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Laïcité - Page 20

  • Le Grand Orient... comme Bayrou

    Suite au discours de Nicolas Sarkozy à Saint-Jean de Latran, le Grand Orient de France exprime son « inquiétude face à toute volonté de présenter le fait religieux comme constitutif de l’identité politique et citoyenne, ce qui pourrait entraîner une sérieuse inflexion du modèle républicain français ».

    « Si l’Histoire a fait de la France “la fille aînée de l’Eglise“, en revanche la République a su opérer une émancipation salvatrice vis-à-vis du religieux en forgeant souvent avec difficulté le concept de laïcité », poursuit le Grand Orient, appelant « tous les hommes de progrès à rester plus que jamais vigilants face à une réforme de la loi de 1905 qui représenterait un véritable danger pour la République ».

    La similitude avec les propos de François Bayrou, hier dans Le Figaro, est frappante...

    « En lisant vos propos, on avait vraiment l'impression de lire l'interview de rentrée d'un ponte du Grand Orient de France... », écrivait hier David Fontey à l'intention de Bayrou...

    Sur ce sujet, j'invite aussi à lire le remarqubale commentaire d'"Antoine" à ma note sur Bayrou.

  • Bayrou gardien du dogme "laïque"

    François Bayrou, qui se pose en catholique pratiquant, avait déjà montré à plusieurs reprises qu’il était le plus sourcilleux gardien du dogme « laïque ». Il en donne un nouvel exemple avec sa condamnation, dans Le Figaro, des propos de Nicolas Sarkozy à Rome :

    « Il y a dans le discours prononcé à Saint-Jean-de-Latran (…) une remise en cause de la conception de la laïcité républicaine autour de laquelle, depuis la Libération (sic), la France s'est construite. S'exprimant comme président de la République, il introduit la notion de «racines essentiellement chrétiennes» de la France, oubliant le grand mouvement d'émancipation des Lumières. Il affirme que la République a «intérêt» à compter beaucoup de croyants. Il demande aux religions, toujours dans «l'intérêt» de la République, de fonder la morale du pays. C'est le retour, qu'on croyait impossible en France, du mélange des genres entre l'État et la religion. Ce mélange des genres n'a jamais produit de bons fruits, je le dis comme citoyen, et je le dis aussi comme chrétien de conviction.

    « La République n'a pas à sous-traiter l'espérance aux religions. La République est en charge de réaliser un monde meilleur, et pas d'inviter à l'attendre. Cette conception sociologique de la religion, fournissant «l'espérance» qui fait que les peuples se tiennent tranquilles et respectent les règles établies, on croyait qu'elle était loin derrière nous ! Ce n'est pas autre chose que «l'opium du peuple» que dénonçait Marx.

    « Quelle est votre conception de la laïcité ?

    « Celle de Jules Ferry. (…) La laïcité est un bien très précieux que la France a su définir avant et mieux que les autres. »

    Petits rappels

    « La République est perdue si l’Etat ne se débarrasse pas de l’Eglise, s’il ne désenténèbre pas les esprits du dogme » (Jules Ferry).

    « Il faut organiser l’humanité sans roi et sans Dieu. » (Jules Ferry).

    « La neutralité de l'École fut toujours un  mensonge. Nous n'avons jamais eu d'autre dessein que de faire une université antireligieuse, et antireligieuse d'une façon active, militante, belliqueuse… » (René Viviani)

    « La neutralité est, elle fut toujours un mensonge. On promit cette chimère pour rassurer quelques timides dont la coalition eût fait obstacle à la loi. » (René Viviani)

    « Nous combattons l'Église et le christianisme parce qu'ils sont la négation du droit humain et renferment un principe d'asservissement intellectuel qui doit être banni de toute œuvre d'éducation. » (Jean Jaurès)

    « Nous nous sommes attachés dans le passé à une oeuvre d'anticléricalisme, à une œuvre d'irreligion. Nous avons arraché les  consciences humaines à la croyance. Lorsqu'un misérable, fatigué du poids du jour, ployait les genoux, nous lui avons dit que derrière les nuages, il n'y avait que des chimères. Ensemble, d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des étoiles qu'on ne rallumera plus. Voilà notre œuvre, notre œuvre révolutionnaire.  Est-ce que vous croyez que l'œuvre est terminée ? Elle commence au contraire... » (René Viviani)

    Quant au "grand mouvement d'émancipation des Lumières", qui a consuit aux totalitarismes nazi et communiste, comme le montrait très bien le cardinal Lustiger, il s'agit, n'est-ce pas, du matérialisme athée des violents pamphlétaires anti-chrétiens d'Holbach et Diderot, et de Voltaire qui écrivait si souvent "Ecrasez l'infâme" qu'il en avait fait une abbréviation: "Ecr. l'inf.", qui est sa marque de fabrique. Etc. Bravo M. Bayrou.

  • La religion proscrite

    Communiqué du Mouvement des Jeunes Socialistes 

    Le Président français, en se recueillant dans la basilique St Pierre, en récitant ostensiblement et publiquement ses prières, en mettant en avant sa conception d’une « laïcité positive », en invoquant les « racines essentiellement chrétiennes de la France », en prônant la réconciliation de la France cléricale et de la France révolutionnaire, en disant qu’il n’est pas de bonne politique sans référence à une « transcendance », en faisant paraître la Présidence comme un sacerdoce ou en étant fait « chanoine honoraire de St Jean de Latran », piétine la laïcité « à la française ».

    Les convictions de Nicolas Sarkozy - l’homme - ne regardent que lui. L’attitude d’un Chef de l’Etat de la République Française concerne tous les citoyens. Nicolas Sarkozy peut croire. Le Président de la République n’en a pas le droit. Ces manifestations clairement ostentatoires faites par Nicolas Sarkozy d’une appartenance religieuse, si elles sont punies dans nos services publics, dans nos collèges et nos lycées, devraient aussi être sanctionnées pour le Président.

    Le Mouvement des Jeunes Socialistes, avec la plus grande fermeté, condamne l’attitude et les propos de Nicolas Sarkozy et appelle la gauche et les citoyens tenant à la Laïcité à manifester leur désapprobation. Avec force, nous affirmons que la France n’est plus la « Fille aînée de l’Eglise » mais bien une « République indivisible, laïque, démocratique et sociale ».