Aujourd’hui entre en vigueur dans l’Union européenne toute une batterie de mesures concernant l’étiquetage alimentaire, qui met l’épicerie quelque part entre la pharmacie et la haute diététique.
Comme si cette nouvelle avalanche réglementaire ne suffisait pas, le gouvernement français en a rajouté. Ainsi, ce ne sont pas les têtes d’œuf de Bruxelles, ce sont celles de Bercy qui ont concocté un nouvel étiquetage de la viande, obligatoire à partir d’aujourd’hui dans les supermarchés.
Au motif que « certaines dénominations traditionnelles connues d’un public averti ne sont plus comprises des jeunes consommateurs », comme dit la propagande officielle, on supprime les dénominations traditionnelles, et on les remplace par des termes génériques (steack, rôti) accompagnés d’une, deux ou trois étoiles…
Au lieu d’inciter les « jeunes consommateurs » à découvrir et à distinguer l’araignée, le faux-filet, l’entrecôte, la poire, etc., on supprime toute une tradition française du goût, partie intégrante de notre culture.
Par miracle, ce diktat ne s’applique pas (ou pas encore) aux échoppes de boucherie. C’est donc l’occasion, pour ceux qui hésitaient encore, à quitter le supermarché et sa viande d’importation, pour retourner chez le boucher qui vend une viande locale de qualité et qui se fera un plaisir de vous expliquer ce que sont les différents morceaux.
C’est un peu plus cher ? Eh bien mangez moins, et mangez mieux.
Et puis chez mon boucher, comme chez mon boulanger, il y a une crèche de Noël. Et une belle, en plus.