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Gouvernement - Page 77

  • Les faux chiffres de la délinquance

    Deux chercheurs contestent vigoureusement la manière dont le ministère de l'Intérieur traite les chiffres et statistiques de la délinquance, dans un livre à paraître jeudi. En soi ce n’est pas nouveau, et certaines techniques sont bien connues : refus d'enregistrer une plainte, déqualification d'une infraction de délit en contravention (non prise en compte dans les statistiques), regroupement de plusieurs délits sous un seul procès-verbal et en un seul comptage statistique... mais c’est peut-être la première étude fouillée et spécifique sur la question.

    « Le système triche avec ces chiffres, c'est une manipulation », a affirmé à l'AFP Jean-Hugues Matelly, chercheur au Centre d'études sur la police à l'Institut d'études politiques (IEP) de Toulouse, co-auteur avec Christian Mouhanna, chercheur au CNRS, du livre "Police, des chiffres et des doutes" (Editions Michalon).

    Le livre est un véritable réquisitoire contre la façon dont le ministère de l'Intérieur comptabilise, traite et rend publics les chiffres de la délinquance. Il fourmille de tableaux et de témoignages de policiers et de gendarmes qui, sous couvert d'anonymat, illustrent la thèse des auteurs.

    Ceux-ci, dont l'un est par ailleurs gendarme en exercice, estiment que policiers et gendarmes travaillent « sous pression » et dénoncent les « faiblesses structurelles » et « l'instrumentalisation » des statistiques pour « montrer que la politique du gouvernement réussit ». « Les chiffres de l'Intérieur sont aberrants », souligne Jean-Hugues Matelly.

  • Kouchner en Turquie

    Le ministère des Affaires étrangères fait savoir que Bernard Kouchner se rendra en Turquie vendredi 6 octobre.

    C’est vraiment une obsession. Bernard Kouchner a longuement parlé avec son homologue turc pas plus tard que mardi dernier à New York.

    Il faut croire qu’il est urgent de mettre en place le « groupe de travail » qu’ils ont décidé de créer « afin d’envisager toutes les possibilités » dans le rapprochement de la Turquie et de l’Union européenne...

  • Les chiffres du « chômage »

    Mauvaise nouvelle pour le gouvernement : le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE a augmenté de 0,6% en août.

    L’intérêt de la polémique sur les chiffres du chômage, engagée depuis Noël dernier par les cadres mêmes de l’ANPE et de l’INSEE, est qu’on ne parle plus du nombre des « chômeurs » mais du nombre des personnes inscrites à l’ANPE, ce qui est un notable progrès. Même si ces chiffres sont eux-mêmes toujours sujet à caution.

    Le gouvernement a décidé de ne plus publier en même temps le taux de chômage au sens du BIT, qui était trop manifestement manipulé, et qui ne correspondait plus en fait à aucune réalité depuis que l’enquête emploi avait été mise sous le coude en raison de ses trop mauvais résultats. Désormais, ce taux, qui seul permet les comparaisons internationales, sera publié tous les trimestres.

    Mais quel taux, tant que l’enquête emploi n’a pas été refaite et validée ? Eh bien le gouvernement a décidé d’adopter le mode de calcul suggéré dans le rapport des inspections des finances et des affaires sociales, qui concluait que la baisse du chômage au sens du BIT était surestimée d’environ 20%. En bref, il faudrait ajouter 0,8 point au taux publié pour obtenir un taux plausible. C’est en fait ce que dit l’office européen Eurostat, qui en l’absence de chiffres sérieux fournis par la France (seul pays de l’UE dans ce cas...), a estimé que le taux de chômage en France devait être supérieur de 0,8 point à ce que dit le gouvernement français. Mais il ne s’agit pas d’un calcul, il s’agit d’une estimation !

    On verra dans deux mois (normalement) ce que le gouvernement nous sortira comme taux de chômage, et si les résultats de l’enquête emploi, qui avaient été promis pour l’automne, auront permis d’y voir plus clair...

  • Les députés votent pour le protocole anti-français

    Les députés ont voté hier à une très large majorité la ratification du protocole de Londres. C’est une nouvelle atteinte à la langue française et à la francophonie.

