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Laïcité - Page 18

  • Un évêque s’élève contre les propos du P. Delorme

    Il y en aura donc eu au moins un pour sauver l’honneur : Mgr Hippolyte Simon, dans un texte publié sur le site de son diocèse de Clermont (et signalé sur la page d’accueil du site de la conférence épiscopale), dénonce les propos du P. Christian Delorme sur l’Algérie. Il s’agit en outre d’une intéressante réflexion sur la liberté religieuse. Sans doute pourrait-on discuter tel ou tel point. La citoyenneté républicaine est-elle objectivement bonne, ou seulement un état de fait qui permet malgré tout d’établir les droits de l’Eglise ? Quoi qu’il en soit, il a raison de souligner que, « contrairement à ce que son adjectif pourrait laisser penser, la liberté religieuse n’est pas un problème religieux mais bel et bien un problème politique ».

  • Roumanie : les icônes resteront dans les écoles

    La Cour suprême de Roumanie a décidé que les « symboles religieux » pouvaient rester présents dans les écoles. Et elle n’hésite pas ainsi à donner tort au très officiel Conseil anti-discriminations (CNCD)...

    J’avais évoqué l’affaire en novembre 2006 :

    Un professeur de philosophie avait déposé une plainte, faisant valoir que la présence de symboles chrétiens dans les classes et les halls de l'école représente une « forme de discrimination envers les élèves agnostiques ou appartenant à une autre confession ». Cette plainte s'inscrivait dans une campagne lancée par le lobby "Solidarité pour la liberté de conscience", qui dénonce les messes célébrées dans les écoles, notamment à l'occasion de la rentrée, ainsi que le « caractère quasi-obligatoire » du catéchisme dans le cursus scolaire.

    A la suite de cette plainte, le CNCD avait demandé au ministère de l’Education qu’il oblige les directeurs d’école à n’afficher de symboles religieux que pendant les cours de religion et dans les espaces réservés à l’instruction religieuse, afin de « respecter le caractère laïque de l’Etat ».

    La « recommandation » du Conseil anti-discriminations avait été contestée en justice par l’Eglise orthodoxe... et le ministère de l’Education. Mais la cour d’appel de Bucarest avait donné raison au CNCD.

    A l’époque, j’écrivais : « Bref, la Roumanie va intégrer l’Union européenne, et elle s’aligne d’emblée sur le pays le plus laïciste de l’Union : la France, se faisant ainsi en outre le « bon élève » de la lutte contre les discriminations, ce qui conduira les autorités européennes des « droits de l’homme » à réclamer que les crucifix soient enlevés de salles de classe en Italie, en Allemagne, en Irlande, en Pologne, etc. »

    Eh bien j’avais tort, et j’en suis fort aise. Une « Coalition pour le respect du sentiment religieux » s’est alors constituée, qui a porté l’affaire, conjointement avec le ministère de l’Education, devant la Cour suprême. Et celle-ci a tranché définitivement : les icônes resteront dans les salles de classe.

  • Le Conseil d’Etat et la mosquée de la cité U d’Antony

    Le Conseil d’Etat a rejeté hier le recours des étudiants musulmans de la résidence universitaire d’Antony contre la fermeture de leur « salle de prière » en janvier... mais il affirme leur droit à avoir un lieu de culte.

    Le Conseil d’Etat estime que le Crous « n’a porté aucune atteinte manifestement illégale aux libertés fondamentales de culte et de réunion », parce que les conditions dans lesquelles cette salle était utilisée ne permettaient pas de garantir « les moyens de veiller à sa sécurité ».

    Il ne justifie la fermeture que pour ces raisons de sécurité, et il ajoute : « En l’absence de disposition législative ou réglementaire spécifique à la pratique des cultes dans les résidences universitaires, le Crous doit respecter tant les impératifs d’ordre public que le droit de chaque étudiant à pratiquer, de manière individuelle ou collective et dans le respect de la liberté d’autrui, la religion de son choix. »

    Autrement dit, le Conseil d’Etat donne raison, sur le fond, aux musulmans, alors que jusqu’ici il était admis par tous, au nom de la « laïcité », qu’il ne pouvait pas y avoir de lieu de culte dans une résidence universitaire.

    Désormais, face à la religion dominante, on décrète que les étudiants ont droit à des lieux de culte.

