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François (pape) - Page 70

  • Derrière le lapsus

    Dans son interview au journal argentin La Voz del Pueblo, François disait qu’il lisait un seul journal, La Repubblica (pendant seulement dix minutes).

    La confidence a fait sursauter au Vatican. Au point que certains ont même osé demander à Sa Sainteté s’il était bien vrai qu’il lise quotidiennement ce journal qui milite contre le christianisme et la loi naturelle. Et le pape leur a répondu que « c’était un lapsus ». Sic. En fait, a-t-il ajouté, c’est Il Messagero qu’il lit.

    Ce qui à vrai dire ne change pas grand-chose, mais a suffi à calmer le jeu.

    Cela souligne pourtant que le pape ne lit jamais l’Osservatore Romano, le quotidien du Vatican, ni le quotidien catholique italien L’Avvenire. Ce qui n’est pas très « miséricordieux » ni « caressant » pour les gens qui y travaillent…

    Mieux encore, comme le souligne Marco Tosatti, cela veut dire que le pape ne lit jamais la revue de presse qui lui est préparée chaque matin par la Secrétairerie d’Etat… Continuez à vous échiner, braves gens, et à vous lever pour moi à des heures indues, tous les matins je mets le produit de votre travail à la poubelle sans y jeter un œil…

    (NB. A propos de l'article de Marco Tosatti: la phrase sur la lecture du journal comme prière du matin de l'homme moderne n'est pas de Kant mais de Hegel.)

  • Enseignement pontifical

    « Ça me manque d’aller dans une pizzeria et de manger une bonne pizza. »

    C’est un propos de François. Qu’on a déjà entendu. Mais qu’on retrouve dans une longue interview du pape, publiée par un journal argentin. C’est ce que le rédacteur en chef a trouvé de plus intéressant dans les propos rapportés de Rome par l’« envoyé spécial » Juan Berretta : il en a fait le titre !

    De fait il n’y a rien d’intéressant dans cette interview, ce qui est une bonne nouvelle.

    Il y a toutefois la fin, qui est spécialement lamentable :

    — Comment aimeriez-vous qu’on se souvienne de vous ?

    — Comme un bon gars. Qu’on dise : « C’était un bon gars qui a essayé de faire le bien. Je n’ai pas d’autre prétention. »

    Como un buen tipo. Que digan: “Este era un buen tipo que trató de hacer el bien”. No tengo otra pretensión.

    Radio Vatican n’a pas osé donner la vraie traduction. On n’arrive pas à admettre que le successeur de saint Pierre, le vicaire de Jésus-Christ, le doux Christ sur la terre, l’homme qui a le pouvoir des clefs, puisse avoir pour ambition qu’on se souvienne de lui comme d’un brave type. Alors on a maquillé le texte :

    A la question « comment aimeriez-vous que l'on se souvienne de vous ? », le Saint-Père répond simplement: « Comme une personne qui s’est engagée à faire le bien, je n’ai pas d’autres prétentions ».

    Mais on ne s’est jamais souvenu d’un pape comme de quelqu’un qui s’est engagé à faire le bien. Pas plus qu’on ne se souvient d’un pape qui était un brave type. De fait, celui-là, il faudra l’oublier très vite.

  • Ce qu’il dit et ce qu’il ne dit pas

    Hier, après le Regina Caeli, François a évoqué :

    1 – Les « réfugiés du Golfe du Bengale et de la mer d’Andaman », pour encourager l’assistance humanitaire de la communauté internationale à « ces personnes qui affrontent de grandes souffrances et de grands dangers ». En oubliant de signaler que ce sont des musulmans qui ne sont chassés par personne mais fuient la pauvreté au Bangladesh.

    2 – Le centième anniversaire de l’entrée en guerre de l’Italie dans la Grande Guerre.

    3 – La béatification de Mgr Romero et de Sœur Irène Stefani. Mgr Romero a été « tué en haine de la foi », a dit François. De quelle foi, on ne sait pas. Mais on sait que ses assassins étaient catholiques. Mgr Romero n’est un martyr de la foi que dans la nouvelle définition du martyre inventée par la soi-disant théologie de la libération, comme l’a souligné Gustavo Guttierez en personne.

