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Gouvernement - Page 78

  • Le double langage d’Hortefeux

    Le ministre de l'Immigration Brice Hortefeux a déclaré jeudi à Villeurbanne qu'il serait « pleinement le ministre de l'asile » : « La France entend très clairement rester une terre d'asile pour les étrangers persécutés. » « Je souhaite le dire de la manière la plus solennelle et la plus forte: la question de l'asile et celle de l'immigration sont distinctes et doivent le rester. » « Avec 31.000 demandes d'asile examinées, notre pays se place au premier rang de l'ensemble des pays de l'Union européenne. La France soutient sans rougir la comparaison et seuls les Etats-Unis dépassent la France en nombre de demandes traitées. » Et de rappeler qu'entre 1997 et 2004, la France était passée de la 7e à la 1ère place mondiale en matière de demandes d'asile alors que le pays représente « seulement 1% de la population mondiale ». Brice Hortefeux a souligné aussi les résultats « très honorables » s'agissant des demandeurs auxquels est reconnu le statut de réfugiés, avec un nombre qui s'est élevé à 7.500 en 2006 et au cours de la période 2004-2006 à plus de 32.000. « Aujourd'hui, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides évalue à 124.000 le nombre d'étrangers placés sous sa protection, et avec pour une écrasante majorité le statut de réfugié, ce qui signifie une carte de résident de 10 ans et des droits sociaux identiques à ceux des Français. »

    Le ministre de l’Immigration Brice Hortefeux déclare dans Le Figaro Magazine de ce samedi :

    « En 1997, quand Lionel Jospin a décidé de régulariser d’un coup environ 80.000 immigrés en situation irrégulière, le nombre de demandeurs d’asile a été multiplié par quatre et on est passé de 20.000 en 1997 à 82.000 en 2000. C’est la démonstration de l’échec de toute régularisation générale. Malgré les efforts gigantesques effectués pour accueillir dans des conditions décentes les demandeurs d’asile, nous versons 45 millions d’euros chaque année en frais d’hôtel. Cela ne peut pas continuer ! »

    A Villeurbanne, le ministre se félicite d’une situation qu’il dénonce dans Le Figaro Magazine, et il se vante à Villeurbanne d’être pleinement le ministre de l’asile quand dans Le Figaro Magazine il s’exclame que ça ne peut plus durer. En outre, à Villeurbanne il souligne que l’immigration et l’asile sont deux questions distinctes, et dans Le Figaro Magazine il montre comment l’afflux de demandeurs d’asile (dont il se félicite à Villeurbanne) vient d’une politique d’immigration laxiste…

    Brice Hortefeux était le bras droit de Nicolas Sarkozy. Il se montre aujourd’hui le parfait modèle du ministre sarkozyste, avec un langage diamétralement opposé selon qu’il s’adresse à un public immigrationniste ou à un public de droite.

  • Missions, commissions, comités...

    Voici la mission du jour.

    Le chanteur Gilbert Montagné a été chargé par le gouvernement d’une mission sur l’intégration des personnes aveugles et mal-voyantes, « dont les besoins spécifiques restent en partie mal pris en compte », selon un communiqué du ministère du Travail et de la Solidarité.

  • Kouchner aux ordres des Israéliens

    Extrait d’une dépêche de l’Associated Press, datée du 11 septembre dernier, à 21h 44, sur la conférence de presse commune des ministres français et israélien à Jérusalem :

    « Quand un journaliste israélien a interrogé M. Kouchner sur les plaintes de la Syrie selon lesquelles un avion de la chasse israélienne avait pénétré son espace aérien la semaine dernière, Tzipi Livni a été vue en train de griffonner un message et de le transmettre au ministre français. M. Kouchner a affirmé qu'il n'était pas au courant de cette affaire. »

    Le 6 septembre, la Syrie fait savoir que des avions israéliens ont pénétré dans son espace aérien et que la DCA syrienne les a obligés « à rebrousser chemin après que l’aviation israélienne eut lâché des munitions ».

    L’information est largement relayée par la presse. Selon les médias israéliens, il ne s’agit que d’un vol de reconnaissance.

    Le gouvernement et l’armée refusent de s’exprimer sur ce sujet. Toutefois, le 9 septembre, le ministre des... Retraités, interrogé à la radio, reconnaît implicitement qu’il s’est passé quelque chose en exhortant les médias à « adopter un profil bas » dans cette affaire.

    Le 10 septembre, le ministre turc des Affaires étrangères et son homologue syrien donnent une conférence de presse commune à Ankara, rappelant que des réservoirs largables de carburant ont été retrouvés sur le territoire turc à la frontière syrienne, et que le gouvernement turc avait demandé des explications à Israël. « Il s’agit pour nous d’un développement inacceptable », soulignait Ali Babacan. Et il faut que ce que ce qui s’est passé soit vraiment inacceptable pour que la Turquie , grande alliée d’Israël, réagisse de cette façon.

