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Saint Laurent de Brindes

L'Ecriture Sainte se montre étonnamment réservée et avare de détails quand il s'agit de parler de la Vierge, il en est d'ailleurs de même pour ce qui touche à la nature des anges et à la gloire du Paradis céleste. Moïse, dans son récit des origines du monde, ne fait aucune mention de ces deux derniers éléments. Il ne nous dit rien sur leur création, même si, sous l'inspiration du Saint-Esprit, il raconte bien des choses au sujet de la création du monde visible et du paradis terrestre, tout comme il le fait au sujet de la formation de l'homme ; et c'est avec simplicité et véracité qu'il raconte les nombreuses actions historiquement véridiques de Dieu et des hommes, ceci afin de produire un témoignage qui traverserait les générations. Moïse a-t-il eu du mépris pour les anges ou pour la création de la Jérusalem céleste, alors même que leur Créateur, l'Artisan de leur existence, n'est autre que Dieu ? Pourquoi donc a-t-il omis d'en parler ? La sagesse lui commanda de garder le silence, car ce qu'il aurait pu dire dépassait la compréhension de notre esprit et la capacité de notre intelligence. Epiphane va dans le même sens quand dans son Panarium adversus haereses il dit de la Vierge Mère de Dieu : "Les Ecritures restent silencieuses en raison de l'excellence du miracle, de peur que celui-ci ne plonge l'esprit des hommes dans la stupeur." Aussi, les Saintes Ecritures ne disent-elles rien des parents de la Vierge ; elles ne disent rien non plus de sa conception ou de sa naissance, contrairement à ce qui s'était passé pour Jean Baptiste. Elles ne nous informent en rien sur l'âge de la Vierge, sa vie, son caractère ou bien encore sa façon de vivre. Elles ne font même aucune allusion à sa mort. C'est soudainement que la Vierge fait son apparition, à la manière de Melchisédech, ce distingué prêtre de Dieu et Roi de Salem, lui dont St Paul dit "qu'il était sans père, sans mère, sans généalogie, sans commencement ni fin", une affirmation qu'il peut faire puisqu’aucun de ces renseignements ne figurent dans les Saintes Ecritures. C'est ainsi que la prêtrise fit son apparition, avec majesté, comme si elle descendait du Ciel d'auprès de Dieu, ne tenant son origine ni des hommes ni de la terre.
Le silence, déclare le Prophète Royal, est louange à Dieu : "Avec confiance, ô Dieu ! on te louera dans Sion." (Psaume 64), mais en Hébreu, nous avons : "Dans le silence, ô Dieu ! on te louera dans Sion." En effet, comme rien de ce que l'on peut dire ne saurait constituer une louange adéquate, il est préférable de s'émerveiller en silence devant le divin plutôt que de bafouiller des mots pauvres et inadaptés ; c'est pourquoi le Saint-Esprit, qui inspira les saints hommes de Dieu, voulut honorer la Mère de Dieu dans ce silence sacré, ne révélant que cette vérité, à savoir qu'elle était digne de devenir l'Epouse de Dieu pour concevoir et mettre au monde le Fils unique de ce dernier. La Très Sainte Vierge, en conséquence, fit son entrée dans le monde non sans une certaine majesté divine : "L'Ange Gabriel fut envoyé d'auprès de Dieu… vers une vierge… et quand l'ange fut près de la Vierge il lui dit : Je te salue pleine de grâce, le Seigneur est avec toi". Vraiment, "c'est un grand signe qui apparut dans le ciel". Tout à coup, Marie surgit ; c'était comme une apparition divine descendue du ciel, façonnée par la main experte de Dieu. Eve, la première mère des vivants, avait été faite à l'image d'Adam, le premier homme, issu de la terre. Marie, la femme céleste, a été faite à l'image du Christ, le deuxième Homme, venu du ciel. Voilà pourquoi Jean déclare d'une voix forte : "un grand signe apparut dans le ciel".