    François a omis de parler du prêtre syro-catholique Jacques Mourad, enlevé en Syrie.

    François a omis de parler du naufrage de l’Irlande anciennement catholique.

    Les musulmans qui se mettent en danger pour quitter leur pays comptent infiniment plus qu’un prêtre catholique aux mains de musulmans et qu’un pays catholique en perdition.

    NB. Pour l’heure, les propos du pape, sur le site du Vatican, ne sont qu’en italien et en… arabe. Ah, à l’instant, en croate.

  • Feu l’Irlande catholique

    On n’a pas encore les résultats, mais il est acquis que le oui est très largement majoritaire, dans le référendum sur le soi-disant « mariage » homosexuel en Irlande

    Dans un pays où la grande majorité des habitants se dit catholique et où 92% des écoles primaires dépendent de l’Eglise catholique…

    Cela montre bien l’incurie du clergé irlandais, puisque ces catholiques ne connaissent pas le catéchisme et n’ont même plus aucun réflexe de la loi naturelle.

    Il faut dire aussi que rares ont été les vrais opposants, par peur d’être traités d’homophobes par la dictature de l’idéologie dominante qui est la pensée unique dans les médias.

    Il est ainsi ahurissant de voir que la première personne à déclarer : « C'est une claire victoire pour le camp du oui », a été le fondateur et directeur de l’Institut Iona, considéré comme catholique conservateur, qui avait fait campagne pour le non et qui adresse ses « félicitations » aux vainqueurs. Comme s’il s’agissait d’un scrutin pour départager deux positions aussi respectables l’une que l’autre…

    Les grands responsables sont évidemment les évêques, et le clergé en général. Des prêtres, évidemment médiatisés, ont ouvertement pris position pour le oui, de nombreux évêques se sont tus, et si le primat d’Irlande, Mgr Eamon Martin, archevêque d’Armagh, a dit avec assurance et précision ce qu’il fallait dire, ce que dit l’Eglise véritable, sur le mariage et la famille, d’autres ont carrément refusé de prendre position. Ainsi l’archevêque de Dublin en personne, Mgr Diarmuid Martin, qui a dit à plusieurs reprises qu’à titre personnel il voterait non, mais que sa politique « n’était pas de dire aux autres comment voter ». Dans l’Irish Times, il a écrit qu’il avait sa propre opinion mais, ajoutait-il littéralement : « Je n’ai pas envie de bourrer mes opinions religieuses dans la gorge des autres ». Sic. Et il soulignait n’avoir aucun rapport avec quelque organisation que ce soit faisant campagne pour le non…

    L’évêque de Derry, participant à un débat alors qu’il n’est pas évêque en Rpublique d’Irlande, soulignait que les gens étaient libres de voter comme ils le veulent, l’important étant de se faire une opinion mûrement réfléchie sur la question, car la décision ne « devait pas être prise à la légère ». Ajoutant qu’il ne fallait surtout pas voter non pour de « mauvaises raisons »…

    Et bien entendu l’archevêque de Dublin se référait au pape : « Ma position est celle du pape François, qui, dans les débats autour du mariage homosexuel en Argentine, a dit qu’il était contre la légalisation du mariage des personnes de même sexe, mais qu’il était cohérent aussi de dire aux gens de ne juger personne. » [Le seul acte du cardinal Bergoglio avait été d'écrire une lettre aux... monastères - sic - de son diocèse.]

