Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le « malaise » n’est pas là

Dans son commentaire de la grande interview de François publiée par les revues jésuites, Massimo Introvigne reconnaît que les propos du pape suscitent légitimement un « malaise », parce qu’il met au second plan (ou aux rencarts) la défense de la vie et de la famille, pour changer de terrain d’attaque : il ne s’agit plus de se focaliser sur la morale, mais d’en revenir d’abord aux fondamentaux de la foi. D’où le titre de l’article : « Le programme de François. Partir de la foi ». Et si l’on comprend cela, il n’y a plus de malaise.

La volonté désespérée de défendre le pape fait dire n’importe quoi.

Où est-ce que Massimo Introvigne a vu que Benoît XVI se focalisait sur les questions de la vie et de la famille ? Il en parlait parce que l’Eglise doit défendre la loi naturelle, et doit impérativement le faire lorsque la loi naturelle est attaquée comme elle l’est aujourd’hui, mais ce n’était en rien l’essentiel de son propos. Il suffit de jeter un œil sur ses catéchèses et ses homélies pour le vérifier. De même, si Jean-Paul II paraissait très attentif à ces questions, quand il en parlait c’était aussi pour aller beaucoup plus loin dans le domaine de la foi, comme l’indique le titre même de son encyclique « Evangelium vitæ ».

« Partir de la foi » ? Mais c’est ce que faisait Benoît XVI. Qui donc a institué une « année de la foi », et qui donc ne parle jamais de cette année de la foi ? Qui donc avait commencé un grand commentaire du Credo, et qui donc a saboté ce commentaire du Credo ?

Il n’est pas vrai que François commence par la foi. J’entends dire partout qu’il en revient aux « fondamentaux ». On m’a même raconté ici sur mon blog qu’il fallait en revenir au « kérygme ». Mais quand je demande où est le « kérygme » dans les homélies de François il n’y a plus personne. Parce que ces homélies ne parlent pas de la foi. Ce sont de perpétuelles petites leçons de morale au ras des pâquerettes – sans les pâquerettes, et qui évitent seulement les questions de la vie et de la famille. Et pour le reste il parle comme les prédicateurs évangélistes, parcourant tout le registre des émotions, mais sans jamais annoncer la foi, le noyau du kérygme, le Christ deuxième personne de la Sainte Trinité, vrai Dieu et vrai homme mort pour mes péchés et ressuscité, qui est assis à la droite du Père et qui me donne la vie éternelle, par les sacrements, si je me convertis et confesse mes péchés…

Et même, il se condamne à ne pas commencer par la foi, dans ces homélies qui sont systématiquement en trois points : car ces trois points sont trois bonnes attitudes, trois comportements vertueux, qui découlent des lectures du jour. Toujours la morale, jamais la foi. « Une belle homélie, une vraie homélie doit commencer avec la première annonce, celle de l’annonce du salut », dit-il pourtant. Mais je ne vois pas l’annonce du salut…

« Le malaise, ajoute Massimo Introvigne, devient stérile, quand il s'épuise dans le bavardage, dans la continuelle polémique, dans l'abandon de la bonne habitude de lire les discours et les homélies du Pape. »

Je suis donc classé d’avance parmi ceux qui polémiquent et bavardent. Mais si j’ai arrêté de lire habituellement les homélies du pape, c’est que je n’y trouvais rien. Rien pour moi, mais aussi, je le précise : rien pour ceux qui pourraient à cette occasion découvrir la foi. Je ne vois pas pourquoi ce serait honteux de le dire. Quand le roi est nu, il n’est pas habillé.

Commentaires

  • Je vois avec plaisir que vous citez dans cette note nos échanges sur le kérygme (que vous ne voyez pas dans les homélies de François, et que moi je vois plutôt bien). Si nos discussions, même vives et tranchées, permet de nourrir d'intéressantes réflexions comme celle-ci, tant mieux ! (Parce que, "Tony Parker à plat ventre devant les gays", c'est pas votre meilleur billet.. allusion involontaire j'espère!)
    Hauts les cœurs et avançons!

