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François (pape) - Page 75

  • Enlevez les lapins, il reste le brouillard

    « Certains croient que - excusez le terme, hein – pour être de bons catholiques nous devons être comme des lapins, non ? Non. Paternité responsable. »

    Le propos de François a fait le tour de la terre. Sauf au Vatican. Il a été pieusement supprimé du texte officiel de la conférence de presse dans l’avion.

    Ce propos qui fait des parents de familles nombreuses des « lapins » va de pair avec la – semble-t-il – reprise à son compte par le pape que le nombre raisonnable d’enfants est de trois par famille.

    Comment limiter le nombre d’enfants ?

    Il l’explique immédiatement : « Paternité responsable. C’est clair, et c’est pourquoi il y a dans l’Eglise des groupes de mariage, il y a des experts en la matière, il y a des pasteurs, et on cherche. Je connais tant et tant de voies qui sont licites et qui ont aidé en cela. »

    Tant et tant de voies licites ?

    Le pape serait bien bon d’informer les familles de toutes ces voies licites. Car jusqu’à présent on n’en connaissait que deux : l’abstinence sexuelle, et la régulation naturelle. Qui n’en font d’ailleurs qu’une seule, à moins de vivre dans la continence.

    On souligne ici et là que François, aux Philippines, a fait l’éloge de l’encyclique Humanae Vitae de Paul VI. Si l’on veut, oui. Mais on constate surtout qu’il n’en a pas dit un mot. Il a dit du bien de Paul VI qui avait promulgué cette encyclique, il a dit que les familles devaient être « ouvertes à la vie », et c’est tout. Ou plutôt, sans avoir rappelé l’essentiel de l’encyclique, il a insisté sur le travail des pasteurs qui devaient, comme l’avait dit ensuite Paul VI, être très « miséricordieux » avec les gens… sous-entendu, qui devaient permettre aux couples de ne pas appliquer l’encyclique (d’où sa sortie sur la femme enceinte de son huitième enfant, à l’origine de la phrase sur les « lapins »). Toujours sans dire de quoi il s’agit.

    Bref, les journalistes n’ont retenu que la phrase sur les lapins. Qui est la première phrase d’un pape semblant à la fois condamner les familles nombreuses et légitimer la contraception. Du pain bénit pour les rédactions de la pensée unique. François a gagné un nouveau tour de pape superstar dans les médias.

     

    Addendum (corrigendum ?)

    Le propos du pape est tellement confus qu'une lapine aurait du mal à y retrouver son lapereau. Il est possible (probable ?) qu'il n'ait pas voulu dire qu'il y a de nombreuses façons de limiter le nombre d'enfants par une paternité responsable, mais qu'il y a de nombreuses façons de se faire aider à pratiquer une paternité responsable. Sans dire de quoi il s'agit, ce qui n'aide pas à comprendre le propos...

  • Un « coadjuteur » pour Mgr Oliveri

    Il y a les attaques frontales (contre les Franciscains de l’Immaculée, ou contre Mgr Livieres Plano), et les attaques par la bande, discrètes : ainsi la nomination, samedi, d’un évêque coadjuteur de l’évêque d’Albenga-Imperia, Mgr Mario Oliveri.

    Co-adjuteur, donc bientôt successeur…

    Mais Mgr Oliveri n’a que 70 ans, il n’est pas malade (quoique François ait certainement diagnostiqué chez lui plusieurs des 15 maladies dont souffre la Curie), et son diocèse est trop petit pour avoir besoin de deux évêques.

    Cette nomination n’a aucune autre raison que de mettre Mgr Oliveri sous tutelle, comme l’a aussitôt remarqué le journal local Savona News.

