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Gouvernement - Page 79

  • Quand Borloo constate

    Jean-Louis Borloo est allé au Groenland pour « constater » que le réchauffement climatique est plus rapide que prévu.

    Pour ce faire, il a utilisé l’Airbus présidentiel. On constate que ce seul voyage de constatation est responsable de l’émission de 65 tonnes de CO2.

    Avant lui, Angela Merkel était également allée « constater ». Ainsi que le président de la Commission européenne. Ainsi que la présidente du Congrès américain...

  • Sarkozy, c’est ça

    L’occupation du parvis du groupe scolaire Joliot-Curie d’Aubervilliers par des Ivoiriens « sans logement » a pris fin hier soir, à la suite d’une négociation de plus de trois heures entre la préfecture et des représentants des squatteurs dont six militants du DAL.

    En bref, comme le constate Jean-Marie Le Pen dans un communiqué, c’est « une capitulation sans condition » des pouvoirs publics, qui bafoue la justice et fait des agitateurs anarcho-trotskystes du DAL une organisation représentative et un interlocuteur privilégié. (On se souvient que déjà le DAL avait été l’une des premières organisations à être reçue par Christine Boutin qui venait d’être nommée ministre du Logement.)

    En effet, la préfecture s’engage à reloger immédiatement les cinq familles qui ont été expulsées de leur squat et à engager au plus vite une « enquête sociale » afin d’étudier le relogement de 26 autres familles menacées d’expulsion. Et quand ce sera fait il lancera une nouvelle « enquête sociale » pour les 40 autres familles.

    En bref, toutes ces familles ivoiriennes auront bientôt un logement, généreusement fourni par les pouvoirs publics. Elles passeront donc devant toutes les autres familles qui attendent. Il y a actuellement 3.800 demandes de logement en attente à l’OPHLM d’Aubervilliers.

    Ces familles qui attendent, françaises ou immigrées, apprécieront de voir que c’est en multipliant les actions illégales que d’autres familles arrivent à leurs fins et deviennent des protégées des pouvoirs publics.

    Ce dénouement, souligne Jean-Marie Le Pen, « montre que la politique du président de la République en la matière est bien celle qui a été exprimée par Rama Yade, ministre des passe-droits de l’homme étranger et hors-la-loi, lorsqu’elle est allée soutenir les squatteurs ».

  • Rama Yade, François Fillon et Christine Boutin

    Selon François Fillon, Rama Yade a « fait une gaffe qui est liée à son inexpérience ». Sa visite aux squatteurs d’Aubervilliers « pouvait donner le sentiment » qu’il y avait « une hésitation du gouvernement par rapport à la mise en œuvre d’une décision de justice ». « L’incident est clos : Rama Yade sait très bien qu’elle n’aurait pas dû s’y rendre, en tout cas pas dans ces conditions là. »

    Rappelons que Rama Yade, après sa convocation à Matignon, s’est vantée d’avoir apporté « un enseignement utile, une clarification nécessaire », en allant soutenir les squatteurs d’Aubervilliers.

    Il est vrai que Fillon a ajouté : « On ne peut jamais reprocher à une jeune femme d’avoir de la générosité et de réagir à ses émotions. »

    De ce fait on attend la prochaine « gaffe », pour laquelle Rama Yade est à l’avance absoute.

    On remarquera que Christine Boutin a réagi différemment. Sans doute n’a-t-elle pas apprécié le propos de Rama Yade soulignant auprès des squatteurs qu’elle n’était pas ministre du Logement, sous-entendu : c’est Mme Boutin qui devrait s’occuper de vous, mais comme elle ne le fait pas je suis bien obligée de venir...

    « Je ne pense pas que ce soit une action qu’il ait été bon de porter parce que cela ne pouvait qu’exacerber les tensions », a déclaré Christine Boutin. « J’ai eu l’occasion de m’en expliquer avec elle. Elle est jeune et je comprends très bien qu’elle ait été sensibilisée à cela, mais je n’ai pas de leçon de sensibilité à prendre. » Et quand on lui a demandé si selon elle la police devait revenir pour expulser les squatteurs, elle a répondu : « Une décision de justice doit être appliquée, sinon nous ne sommes plus dans un état de droit. »

    Cela dit, les squatteurs sont toujours sur place...