  • Le Pape sait que ses auditeurs n'ont pas tous le savoir des commentateurs d'Yves Daoudal et que la morale est plus facile à comprendre que la foi. Quel est le pourcentage de catholiques qui comprend ce qu'est le kérygme ? (pas moi, pas moi)

    St Paul n'a t'il pas dit que de la foi, l'espérance et la charité, la charité était première ?

  • Jean Theis, votre réflexion est parfaite ! Disons que le kérygme fonctionne avec la catéchèse (le premier son et l'écho = les étymologies des deux mots sont proches de ces notions). L'exemple typique de kérygme se trouve au début du chapitre 15 de la première lettre aux corinthiens.
    Vous avez raison, il y a deux écoles : 1-Dieu nous aime, 2-Voici quel est ce Dieu est la preuve qu'il nous aime (exemple, 1ere lettre de Jean) 1-Voici quel est notre Dieu 2-Voici ce que vous devez faire pour être sauvés (exemple, lettres de Paul)
    En soi je ne vois pas de contradiction majeure

  • A Jean Theis: Merci pour votre commentaire. Là vous touchez un point crucial.

    La charité, ce n'est pas de la morale. La charité, c'est une des trois vertus théologales, avec la foi et l'espérance, comme le dit saint Paul, et la charité est première parce qu'elle est éternelle alors que les deux autres disparaissent dans l'éternité. Car la charité c'est l'amour et l'amour est l'essence même de Dieu ("Dieu est amour", Deus caritas est).

    Dans le langage courant, la "charité" a été dégradée, c'est devenu "faire la charité": quand la charité n'a plus que ce sens (qui est légitime tant qu'il est subordonné) on oublie ce qu'est vraiment la charité. C'est-à-dire l'amour de Dieu, l'amour divin éternel, qui est du domaine de la foi, et non de la morale.

    Si l'on ne commence pas par la foi, il ne reste qu'une morale laïque, et l'on n'a pas besoin du pape pour cela.

    (A propos du kérygme, c'est le mot seulement qui est difficile à comprendre... quand on ne le connaît pas. Il est inutile de l'employer. Mieux vaut dire "l'annonce du salut", comme le fait le pape. Mais il ne suffit pas de le dire dans une interview pour les jésuites. Il faut le faire...)

  • Vertus "théologales" = "qui ont Dieu pour objet". On peut supposer, comme le fait Yves D., qu'une fois les temps accomplis (dans l'Eternité) la foi et l'espérance se "dissoudront". Puisque les élus jouiront de la contemplation de Dieu, ils n'auront plus besoin d'espérer ni de croire. Or, ce serait reconnaître qu'il y aurait une "compréhensibilité" de Dieu, de ses desseins, donc une finitude de Dieu. Et surtout une perfectibilité de Dieu moins parfait en ce monde, plus parfait en l'autre, alors que ce sont les hommes qui doivent cheminer vers la perfection. Grave blasphème. La foi et l'espérance restent nécessaires et vivantes après la résurrection, même sous une forme différente. Saint Paul ne dit pas autre chose. L'épectase, le mouvement dans le repos.
    Effectivement, il vaut mieux employer les mots avec prudence, quand on ne les connaît pas

  • Au hasard dans saint Augustin, qui ne cesse d’opposer la FOI ici-bas à la VISION dans l’autre monde, la dernière phrase du commentaire du psaume 130 :
    Quousque veniamus ad aeternitatem, speremus in Dominum Deum; quia cum venerimus ad aeternitatem, iam spes non erit, sed ipsa res erit.
    Tant que nous allons vers l’éternité, espérons en le Seigneur Dieu, car lorsque nous serons arrivés à l’éternité, alors il n’y aura pas d’espérance, mais il y aura la réalité elle-même.

    Et, pas au hasard, dans la Somme théologique de saint Thomas d’Aquin, Iia IIæ, 18, 2 :
    (…) ideo cum beatitudo jam non sit futura, sed præsens, non potest ibi esse virtus spei. Et ideo spes, sicut et fides, evacuatur in patria, et neutrum eorum in beatis esse potest.
    (…) c’est pourquoi, lorsque la béatitude n'est plus future mais présente, il ne peut y avoir de vertu d'espérance. Et c'est pourquoi l'espérance, comme aussi la foi, s'évanouit dans la patrie, et ni l'une ni l'autre ne peut exister chez les bienheureux.

