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Le Petit Robert petit gauchiste

Michèle Alliot-Marie a répondu au syndicat Alliance (deuxième syndicat des gardiens de la paix) qui protestait contre la citation illustrant le terme rebeu dans l’édition 2008 du Petit Robert. Elle « partage pleinement » la « désapprobation » exprimée par le syndicat, et elle ajoute qu’elle a écrit à la directrice générale du Petit Robert, avant même la réaction d’Alliance : « Sans m’immiscer dans vos choix éditoriaux, je ne peux que déplorer la sélection de cette phrase (...), je pense qu’une autre citation aurait pu être retenue. »

On apprend que le premier syndicat de gardiens de la paix, l’UNSA, a également protesté, et a chargé son avocat de prendre éventuellement des « dispositions juridiques » pour que soit modifiée l’illustration du terme rebeu.

Les éditions du Robert ont publié un communiqué pour dire qu’elles ne changeraient rien, car leurs choix « ne sauraient en aucun cas être dictés par des pressions extérieures ». Elles « rappellent que la mission du dictionnaire n’est pas de “jeter le discrédit ou le déshonneur“ sur quiconque, mais de décrire la langue dans toute sa richesse et ses multiples usages, du plus soutenu au plus familier ». Les propos tenus par Fabio Montale dans le roman policier d’Izzo, ajoute l’éditeur, « veulent seulement illustrer l’usage péjoratif (indiqué comme tel) qui peut être fait du mot rebeu ».

Cette justification est hallucinante. Car la citation en cause jette à l’évidence le discrédit et le déshonneur sur la police. Si ce n’est pas la mission du dictionnaire, elle doit être retirée.

En outre, dans cette citation (« T’es qu’un pauvre petit rebeu qu’un connard de flic fait chier. C’est ça ! »), ce n’est pas le mot rebeu qui est utilisé de manière péjorative, mais le mot flic : c’est la police qui est insultée. (Fabio Montale est un policier de gauche, il n’apprécie donc pas d’être traité comme un « connard de flic » qui « fait chier » les rebeus. C’est clair.)

Le Petit Robert s’aligne sur l’idéologie du syndicat de la magistrature qui avait publié une brochure illustrée par un policier à tête de porc.

Commentaires

  • Cette phrase a besoin d'une explication ; moi, je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire, Montale.

    Ce qui est encore plus grave, dans ce mouvement gauchiste dont le dictionnaire n'est qu'un vecteur, c'est la façon d'aborder la langue, non comme un instrument de la pensée faite pour l'exprimer ; mais comme une chose à décrire sans aucune références aux valeurs en fonction de ce but.
    "Rebeu" ne fait pas partie de la langue française, pas plus que "connard", que "chier" ou que "flic".

  • Très juste, cher Merlin, cette phrase est incompréhensible. Quand je l’ai lue, j’ai eu la même réaction que vous. Mais on devine facilement son but (son sens pragmatique, comme disent les cuistres) : montrer que le petit français de base (le sous-chien, comme il faut maintenant nous appeler) n’est qu’un infâme petit raciste. Elle n’a pas d’autre sens !
    Rappelons que l’édition originale du Littré est désormais retirée du commerce car certaines communautés rejettent certains commentaires explicatifs de ce dictionnaire, et ont imposé ce retrait à l’éditeur, lequel s’est exécuté.

  • Merci de m'avoir appris cette incroyable nouvelle sur le Littré.

    Littré était athée (il semble s'être converti sur son lit de mort, sous les influences de sa fille et de sa femme), il serait aujourd'hui passé en correctionnelle pour avoir écrit certains paragraphes politiquement incorrects de son dictionnaire...

    Littré passant en jugement devant les magistrats français contemporains, c'est une scène de théatre qu'il reste à écrire.

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