  • Rama Yade se fait tancer... et continue

    Rama Yade a été discrètement convoquée par François Fillon, suite à son ahurissante visite de soutien aux squatteurs d’Aubervilliers. Selon « l’entourage » du Premier ministre cité par l’AFP, Fillon voulait « comprendre les raisons » de ce déplacement, et il a fait savoir à la secrétaire d’Etat « qu’à l’avenir ce type de démarche devrait faire l’objet d’une concertation avec ses collègues du gouvernement ».

    Ce matin, Rama Yade était sur Europe 1. Elle a expliqué qu’elle « voulait absolument faire passer ce message qui était qu’en matière de logement l’extrême de gauche n’a pas de leçon à nous donner »... « Ce qui s’est passé à Aubervilliers montre que ce camp supposé du bien n’a vraiment aucune leçon à nous donner. Et pour l’avenir c’est un enseignement utile, une clarification nécessaire. Demain, ils ne pourront pas défiler dans les squats en expliquant que nous on est méchant et que eux sont gentils puisqu’ils font la même chose. » (En clair : la municipalité communiste d’Aubervilliers devra se taire parce qu’elle fait la même chose que les municipalités de droite. Autrement dit tout le monde est méchant...)

    Et d’ajouter : « François Fillon a tout à fait compris le fond de ma pensée. Il a surtout expliqué qu’en matière de cohérence gouvernementale il faut en parler entre nous avant. » Sic. Le Premier ministre a donc compris qu’elle avait fait « une clarification nécessaire ». Si les mots ont un sens, cela veut dire que Fillon a jugé que la visite de soutien de Rama Yade aux squatteurs était nécessaire et clarifiait le débat, mais qu’elle aurait dû le prévenir.

     Si François Fillon veut garder le semblant d’autorité qu’il vient de montrer, il lui reste à démentir cette interprétation évidemment mensongère. Ou à nous expliquer comment le Premier ministre considère comme une « clarification nécessaire » le fait pour un ministre de contester une décision de justice et de soutenir des personnes dont le comportement est doublement illégal.

    Quant à ces nouveaux protégés de Rama Yade, ils avaient commencé à reconstituer leur campement dès le départ de la police. Dans la soirée, les policiers sont venus, sous les huées des militants du DAL,  enlever la bâche qui avait été installée, puis ont quitté le quartier. Les squatteurs sont restés.

  • Squatters d’Aubervilliers : et voilà Rama Yade

    La police a « évacué » ce matin le campement des squatteurs d’Aubervilliers, installés dans 80 tentes devant une école. La justice avait ordonné l’évacuation. En réalité, la police a embarqué les tentes et tout ce qui s’y trouvait, mais a laissé les squatteurs sur place. Et l’opération a été faite à l’heure de la rentrée des classes...

    La police est partie sous les huées à 9h55. A dix heures, une première tente était déjà remontée. Le « porte-parole » du DAL, Jean-Baptiste Eyraut, s’activait pour que le mouvement continue.

    A 11h est arrivée Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme. Elle s’est dit « choquée » par ce qu’elle voyait (à savoir l’exécution d’une décision de justice de la République dont elle est ministre), et a pris les numéros de téléphone de plusieurs squatteurs en disant qu’elle allait les aider. Puis elle a expliqué qu’elle avait été sollicitée à de nombreuses reprises par une « association » sur le cas de plusieurs familles mal logées à Aubervilliers et Asnières, et qu’elle avait voulu venir voir. « Ce n’est pas bien que des enfants assistent à des scènes pareilles », a-t-elle dit, « on ne peut pas laisser comme ça devant une école des familles en situation difficile ». « Je ne suis pas en charge du logement, mais je ne pouvais rester sourde à ces sollicitations répétées. »

    Rappelons que les familles ivoiriennes qui campent à Aubervilliers, instrumentalisées par le DAL, étaient logées dans des immeubles du parc social de la municipalité, en attente d’être rénovés, qu’elles squattaient impunément. Leur action dans la rue vise à forcer la main aux pouvoirs publics pour obtenir un logement légal. La municipalité refuse, en arguant des listes d’attente.

    On n’ose croire que Rama Yade, qui dit « chez nous » en parlant de l’Afrique, veuille faire passer les Ivoiriens avant les Français...