    De même, l’ancienne présidente Mary McAleese, qui se pose en catholique pratiquante, avait-elle appelé à voter oui en montrant en exemple de nombreux évêques irlandais qui ont fait preuve « d’ouverture vis à vis des homosexuels »… « Je sens la même ouverture chez le pape François. »

    Y aura-t-il un évêque, ou une quelconque personnalité catholique, pour réclamer désormais, et en urgence, la suppression du préambule de la Constitution ? Car, avec le « mariage » homosexuel dans cette Constitution, son préambule devient quasiment blasphématoire : « Au nom de la Très Sainte Trinité, de laquelle découle toute autorité et à laquelle toutes les actions des hommes et des États doivent se conformer, comme notre but suprême, Nous, peuple de l'Irlande, Reconnaissant humblement toutes nos obligations envers notre seigneur, Jésus Christ… »

    Y a-t-il eu au moins, pendant la campagne (que je n’ai pas suivie) quelqu’un pour souligner la très grave contradiction entre le préambule et l’amendement soumis au vote ? On peut en douter fortement. C’est là qu’on voit à quel point un peuple anciennement catholique a pu être anesthésié, chloroformé, abruti.

    Et il reste que c’est une grande honte pour l’Eglise que ce soit un pays nominalement catholique qui soit le premier au monde à instituer le soi-disant mariage homosexuel par référendum.

    Addendum

    Le oui a gagné avec 62,07% des voix, avec une participation de 60,5%.

    Une seule circonscription (rurale, bien sûr), celle qui regroupe le comté de Roscommon et le sud du comté de Leitrim (Carrick on Shannon), a voté non, à 51,4%.

    Je crois qu’une des raisons de la décadence, de l’apostasie, irlandaise, est le désastre liturgique que j’ai observé depuis longtemps dans ce pays. A comparer avec l’état de la Pologne, qui est bien meilleur malgré tout, et où la liturgie est restée très digne.

    La circonscription qui sauve l’honneur :

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  • L’Eglise sur le chemin…

    L’agence Zenit a cru bon de publier un article entier sur le tweet de François daté de samedi dernier :

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    Cela fait deux ans que François répète à longueur de semaine que l’Eglise doit sortir et aller sur les routes vers les périphéries. Et j’avoue que je n’ai toujours pas compris ce que cela veut dire.

    Je ne vois pas comment l’Eglise peut « sortir » (d’où ça ?), ni donc être « blessée » « sur le chemin », ni d’autre part être « fermée sur elle-même » (sur le Christ ?), ni donc être « malade » dedans (dans quoi ?).

    Je le comprends d’autant moins ces jours-ci, alors que je suis en train de lire attentivement le livre d’entretien du cardinal Robert Sarah (pour me renseigner sur le futur pape – Dieu veuille…).

    Ce que je trouve le plus frappant, dans ce livre, c’est comment le cardinal revient sans cesse sur les missionnaires spiritains qui ont évangélisé son village. Tant d’années après, il déborde toujours de gratitude envers ces missionnaires, qui étaient des modèles de foi, de prière, de charité. Avec, au passage, un discret hommage à Mgr Lefebvre, qui était le chef des spiritains dans la région.

    Et alors, c’était quoi, cette Eglise ? Devait-elle attendre François pour apprendre à « sortir », à aller « sur le chemin » vers les « périphéries » ? L’Eglise est missionnaire de par sa nature. Elle n’a pas à sortir, puisqu’elle est partout chez elle. Elle ne peut pas être blessée, puisqu’elle est surnaturelle, et qu’elle est l’instrument de la santé de l’âme (et même, souvent, du corps).

    L’ironie de l’histoire est que, bien sûr, François vise les « traditionalistes » quand il évoque l’Eglise « fermée sur elle-même ». Quand le cardinal Sarah montre que l’exemple même de l’Eglise missionnaire, celle qui selon François sort sur le chemin vers les périphéries, et qui est l’antithèse de celle que voudraient les traditionalistes, est Mgr Lefebvre…

    (Au fait, dans la parabole du bon Samaritain, l'Eglise, ce n'est pas l'homme blessé sur le bord du chemin, c'est le Samaritain. Lequel est en parfaite santé, et en outre il est riche, car il a un cheval, ce qui permet de transporter le blessé à l'auberge, et il paie d'avance rubis sur l'ongle et annonce qu'il paiera encore ce qu'il faudra. L'Eglise doit être en bonne santé et riche - pas seulement de sacrements - pour aider les hommes.)