Extrait du premier sermon du Mariale de saint Laurent de Brindes, que Jean XXIII a fait « docteur de l’Eglise » mais dont on ne trouve les écrits nulle part…

Commentaires

  • On trouve des références d'ouvrages sur le site de la BNF:
    https://data.bnf.fr/fr/11279040/laurent_de_brindes/
    Cordialement..

  • Sans doute la faute au Concile, tel que la majorité l'a compris : l'édition latine de ses œuvres complètes (une dizaine de gros volumes) fut achevée peu avant et peu traduites et surtout en italien.

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    Voici l'homélie de sa fête dans le propre des Capucins (1962) :

    Homilía sancti Lauréntii de Brundúsio Presbýteri
    (In Communi Doctorum, n. VII et IV)

    Magna in cælo Doctórum est glória, síquidem ait ángelus Daniéli : Qui docti sunt, fulgébunt sicut splendor firmaménti, et qui ad iustítiam erúdiunt multos, sicut stellæ in perpétuas æternitátes. Non tamen ómnibus Doctóribus hæc cómpetunt prǽmia, sed bonis, quibus Deus in ore est ac véluti Móysen docet eos quid loquántur ; qui cum Isaía purgáta habent lábia ; quibus Dóminus sicut Ieremíæ dedit verba in ore ipsórum ; qui cum Apóstolis Sanctum Spíritum in ígneis linguis recepérunt, ut essent verbis próflui et caritáte férvidi. Osténdit enim hic Dóminus quales opórteat esse prædicatóres : sal et lux, ut tamquam sal purgent corda a vitiórum corruptióne, et tamquam lux illúminent intelléctum et calefáciant hóminum afféctus in Deum.

    Et prius sal quam lux ; prius enim vítia sunt exstirpánda quam plantándæ virtútes ; sic enim Dóminus mittens Ieremíam ad prædicándum dixit : Ut evéllas et déstruas et dispérdas et díssipes et ædífices et plantes. Prius destruéndum est, póstea ædificándum ; prius evelléndum, póstea plantándum ; prius sit sal, ut ait Apóstolus : Argue, óbsecra, íncrepa in omni patiéntia et doctrína. Non mel vóluit Dóminus in sacrifíciis, sed sal ; non adulatiónes requírit, sed correptiónes ; non magístris illis, de quibus ait : Cum sanam doctrínam non sustinébunt, sed ad sua desidéria coacervábunt sibi magístros pruriéntes áuribus, et a veritáte quidem audítum avértent, ad fábulas autem converténtur ; sed Doctóribus sanctis datur coróna iustítiæ : In réliquo repósita est mihi coróna iustítiæ, quóniam bonum certámen certávi, cursum consummávi, fidem servávi.

    Si sal evanúerit, in quo saliétur, in quo condiétur ? Si sol obscurétur, qua luce illuminábitur ? Si frigéscat ignis, quo calóre calefíet ? Sic, inquit, si vos mutétis virtútes in vítia, doctrínam in errórem, grátiam Dei in luxúriam, nulla erit vobis spes salútis. Ideo monet, ne stulta mundi sapiéntia, erróribus vitiísque infatuéntur, vel concupiscéntia carnis, vel concupiscéntia oculórum, vel supérbia vitæ, sed usque in finem persevérent, nam : Qui perseveráverit usque in finem, hic salvus erit. Quamvis enim natúra salis immutábilis sit sempérque éadem, et corrúmpi non possit, homo tamen, quámdiu in hoc mundo est, semper mutári potest ad malúmque convérti. Hinc cavéndum Doctóribus docet ne erróribus aut vítiis infatuéntur stultíque fiant sicut Sálomon.

  • La page mise en lien cite en effet, plus bas ;
    Oeuvres complètes, V 3, pp. 14-15.
    et :
    4-D-131(2,1) [cotes des oeuvres de saint Laurent à la BNF, rez de jardin]

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