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Retour sur la décision 6

Je constate que certains ne comprennent pas ce que j’ai voulu dire à propos de la décision 6 du rapport Attali.

Je vais essayer d’être plus clair.

La décision 6 institue, sous l’appellation de « droits à l’école », ce que l’on appelait jusqu’ici le « coupon scolaire » ou le « chèque scolaire ». Il s’agit de donner aux parents l’équivalent de ce que coûte à l’Education nationale l’enseignement d’un enfant, et les parents donnent cet argent à l’école de leur choix. Il ne s’agit pas d’argent que les parents pourraient se mettre dans la poche, mais d’un « bon » qui représente cet argent. C’est pourquoi il vaut mieux parler de « coupon » que de « chèque », ou, comme le rapport Attali, de « droits à l’école », car c’est de cela en effet qu’il s’agit.

Le coupon scolaire est la garantie d’une totale liberté de l’enseignement. Par un renversement diabolique (que presque personne ne semble voir), le rapport Attali en fait une garantie de suppression des libertés scolaires, et l’expression « droits à l’école » prend un sens très particulier.

Les parents reçoivent des « droits à l’école » pour leur enfant. Cela leur donne donc le droit (et les moyens qui vont avec) d’envoyer leur enfant dans l’école de leur choix, à condition qu’il s’agisse d’une école publique, ou d’une école privée qui respecte scrupuleusement les mêmes programmes que l’école publique et la même idéologie que l’école publique (ce que le rapport appelle les « valeurs républicaines » : stricte « laïcité », promotion de la culture de mort, etc.).

On ne donne pas aux parents de « droits à l’école » pour une école qui n’est pas habilitée à recevoir ce coupon. Le fait d’appeler le coupon scolaire « droits à l’école » implique logiquement que l’enfant n’a pas le droit d’aller dans une autre école que l’une de celles qui peuvent recevoir ses « droits ».

Il est possible (mais ne n’est pas sûr) que dans un premier temps on tolère que des parents mettent à la poubelle les « droits à l’école » de leurs enfants et paient de leurs deniers une école non conventionnée.

Mais les gestes ont un sens, les mots ont un sens.

Je mets à la poubelle les droits à l’école de mon enfant, ce coupon qui me donne les moyens d’assurer sa scolarité…

Psychologiquement, c’est extrêmement différent de la situation actuelle, où des parents disent : bon, je paie des impôts pour l’Education nationale, mais je fais le sacrifice de payer en plus l’école de mes enfants. Et ce n’est même pas ce que peuvent se dire ceux qui ne paient pas d’impôts… De toute façon les deux attitudes sont déconnectées. Je ne sais pas combien je paie d’impôt pour l’Education nationale, mais je sais ce que je paie à l’école. Là, je saurai ce que j’ai entre les mains, et qu’on me permet peut-être de mettre héroïquement à la poubelle.

Cela ne concerne que les actuelles écoles hors contrat, qui sont une infime minorité : il est donc possible qu’on les tolère, en se disant qu’elles disparaîtront d’elles-mêmes, ou qu’elles deviendront tellement marginales qu’il sera inutile de faire un esclandre en les interdisant, c’est-à-dire en obligeant les parents à utiliser les « droits à l’école ». Mais, encore une fois, la logique de la décision 6 est bien que les parents utilisent obligatoirement les droits à l’école.

L’immense majorité des enfants qui ne sont pas à l’école publique sont dans des écoles privées sous contrat d’association. Ce qui n’existe plus selon la décision 6. Ces écoles devront se transformer en « écoles privées conventionnées », et ce conventionnement « devra être très strict sur la nature des enseignements et le respect des valeurs de la République », en premier lieu la « laïcité ». Toute discussion, notamment, sur le caractère catholique de l’école catholique n’a plus aucun sens. Les écoles privées ne seront conventionnées que si elles sont les mêmes que les écoles publiques (avec éventuellement de meilleurs professeurs et de meilleures méthodes de travail : la décision 6 vise à une émulation entre écoles identiques sur le plan des « valeurs »).

En résumé, j’ai peut-être été un peu lapidaire dans ma première réaction, mais la logique de la décision 6 est bien celle que j’ai dite.

Et je ne comprends donc toujours pas que les tenants de l’école libre (et d’abord de l’école catholique sous contrat) ne dénoncent pas avec vigueur cette menace majeure.

Attendre, pour réagir, que la décision 6 devienne éventuellement un projet de loi (car on n’y croit pas) est une attitude irresponsable. Il sera évidemment trop tard : vous n’êtes pas pris au dépourvu, c’était noir sur blanc dans le rapport Attali, dont le président de la République a dit qu’il l’appliquerait. Vous n’avez soulevé aucune objection à l’époque. Maintenant, vous n’avez plus que le droit de vous taire.