  • Timothy Radcliffe…

    20140324_094333-1.jpgFrançois a nommé samedi le P. Timothy Radcliffe, 70 ans, consulteur au Conseil pontifical Justice et Paix.

    Samedi, c’est-à-dire à l’avant dernier jour de l’assemblée générale de la Caritas Internationalis.

    Benoît XVI (officiellement la Secrétairerie d’Etat) avait interdit au P. Timothy Radcliffe de prononcer la conférence qui avait été prévue à l’ouverture de la précédente assemblée de la Caritas, en 2011.

    Le dominicain Timothy Radcliffe, du couvent d’Oxford, et chanoine honoraire de la cathédrale anglicane de Salisbury (volée aux catholiques), a été provincial d’Angleterre et maître général de l’Ordre des Prêcheurs. Il est le type même du dominicain progressiste (même si on peut trouver pire –on trouve toujours pire). Sept de ses livres ont été traduits en français et publiés aux éditions du Cerf. L’un d’eux a obtenu un prix décerné par le soi-disant archevêque de Canterbury à « l'écrit de théologie contemporaine le plus prometteur del'Église globale ».

    L’an dernier, la chaîne de télévision catholique EWTN avait annulé son projet de reportage sur la Conférence Internationale sur la Divine Miséricorde, le plus important rassemblement catholique en Irlande, à cause de la participation de Radcliffe.

    A propos de la relation homosexuelle, il considère qu’« elle exprime le don de soi du Christ », mais il est opposé au « mariage » homosexuel au nom du respect de la différence... Il est un des militants historiques pour la communion aux divorcés soi-disant remariés. Et il veut donner « une véritable autorité » aux femmes dans l’Eglise, mais pas forcément le sacerdoce, parce que l’Eglise est déjà trop cléricale…

    (Photo: Timothy Radcliffe à l’émission « Le grand témoin », Radio Notre-Dame, le 27 mars 2014.)

    Addendum

    L'assemblée générale de la Caritas a décidé de faire de Mgr Oscar Romero, qui sera béatifié le 23 mai, son saint Patron...

  • « Caritas »

    L’assemblée générale quadriennale de la Caritas Internationalis se tient à Rome du 12 au 17 mai. La séance inaugurale a été présidée par le cardinal Maradiaga, président sortant et grand ami de François, flanqué de Gustavo Guttierez, le père de la soi-disant « théologie de la libération ». Inutile de dire que le dominicain Guttierez, 86 ans, était la vedette du spectacle. « Il y a eu un dialogue, très critique, c'est vrai, parfois difficile », avec le Vatican, reconnaît-il. C’est-à-dire avec le cardinal Ratzinger, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi. Mais « je crois que maintenant, avec le témoignage du pape François, c'est plus clair : (…) François a expliqué que l'option préférentielle pour les pauvres est une question théologique. Vous pouvez ouvrir la Bible et le thème des pauvres est là, dans le premier testament, dans le second testament (sic). On trouve les pauvres, pas les théologiens. » Sic.

    Il n’est pas inintéressant de constater que Guttierez reconnaît que Mgr Romero n’est pas un martyr de la foi, comme je l’avais remarqué. Mais bien sûr, au lieu de déplorer l’incongruité de cette béatification pour « martyre », il s’en félicite : « Le sens du martyre a changé », les nouveaux martyrs sont ceux qui « ont témoigné de la justice, de la dignité humaine ».

    Bref il n’y a plus rien de religieux, de spirituel. On est dans l’horizontalité (marxiste) de la lutte sociale.

    Face à la dérive de la Caritas, Benoît XVI avait dû taper du poing sur la table. En 2011, il avait interdit à Lesley-Ann Knight de se représenter au poste de secrétaire général, il avait interdit au dominicain Timothy Radcliffe de prononcer son discours, il avait envoyé trois cardinaux remettre les pendules à l’heure, au premier chef le cardinal Sarah, président du conseil pontifical Cor Unum, dont dépend la Caritas, et il avait lui-même prononcé un discours sans complaisance.