    J’ai beau écouter attentivement, je n’entends pas les cris des défenseurs patentés du laïcisme...

    Il est vrai que si l’interdiction des lieux de culte dans les résidences universitaires est conforme à l’esprit de la loi de 1905, il n’y a rien dans le texte même de la loi qui puisse appuyer cette interprétation.

    Quoi qu’il en soit, les étudiants catholiques doivent s’engouffrer dans la brèche. Le Conseil d’Etat a décrété que le Crous doit respecter leur droit à pratiquer leur religion de manière collective.

    Il est de leur devoir de réclamer du Crous, dans toutes les résidences universitaires, une salle qui puisse être transformée en chapelle.

    On ose espérer qu’ils soient soutenus dans cette démarche par le clergé.

    L’action ou l’inaction dans ce domaine sera un test de l’état de dhimmitude de notre pays.

  • La mosquée de la cité U

    Le collectif d'étudiants musulmans de la célèbre cité universitaire d'Antony (Hauts-de-Seine) a saisi le Conseil d'Etat afin d'obtenir un lieu de prière, en attendant que le Crous ne prenne une décision quant à leur salle, fermée depuis le 2 janvier, a indiqué à l'AFP leur avocat, Hasni Maati. « Cela fait quatre mois que les étudiants attendent. Ils ont misé sur le dialogue, et sont même prêts à discuter sur le principe de la laïcité », dit-il. « Mais ils vivent en ce moment une période difficile, il y a de la part des autorités une volonté d'intimidation. Il y a là atteinte à la dignité. »

    Le 2 janvier, les forces de l'ordre avaient fait évacuer la salle de prière musulmane de la plus grande résidence universitaire de France pour des motifs de « sécurité incendie et électricité ».

    Le Crous (Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires) de Versailles avait alors précisé qu'il « ne doit pas y avoir de lieu de culte dans une résidence universitaire ».

    On apprend à cette occasion que cette « salle de prière », qui faisait de l’islam la seule religion de la cité U, était utilisée depuis une trentaine d'années par des étudiants musulmans. Dans la plus totale illégalité, puisque c’est contraire aux règles de la « laïcité à la française ».

    Mais les étudiants musulmans réclament du Conseil d’Etat le droit de continuer à bénéficier d’un lieu de culte illégal…

  • Oh ! Bayrou !

    Hier après-midi a été annoncé, par le secrétariat d’Etat aux Anciens combattants et par l’Elysée, que l’hommage national à Lazare Ponticelli et aux combattants français de la Grande Guerre prendra la forme d’une messe aux Invalides, à laquelle assistera le président de la République.

    24 heures plus tard, François Bayrou n’a toujours pas protesté contre cette inqualifiable atteinte à la laïcité.

    Sans doute est-il très occupé par sa campagne à Pau. Mais la défense des principes républicains doit passer avant une campagne municipale, non ?

  • Laïcité italienne : laïcité tout court

    Le juge italien Luigi Tosti a été condamné à un de prison et un an d’interdiction d’exercer pour avoir refusé de siéger dans une salle de tribunal où il y avait un crucifix.

    Il y a un crucifix dans toutes les salles des tribunaux italiens.

    « C’est un combat que Luigi Tosti mène depuis 2003, rappelle son avocat. Il a déjà été condamné pour la même raison dans une autre affaire à une peine de sept mois de réclusion en appel en mai 2007. » Cette affaire est actuellement en cassation.

    Le juge est connu pour retirer le crucifix de la salle d’audience où il va siéger ou pour y afficher le logo de l’Union des athées et agnostiques rationalistes.

    Un laïciste acharné ? Mais d’autre part il déclare « observer les fêtes juives », et aux fêtes juives il apporte au tribunal deux chandeliers à sept branches...

    Rappelons que le Conseil d’Etat, amené à statuer sur la demande d’une Finlandaise qui exigeait qu’on enlève les crucifix dans l’école fréquentée par ses enfants, avait tranché ainsi la question :

    « Comme à tout symbole, on peut attribuer au crucifix diverses significations, parfois contradictoires. Mais un crucifix exposé dans une salle de classe ne doit pas être considéré comme une décoration ou un objet de culte, mais plutôt comme un symbole pour exprimer le fondement des valeurs civiles qui définissent la laïcité dans les actuelles institutions de l'Etat. »

  • La laïcité a bon dos

    Communiqué de Jean-Pierre Reveau

    Jean-Pierre Reveau, conseiller régional FN de PACA, dénonce l’insupportable mépris des catholiques dont fait preuve le conseil régional en servant de la viande un vendredi de carême.