    Il est significatif que le mot « espérance » (elpis) ne figure pas dans les Evangiles, qui nous montrent le Seigneur.

  • L'Église est hiérarchique. La difficulté, c'est que dans ce cas on met son salut en danger. Et on a un peu l'impression que cela ne met personne en émoi. Au contraire, tout se passe comme on nous traitait, entre les lignes, de vieux cons qui n'ont qu'un droit alternatif : se taire ou faire ses valises. Pourtant ce sont nos droits qui sont bafoués en riant en se moquant, en nous insultant (pélagiens, idéologues).

    Je pense que la spiritualité jésuite n'est pas tout à fait étrangère à ce genre d'attitude. Obéis, ou casse-toi, vieux crouton ! Nos droits à notre culture, nos droits à notre liberté religieuse? Pharisiens, oui, vous croyez que l'on va même examiner vos objections, allez, allez du balai, ou admire ! De plus ce pape n'est pas Européen, il n'a pas notre culture. Il adore choquer le "bourgeois" catholique, on dirait que cela le réjouit.

    C'est ce que je ressens... J'espère me tromper.

    C'est sans doute pour cela que Introvigne dit que la polémique est inutile.

  • Cher Monsieur,
    Votre rude façon de présenter la "spiritualité jésuite" m'a fait sourire. Il est possible que dans bien des cas l'obéissance ait été vécue ou soit vécue comme un couperet. Cependant son exercice est plus nuancé car elle ne tue pas l'intelligence.
    Il faut se méfier de tous ceux, jésuites ou non, qui confondent autorité et pouvoir,chose hélas courante chez les ecclésiastiques à tous les échelons.

  • Lettre à l'abbé Ringlet

    Monsieur l'abbé,

    Comment allez-vous ? Très bien, j'espère ! Oui, je l'espère. Car, voyez-vous, autant je désapprouve les propos que vous tenez un peu partout, autant je souhaite que la vie vous épargne de ce qu'elle comporte d'épreuves pénibles à supporter. Non, je n'aime pas, mais alors pas le moins du monde ce que vous dites et ce que vous écrivez. Mais il y a un abîme entre une personne et ses idées. Par exemple : croyez-vous que je serais content si j'apprenais demain que vous êtes atteint d'un cancer ? Vous pensez que cela me ferait plaisir ? Non, monsieur l'abbé ! Soyez sûr que j'en serais attristé. Et ça, je tiens à ce que vous le sachiez. Seulement voilà, il se fait que vos idées sont nuisibles, totalement incompréhensibles dans la bouche d'un prêtre « catholique ». Vous n'êtes pas d'accord ? Dès lors, permettez-moi de vous citer...

    « L'au-delà, ce que moi je deviens (...), c'est une question tout à fait secondaire... Toutes ces catégories d'enfer, de purgatoire, de paradis, c'était une manière de maintenir les gens dans la peur... Je confirme que le purgatoire est une invention du Moyen Age qui a maintenu les gens dans je ne sais quels enfermements qui, moi, me sont insupportables ». (RTBF, « Ecran témoin », 2 novembre 1998. « Saint Paul est le patron de tous les agités chroniques, de tous les m'as-tu vu, m'as-tu entendu ... Les catholiques qui croient aux dogmes sont des encorsetés dogmatiques...  L'Eglise est une belle-mère en total décalage avec le monde et le pape quelqu'un qui n'empêche pas de dormir » ( L'Evangile d'un libre penseur ). Maintenant, voici ce que vous dites dans « Le Soir » du 20 avril 2010 : « Je regrette le refus d'un véritable débat de fond sur les questions les plus difficiles à savoir : l'ordination des femmes, l'interprétation des dogmes tels que l'infaillibilité, la virginité de Marie, voire le regard qu'on porte sur la divinité du Christ ». Eh oui, même la divinité du Christ (et donc la Trinité) n'y échappe pas.