    Sous tutelle et sous pression : dépêche-toi de démissionner…

    L’autre incongruité de l’affaire est que l’évêque co-adjuteur, Mgr Guglielmo Borghetti, pour aller dans un diocèse où l’on n’a pas besoin de lui, laisse vacant son diocèse, celui de Pitigliano-Sovana-Orbetello. Diocèse qui a appris samedi avec stupéfaction cette nouvelle « inattendue et déconcertante », comme en témoigne le texte publié sur le site du diocèse. On y déplore le fait que le diocèse va de nouveau se retrouver vacant alors que Mgr Borghetti n’était là que depuis quatre ans, et l’on souligne que ce transfert met fin brutalement à la visite pastorale qu’il avait engagée dans un vicariat.

    Le dernier paragraphe est pour le moins violent, pour un site diocésain, et italien :

    « Bien qu'il soit difficile d'accepter ces décisions et d’arriver à entrevoir, pour notre Église diocésaine, un bien dans ce choix du Pape, nous savons que l'Église universelle est dirigée par un Pasteur, qui est Jésus-Christ, qui utilise ses humbles serviteurs pour faire traverser à son peuple la mer orageuse de l'Histoire; cette certitude n’atténue pas la douleur de la séparation, mais nous donne la certitude de ne pas être à la merci du néant, mais dans les mains de la providence de Dieu. »

  • Le pape, le catéchisme et le yoga

    Le blog Rorate Caeli attire l’attention sur un propos du pape, lors de sa messe de vendredi dernier (qui n’existe pas en français sur les sites du Vatican - la traduction est donc de mon fait) :

    « On peut suivre un millier de cours de catéchisme, un millier de cours de spiritualité, un millier de cours de yoga ou de zen et toutes ces choses, mais aucune d’elles ne pourra vous donner la liberté des enfants (de Dieu). Seul le Saint-Esprit peut souffler à votre cœur de dire “Père”. Seul le Saint-Esprit est capable de bannir, de briser cette dureté de cœur et de le rendre… mou ? Non, je n’aime pas ce mot,… docile. Docile envers le Seigneur. Docile à la liberté de l’amour. »

    Comme d’habitude (et comme dans le même sermon la sortie contre ceux qui « se barricadent derrière la loi »), le vrai sert à atténuer le scandaleux.

    Bien sûr que l’on peut être calé en théologie et être incapable de prier.

    Mais il est scandaleux, d’abord, pour un pape, de mettre sur le même plan le catéchisme catholique et des fausses religions, « et toutes ces choses ».

    Et il est scandaleux, pour un pape, de parler si légèrement du catéchisme, à une époque où dans tant de pays la catéchèse des enfants a été détruite.

    Et de laisser entendre, tout de même, que le catéchisme n’est pas plus performant que le zen ou le yoga. Alors que le vrai catéchisme enseigne, aussi, à prier, et à recevoir le Saint-Esprit de façon efficace.

  • Un des cardinaux de François

    Mgr Francesco Montenegro, archevêque d’Agrigente fait partie de la liste des nouveaux cardinaux. On a dit ici et là qu’il était aussi l’évêque de Lampedusa. Il se veut en effet l’évêque qui accueille tous ceux qui arrivent à Lampedusa et ailleurs. Il est un apôtre de l’immigration islamique sans frein.

    Novopress rappelle :

    « Mgr Montenegro est également président de la commission de la Conférence épiscopale italienne pour les migrations et de la fondation “Migrantes” pour l’accueil des immigrés. En novembre dernier, interrogé sur les manifestations des quartiers populaires de Rome contre les centres d’accueil pour clandestins, qui pourrissent la vie quotidienne des habitants (« vols, actes de vandalisme, de tapage nocturne »), il avait paisiblement répondu : « Si j’étais un migrant de 20/30 ans, qui doit rester toute la journée sans rien faire, à attendre une réponse sur son propre avenir, après quelques jours moi aussi je deviendrais méchant ! »

    Début janvier 2010 il avait supprimé les rois mages de la crèche de la cathédrale pour protester contre la politique de Berlusconi. Un écriteau disait : « Nous vous avertissons que cette année, l'enfant Jésus n'aura pas de cadeaux : les rois mages ne viendront pas, car ils ont été refoulés à la frontière avec les autres immigrés. »