    Quoi qu’il en soit, elle n’hésite pas à mettre de l’huile politique sur le feu, en faisant mine de s’étonner qu’une « municipalité communiste » ait pris l’initiative de l’évacuation du campement, tandis que sa visite suscitait naturellement le courroux de la dite municipalité.

  • La police, quel patron ?

    Lors de sa visite au PC sécurité de la RATP, des journalistes ont fait part à Michèle Alliot-Marie de l’impression exprimée par des policiers d’avoir « deux patrons » : elle-même, ministre de l’Intérieur, et Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration. Elle a répondu : « Les policiers ont un seul patron. Ils le savent bien, il suffit de regarder les décrets d’attribution des uns et des autres. » Mais si nombre de policiers (notamment ceux qui sont confrontés aux problèmes de l’immigration) ont l’impression d’avoir deux patrons, c’est qu’ils ne le savent pas si bien que ça...

    Surtout quand Brice Hortefeux axe sa communication sur le nombre de clandestins expulsés. Ces clandestins sont bien arrêtés par des policiers qui sont, de ce fait, sous ses ordres. Michèle Alliot-Marie explique que « pour un certain nombre de missions, M. Hortefeux a besoin d’effectifs des forces de l’ordre qui sont mis à sa disposition pour ces actions ».

    Cela veut-il dire qu’un policier qui n’est pas mis à la disposition de Brice Hortefeux doit fermer les yeux s’il est en présence de faits d’immigration illégale ?

  • Le Petit Robert petit gauchiste

    Michèle Alliot-Marie a répondu au syndicat Alliance (deuxième syndicat des gardiens de la paix) qui protestait contre la citation illustrant le terme rebeu dans l’édition 2008 du Petit Robert. Elle « partage pleinement » la « désapprobation » exprimée par le syndicat, et elle ajoute qu’elle a écrit à la directrice générale du Petit Robert, avant même la réaction d’Alliance : « Sans m’immiscer dans vos choix éditoriaux, je ne peux que déplorer la sélection de cette phrase (...), je pense qu’une autre citation aurait pu être retenue. »

    On apprend que le premier syndicat de gardiens de la paix, l’UNSA, a également protesté, et a chargé son avocat de prendre éventuellement des « dispositions juridiques » pour que soit modifiée l’illustration du terme rebeu.

    Les éditions du Robert ont publié un communiqué pour dire qu’elles ne changeraient rien, car leurs choix « ne sauraient en aucun cas être dictés par des pressions extérieures ». Elles « rappellent que la mission du dictionnaire n’est pas de “jeter le discrédit ou le déshonneur“ sur quiconque, mais de décrire la langue dans toute sa richesse et ses multiples usages, du plus soutenu au plus familier ». Les propos tenus par Fabio Montale dans le roman policier d’Izzo, ajoute l’éditeur, « veulent seulement illustrer l’usage péjoratif (indiqué comme tel) qui peut être fait du mot rebeu ».

    Cette justification est hallucinante. Car la citation en cause jette à l’évidence le discrédit et le déshonneur sur la police. Si ce n’est pas la mission du dictionnaire, elle doit être retirée.

    En outre, dans cette citation (« T’es qu’un pauvre petit rebeu qu’un connard de flic fait chier. C’est ça ! »), ce n’est pas le mot rebeu qui est utilisé de manière péjorative, mais le mot flic : c’est la police qui est insultée. (Fabio Montale est un policier de gauche, il n’apprécie donc pas d’être traité comme un « connard de flic » qui « fait chier » les rebeus. C’est clair.)

    Le Petit Robert s’aligne sur l’idéologie du syndicat de la magistrature qui avait publié une brochure illustrée par un policier à tête de porc.

  • La croissance à... 1,8% ?

    L’OCDE a abaissé sa prévision de croissance pour la France en 2007 de 2,2% à 1,8%.

    Après la publication des mauvais résultats du deuxième trimestre, le gouvernement a maintenu sa prévision de 2,25%, fixée dans le budget, alors qu’il n’y a plus aucun économiste sérieux pour imaginer qu’elle puisse être réalisée.

    La prévision de 1,8% est catastrophique. Surtout si l’on considère que les prévisions (également à la baisse) pour l’Allemagne, et pour la zone euro, sont dans les deux cas à 2,6%.

