièrement frappé aussi. Il suffit de prendre l'exemple de Paris : Combien de paroisses sont désormais biritualistes! Que vont devenir tous ces fidèles? Ils ne pourront même pas se retourner vers Saint-Eugène-Sainte-Cécile, puisque c'est une paroisse. Ils devront donc se tourner vers Saint-Nicolas-du-Chardonnet, qui n'est pas une paroisse... Alors oui, notre analyse est aussi implacable que l'est ce motu proprio qui souhaite supprimer purement et simplement tout accès à l'usage antique de la messe au sein des églises diocésaines.

  • Christophe Geoffroy, relayé par le Salon beige, l'explique bien mieux que moi dans la Nef : le but est de pousser les traditionalistes dans les bras de la FSSPX.

  • Ou sont-ils trop niais et @Daoudal trop charitable pour le dénoncer?

  • Je suis plutôt d'accord avec vous M. Daoudal, mais nonobstant l'absence de caractère chez maints évêques, il n'en reste pas moins que la dimension "réception" d'un document romain est sujette à des aléas. Pensez à la solennelle constitution Veterum Sapientia (1962) de Jean XXIII sur le maintien et le renforcement de l'usage du latin dans l'Église. On aurait pu penser que celle-ci colorerait la mise en application des réformes liturgiques ; nul besoin d'insister sur ce qui a suivi en fait, Quant au motu proprio de François, il contient des dispositions si tatillonnes qu'un lecteur neutre mais critique peut de bonne foi en arriver à se demander si ces prescriptions de micro-gestion manifestent le zèle intempestif de ses rédacteurs, ou plutôt une intention de le saboter. Je ne suis pas certain que la moyenne de nos médiocres gestionnaires diocésains va réellement se compliquer la vie.

  • Regardant l'émission Terre de mission sur TVLibertés, à propos du cas de Dijon, il apparaît que certains évêques étaient au jus du contenu bien avant la parution du texte, puisque Mgr Minnerath arguait de la future publication du texte pour justifier l'expulsion du sanctuaire.

  • Je partage votre humeur mais moins votre analyse ou votre pessimisme. Comme vous, je suis foncièrement outré par le ton et le fond du nouveau MP et de la lettre qui l'accompagne. Je l'ai d'ailleurs fait savoir à mont évêque et à son vicaire général dans une analyse de caractère canonique, théologique et pastoral. Ils en ont accusé réception moins d'un quart d'heure plus tard...Les écrits restent et c'est très bien. Comme je l'ai écrit dans votre blog, la clé d'évaluation pour les situations passée et à venir se trouve à la fois dans la notion de coutume centenaire ou immémoriale et dans la notion de dispense par l'évêque après le Code de 1983. En fait cette clé permet un dépassement du positivisme autoritaire dans la compréhension et la réception de la loi. Cela permet de comprendre pourquoi la forme plus ancienne du rite latin de la Messe n'a jamais été abrogée. Cela ouvre aux prêtres et aux fidèles qui le souhaitent de s'obliger à cette pratique rituelle. Bien entendu, ils devront agir dans le cadre de communautés hiérarchiques ou associatives et non pas informelles. D'autre part, pour garantir la légitimité de la coutume, l'évêque a toute faculté de dispenser, même de la loi universelle promulguée par le Pape. La dispense et la coutume, qui n'ont pas la même origine, s'appellent et se confortent mutuellement. Si bien que dans l'Eglise la coutume et la dispense de la loi purement ecclésiastique peuvent anéantir la loi universelle, lorsque le bien spirituel des fidèles le commande et que l'autorité à l'origine de la loi n'interdit pas expressément la pratique mise en œuvre. Je suis de ceux qui pensent que la forme plus ancienne du rite latin ne pourra jamais être abrogée expressément, même par un Pape. Paul VI ne l'a pas fait. La raison en est juridique mais aussi théologique, en liturgie et en ecclesiologie. L'usage liturgique coutumier et longuement perpétué colle à la peau de l'Eglise, à sa vie et à la définition même de la liturgie. Paradoxalement, c'est dans Vatican II que se fonde cette vision theologico-canonique de l'Eglise et de la liturgie. C'est ce Concile qui vacciné efficacement contre le juridisme d'obédience civiliste et positiviste et l'autoritarisme qui en est le corollaire. C'est pourquoi je reçois l'ecclesiologie du Concile Vatican II comme la règle aboutie de la foi de l'Eglise et de ma foi en l'Eglise.