    Fini ? Non, pas encore. Au sujet de la mort et de l'au-delà (sur le site « Psychologie.be »), vous affirmez : «Ce qui sépare un croyant d'un non-croyant est infime. Il y a parmi nous, vivant aujourd'hui, des gens qui ont déjà franchi le seuil, dont la générosité est telle que cela n'a plus aucun sens de parler de résurrection ». Donc, selon vous, croire que nous retrouverons un jour nos êtres chers ou croire qu'on ne les retrouvera jamais, c'est du pareil au même. Vous dites cela à des parents qui viennent de perdre leur enfant ?  Avouez une bonne fois pour toutes que votre langage n'est pas chrétien ! Ou bien vous avez raison et le Christ et les apôtres nous ont raconté des bobards, ou c'est vous qui dérapez complètement et dans ce cas là, il est urgent de vous convertir..

    A présent, terminé ? Hélas ; le « meilleur » reste à venir. Oh, pas grand chose, juste une petite phrase, tirée elle aussi du site auquel je viens de me référer. La voici : «Jamais un évêque ne m'a rappelé à l'ordre ! ». Là, de deux choses l'une : ou bien vous mentez, ou bien vous dites la vérité ! Et si vous dites la vérité, il n'y a plus qu'à tirer l'échelle : nous sommes en pleine apostasie !  Si pas un seul épiscope ne vous a contesté, non seulement ils sont tous coupables de non-assistance à foi en danger, mais nous devons nous préserver de ces Ponce Pilate si nous voulons garder la foi. S'ils ne voient aucun inconvénient à ce que leurs clercs considèrent la vie éternelle comme une chose secondaire, pas non plus d'inconvénient à ce qu'ils ne soient pas d'accord avec les dogmes de leur l'Eglise ni sur ce que signifie la Messe, c'est qu'il n'y a plus personne au gouvernail, ou qu'ils sont eux aussi contaminés jusqu'à l'os par l'hérésie.

    Messieurs les évêques, vous qui êtes censés avoir la mission de protéger la foi, ne voyez-vous pas qu'à force d'être ambigus vous la détruisez ? De grâce, intervenez. Mettez vos prêtres au pied du mur en leur demandant de choisir entre la foi catholique ou leurs errements doctrinaux. Ne gardez pas dans votre institution des « représentants » qui dénigrent ce qu'ils devraient promouvoir et qui empoisonnent l'humble peuple chrétien ! Est-ce trop vous demander ? Suis-je dans l'erreur en vous suppliant d'oser enfin séparer le bon grain de l'ivraie ? Quelle entreprise, quel parti politique ne le ferait pas ?

    Quant à vous, monsieur l'abbé, vous pour qui « la vérité est plurielle », votre place est toute trouvée. Savez-vous qu'il manque des pasteurs dans l'aile la plus libérale de l'Eglise protestante ? Là-bas, vous seriez bien. Chez eux, on « ordonne » des femmes, on marie des homosexuels, on ne croit pas en la présence réelle, ni au purgatoire, ni en l'immaculée conception, ni en l'assomption, bref, tous ces dogmes que vous n'aimez pas ; poubelle ! De plus, on peut célébrer en complet veston et considérer comme purement symboliques la résurrection de Jésus et la nôtre !... Comment, vous ne voulez pas les rejoindre ? Et pourquoi donc ? Serait-ce le lien financier qui vous retiendrait ? Serait-ce parce que votre aura risquerait d'en pâtir ? A moins que devant la décrépitude de cette Eglise moribonde qui prône votre discours, vous ne vous sentiez bien seul. Oui, car les faits sont là, vos « belles » théories mènent à la ruine et les dénominations « chrétiennes » qui les appliquent sont en voie d'extinction. Est-ce ce chemin là que vous voulez faire prendre au catholicisme ? Pas moi ! Ne vous en déplaise, je préfère me tourner vers les communautés nouvelles, les JMJ, ou les abbayes comme celles de Solesmes ou du Barroux ! Là, il y a des jeunes ! Là, il y a des vocations ! Au risque de vous peiner, croyez-moi, monsieur l'abbé, « Mai 68 » est terminé ! Nous sommes en 2013 à présent et il est temps, grand temps, que vous vous en rendiez compte !