    Le jour de la conférence de presse de Kouchner à Jérusalem, la presse américaine émettait diverses hypothèses sur l’objectif israélien, d’autant qu’un responsable militaire US affirmait qu’il s’agissait d’un raid. Selon CNN c’était un raid sur un convoi d’armes. La Syrie déposait une plainte à l’ONU (le lendemain, elle demandera au Conseil de sécurité de réagir).

    On veut bien croire que Kouchner n’ait pas été au courant des tout derniers faits. Mais il était forcément au courant de tout ce qui précédait.

    Il a donc menti ouvertement, pour adopter la position officielle israélienne.

    Le ministre des Affaires étrangères israélien demande au ministre français des Affaires étrangères de dire qu’il n’est « pas au courant » d’une affaire dont tout le monde parle, et le ministre français s’exécute.

    C’est un scandale majeur.

    Dans un communiqué, Jean-Marie Le Pen déclare que Bernard Kouchner « doit impérativement s’expliquer sur cette information, dont l’interprétation obvie est qu’il a obéi à la consigne israélienne de black-out. » Il ajoute : « Le ministre français des Affaires étrangères est-il au service du gouvernement israélien ? Ce n’est plus seulement la crédibilité de la France, c’est sa souveraineté qui est en jeu. »

  • L’obsession des 25.000

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Il y a trois semaines, le ministre de l’Immigration Brice Hortefeux déplorait que les objectifs d’expulsion de clandestins ne soient pas atteints.

    Lors de son récent voyage en Guyane, il se félicitait en revanche que dans ce département l’objectif soit atteint et même dépassé.

    Hier, il a convoqué au ministère les préfets qui n’ont pas atteint leurs objectifs et « dont les résultats doivent être améliorés ».

    La réalisation d’un objectif chiffré est donc une obsession. Mais si c’est cela la politique de l’immigration, il n’y a pas besoin d’un ministère. La police et la gendarmerie suffisent.

    On comprend qu’il s’agit de faire croire aux Français qu’on s’attaque au problème. Mais l’objectif de 25.000 reconduites à la frontière est parfaitement dérisoire en comparaison des masses d’immigrés clandestins qui campent sur notre sol. Surtout lorsqu’on sait que jusqu’à 60% des reconduites à la frontière ne sont pas exécutées.

    Mais les Français se rendront compte, d’autant plus vite qu’on l’aura davantage martelé, que le chiffre magique des 25.000 relève du charlatanisme.

  • Bravo AC le feu

    Je n’ai qu’une estime assez modérée (litote) pour le collectif « AC le feu ». Mais il a bien raison de dénoncer les propos tenus par Fadela Amara au conseil des ministres du 7 septembre, et de demander à la secrétaire d’Etat à la Politique de la ville de « parler français » (sic).

    On se souvient que le président de la République avait salué la prestation « absolument remarquable » de Fadela Amara.

    Celle-ci avait ensuite publié sur son blog le texte de son intervention.

    Extraits :

    « La politique de la ville a besoin de franchise. Entre nous, on ne va pas se la raconter... » « Je vous le dis cash... » « Objectif : tolérance zéro pour la glandouille... »

    AC le feu dénonce la « stigmatisation » et la « dévalorisation » des « jeunes sans activité », qui « passent du statut de racaille à celui de glandouilleur », et ajoute : « Si l’objectif de Mme Amara est d’être représentative des quartiers lorsqu’elle emploie ce langage pour le moins vulgaire et insultant, il est clair qu’elle se trompe lourdement sur l’incroyable richesse intellectuelle et culturelle qui s’y trouve. »

    En fait, la richesse intellectuelle et culturelle qui s’y trouve a plutôt tendance à aller s’exercer ailleurs. Quoi qu’il en soit, il est en effet intolérable qu’un ministre s’exprime de cette façon, et AC le feu touche ici, peut-être involontairement, à un point essentiel : si l’on veut aider les « jeunes », on doit commencer par ne pas parler comme eux, et surtout par ne pas faire semblant de parler comme eux.

  • La TVA sociale enterrée

    En théorie, le feuilleton de la TVA sociale continue. En réalité, il a pris le chemin des rapports qui vont aux oubliettes.

    La TVA sociale, qui existe depuis 20 ans au Danemark, a séduit Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre des Finances. Il avait alors proposé, devant le Sénat, de la « mettre à l ‘étude sans a priori ». C’était quelques jours avant qu’il quitte le gouvernement pour prendre la présidence de l’UMP.