  • La blague du jour

    « Une société sans mères serait une société inhumaine. »

    Pape François

  • Mgr Brunin au synode…

    Au détour d’un article de Jean-Marie Guénois, cette révélation (triste, mais sans surprise) :

    Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre marqué par l’action sociale et le progressisme doctrinal – grand opposant depuis le début à La manif pour tous a non seulement été reconduit, par ses pairs, à la tête la commission de l’épiscopat chargée des questions familiales, mais il sera également l’un des pères synodaux à Rome en octobre prochain pour décider de l’avenir de la famille de toute l’Eglise catholique.

    Rappel:

    Mgr Pontier: « La pastorale avant la doctrine ».

  • François crée des cardinaux

    Le pape a annoncé la prochaine création de 20 cardinaux, dont 15 de moins de 80 ans.

    Extraits du commentaire de Sandro Magister :

    Dans l'ensemble, parmi les nouvelles nominations de François, seulement deux sont en ligne avec la tradition: celle du patriarche de Lisbonne et celle de Mamberti, qui a pris la place du défenestré cardinal Raymond Leo Burke à la tête du suprême tribunal de la signature apostolique. (…)

    Six parmi les 15 nouveaux cardinaux électeurs (ceux de Lisbonne, Wellington, Ancône, Addis Abeba, Valladolid, Tonga) ont pris part en octobre dernier au synode extraordinaire sur la famille, celui d'Ancône par appel direct du pape. Deux parmi ces derniers, le Néo-zélandais Dew et l'italien Menichelli se sont rangés en soutien de la communion aux divorcés remariés et de la reconnaissance des unions homosexuelles. En choisissant Dew comme nouveau cardinal de cette aire géographique, au lieu de l'archevêque de Sydney Anthony Colin Fisher, successeur du cardinal George Pell et, comme lui, intransigeant défenseur de l'indissolubilité du mariage, le pape François a révélé encore une fois en quelle direction vont ses sympathies, au sujet de la pastorale de la famille.

  • Les 15 maladies de François

    Je ne perdrai pas mon temps à commenter la charge grossière qui a remplacé cette année les vœux du pape à la curie. Le texte n’est publié (du moins pour le moment) qu’en italien, désormais la langue officielle de l’Eglise bergoglienne. On en trouvera de larges extraits en français ici.

    Je signale le bref commentaire de Rorate Caeli sous le titre : « Félicitations au Pape François pour son exercice d’autocritique ».

    Et je dois dire que « Nemo », sur le Forum catholique, a un commentaire particulièrement approprié :

    Attaque au Vatican :

    La Curie parle de "l'acte isolé" d'un "déséquilibré".

    Source : Le Pharisien

  • Le confusionnisme est devenu l’alpha et l’oméga

    Un lecteur attire mon attention sur l’article de Radio Vatican faisant le bilan de la rencontre du politburo de l’épiscopat français avec François.

    L’idéologie papale a été assimilée. Mgr Pontier nous dit que « l’accompagnement pastoral est essentiel pour surmonter les difficultés du couple, en tenant compte des réalités sociales : divorcés remariés, personnes seules, homosexuels, désireux cependant de vivre la rencontre avec le Christ »…

    L’article poursuit, résumant les propos de Mgr Pontier : « Les diocèses ont reçu les nouveaux questionnaires à remplir en vue du Synode. Cette tâche doit être complétée par une réflexion sur la pastorale, car le défi réside dans la prise en compte de la réalité des vies, pas dans une simple étude un peu abstraite. » (...) Il ne faut pas attendre une focalisation sur le changement des règles de l’Église, a insisté Mgr Pontier. « Les règles ne suffisent pas à faire un chemin spirituel », a-t-il expliqué. Une mentalité légaliste ne permet pas de faire progresser la pastorale ; une pastorale qui passe donc avant la Doctrine, car c’est de là que part le chemin de conversion de chacun. Le Pape souhaite un débat comportant des réflexions théologiques nécessaires, mais interpellant surtout nos modes de vie, nos comportements. Pour le Pape, a rapporté Mgr Ribadeau-Dumas, « le Synode n’est pas un parlement mais un espace de liberté où l’Esprit-Saint puisse souffler ».