    Jean-Pierre Snyers
    jpsnyers.blogspot.com
    Blindef 2
    4141 Louveigné
    (Belgique)

  • Le Pape est à prendre ou à laisser, le problème, c'est que si on le laisse on met son salut en danger.

  • C'est ce que je me tue à expliquer à Yves D.! Peut-être, un jour, son ciel s'illuminera... Denis Merlin, vous êtes un sage!

  • http://www.zenit.org/fr/articles/idolatrie-de-l-argent-le-pape-denonce-le-systeme-economique

    Vous trouvez qu'il fait des discours au ras de pâquerettes, sans pâquerette. Vous dites qu'il ne fait que de la morale. Certes, mais moi je ne comprends pas ce flot de paroles, je ne vois pas en quoi elles sont morales parce qu'il est difficile d'y trouver une cohérence. Qu'est-ce qu'il veut dire en définitive ? Que les autres sont des salauds, que, lui, il est sympa ? Qu'il ne faut pas l'argent, mais qu'il faut se préoccuper de l'homme... et de la femme... ("and women !"). Et qu'il ne faut pas se laisser "voler l'espérance" (?) C'est ce que je "comprends" de ce discours sinon parfaitement abstrus et sans but, sans but sauf de "mettre une belle pagaïe" comme il le demande à ses auditeurs. Ce genre de discours sont peut-être (peut-être...) compris par les Sud-Américains, mais par les Européens, je ne crois pas... Ces discours évoquent les manières de Chavez dont j'ai vu et entendu un discours sur Internet. Et si quelques exaltés après l'avoir entendu allaient mettre le feu aux banques ou défonçaient le portail des riches châtelains pour mettre le feu à leurs voitures de luxe ? Il n'y a pas de procédure d'impeachment dans l'Église. Elle lui survivra, c'est sûr.

    Cela dit avec tout le respect dû au Pape. Et j'espère me tromper, il doit y avoir une signification intelligible à ses discours.

  • Notre ami Introvigne dit que le Pape a jugé "prudente" la décision de publier Summorum pontificum. Non, le Pape a dit qu'elle était prudentielle. Ce qui a une signification totalement différente.

    Notre ami est un incorrigible optimiste, au prix de quelques entorses à la sémantique.

  • Ces "petites leçons" commencent à ...ennuyer.

  • "Cela dit avec tout le respect dû au Pape. Et j'espère me tromper, il doit y avoir une signification intelligible à ses discours."

    Cher Denis Merlin, je suis pour ma part convaincu qu'il y a beaucoup de bons fruits à retirer des discours et des homélies du pape. Bien sûr, nous sommes des européens, avec un passé monarchique, des traditions philosophiques et sociales bien particulières... le Sud-Américain Bergoglio, qui a sa culture propre, ne nous "parle" peut-être autant d'évidence que Ratzinger, mais il faut se réjouir que le Pape François soit si bien compris et entendu dans l'hémisphère sud. Il est pape catholique, universel, il était inévitable qu'un jour le pape vienne d'une culture différente.
    Pour les "ras de pâquerettes" de Yves D. (qui a quelques préjugés) je vous rappelle cette phrase des Proverbes, chère à Thérèse de Lisieux : "Que celui qui est tout petit, qu'il vienne à moi" et celle-ci du Christ : "Je te bénis Père d'avoir caché ces choses aux savants, et de les avoir révélées aux petits et aux ignorants". Ce ras des pâquerettes-là, il me plaît.
    Vous vous posez beaucoup de questions. Il est vrai que la paternité spirituelle du Pape n'est pas immédiatement perceptible pour tous les catholiques (ne croyez pas que je prétende avoir mieux compris moi-même), selon la personnalité du Pontife (qu'au fond nous ne connaissons que de loin, et d'après beaucoup de discours extérieurs et de préjugés qui viennent se "coller" à ses actes et à ses paroles effectifs) et selon nos propres parcours, faiblesses, certitudes, nos propres vies et nos propres attentes. Dans tout cela il faut savoir faire le tri. Faire agir le discernement. Ne pas trop attendre du Pape, ni de nous, mais nous laisser guider par Dieu.
    Je vous souhaite bien sincèrement de trouver en vous un lien spirituel confiant avec le Pape. Si je peux vous donner un conseil, vous établirez plus fortement ce lien en restant proche de votre curé et de votre évêque. Ils sont là pour cela.
    Bonne route.