    Pendant la campagne électorale il avait proposé d’« expérimenter » la TVA sociale. Puis il avait précisé : « dans deux ou trois secteurs ». Et c’était devenu un thème majeur de l’entre-deux tours des législatives, la gauche appelant à voter « contre la TVA à 24,8% ».

    En juin dernier, François Fillon demandait à Eric Besson, secrétaire d’Etat (ex-PS) à la Prospective , une étude... « prospective » sur le sujet, et au ministère des Finances (Christine Lagarde) un rapport sur la faisabilité technique, juridique et financière.

    L’un et l’autre ont remis leur rapport hier.

    Il est curieux de constater qu’Eric Besson, ancien élu PS, grand économiste de la direction du parti, se montre partisan de la TVA sociale, qui serait favorable à la compétitivité française et créerait des emplois, tandis que la sarkozyste Christine Lagarde y est extrêmement réticente, n’y voyant au mieux qu’« un levier parmi d’autres », ne pouvant jouer « qu’un rôle d’appoint ». En outre elle écarte la possibilité d’une expérimentation sectorielle, ce qui était la proposition de Sarkozy.

    Du coup, François Fillon a mis les rapports sous le coude, et demande... un autre rapport, cette fois au Conseil économique et social...

    Qu’en est-il de la TVA sociale au Danemark ? En ce qui concerne l’aspect sur lequel insistait Sarkozy, à savoir son rôle de régulation des échanges extérieurs et de protection de l’économie nationale (baisse du coût des exportations et hausse du coût des importations), cela a joué en effet au début, mais s’est ensuite atténué. Le rôle essentiel de la TVA sociale dans ce pays est de financer la protection sociale. Les produits de consommation sont beaucoup plus chers qu’en France, mais les salaires sont aussi beaucoup plus élevés. Or c’est un pays où il n’y a pas de chômage. La situation est donc très différente. Et s’il n’y a pas de chômage, c’est en partie parce que les entreprises peuvent embaucher et licencier sans contraintes. Instaurer la TVA sociale en France, ce serait peut-être mettre la charrue avant les bœufs.

  • Croissance : la Commission européenne aussi

    Après les experts français, et après l’OCDE, la Commission européenne revoit également en forte baisse sa prévision de croissance pour la France en 2007.

    En mai dernier, elle l’estimait à 2,4%. Désormais elle prévoit 1,9%.

    Elle l’estime à 2,5% pour l’ensemble de la zone euro.

    Le gouvernement continue de tabler sur 2,25%, dans une fourchette entre 2 et 2,5%.

  • Sarkozy tape sur les doigts de Fillon

    Nicolas Sarkozy n’a pas du tout apprécié la façon, il est vrai très maladroite, dont François Fillon a annoncé dimanche la réforme des régimes spéciaux de retraite, d’autant que la tornade syndicale qui a suivi l’a obligé d’en parler alors qu’il était en Allemagne.

    A Rennes, il a évoqué la situation « indigne » des régimes spéciaux : « Il existe des régimes spéciaux de retraite qui ne correspondent pas à des métiers pénibles, et il existe des métiers pénibles qui ne correspondent pas à un régime spécial de retraite. Je dirai ce que je pense des régimes spéciaux de retraite le 18 de ce mois. »

    Alors il a marqué un temps d’arrêt, puis il a ajouté :

    « Un peu de méthode ne nuit pas à la solution d’un problème. »

    Autrement dit, le petit collaborateur Fillon ferait bien de ne pas prendre d’initiatives et d’attendre que le patron s’exprime...

  • Le ministre des objectifs

    Brice Hortefeux réunira demain une vingtaine de préfets qui n’ont pas atteint leurs objectifs en matière de reconduite de clandestins à la frontière.

    Il y a trois semaines, il déplorait que les objectifs ne soient pas atteints en métropole.

    L’autre jour, en Guyane, il se félicitait, en revanche, que l’objectif soit dépassé dans ce département.

    A croire que le travail du ministre de l’Immigration soit essentiellement de remplir un objectif chiffré (et dérisoire) de reconduites à la frontière.

    Si c’est cela la politique de l’immigration, il n’y a vraiment pas besoin d’un ministre.

    On comprend bien que le seul... objectif de Sarkozy est de pouvoir claironner qu’il a expulsé 25.000 clandestins et qu’il est donc le président qui lutte contre l’immigration clandestine. C’est grotesque.

  • Missions, commissions, comités...

    Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur, et Xavier Bertrand, ministre du Travail, ont installé un « comité des stages et de la professionnalisation des cursus universitaires »...

    Il s’agit paraît-il de trouver le moyen de « gratifier » le stagiaires en entreprise non rémunérés par l’entreprise, de rendre obligatoire dans le cursus universitaire au moins un stage dans le monde professionnel, et, bien sûr, c’est « crucial » dit Mme Pécresse, de lutter contre les discriminations.