Tout nouveau Premier ministre doit faire un grand discours à l’Assemblée nationale. Il faut donc qu’il trouve quelque chose à dire, ce qui n’est pas facile, vu que presque tout se décide à Bruxelles. Il y a bien la dénaturation du mariage, mais c’est déjà fait. Sur l’avortement, on ne peut guère aller plus loin. Il reste l’euthanasie, mais on ne va pas y passer des heures…
Mais on peut toujours défaire ce qui a déjà été défait et refait : il suffit de présenter cela comme une grande réforme, et ça fait passer le temps. Ainsi Manuel Valls a-t-il annoncé la suppression des conseils départementaux. Avant même qu’ils existent, ce qui est très fort, reconnaissons-le. En effet les conseils généraux ne s’appelleront conseils départementaux qu’à partir de l’année prochaine. C’est ce qu’ont décidé les socialistes quand ils ont… rétabli les conseils généraux dont Sarkozy avait fait voter la suppression.
Bref, Sarkozy supprime les conseils généraux, on les rétablit avant qu’ils disparaissent, pour pouvoir les supprimer…
On remarquera que les départements et les préfectures demeurent. Autrement dit les départements dépendront du pouvoir central sans aucun contrôle des citoyens. Et les grands défenseurs de la démocratie demeurent muets… De stupéfaction, sans aucun doute…
Il est vrai que cela se fera en... 2021. Ce qui laisse tout le temps à la « droite » de revenir au pouvoir afin de rétablir les conseils généraux pour pouvoir les supprimer… Etc.
En attendant, Valls va supprimer la « clause générale de compétence » qui avait été supprimée par Sarkozy et rétablie par Hollande-Ayrault… (Non, je n’invente rien.)
Et avant cela, Valls va supprimer la moitié des régions. Si elles ne se mettent pas d’accord, ce sera fait d’autorité. En 2017. De façon arbitraire et bureaucratique, comme on avait fabriqué les départements en 1789. Ou sans doute pire. On ne peut pas demander à un socialiste franc-maçon né à l’étranger d’avoir la moindre attention à la configuration humaine, culturelle et historique des provinces de France…