    Le président de l’assemblée, interpellé sur ce scandale en séance plénière, n’a pas craint d’invoquer la laïcité.

    Sans doute est-ce aussi au nom de la laïcité que le porc est interdit dans nombre d’écoles de la République, qu’on impose la viande halal dans certains lycées, et qu’on interdit de distribuer la soupe populaire au cochon.

    Incapable de répondre, le président s’est empressé de reprendre l’ordre du jour...

  • Atteinte à la laïcité

    Le porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée ex-nationale, André Vallini, a poussé un ouf de soulagement en déclarant que le vote de ratification du traité de Lisbonne, c’était « la fin du chemin de croix » pour le parti socialiste.

    Il y a quelques jours, le porte-parole du PS Julien Dray qualifiait le rapport Attali d’« étouffe chrétien ».

    Encore un peu, ils vont finir par porter la bonne parole.

    Plus sérieusement, on a là des exemples de l’absurdité de ne pas reconnaître les racines chrétiennes de la France. Mais aussi de reléguer la religion dans la « sphère privée ».

  • SOS laïque...

    Une soixantaine d’associations, de syndicats et de « mouvements philosophiques » ont lancé hier soir sur internet un « appel laïque ». Dénonçant les récentes déclarations de Nicolas Sarkozy qui « portent atteinte à la laïcité de la République », les signataires préviennent qu’ils « s’opposeront à toute tentative qui mettrait, de fait, en cause la laïcité par une modification de la loi de 1905 ».

  • Chez ces gens-là…

    Dans un texte publié par le site intitulé « Liberté Politique », Lionel Devic, avocat de son état, fait l’apologie de la décision 6 du rapport Attali, et critique ceux qui y discernent un danger majeur pour les libertés scolaires.

    Apologie, en effet. Le pire côtoie le meilleur, dit-il. « Au titre du meilleur, l’observateur attaché à la liberté scolaire ne peut que se féliciter des recommandations de la Commission Attali. » « C’est une surprise, (…) une révolution salutaire. Révolution, qui pour une fois, est susceptible de profiter non seulement aux parents, professeurs et directeurs d’établissements, mais surtout aux enfants et à la France », une « révolution très satisfaisante ». Ces propositions « peuvent contribuer à une juste réforme du système d’enseignement français », il faut « profiter de la force de ces propositions — et de leur dimension révolutionnaire — pour imaginer les voix [les voies, je suppose] et moyens nécessaires pour pousser l’avantage le plus loin possible dans le sens d’une véritable liberté scolaire »…

    Et face à cette merveille, deux groupes osent émettre des objections, et même de « lancer l’anathème ». L’un de ces groupes, ce sont les « défenseurs radicaux du système actuel », dont la FSU. L’autre groupe, ce sont « certains partisans attachés à la liberté scolaire d’une façon générale, et aux écoles hors contrat en particulier (en référence notamment à leur dimension catholique ou aux pédagogies alternatives qu’elles développent) ».

    Ce sont uniquement ces derniers que Lionel Devic va réfuter. Non sans les accuser de mêler leurs voix « à celles des jacobins et des idéologues co-gestionnaires du Mammouth », selon la pratique léniniste bien connue qui consiste à disqualifier son interlocuteur en l’accusant d’être un allié objectif de l’adversaire.

    D’ailleurs il n’y a pas d’interlocuteur. Lionel Devic ne cite personne. On ne saura pas qui sont ces malfaisants qui osent critiquer la merveille de la décision 6. Aucun nom, aucune référence. Impossible de vérifier si l’attaque est juste, impossible de se rendre compte par soi-même de ce qu’ils disent.

    Pourtant, à ma connaissance, ce groupe maléfique est composé de… deux personnes. Jeanne Smits et moi-même. Mais, sur le site intitulé « Liberté Politique », on ne pousse pas la liberté jusqu’à citer les noms de ceux que la pense unique diabolise comme des intégristes d’extrême droite. Ils sont infréquentables, il faut respecter la juste pariatude qui les frappe. Surtout ne pas dire leurs noms, surtout ne pas renvoyer à leurs écrits…

    Ainsi, Lionel Devic reprend ce que j’ai écrit. Il reprend mes mots et mes expressions, sans jamais les citer entre guillemets, pour ne pas avoir à citer mon nom.