    Tout cela est aujourd’hui, seulement quatre ans après, bien oublié. François a nommé le cardinal Sarah préfet de la congrégation pour le culte divin, non pas pour combattre les dérives liturgiques, dont il se moque éperdument, mais pour que le cardinal (qui sait, lui, ce qu’est la pauvreté) arrête de mettre des bâtons dans les roues d’une Caritas transformée en ONG gauchiste. Et il s’est bien gardé de nommer un nouveau président de Cor Unum, afin que le cardinal Maradiaga ait les coudées franches.

    Mais celui-ci était en fin de mandat, il a fallu lui trouver un successeur. Lequel devait être le cardinal Tagle, poulain de François. Et bien entendu le cardinal Tagle s’est présenté comme l’avocat des pauvres voulant aller dans les périphéries…

    Un autre candidat a osé se présenter : l’archevêque maronite Joseph Soueif, proposant un programme basé sur les nouveaux statuts de la Caritas issus du motu proprio de Benoît XVI…

    Le cardinal Tagle a obtenu 91 voix sur 133, refermant ainsi la parenthèse que Benoît XVI n’avait en fait pas réussi à ouvrir.

    Le cardinal Tagle qui n’était même pas là, car il était à Chicago pour recevoir un doctorat honoraire de l’Union théologique catholique, un des instituts américains les plus « libéraux »...

    Sources: Benoît et moi et Rorate Caeli.

    On lira d’autre part le commentaire tonique de Riccardo Cascioli sur les propos débiles du cardinal Maradiaga à propos du réchauffement climatique.

  • Effrayant

    Alessandro Gnocchi, dans un texte où il aborde diverses questions, attire notamment l’attention sur la réponse du pape à un enfant, lors de la fameuse réception de la « Fabrique de la paix » au Vatican, avec Emma Bonino (car ce pape ne sait pas que « le plus grand destructeur de la paix, aujourd'hui, est le crime commis contre l'innocent enfant à naître », comme le soulignait la bienheureuse Mère Teresa en recevant son prix Nobel).

    Donc un enfant lui a demandé pourquoi les enfants souffrent-ils.

    Réponse :

    Cette question est une des plus difficiles auxquelles répondre. Il n’y a pas de réponse ! Il y a eu un grand écrivain russe, Dostoïevski, qui a posé la même question : pourquoi les enfants souffrent-ils ? On peut seulement lever les yeux vers le ciel et attendre des réponses qui n’existent pas. Il n’y a pas de réponse à cela, Rafael.

    C’est évidemment effroyable de répondre cela. Et de le répondre à un enfant. En fait, François a déjà dit cela. Car il se répète beaucoup. On n’est pas obligé de suivre ses vaticinations jour après jour, d’autant que moins on l’entend et mieux on se porte. Mais je découvre qu’il a déjà dit cela, en substance, aux Philippines. Selon la légende bergoglienne (telle qu’elle est fabriquée et colportée par exemple par Zenit), une petite fille, Glyzelle, lui a posé cette question en éclatant en sanglots. Ensuite, lors de sa rencontre avec les jeunes, François, toujours bouleversé, a laissé de côté le texte écrit de son intervention pour évoquer cet épisode, et il aurait dit :

    Attention ! Elle a posé aujourd’hui la seule question qui n’a pas de réponse. Et elle a dû le dire par des larmes. Cette question, c’est celle de la souffrance des enfants : pourquoi faut-il que les enfants pleurent ? Elle nous a enseigné à pleurer. (…) Apprenons à pleurer… Si vous n'apprenez pas à pleurer vous ne serez pas de bons chrétiens, c'est un défi.

    En réalité, comme en fait foi le site du Vatican, François a dit

    Faites attention : elle a posé aujourd’hui la seule question qui n’a pas de réponse. Et les mots ne lui sont pas venus, elle a du la dire avec des larmes.

    Or cela n’a pas été relevé par la presse, pour deux raisons. La première est que le pape n’a pas dit quelle était la question, ni de qui elle émanait. La seconde est que c’est au milieu d’une tirade contre le « machisme » (qui elle a été abondamment reprise).

