L’agresseur du petit Ennis à Roubaix s’appelle Francis Evrard. Il avait été condamné en 1975 à 15 ans de réclusion pour attentat à la pudeur avec violences sur mineur. En 1985, il avait été condamné à quatre ans de prison pour attentat à la pudeur. En 1989, il avait été condamné à 27 ans de réclusion pour viol sur mineurs, dont 18 ans de sûreté. Selon le procureur, « il avait purgé l’intégralité de sa peine. » C’est-à-dire qu’il est sorti au bout des 18 ans de « sûreté », alors qu’il était condamné à rester en prison jusqu’en 2016.
Il était placé, nous dit-on, sous le régime de la surveillance judiciaire, qui est ordonné s’il y a un risque de récidive. La mesure a été prononcée après un examen psychiatrique qui a confirmé la dangerosité de l’individu.
En effet, chaque fois que Francis Evrard est sorti de prison, il a récidivé. Mais on l’a laissé sortir, une fois de plus. « Sous surveillance judiciaire », c’est-à-dire sans surveillance. Il était censé prévenir de ses déplacements (s’il vous plaît, cher Monsieur, ayez l’obligeance de nous prévenir) et s’abstenir de tout contact avec des mineurs (s’il vous plaît, cher Monsieur, évitez de rencontrer des enfants), et il avait rendez-vous avec le juge d’application des peines le 24 août...
Francis Evrard s’inscrit dans la longue liste des multirécidivistes dangereux que la justice remet en liberté sans le moindre état d’âme, en sachant pertinemment qu’ils vont récidiver.
Le petit Ennis a eu plus de chance que les victimes de Pierre Bodein.