    Ce protocole prévoit que les brevets soient déposés dans l’une des trois langues officielles de l’Office européen des brevets (OEB) : anglais, français et allemand, et supprime l’obligation de les traduire dans chacune des langues des 32 pays membres.

    Les partisans du protocole insistent naturellement sur les « coûts » de traduction qui seront ainsi réduits ou supprimés, et n’hésitent pas à prétendre que c’est une avancée de la francophonie, puisque le français devient une des trois langues officielles de l’OEB.

    En réalité, le protocole consacrera la suprématie de l’anglais au point d’en faire un quasi monopole. Le Comité contre le protocole de Londres, présidé par Claude Hagège, a expliqué que la ratification « reviendrait à admettre, en réalité, l'usage de l'anglais en droit français et serait très dangereuse pour la pérennité de la langue française comme langue scientifique, technique et commerciale ». Si actuellement 100% des brevets sont traduits en français, « la part de la francophonie passerait à 7% ». Car à l'heure actuelle 70% des brevets sont déposés en anglais, 23% en allemand et 7% en français.

    Cela dans un premier temps, car la logique de la non-traduction est naturellement que tous les auteurs de brevets seront conduits à les déposer en anglais.

    L’UMP et le PS ayant décidé de voter en faveur de la ratification du protocole (approuvé par le gouvernement le 24 août dernier), l’issue du vote ne faisait aucun doute. Il est étrange, dès lors, que pas moins de trois membres du gouvernement soient venus à l’Assemblée nationale défendre le texte. C’était sans doute histoire de souligner que le gouvernement tient énormément à accomplir ce forfait contre la langue française. Il y avait là Hervé Novelli, Jean-Pierre Jouyet, et Valérie Pécresse, celle-ci n’hésitant pas à en appeler à « l’esprit des Lumières », qui « doit être rallumé », ce qui ne manque pas de sel quand on se souvient qu’à l’époque des Lumières toute l’Europe intellectuelle s’exprimait en français...

    Dans un communiqué, Jean-Marie Le Pen souligne que ce protocole « qui conduira à ce que la quasi-totalité des brevets européens soient rédigés exclusivement en anglais, et à ce que ces brevets non traduits soient officiellement opposables en justice (ce qui fait de l’anglais une langue du droit français) ». « Comment cette Assemblée peut-elle encore se dire nationale ? » s’exclame-t-il, avant de demander : « A quand l’abrogation de la loi Toubon ? Puisqu’on prépare une réforme constitutionnelle, va-t-on ajouter à l’article 2 de la Constitution que si la langue de la République est le français, la langue des affaires, sur le territoire français, est l’anglais ? »

  • Budget 2008 : où est la « rupture » ?

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Le premier budget de l’ère Sarkozy est un budget de routine, fondé comme d’habitude sur des hypothèses « optimistes », sans pour autant que soit prévue une réduction visible de la dette et des déficits.

    C’est l’immobilisme qui prime, et l’on ne relève aucune prise de conscience que la France est « en situation de faillite », selon l’expression du Premier ministre.

    Bref, ici comme ailleurs, on cherche en vain la « rupture ».

  • Kouchner au CFR

    Bernard Kouchner était invité hier à parler devant le Council of foreing relations, que l’AFP qualifie d’institut de recherche américain. En fait le CFR, et en l’occurrence il est bon de le rappeler, est à la fois l’un des principaux lobbies du mondialisme et l’inspirateur de la politique étrangère des Etats-Unis. La description, tout en retenue, qu’en fait Wikipedia, suffit : « Etant donné son influence, son opacité et sa discrétion dans les médias, certains voient en lui le véritable organe décisionnel de la politique étrangère des Etats-Unis, et de fait, au vu de la puissance américaine dans le monde, l'un des plus importants lobbies au monde. À noter que bon nombre de membres du CFR sont également des Bilderbergers, tandis que d'autres sont membres de la Commission Trilatérale , autant de groupes régissant l'économie et la géopolitique mondiales. »

    Et devant le CFR, Bernard Kouchner a parlé de la... Turquie. Il a révélé, au CFR, donc, et non pas aux Français, que Nicolas Sarkozy et lui-même venaient de se réunir avec le Premier ministre turc Erdogan et son ministre des Affaires étrangères Babacan, et qu’il avait été décidé que les ministres français et turc des Affaires étrangères allaient « être chargés de la mise en place d’une sorte de groupe de travail afin d’envisager toutes les possibilités » dans le rapprochement de la Turquie et de l’Union européenne.

