La GPA « est et sera interdite en France », parce que c’est « une pratique intolérable de commercialisation des êtres humains et de marchandisation du corps des femmes », déclare aujourd’hui Manuel Valls.
Or, il y a trois ans, il disait exactement le contraire : « C’est une évolution qui est incontournable à condition qu’elle soit encadrée. Contrairement à ce que disent ceux qui sont par principe hostiles à la GPA, je crois que si celle-ci est maîtrisée elle est acceptable, et j’y suis donc favorable. »
Comme on lui a fait remarquer cette contradiction, Manuel Valls a bredouillé, mais crânement, qu’on peut évoluer, que c’est « l’honneur du débat public », etc., et l’on remarque qu’il martèle que ce sont des « valeurs et principes » qui le font agir. Or ce sont précisément ces prétendus « principes » de 2014 qui sont diamétralement opposés à ceux qu’il soutenait en 2011.
L’emploi de ce mot, dans une telle configuration, montre que Valls n’a, comme on le savait déjà, strictement aucun principe. Il n’y a pas de contradiction entre ce qu’il disait en 2011 et ce qu’il dit maintenant, parce que Valls n’a pas de position sur ce sujet comme sur les autres. Il pense, comme la plupart de ses confrères, que « la politique c’est du marketing », comme me l’avait appris quelqu’un qui est aujourd’hui des principaux dirigeants du Front national.
Or, en 2011, Valls était dans l’opposition. Il s’adressait aux lecteurs de Têtu, donc aux homosexuels, qu’il brossait dans le sens du poil pour qu’ils votent socialiste aux prochaines élections. En outre, Valls était alors candidat au poste de premier secrétaire du PS. Il devait se démarquer des autres concurrents, et comme la ligne officielle du PS était contre la GPA, lui, l’homme moderne du PS, était pour…
Aujourd’hui, Valls est Premier ministre, il s’adresse aux lecteurs de La Croix, donc aux cathos. A ceux qui ne l’aiment pas en raison de la sauvage répression de la Manif pour tous quand il était ministre de l’Intérieur. Or il s’exprime précisément deux jours avant la nouvelle Manif pour tous : voyez que je ne suis pas méchant, je suis, comme vous, contre la GPA…