    Ce n’est pas seulement de l’impolitesse. Cela, je m’en moque. C’est d’une flagrante malhonnêteté. Dans toute controverse honnête, on cite nommément et exactement celui auquel on s’oppose. Cela a toujours été un principe de la vie intellectuelle. Mais

    Chez ces gens-là, on ne vit pas, Monsieur, on ne vit pas, on triche.

    En ce qui concerne la réfutation, je renvoie, quant à moi, au texte même de Lionel Devic.

    Il répond en trois points.

    Premièrement, le régime juridique des écoles hors contrat ne change pas. Donc il n’y a pas à s’alarmer pour ces écoles-là. Lionel Devic ignore qu’on peut marginaliser, voire supprimer des institutions, sans modifier leur régime juridique.

    Deuxièmement, il n’est plus question d’écoles sous contrat, mais d’écoles conventionnées. Or le contrat appartient à la catégorie plus large de la convention. On peut donc y voir, « malgré la mention d’un conventionnement strict, le signe d’une modification, dans un sens plus libéral, de la nature des rapports qui pourraient exister à l’avenir entre l’État et les établissements d’enseignement privés ». Sic.

    Troisièmement, si la laïcité fait partie des « valeurs de la République » auxquelles les écoles devront strictement se conformer, il faut voir qu’avec Nicolas Sarkozy il s’agit désormais d’une « laïcité positive », qui « devrait permettre aux établissements catholiques d’affirmer davantage leur identité, notamment dans le futur cadre “conventionné“ ».

    Mon grand ami M. de La Palice se contenterait de répondre qu’une école catholique n’est pas une école laïque, et qu’il n’y a donc pas lieu de ratiociner sur l’épithète qu’on accole à la laïcité : une école catholique qui respecte la laïcité n’est évidemment plus une école catholique.

    Mais le moment vient de préciser peut-être de ce dont on parle. La « laïcité positive » n’est que le nouveau nom de la « laïcité ouverte », concept hélas lancé par l’épiscopat français il y a plus de 50 ans, et qui a été peu à peu repris par tout le monde, y compris les laïcards. Même la Ligue de l’enseignement l’a reprise à son compte, et en commentaire du discours du chanoine de Latran, la tendance majoritaire au sein de la FSU disait que le syndicat « devrait appeler à constituer un large mouvement de défense d’une laïcité ouverte et vivante ». Mais oui. Ouverte et vivante. Je ne sais pas si Jules Ferry a utilisé l’expression, mais c’est en substance ce qu’il disait dans ses controverses avec les extrémistes du laïcisme. La « laïcité positive » n’est pas une garantie pour l’école catholique, c’est plutôt une menace. Pourquoi vouloir une école catholique, quand on enseigne les religions à l’école laïque, et qu’on permet à toutes les religions de s’y exprimer (car l’islam l’exige) ? D’autant que le « conventionnement strict » imposera la même chose aux ci-devant « écoles catholiques ».

    C’est une incohérence majeure de prétendre que la laïcité positive pourrait permettre aux écoles catholiques d’affirmer leur identité. La décision 6 dit explicitement le contraire. Et il ne s’agit pas seulement de la laïcité, mais de toutes les « valeurs » de la République : culture de mort, non-discrimination, culte de la « diversité », etc.

    Jacques Attali donne pour modèle l’exemple suédois. Jeanne Smits dit ce qu’il en est. En Suède, les écoles conventionnées « n’ont aucune possibilité de sélection, ni des familles, ni par rapport au dossier des élèves et encore moins en demandant leur adhésion à un projet religieux ». Elles « sont obligées de satisfaire sans faille aux objectifs de l’enseignement fixés par l’Etat », et les règles sont en train d’être encore durcies.

    En fait, Lionel Devic laisse percer çà et là quelques inquiétudes. Mais il s’en sort par des vœux pieux, et par un appel à la vertu théologale d’espérance (sic), comme si elle avait quelque chose à voir dans cette histoire. Le dessein est de dire au lecteur, comme un curé en chaire dans l’église qui est en train de s’écrouler : soyons confiants, mes frères, tout ira bien. Car

    Chez ces gens-là, on ne pense pas, Monsieur, on ne pense pas, on prie.