    Bernard Kouchner a affirmé d’emblée qu’il n’était pas d’accord avec Nicolas Sarkozy et qu’il fallait accepter la Turquie dans l’Union européenne. Il a également révélé qu’il est à l’origine du revirement de Sarkozy sur la question : « Nous l’avons convaincu de ne pas casser l’ensemble du processus » de négociations. Il serait intéressant de savoir qui sont les autres personnes qui se cachent sous le « nous ». Parlait-il de ses amis du CFR ?

    Ainsi donc a été fabriquée la nouvelle position de Sarkozy, destinée à poursuivre les négociations d’adhésion tout en faisant semblant de continuer de dire que la Turquie n’a pas sa place en Europe. C’est la fameuse doctrine exposée devant la conférence des ambassadeurs, selon laquelle on peut continuer les négociations à condition que tout nouveau chapitre soit « compatible avec les deux visions possibles : soit l’adhésion, soit une association aussi étroite que possible », et à condition que soit mis en place un « comité des sages » qui serait chargé de réfléchir à l’avenir de l’Union européenne.

    Devant le CFR, Bernard Kouchner a répété le nouveau dogme sarkozyen (inspiré par les mystérieux « nous ») que seuls 5 chapitres supposent une intégration au sein de l’UE, et que 30 autres peuvent donc être négociés. Cela « prendra des années et des années », et « entre-temps nous aurons de bonnes relations avec la Turquie  ».

    Et ces relations seront d’autant meilleures qu’elles seront entretenues par le groupe de travail piloté par Kouchner et Babacan, censé envisager toutes les possibilités. Or les Turcs, comme la Commission européenne, ont toujours dit et répété que la seule possibilité est l’adhésion.

    En bref, dit Kouchner, « la position de la France est claire : nous avons le temps ». Le temps de passer en douceur de la position première de Sarkozy de refus absolu de l’adhésion, à l’acceptation de l’adhésion au bout du processus. Et pour être certain que cela se fera, on va supprimer dans la Constitution l’article qui impose un référendum pour tout nouvel élargissement. Là encore, alors que Sarkozy reste pour l’instant muet sur la question, lui qui avait chaleureusement félicité Jacques Chirac pour avoir ajouté cet article, c’est Bernard Kouchner qui a révélé que le président était favorable à sa suppression. « Nous l’en avons convaincu », pourrait-il sans doute dire également à ce sujet.

    En fait, Bernard Kouchner a rendu compte devant le CFR du bon travail qu’il a accompli auprès de Nicolas Sarkozy, afin que la Turquie , conformément aux visées américaines inspirées par le CFR, intègre l’Union européenne. Ce qui, il faut bien le dire, est dans la logique de l’atlantisme de Sarkozy, et de sa volonté, exprimée également à New York, de voir la France revenir aux structures militaires intégrées de l’OTAN.

  • Missions, commissions, comités...

    A peine avais-je hier signalé la proposition faite par Christine Boutin à Augustin Legrand de prendre la tête d’une mission au ministère du Logement, qu’on apprenait que Xavier Darcos venait de confier au linguiste Alain Bentolila une mission sur les « réformes nécessaires à une refondation de l’école maternelle ».

    (Alain Bentolila est notamment l’auteur de deux rapports que lui avait demandés Gilles de Robien, sur l’apprentissage de la grammaire et sur l’acquisition du vocabulaire à l’école primaire.)

  • Missions, commissions, comités...

    Augustin Legrand, « porte-parole » des « Enfants de Don Quichotte » et efficace agent publicitaire d’une marque de tente devenue célèbre, indique sur France Inter que Christine Boutin lui a proposé une « mission » au ministère du Logement, et qu’il pourrait l’accepter. Mais il faudra d’abord en « définir les contours »...