Commentaires

  • S'il n'y a pas eu de commentaire, ce n'est pas forcément que les gens interprètent trop naïvement le rapport Attila (le personnage étant bien connu , il n'est pas naïf mais suicidaire de lui prêter foi). Je crois plutôt que c'est un symptôme d'accablement, au fur et à mesure que vos lecteurs (et pas seulement eux) se rendent compte du gouffre vers lequel les mène le bonimenteur ( boni est peut-être excessif) qu'ils ont élu. Car il a tout de même été élu , mais par des gens qui ne savaient pas être de futurs Jacques Martin (il y a bien un mot en français pour expliciter la chose mais il est peu grossier).

  • Bref, à terme, les écoles qui n'ont pas le droit n'auront plus le droit.

    Pas abilitées à recevoir le 'droit' (le coupon) = pas abilitées à enseigner... plus le droit !

    Pas de droits = pas le droit ?

    Plus le droit à exister, ces écoles qui (ne) seraient : "pas de droit"...

    Pas 'de droit' = pas le droit ?


    On peut craindre effectivement que les choses - délicates on le sait en matière d'école - ne se fassent plus subrepticement : en mettant dans les mains et sous les yeux la 'somme d'argent' que les parents citoyens-qui-n'ont-pas-les-moyens, sacrifieraient à la poubelle s'ils souhaitaient une école avec d'autres valeurs pour leurs enfants, 'sans droits'.

    Puisque en France : 'démocratie = état de droit', ces écoles 'sans droits' seraient donc 'a-démocratiques' en quelque sorte, assimilées antidémocratiques facilement. Tous cela sent mauvais.

    Il faut couper cette sémantique, cette utilisation du mot 'Droits'.
    La bataille continue...

  • Mais qu'en sera t il des collèges musulmans???
    je suis persuadé que dans leur cas, il n'y aura aucun problème pour l'acceptation de ce coupon...il sera "validé" sans discussion!!

  • Est-ce que les écoles qui n’auront pas le « droit » pourront porter plainte pour discrimination ?
    C’est la pays tout entier qui est en train de sombrer dans la folie !

  • Il y a aussi des collèges israélites ...ensuite on peut se demander quelle spécificité auraient alors le écoles dites privées?? effectivement il y a des établissements musulmans qui viennent d'ouvrir et d'autres qui se construisent, ils tiennent tellement au respect de l'Islam, et le lobby juif étant important ils seront (les dirigeants) obligés d'établir des accomodements.

  • Parmi les sondages du moment sur Expression-Publique il y a un sur le rapport Attali:

    "Donnez votre avis sur le rapport Attali concernant les réformes à mener en France !"

    http://www.expression-publique.com/expression-publique/main.php

  • "Le fait d’appeler le coupon scolaire « droits à l’école » implique logiquement que l’enfant n’a pas le droit d’aller dans une autre école que l’une de celles qui peuvent recevoir ses « droits »."

    Non, je ne crois pas que cela signifie cela.

    La mesure est visiblement destinée aux immigrés pour pouvoir aller à peu de frais (gratuitement même sans doute) dans les écoles agrées qu'ils veulent : publiques ou privées.

    Cela ne signifie pas qu'on fermera les écoles qui ne sont pas sous contrat.

  • «L’immense majorité des enfants qui ne sont pas à l’école publique sont dans des écoles privées sous contrat d’association. Ce qui n’existe plus selon la décision 6. Ces écoles devront se transformer en « écoles privées conventionnées », et ce conventionnement « devra être très strict sur la nature des enseignements et le respect des valeurs de la République », en premier lieu la « laïcité ». Toute discussion, notamment, sur le caractère catholique de l’école catholique n’a plus aucun sens. »

    Ici je suis d'accord, les écoles catholiques qui sont déjà à peine catholiques et qui ne se distinguent plus des écoles laïques (obligées d'embaucher des prof. athées, musulmans, de suisvre le programme. etc.), si elles veulent obtenir des subsides devront encore plus s'aligner.

    Le gros problème c'est l'accord Lang-Couplet : maximum 20 % de privé. Attila a-t-il décidé de revenir sur cet accord (imposé) ? Quid si de plus en plus de ce privé veut être laïque -- pour cause de sous à la clé car elle aura plus de clientèle d'ayant droit à l'école-- il ne restera plus beaucoup de place pour les écoles catholiques même sous contrat actuellement au projet pédagogique trop catholique...

    De toute façon la décision 6 est trop vague, il faudrait y revenir (Présent pourrait poser des questions au gouvernement... ce serait très intéressant). Mme Smits, cherchez, demandez, Présent sera plus intéressant.