    Passant à la pratique, il reste que la solution des problèmes et la guérison des souffrances reposent entièrement sur les fidèles-laics et les fidèles ordonnés évêques et prêtres. Il faudra sans doute préférer la vigilance et l'intervention sans états d'âme du c.212.3 au pessimisme, au départ sur la pointe des pieds ou dans la révolte, à la passivité et à la plainte. Bref, il faudra affronter la situation en frères et en adultes.
    Est-il interdit d'apprécier positivement ce positionnement initial de nos évêques ? Je ne crois pas. Nombre d'entre eux ont ouvert des églises pour la forme plus ancienne de la Liturgie. Le mien l'a fait au moins à Fontainebleau, avec la FSSP. Plus fondamentalement, nos évêques français sont français. Ils savent qu'une nouvelle guerre liturgique et ecclesiologique peut résulter d'une incompréhension et d'une humiliation. À ma connaissance ils n'en veulent pas. Par ailleurs, je ne crois pas qu'ils aient beaucoup apprécié le grignotage de leur pouvoir dans leur diocèse, du fait de ce nouveau MP. Pour ma part, je ne suis pas le seul prêtre de la "Forme ordinaire" à l'avoir complètement en travers de la gorge. Parce que j'ai commencé mon séminaire avec la Messe de Saint Pie V. Parce que j'ai des confrères étudiants en Faculté de droit canonique qui appartiennent à des instituts ex-Ecclesia Dei. Parce que, par formation philosophique et canonique, je n'apprécie pas, encore moins dans l'Eglise, que le positivisme juridique et le caporalisme règnent sur les hommes ou sur les fidèles en se prenant pour la voix de Dieu. Si j'étais plus méchant qu'à l'habitude, je dirais que n'ayant aucun avenir, ce MP provient malheureusement d'un Pape qui, sur le tard, s'est pris les pieds dans le tapis, oubliant que l'Eglise est un Peuple et sa vie une coutume.

  • Bien évidemment, lorsque les "gentils" évêques français disent "bien sûr on va continuer ensemble. Laissons passer la tempête et cette angoisse que nous comprenons. Mais rassurez vous, dès la rentrée, nous reprendrons le dialogue...".
    Voici ce que sera le dialogue :
    - comme je suis un gentil évêque qui veut que tout le monde s'aime, je vais laisser les messes tridentines être dites comme avant, vous êtes d'accord ?
    - Oh oui monseigneur, merci beaucoup.
    - De rien, de rien, c'est normal. Juste un petit détail avant de nous quitter, un petit rien pour bien marquer notre désir commun d'unité. Vous et vos confrères desservant devront venir concélébrer avec moi dimanche prochain dans le nouveau rite et cela au moins trois fois par an. Il faudra aussi que vous acceptiez de temps à autre de célébrer vous même dans le nouveau rite et d'accepter de donner la communion dans la main car sinon les fidèles attachés à la nouvelle messe seraient choqués, ce serait un signe de ce sectarisme dénoncé par le Très Saint Père.
    - mais Monseigneur.....
    - il n'y a pas de mais ! C'est cela ou je fais fermer votre boutique. Maintenant, je suis de nouveau le patron ! Rompez !

  • Je vous fais partager l'analyse d'un vieil ami suisse à propos du Motu Pergoglio :
    "Son action est un aveu de faiblesse. Lui et ses coquins sentaient que la situation était entrain de leur échapper, qu’un mouvement puissant s’amplifiait, sans faire de bruit, sous différentes formes et qui renversait, dans les faits, la révolution conciliaire et la modernité. Ils savaient que le temps joue contre eux, dans une quinzaine d’année, il n’y aura plus grand monde pour célébrer le NOM. Lentement, l’intelligence est entrain de basculer « à droite », pour faire simple. Ils tiennent les leviers du pouvoir dans l’Eglise, la société et les médias mais ils meurent de leurs doctrines de mort.
    Les récentes décisions sont une erreur, ils paniquent. Après quelque confusion et des déchirements douloureux qui nous forceront à approfondir nos fidélités, la contestation de cette modernité sera plus forte. La persécution va se durcir mais leur rage manifeste leur panique. Nous allons souffrir et surtout nos amis prêtres que nous devrons soutenir mais tout ce qui se passe démontre, de manière aveuglante, que nous avons fait les bons choix, sans aucun mérite de notre part. Qu’il faut rester fidèles dans la tempête."