    Addendum, 26 septembre. A l'issue d'une entrevue avec le directeur de Christine Boutin, Augustin Legrand a indiqué qu'il avait refusé la "mission" de suivi du plan grand froid qu'on lui proposait.

  • La diplomatie selon Rama Yade

    « J’ai envie que nous allions à l’étranger parler droits de l’homme avec les Russes, avec les Chinois, sans avoir honte de nous-mêmes. Nous ne sommes pas la Chine , nous ne sommes pas la Russie. Notre pays n’est pas une dictature. Nous ne sommes pas une nation qui passe son temps à violer les droits de l’homme. »

    Ce propos est de Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l’homme. Elle était interrogée sur sa visite aux squatteurs d’Aubervilliers et sur la situation des clandestins en France, notamment après la mort d’une Chinoise tombée d’un immeuble en voulant échapper à la police qui ne la recherchait pas, et après la mort d’un jeune Russe dans des conditions similaires.

    Le contexte explique donc que Rama Yade évoque la Chine et la Russie. Mais cela ne justifie en rien ce propos, qui serait déjà hallucinant dans la bouche de quelque responsable politique que ce soit, et qui est proprement insupportable dans la bouche de quelqu’un qui est en charge de la diplomatie française. Rama Yade a « gagné haut la main la palme de l’impudence diplomatique », constate Jean-Marie Le Pen dans un communiqué.

    Il y a ici deux énormités.

    La première est de traiter la Russie de « dictature ». Et, plus fort encore, de « nation qui passe son temps à violer les droits de l’homme ». Certes, Nicolas Sarkozy, devant la conférence des ambassadeurs, avait dénoncé la « brutalité » de la Russie (dans le domaine de l’énergie), ce qui avait suscité une réponse ironique de Moscou. Mais ni lui ni aucune personnalité gouvernementale du monde civilisé n’avait encore traité la Russie de « dictature » et de « nation qui passe son temps à violer les droits de l’homme ». Personne ne s’était encore permis une telle attaque, aussi stupide et insensée qu’injuste, d’un pays ami.

    La seconde énormité est le fait de mettre la Russie et la Chine sur le même plan en matière de « dictature ». Comme s’il y avait un rapport entre la très réelle dictature du parti communiste chinois, qui interdit toute démocratie et toute liberté d’expression, et la Russie de Poutine, où les partis politiques sont libres, et où il faut être vraiment sourd pour ne pas entendre l’opposition.

    En bref, la Russie de Poutine est le pays qui honore Soljenitsyne, et la Chine , qui réussit le tour de force d’ajouter à l’esclavagisme communiste l’esclavagisme du pire capitalisme libéral, est le pays où les esprits libres sont en camp de concentration.

    L’interprétation la plus bienveillante est que Rama Yade ne sait pas de quoi elle parle. C’est ce que suggère Jean-Marie Le Pen dans son communiqué, ajoutant que « ce n’est pas une excuse, surtout quand on est ministre ». La conclusion va de soi : « Pour l’honneur de la France, Rama Yade doit démissionner. »

  • Misions, commissions, comités...

    François Fillon installe cet après-midi la commission « sur l’évaluation du métier d’enseignant », qui a comme membre vedette Michel Rocard.

    A cette occasion, Jean-Marie Le Pen a publié le communiqué suivant :

    « J’avais officiellement proposé, parmi les 12 membres, la candidature du Professeur Jean-Richard Sulzer, proche de ma famille politique et qui aurait été la seule personnalité à avoir enseigné dans le secondaire.

    « Le Professeur Sulzer, actuellement en poste à l’Université Paris Dauphine, a également fait partie du Jury d’Agrégation, concours où il a d’ailleurs été lui-même reçu major en 1979.

    « Son éviction est révélatrice de l’ostracisme qui frappe toujours la droite patriotique.

    « Cette discrimination est d’autant plus choquante que les anciens Ministres de l’Education nationale auront, quant à eux, accès de plein droit aux travaux de la Commission  : dont, entre autres, Messieurs Claude Allègre, reçu aujourd'hui à Matignon, Jack Lang, François Bayrou…. et Lionel Jospin.

    « Le peuple de droite n’a-t-il pas été trompé ? »