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Squatters d’Aubervilliers : et voilà Rama Yade

La police a « évacué » ce matin le campement des squatteurs d’Aubervilliers, installés dans 80 tentes devant une école. La justice avait ordonné l’évacuation. En réalité, la police a embarqué les tentes et tout ce qui s’y trouvait, mais a laissé les squatteurs sur place. Et l’opération a été faite à l’heure de la rentrée des classes...

La police est partie sous les huées à 9h55. A dix heures, une première tente était déjà remontée. Le « porte-parole » du DAL, Jean-Baptiste Eyraut, s’activait pour que le mouvement continue.

A 11h est arrivée Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme. Elle s’est dit « choquée » par ce qu’elle voyait (à savoir l’exécution d’une décision de justice de la République dont elle est ministre), et a pris les numéros de téléphone de plusieurs squatteurs en disant qu’elle allait les aider. Puis elle a expliqué qu’elle avait été sollicitée à de nombreuses reprises par une « association » sur le cas de plusieurs familles mal logées à Aubervilliers et Asnières, et qu’elle avait voulu venir voir. « Ce n’est pas bien que des enfants assistent à des scènes pareilles », a-t-elle dit, « on ne peut pas laisser comme ça devant une école des familles en situation difficile ». « Je ne suis pas en charge du logement, mais je ne pouvais rester sourde à ces sollicitations répétées. »

Rappelons que les familles ivoiriennes qui campent à Aubervilliers, instrumentalisées par le DAL, étaient logées dans des immeubles du parc social de la municipalité, en attente d’être rénovés, qu’elles squattaient impunément. Leur action dans la rue vise à forcer la main aux pouvoirs publics pour obtenir un logement légal. La municipalité refuse, en arguant des listes d’attente.

On n’ose croire que Rama Yade, qui dit « chez nous » en parlant de l’Afrique, veuille faire passer les Ivoiriens avant les Français...

Quoi qu’il en soit, elle n’hésite pas à mettre de l’huile politique sur le feu, en faisant mine de s’étonner qu’une « municipalité communiste » ait pris l’initiative de l’évacuation du campement, tandis que sa visite suscitait naturellement le courroux de la dite municipalité.

Commentaires

  • On n'arrête pas le progrès : les squatteurs ont un téléphone ! Qui paye la facture ?

  • C'est un triste spectacle, celui de la déliquescence de l'Etat.

    Comme une mèche qui se consumerait par les deux bouts, nous observons des groupuscules extremistes défier l'autorité de l'Etat d'un côté, et de l'autre un secrétaire d'état, une personne ayant haut rang dans la hiérarchie de l'Etat, encourager cette fronde.

    Chacun sait (sauf, sans doute, les squatteurs), qu'un logement en région parisienne coûte cher (plusieurs années de salaire d'un français moyen). Ils veulent des logements, mais qui tombent du ciel, sans payer !

    Tout ceci est absurde. Il est encore plus absurde de constater que cette indiscutable affront à l'élémentaire bon sens ne suscite pas un tollé.

  • Addendum :

    Une réaction indignée de François Fillon, qui a convoqué Rama Yade, et a désapprouvé son initiative.

    Une autre réaction indignée : celle de la municipalité PC"F" qui accuse le gouvernement de "soutien aux squatters" ! (Règlement de compte entre communistes et trotskystes (du DAL) ...)

    Donc, tout de même, l'élémentaire bon sens redresse, au moins dans les écrits, la tête.

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