  • De Nicolas, au sujet du Pape :

    C'est ce que je me tue à expliquer à Yves D.! Peut-être, un jour, son ciel s'illuminera... Denis Merlin, vous êtes un sage!

    _______________________

    Sachez que nous sommes parfaitement soumis au Pape François Ier, à son magistère ordinaire comme à son magistère extraordinaire, si jamais il en use un jour.

    Mais nous sommes parfaitement libres de ne pas aimer, ou de désapprouver le style "physique" d'un pape, son style personnel au quotidien.

    On est libre de ne pas aimer son pantalon noir d'effroyable mauvais goût, aux "tuyaux de cheminée" dépassant de plus de 10 centimètres sous la soutane blanche dès qu'il s'assied ou monte un escalier (chose inouïe dans la paramentique pontificale des Papes).

    On est libre de ne pas aimer ses lamentables chaussures noires, mi-sport, qui jurent avec la soutane blanche pontificale. Exactement comme si l'on revêtait un smoking sur des baskets de football.


    On est libre de ne pas aimer son effroyable familiarité : ses mains tapant dans les épaules, et les mains des gens banalement traînant sur ses épaules et lui faisant la bise. Pour mesurer cette énormité comportementale, il faut l'imaginer sur Benoît XVI, sur Pie XII ou sur Paul VI.
    Il a même collé une bise __ à pleines lèvres __ sur la joue de la présidente argentine, laquelle n'avait même pas eu cette initiative et n'a pas desserré les siennes pour lui rendre cette bise simultanée.
    Je ne sais si saint Pierre et le Christ collaient des bises à tout va, et si les gens leur donnaient des bourrades familières sur les épaules. Mais l'on saot qu'u milieu d'une cohue dense __ sachant tout d'avance __ le Christ s'est immobilisé soudain et a glacé l'assistance par un : "Qui m'a touché ?"
    C'était l'humble Hémorroïise, qui s'était permis de toucher non pas sa tunique, mais seulement la frange de sa tunique.


    On est libre aussi de ne pas aimer le fait qu'il bazarde la mozette rouge et le rochet de manière tranchante et systématique, dès le jour de son élection, comme un désaveu à tous ses prédécesseurs qui ont usé de la mozette, se coulant humblement dans la stature pontificale.
    Or la mozette (il n'est pas nécessaire qu'elle soit bordée d'hermine) et le rocher ne sont pas du luxe : c'est l'habit de choeur du Pape dans les cérémonies liturgiques sans messe. On est très curieux de savoir comment il va se présenter dans la basilique Saint-Pierre lors d'une création de nouveaux cardinaux, tous en habit de choeur (mozette et rochet) : va-t-il encore se présentr en simple soutane blanche, laquelle est, rappelons-le, le simple costume "civil" du Pape ?
    Va-t-il s'obstiner à être en simple soutane blanche en toutes circonstances,la portant comme un simple moine franciscain porte toujours le même habit en toutes circonstances ? Mais voilà la grave erreur : le Pape n'est pas un moine, ni n'a imiter le caractère monastique, c'est un évêque et un pontife.



    Je m'en suis tenu exprès à la manière extérieure du Pape François Ier : un terrain, je le répète, sur lequel on est parfaitement libre de ne pas aimer son style et sa façon d'incarner le Pape.

    Je n'ai abordé ni le chapitre liturgique ni certains actes pontificaux plus que discutables. Par exemple, le controversé Lavement des pieds du Jeudi Saint, avec entre autres des FEMMES et des non-chrétiens. Alors que le Lavement des pieds opéré par le Christ réunissait __ même pas ses disciples __ mais STRICTEMENT SES DOUZE APÔTRES, à l'exclusion de la Vierge Marie, de sainte Marie-Madeleine et drd saintes femmes : strictement DES HOMMES, exclusivement LES DOUZE, et strictement DES FIDÈLES.
    Au Lavement des pieds, le Christ n'a pas convié des Samaritains, des Pharisiens ou des païens à la Sainte Cène. Le PAPE François Ier, lui, a invité des femmes, des musulmanes en plus !, et d'autres non-chrétiens à ce qu'il y a de plus sacré : la commémoration de l'institution de l'Eucharistie et de l'Ordre sacerdotal.

