Dans une interview au Corriere della serra daté d'hier, réalisée par l’inévitable Antonio Spadaro, François dit que les nouveaux instituts religieux l’inquiètent. Surtout ceux qui ont beaucoup de vocations... et qui font faillite. Sic. Surtout ceux qui sont « restaurationnistes » (sic) et apportent « la rigidité ». Surtout ceux qui sont « pélagiens » et qui « retournent à l’ascétisme », jusqu’au moment où éclate un scandale. Et ceux qui sont « triomphalistes » alors que le Saint-Esprit ne fait pas de bruit…
On notera la nouvelle calomnie contre les Franciscains de l’Immaculée, malgré les décisions de justice, et l’affirmation qu’ils auraient fait « faillite », quand leur institut a été détruit par le pape.
Une belle tranche de François, tel qu’en lui-même. Voici une traduction :
Bien sûr, c’est vrai qu’il y a un déclin parmi ceux qui choisissent la vie religieuse en Occident. C’est certainement lié au problème démographique. Mais c’est vrai aussi que parfois la vocation pastorale ne répond pas aux attentes des jeunes. Le prochain Synode nous donnera des idées. Le déclin de la vie religieuse en Occident m'inquiète.
Mais je m'inquiète aussi d'une autre chose : l'apparition de nouveaux instituts religieux qui soulèvent certaines inquiétudes. Je ne dis pas qu'il ne devrait pas y avoir de nouveaux instituts religieux ! Absolument pas. Mais parfois, je me demande ce qui se passe aujourd'hui. Certains d'entre eux semblent représenter une nouvelle approche, exprimer une grande force apostolique, attirant beaucoup de monde, mais seulement... pour faire faillite. Parfois, il apparaît même qu'ils ont dissimulé des scandales... Puis il ya de petites fondations nouvelles qui sont vraiment bonnes et travaillent sérieusement. Je vois que derrière ces bonnes fondations il y a parfois des groupes d'évêques qui les accompagnent et assurent leur croissance. Mais il en est d'autres qui ne proviennent pas d'un charisme du Saint-Esprit, mais d'un charisme humain, d'une personne charismatique qui attire par ses charmes humains. Certains sont, je dirais, « restaurationnistes » : ils semblent offrir de la sécurité, mais au lieu de cela ils donnent seulement la rigidité. Quand on me dit qu'il y a une Congrégation qui attire tant de vocations, je dois avouer que je m'inquiète. L'Esprit ne suit pas la logique du succès humain : il fonctionne d'une autre manière. Mais, me dit-on, il y a tant de jeunes prêts à tout, qui prient beaucoup, qui sont vraiment fidèles. Et je me dis: « Merveilleux: nous verrons si c'est le Seigneur ! ».
D'autres sont des Pélagiens: ils veulent retourner à l'ascétisme, faire pénitence. Ils ressemblent à des soldats prêts à tout pour la défense de la foi et de la morale... et puis un scandale émerge impliquant le fondateur... Nous savons tout cela, non ? Jésus a un style différent. Le Saint-Esprit fit du bruit le jour de la Pentecôte : c'était le commencement. Mais habituellement, l'Esprit ne fait pas beaucoup de bruit, il porte la croix. Le Saint-Esprit n'est pas triomphaliste. Le style de Dieu est la croix qui est portée jusqu'à ce que le Seigneur dise : « assez ». Le triomphalisme ne va pas bien avec une vie de prière.
Donc, ne mettez pas d'espoir dans la floraison soudaine et massive de ces instituts. Recherchez plutôt le chemin humble de Jésus, celui du témoignage évangélique.