  • Pfff... j'ai vraiment grande pitié de lire tout ce batakouek.

    "Parce que l’Eglise, depuis Pie IX, est une caserne dirigée gnagnagna....".

    Mais ouais, c'est ça ! C'est à cause de Pie IX que maintenant on doit adorer la pachamama, et c'est à cause de la réforme du bréviaire de saint Pie X que les trans vont pouvoir se marier à l'église.

    Sans compter Jean XXVIII, où avais-je la tête. C'est à cause de lui et de ses trucs sur la vision béatifique que maintenant on vous fait des gonzesses diacresses et bientôt prêtresses.

    Faut vous réveiller, Daoudal. Même un ado de 12 ans comprend que Bergogetmagog n'est pas pape. C'est un faux pape, un loup déguisé en brebis.

    Bevet Breizh, Breizh atao.

  • "Sans compter Jean XXVIII"
    Jean XXII. Bergoglio pourrait s'intéresser dans ses sermons à la vision infernale, qui serait dans ses cordes.

  • Je sais bien mon Stavro. C'était pour rigoler. J'aurais dû mettre Jean LCXXXVIII.

    Juste, concernant Jean XXII, j'ai démontré ici même que toute cette histoire c'est du flan. Le truc, c'est que les cathos plus enclins à suivre leur nombril que l'Eglise sont allés chercher une billevesée d'il y a trente mille ans, histoire de trouver un précédent qui prouverait qu'un pape a été hérétique, pour continuer à reconnaître - tout en désobéissant sur tout ! - cet infâme apostat de portègne comme pape. C'est ça qui me défrise le plus: cracher à la gueule des vrais Papes pour justifier la désobéissance à celui qu'on tient néanmoins pour pape, malgré l'évidence qu'il ne l'est pas. C'est, dans le fond, le péché des pharisiens: "ah non, Jésus a soigné un malade un jour de sabat, cela prouve qu'il n'est pas le Messie". Aujourd'hui c'est "ah oui, François a été élu par des cardinaux, ça prouve que c'est l'Esprit-Saint qui l'a nommé.
    -Mais il adore la Pachamama, interdit la messe, veut marier les homos et ordonner des femmes...
    -oui, mais il a une soutane blanche.
    -Ah c'est clair que c'est le pape alors."

  • J'ai cru que votre clavier avait fourché. Bergoglio, ce sont les pieds qu'il a fourchus.

  • Dans n'importe quelle entreprise, un directeur aussi nul et machiavélique que Bergoglio serait illico mis à la porte. Qu'attendent les cardinaux pour déposer cet apostat?
    Il est vrai que la plupart de ceux-ci ont été nommé par cet infâme successeur de saint Pierre et qu'il y a humainement fort à parier que le suivant soit lui aussi un disciple du prince de ce monde. Seule chose à espérer: que ce temps de chas et d'apostasie soit bientôt le moment du retour de notre Seigneur Jésus-Christ.

  • Qui ne dit mot consent. Or il me semble que le prédécesseur de François, démissionnaire pour raison de santé il y a déjà quelque temps, est d'une discrétion de violette au sujet d'une affaire pour laquelle il devrait tout de même se sentir un peu concerné.
    Certes, le souci de ne pas compliquer la tâche ardue de François, ainsi que, sans doute, la simple correction qui veut qu'on ne se mêle plus des affaires que l'on exerçait autrefois dès lors que l'on s'en est retiré, peuvent expliquer cette discrétion.
    A moins qu'il ne soit décédé ? Si tel le cas j'avoue une inattention impardonnable de ma part à une information tout de même importante.

  • On devrait savoir ce qu'il pense quand il aura enterré son "successeur".

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