     Voici le paragraphe :

    Un peu… sur la faible représentation des femmes. Trop faible ! Les femmes ont beaucoup à nous dire dans la société d’aujourd’hui. Parfois nous sommes trop machistes, et nous ne laissons pas de place à la femme. Mais la femme sait voir les choses avec un regard différent de celui des hommes. La femme sait poser des questions que nous les hommes nous n’arrivons pas à comprendre. Faites attention : elle a posé aujourd’hui la seule question qui n’a pas de réponse. Et les mots ne lui sont pas venus, elle a du la dire avec des larmes. Ainsi, quand le prochain pape viendra à Manille, qu’il y ait davantage de femmes !

    Ensuite le pape parle d’un autre témoignage, puis il revient, sans le dire, à Glyzelle :

    La grande question pour tous : pourquoi les enfants souffrent ? Pourquoi les enfants souffrent ? C’est vraiment quand le cœur réussit à se poser la question et à pleurer, que nous pouvons comprendre quelque chose.

    Il reviendra sur la question lors de sa conférence de presse dans l’avion, et en citant, déjà, Dostoïevski :

    Nous chrétiens devons demander la grâce de pleurer, surtout les chrétiens nantis, et pleurer sur les injustices et pleurer sur les péchés. Parce que le fait de pleurer nous permet de comprendre de nouvelles réalités ou de nouvelles dimensions de la réalité. C’est ce qu’a dit la fillette, et c’est aussi ce que je lui ai dit. Elle a été la seule à poser cette question à laquelle on ne peut répondre : « Pourquoi les enfants souffrent-ils ? ». Le grand Dostoïevski se la posait, et il n’est pas parvenu à répondre : pourquoi les enfants souffrent-ils ? Elle, avec ses larmes, une femme qui pleurait. (Sic, et c’est la fin de la conférence de presse.)

    Sans doute le frère Bergoglio a-t-il lu dans un de ses manuels d’apprenti jésuite cette référence à Dostoïevski. Mais d’abord si Dostoïevski est un immense écrivain ce n’est pas un père de l’Eglise, et l’on n’attend pas que le pape réponde par Dostoïevski quand on lui pose une question.

    Ensuite et surtout, si François avait lu Dostoïevski il aurait vu que l’auteur lui-même donne la réponse. Car à la tirade d’Ivan Karamazov (qui n’est pas le porte-parole de Dostoïevski) sur l’injuste souffrance des enfants innocents, Aliocha réplique en invoquant « celui qui a versé son sang innocent pour tous et pour tout ». Et Ivan lui-même s’exclame : « Ah ! oui, c’est le seul sans péché, le seul innocent ! Non, je ne l’ai pas oublié ; je m’étonne même que tu ne me l’aies pas objecté depuis longtemps (…) ».

    Car la réponse à la souffrance des enfants, à la souffrance des innocents, est dans le Crucifix. Il ne s’agit pas de « lever les yeux vers le ciel et attendre des réponses qui n’existent pas », comme ose le dire François (laissant entendre que le ciel serait vide, ou que Dieu est trop méprisant pour nous répondre), il s’agit de regarder le Dieu qui s’est fait homme pour prendre sur lui le péché, la chair du péché, et la clouer à la Croix, lui qui était le seul vraiment Innocent. La réponse à la souffrance des enfants, et à toute souffrance « injuste », est dans la contemplation de la souffrance de l’Enfant divin (c'est aussi l'enseignement de la fête des saints Innocents.) La souffrance est due au péché originel (qu’Ivan oublie dans sa tirade) : le péché originel affecte toute la création, donc aussi les enfants innocents. Personne n’est épargné. La souffrance des enfants innocents paraît être un scandale particulier, mais ce n’est qu’une conséquence inéluctable du péché originel. La révélation suprême du christianisme, de ce point de vue, est que Dieu lui-même est venu souffrir-avec-nous. Et cette compassion de Dieu nous vaut la rédemption et la vie éternelle. C'est là que se trouve la vérité ultime de la religion chrétienne, qu'on ne trouve ni de près ni de loin dans aucune autre religion, car aucune homme n'aurait pu imaginer une vérité aussi vertigineuse.