  • M. Daoudal, Mme Jeanne Smits,

    Demandez donc à Créer son école (Mme Coffinier) ce qu'ils pensent de cette décision 6.

    J'ai déjà dit que j'avais trouvé leur "subtilité" : clamez victoire, «hourrah ! Attali est pour le coupon scolaire !» un peu étrange, puisqu'il est certain que les écoles libres (non strictement laïques) ne recevront pas un sou.

    http://pouruneecolelibre.blogspot.com/
    L'État partage-t-il l'autorité parentale en matière d'éducation des enfants ?

  • Question:
    Ne peut-on craindre une rétorsion financière pour ceux des parents qui "mettront à la poubelle" ce coupon scolaire. "Si vous refusez de bénéficier de ce coupon, c'est que vous avez assez d'argent, donc on ne voit pas pourquoi vous seraient versées des allocations familiales..."
    Certes, on pourrait déjà faire ce raisonnement aujourd'hui, alors que cette mesure n'est pas encore prise, mais avec le coupon, le refus d'aide financière est plus patent, et plus volontaire.
    Mais j'ai peut-être l'imagination trop fertile?

  • Bonne imagination FP.
    A défaut de conséquences légales, il y aura déjà l'aspect social : ces gens seront considérés comme ceux "qui payent l'impôt sur la fortune" aujourd"hui. Ce seront les gens qui ne veulent pas "de l'école de droits." Qui ne respectent pas l'école de la république quoi, qui est laïque, gratuite et, pointe de haine en prime, "pas assez obligatoire apparemment.'
    Enfin, souhaitons le meilleurs...


    Hélas.
    A écouter Bernard Antony tout à l'heure, vient un aspect assez retors pas encore évoqué ici. Je vous le livre tel qu'entendu sur RC ce soir, ce que j'en ai compris :
    Le système Attali, la décision6, c'est (attention tout le monde entonne la mantra avec moi : ) "Comme dans les démocraties du nord." En effet, la chose a été appliquée en Suède, où, tous en coeur one more tayime: "ça se passe bien." Bon, à y regarder dans les faits..., il y a un aspect dans la manière suédoise qui peut bien 'marcher" ou ne 'pas marcher' là-bas peu importe, mais qui s'annonce redoutable dans sa version importée socialofrancomaçonique d'ici hélàs trop prévisible, en mélangeant les deux ingrédiants suivants :

    1 - Dans 'la démocratie du Nord', où, (le saviez-vous?), "ça se passe très bien", les... chefs d'établissement privés n'ont aucun droit de regard sur qui est inscrit chez eux : c'est le principe du premier arrivé premier servi, obligatoire... Le directeur n'a pas le droit de choisir, c'est par ordre d'arrivée des incrits. Pas le droit de choisir, j'insiste...

    2 - En France, le paradis universel des progres et des cliquets, la 'promotion de la diversité' vient tout juste de se mettre en place. C'est bien sur cette discrimination dite positive d'état, j'ai nommé le racisme anti-desouches dont l'expérience américaine a montré la totale inefficacité. ON ne rigole pas avec ça ces temps çi, les droits de l'homme sont en jeux nous disent-ils... Et... un officiel récemment (Atali ?, le ministre? ah, il faudrait rechercher la source...), a d'ailleurs déjà annoncé que ces coupons scolaires seraient distribués *en priorité* à... bé divenez... devinez qui.

    A ceux qui 'socialement' 'bénéficient de la préférence' 'de gouvernement'; la diversitude, l'individualisme de masse, la nuée d'insectes multichromes de nos publicités les plus chères ('de gouvernement'), l'égalitarisme quoi, les besoins sociaux. Et même, nouveauté de saison, rendue nécessaire par 'la croissance', telle que la commission idoine 'de gouvernement' l'a 'décisionné'.
    Il a été annoncé que dans ce domaine comme les autres, la "promotion de la diversité" se fera. En directives internes et par le coupon scolaire en ce cas, fut-il soufflé, distribués "en priorité" à...

    Voilà, je pourrais vous laisser conclure vous-mêmes...
    N'oubliez pas
    3- la vieille haine franco-athéïste 'de gouvernement' envers cette école privée catho avec ses classes trop bonnes, dont il s'agit de faire la peau hhrachmmh't'tt.


    Vous avez compris ? mélangez bien point 1 et point 2, gardant point 3 en contexte... et vous avez 'les services' de l'état qui vont placer en priorité, de force, d'autorité, les enfants "qui en ont le plus besoin" dans les écoles des 'riches blancs et cathos'.
    Vous voyez le tableau, le 'combat'.
    L'écatombe...

    [désolé pour le verbiage je suis comme ça...]

    [Ce n'est pas du tout du verbiage. Merci d'attirer l'attention sur ces aspects de la décision 6.
    YD]

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