    On commence à connaître ce discours par cœur. Mais jusqu’ici je n’avais pas encore entendu prôner explicitement l’inversion des réalités : la pastorale avant la doctrine.

    Serait-ce une mauvaise interprétation des propos de Mgr Pontier rapportant ce que le pape leur a demandé ? Pas du tout. Dans le petit bout d’interview que donne le site, Mgr Pontier dit bien : « La pastorale avant la doctrine ». Parce que la doctrine c’est du légalisme… C’est hélas ce que ne cesse de répéter François sur tous les tons. Du christianisme, il ne reste donc qu’un vague sentimentalisme appelé « amour », un « amour » qu’on ne doit pas définir, au nom de la primauté de la « pastorale ». La pastorale dans le vide. La pastorale qui confond tout.

    Voici le verbatim de Mgr Pontier, c’est-à-dire l’invraisemblable charabia du président de la conférence des évêques de France :

    « Il s’agit changer de manière de vivre la famille, de vivre nos comportements, de vivre l’amour humain, de vivre ces réalités fondamentales. Et donc il faut pas que ça se focalise sur le changement des règles de l’Église. Même si à terme les règles doivent changer, ça serait un échec de penser que tout est dit là-dedans, parce que les règles ne suffisent pas à faire un chemin spirituel : elles suffisent à te dire si t’es en règle ou pas en règle, mais elles ne disent rien de ta rencontre de Dieu, elles ne disent rien de tes relations avec tes frères, elles ne disent rien de la profondeur de l’amour que tu vis,  elles disent si tu es dans les clous ou si tu n’y es pas. Si je le formulais autrement et de manière plus directe comme le fait la Bible : que fais-tu de ton mari, que fais-tu de ta femme, que fais-tu de tes enfants, que fais-tu de tes parents ?  La pastorale avant la doctrine. C’est dans la pastorale que passe le chemin de conversion. L’essentiel c’est ça : il nous invite à ce débat qui réinterpelle nos modes de vie, nos comportements… »

    N.B. - Les dernières paroles du Seigneur sur cette terre, selon saint Matthieu, c'est: "Allez, enseignez toutes les nations", et non: "Allez, cherchez dans toutes les nations une pastorale qui contourne mon enseignement et qui plaise aux divorcés remariés et aux homosexuels.

  • A propos de schisme

    Les religieuses américaines de la LCWR, qui pour dire les choses simplement ne croient plus en rien de ce qui fait la foi catholique (voire même simplement chrétienne), avaient fait l’objet, comme le rappelle Radio Vatican, d’une « évaluation doctrinale très sévère de la part de la Congrégation pour la doctrine de la Foi ». Le rapport final de la longue visite apostolique qui avait été décidée par Benoît XVI a été publié hier. Et, comme par magie, il n’y a presque plus rien à leur reprocher.

    Un journal italien titre : « Le pape pardonne les sœurs rebelles; la paix est faite avec les religieuses américaines ». Et un autre conclut : « Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a réitéré "l'admiration, l'estime et la gratitude" du Saint-Siège "pour ce que les sœurs américaines ont fait, font et feront". »

    On lira avec intérêt l’article de Paul Deotto traduit par Benoît et moi. L’auteur rappelle que Massimo Introvigne (aujourd’hui grand apologiste de François) concluait ainsi une analyse des multiples dérives de la LCWR :

    « Il s'agit à présent de voir quelles mesures Rome voudra prendre sur ce qui semble un schisme. »