     

    Addendum. Christine Lagarde maintient l'estimation de 2,25%, car "on attend un troisième et un quatrième trimestre forts"...

  • La rentrée scolaire, c’est Sarkozy, aussi

    Pendant que François Fillon parlait discrètement de la rénovation de l’enseignement professionnel dans un lycée de la banlieue parisienne, Nicolas Sarkozy, à Blois, faisait la lecture solennelle de sa lettre aux enseignants, par laquelle, en super-Jules Ferry, il expose ses idées pour la « refondation » de l’école (un baratin destiné à faire plaisir au Français moyen). Quant au ministre de l’Education, Xavier Darcos, il n’était nulle part.

    Rectificatif. Vu à la télé: Darcos suivait Sarkozy comme un petit chien muet. 

  • Feu le Premier ministre

    La veille du jour où le Premier ministre François Fillon devait prononcer devant l’Assemblée nationale son discours de politique générale, acte majeur du chef du gouvernement, Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, accordait une interview au quotidien La Tribune , dans laquelle il révélait l’essentiel de ce qu’allait dire François Fillon le lendemain.

    Ce matin, François Fillon devait faire sa rentrée politique sur France Inter. Hier soir, Claude Guéant était l’invité de l’émission politique phare du dimanche, le Grand Jury RTL LCI Le Figaro.

    L’autre jour, Nicolas Sarkozy a redit que c’est lui qui décide, et que le Premier ministre est « un collaborateur » du président de la République. Hier soir, Claude Guéant s’est posé en « principal collaborateur » du chef de l’Etat... Et à ce titre il s’est exprimé sur tous les sujets du moment, comme seul pourrait le faire un Premier ministre...

    Marchant en permanence sur les plates-bandes du gouvernement, il s’est même permis de contredire le ministre de l’Economie Christine Lagarde en disant qu’il n’y aurait pas de plan de rigueur pour la fonction publique mais un plan de valorisation, sur lequel Nicolas Sarkozy s’exprimera le 12 septembre... Et il a dit « non » à l’ouverture du capital d’Areva, que réclame son PDG Anne Lauvergeon...

    Bien entendu, Claude Guéant, qui était également apparu comme l’homme clef dans l’affaire des infirmières bulgares, a l’aval de Nicolas Sarkozy pour s’exprimer ainsi. Ce n’est pas seulement ce qui apparaît. Il le dit explicitement : « Le président autorise et même encourage ses collaborateurs les plus proches à s’exprimer », pour participer à une « information de l’opinion », un « compte-rendu permanent ». Sic. Et au premier chef le secrétaire général de la présidence, qui a un « rôle politique » dans la « conduite de l’Etat »...

    Jamais jusqu’ici un secrétaire général de l’Elysée ne s’était exprimé de la sorte. Comme son titre l’indique, son rôle est de coordonner les conseillers du président de la République, donc d’être le premier conseiller. Pas de gouverner. Et l’on se souvient qu’un homme aussi flamboyant que Dominique de Villepin était toujours resté dans l’ombre de Jacques Chirac lorsqu’il occupait ce poste.

    La surexposition médiatique de Claude Guéant est la confirmation spectaculaire que tout se fait à l’Elysée. Que le véritable gouvernement est à l’Elysée, tandis que les ministres ne sont que des collaborateurs de ce gouvernement. Les rôles sont inversés.

    C’est la démocratie qui en prend un coup...  Rappelons seulement que la Constitution stipule que le Premier ministre « dirige l’action du gouvernement », lequel « détermine et conduit la politique de la nation », et ne fait pas mention du secrétaire général de l’Elysée, encore moins de ses éventuelles prérogatives.

    Ce matin, François Fillon était pathétique. Sans le vouloir, il a lui-même souligné l’inversion des rôles, justifiant (du bout des lèvres) la médiatisation de Claude Guéant en disant que si l’on veut la transparence il ne doit pas y avoir de « personnage de l’ombre », et affirmant d’autre part que « Matignon travaille dans l’ombre » mais que ce qui compte ce sont les résultats...

    François Fillon peut toujours tenter de récuser le mot de collaborateur et souligner qu’il a la légitimité du suffrage universel, c’est bien lui qui a encore dit, début juillet, que dans la logique des institutions qu’il souhaite, la fonction de Premier ministre a vocation à disparaître. Eh bien c’est fait.