  • Toujours François…

    « J'ai assisté, ce matin, via internet, à l'audience de François aux enfants de “La fabrique de la paix” (initiative onusienne, à l'étendard LGBT, au nœud rouge du sida... bref, tout un programme, avec, en prime, la pauvre Bonino au premier rang!) J'ai appris à ne plus bondir, même si cela reste toujours aussi douloureux, en voyant le Pape faire son entrée sur un air de music-hall chanté par deux jeunes créatures abreuvées de spectacle télé ["We are the world"], saluer avec délectation tous ces i-phones et autres appareils photos brandis pour le capter, chercher toujours d'un œil l'objectif officiel chargé de le suivre au risque de ne pas savoir à qui il tend la main. Une vaste méga foire d'enfants surexcités par des éducateurs! »

    Si vous ne craignez pas d’être déprimé pour le reste de la journée, la suite est ici

  • Trop c’est trop

    Je ne voulais pas commenter le coup de fil de François à Emma Bonino pour qu’elle « tienne bon » (dans sa « lutte contre le cancer »), parce que c’est fastidieux et déprimant de suivre au jour le jour les obscénités du souverain pontife. Je ne vois pas d’autre mot en effet, quand il s’agit de cette propension à téléphoner aux plus pourris des pourris pour les réconforter… et les conforter dans leur pourriture et leur permettre de s’offrir un nouveau tour de piste : « Le pape m’a téléphoné. »

    Mais trop c’est trop. Non seulement le pape a téléphoné à Emma Bonino, mais j’apprends qu’il l’a invitée à « assister au Vatican à la rencontre du Pape avec des milliers d'enfants - organisé par la "Fabrique de la Paix" - afin d'"œuvrer avec lui à la réalisation d'un grand rêve : édifier un monde de paix, tolérance et accueil ».

    C’est lundi prochain, 11 mai, que Emma Bonino sera donc au Vatican, et montrée aux enfants comme une de ces personnalités qui œuvrent avec le pape pour un monde de paix et d’accueil.

    Vous l’entendez, le fou rire du diable ? Il s’en étrangle, il s’en étouffe, mais il n’en meurt pas. Il se demande ce qu’il va pouvoir inventer d’encore plus diabolique à inspirer à François.

    Quand j’ai découvert Emma Bonino, elle était commissaire européen à la Pêche. Et elle mettait en application de façon implacable la politique d’éradication de la pêche artisanale, sans la moindre considération des drames humains, avec un mépris glacial et pleinement assumé des pêcheurs et de leurs familles. Je ne savais pas alors qu’elle était en Italie le symbole même de la culture de mort et de toutes les subversions, militante acharnée du divorce, de la contraception, de l’avortement, de l’euthanasie, puis des droits LGBT, de l’idéologie du genre…

    Emma Bonino avait créé le CISA, centre d’information sur la stérilisation et l’avortement, qui militait pour le droit à l’avortement et pratiquait l’avortement en toute illégalité. En 1974, elle s’était vantée d’avoir pratiqué 10141 avortements clandestins, avec sa célèbre pompe à vélo :

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    « Les avortements sont effectués avec une pompe à vélo, un dilatateur en plastique et un pot dans lequel on fait le vide et où finit le contenu de l'utérus. J'utilise un bocal d'un kilo qui avait contenu de la confiture. Les femmes ne se soucient pas de ce que je n'utilise pas un récipient acheté dans un magasin de sanitaires, c'est l'occasion d'une bonne rigolade » : è un buon motivo per farsi quattro risate.

    Non seulement elle n’a jamais regretté cela, mais elle a continué dans la même voie, pour la pilule abortive, etc. Il n’y a semble-t-il que sur l’euthanasie qu’elle ait aujourd’hui quelques réticences, en ce qui la concerne personnellement.