    Le Lavement des pieds du Jeudi Saint par un évêque doit exclusivement concerner des HOMMES, et des hommes chrétiens : idéalement les prêtres mêmes de l'évêque, sinon des fidèles masculins de son diocèse.

    Je ne veux pas prolonger ce chapitre. C'était un exemple parmi d'autres.
    Malgré cela, que ceci soit bien clair : nous sommes parfaitement soumis, doctrinalement et moralement, au Pape François Ier et l'acceptons comme il est, sachant que c'est Dieu qui l'a choisi dans les vues insondables de sa Providence. Et tout cela ne nous empêche pas de percevoir parfaitement la profonde bonté de son coeur évangélique. Cela transparaît sur son visage, et cela ne trompe jamais.

  • Le dernier qui dût donner son sentiment - même pas une opinion et encore moins un jugement - sur cette affaire de pape trop bavard (un papegai ? un papegault ?), et regrettant si cette courte contribution nuit au prestige de la tribune daoudaline, je me solidarise ici complètement avec le tribun. Le salut ne tient pas à un pape, il ne tient qu'à Dieu et au croyant qui se laisse guider par son Créateur. Mais qu'il est rassurant, en tout, de faire sa cour au capitaine et de lui cirer des mules qu'il a mises au rencard, avec l'ineffable mosette ! Que le pape soit sympathique, oui, sans doute ; qu'il ait des intentions pures, tout autant ; qu'il plaise à ce vulgum pecus à quoi presque tout ce qui fait vibrer la corde sensible, plaît, j'en tombe d'accord. Pour la première fois, l'Eglise rencontre, non la contradiction, mais l'incertitude ex cathedra sans cathèdre, et ce doute, qui jadis n'était le partage que des âmes fortes, devient celui d'une part toujours croissante du troupeau toujours décroissant. C'est préoccupant. A défaut de se rendre à Dieu, on se rend à César, lequel désormais donne le ton, de la halle comme de chapelle. Mais ... il faut toujours croire aux miracles, ce qui en est déjà un. Alors, rien n'est perdu sauf, si Dieu le veut, le Vetus Ordo, les mules et l'ineffable mosette !

  • Tout d'abord félicitations à Yves Daoudal et tous les commentateurs pour leur érudition.
    Mais je crois qu'il ne faut pas se focaliser sur le pape François,les Ecritures et la Tradition jusqu'au concile Vatican II suffisent largement au croyant et nous traversons une époque de l'histoire de l'Eglise concomitante avec la montée en puissance du NOM satanique,d'où des convulsions;conformons donc notre vie aux évangiles,voyez Jésus entrant à Jérusalem sur un petit d'ânesse et relisons l'IJC,restons humbles devant ce que nous comprenons pas et qui est un mystère de notre temps,prions pour le pape François.
    Certains et demain plus encore l'ont compris.
    Soyons plutôt des ânes pour le salut de notre âme que des grands docteurs.

  • « Votre rude façon de présenter la "spiritualité jésuite" m'a fait sourire. Il est possible que dans bien des cas l'obéissance ait été vécue ou soit vécue comme un couperet. Cependant son exercice est plus nuancé car elle ne tue pas l'intelligence.
    Il faut se méfier de tous ceux, jésuites ou non, qui confondent autorité et pouvoir,chose hélas courante chez les ecclésiastiques à tous les échelons. »

    Les réalisations très nombreuses et admirables des jésuites m'incitent à penser que mon analyse n'est pas valable. Seule une corruption de cette spiritualité peut conduire à des pratiques contestables. Ma psychologie d'enfant maltraité et mon éducation laïque m'empêchent de goûter parfaitement les "Exercices".

    Je plaide pour le respect de la liberté religieuse des fidèles dans la droite ligne (du moins, je l'espère) de Dignitatis humanæ.

    Merci de votre indulgence "m'a fait sourire".

Les commentaires sont fermés.