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Europe - Page 96

  • Les Russes font sécession

    Le Parlement russe a voté hier en première lecture une loi autorisant la Russie à ne pas appliquer les décisions de la Cour européenne des droits de l'Homme si elles vont à l'encontre de la Constitution russe.

    Le texte a été adopté quasiment à l’unanimité : 434 députés sur 438. Il pose en principe que l’autorité de la Cour constitutionnelle russe est supérieure à celle de la Cour européenne.

    Or la Russie fait partie du Conseil de l’Europe et donc elle est censée reconnaître la primauté de la Cour européenne des droits de l’homme.

    Le porte-parole du secrétaire général du Conseil de l'Europe a fait part de son inquiétude, essayant de se rassurer en soulignant que ce vote n’est pas l’adoption définitive de la loi, et que le secrétaire général Thorbjorn Jagland va poursuivre ses contacts avec les députés russes pour faire évoluer leur position…

  • Un seul drapeau

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    Le nouveau Premier ministre polonais, Beata Szydlo, a décidé qu’elle ferait ses conférences de presse et autres déclarations non plus devant des drapeaux polonais et européens alternés, mais devant les seuls drapeaux polonais. « Elles seront tenues seulement devant les très beaux drapeaux polonais rouge et blanc », a-t-elle souligné.

    Beata Szydlo rejoint ainsi Viktor Orban, qui ne prend la parole que devant une forêt de drapeaux hongrois, mais aussi Robert Fico qui ne s’exprime que devant le drapeau slovaque, et Milos Zeman, qui apparaît toujours devant le seul drapeau tchèque. Vive l’union de Visegrad !

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    (J'écris ceci en hommage à Vaclav Klaus, qui avait suscité l'indignation et les plus ignobles insultes des européistes lorsqu'il avait enlevé le drapeau européen du château de Prague et de son bureau. Il ne l'avait pas fait en vain...)

  • Terrorisme anonyme

    Dans la proposition de résolution du Parlement européen « sur la prévention de la radicalisation et du recrutement de citoyens de l'Union par des organisations terroristes », présentée hier par Rachida Dati, on peut lire ceci :

    "Le terrorisme ne peut et ne doit être associé à aucune religion, nationalité ou civilisation."

    C’est évident. Chacun peut constater qu’en Europe ces dix dernières années il y a eu autant d’attentats bouddhistes que d’attentats catholiques.

    Trêve de plaisanterie. Comment peut-on prétendre prévenir la radicalisation etc. si l'on refuse de connaître son origine ?

  • La seule vraie manifestation de solidarité avec la France

     

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    Hier, comme chaque 17 novembre, avaient lieu plusieurs rassemblements à Prague. Le 17 novembre c’est l’anniversaire à la fois de la révolte étudiante contre les nazis en 1939, et de la révolution de velours contre les Soviétiques en 1989. Hier il y avait notamment une manifestation contre l’islam et contre l’immigration organisée par le « Bloc contre l’islam », en soutien au président de la République Milos Zeman pour sa position claire et nette contre l’invasion des prétendus « réfugiés ».

    Or le principal orateur fut… Milos Zeman lui-même. Faisant fi de toute critique pour sa participation à une manifestation « xénophobe » organisée par des « fascistes », il a tenu un discours ouvertement dirigé contre le politiquement correct et les médias qui le véhiculent.

    Il a commencé par demander une minute de silence pour les victimes des attentats parisiens. Puis il a rappelé le sens du double anniversaire : la nation tchèque n’accepte pas d’être occupée, elle n’accepte pas la manipulation, elle n’accepte pas la camisole de force d’une pensée unique et l’opinion en uniforme. « Et si aujourd’hui nous vivons dans une société libre, où le lavage de cerveau est plus difficile que par le passé, cela ne signifie pas qu’il n’existe plus. » Et de citer trois sortes de manipulateurs : les défenseurs autoproclamés de « valeurs » qu’ils définissent eux-mêmes, les « leaders d’opinion » qui dirigent l’opinion publique, et les pires, les « faiseurs d’opinion », qui méprisent les citoyens au point de les prendre pour de la pâte à modeler… « Mais nous qui sommes la pâte, nous ne sommes pas de la pâte à modeler, nous qui sommes réunis ici essayons de penser de façon indépendante. »

    Milos Zeman a alors souligné que dans une société libre chacun devait pouvoir faire valoir son point de vue, et qu’on n’a pas le droit d’invalider le point de vue contraire par des insultes comme « extrémistes, xénophobes, islamophobes, racistes et fascistes ». Ces étiquettes montrent seulement « l’insuffisance de pensée de ceux qui les utilisent ».

    « Notre nation n’est pas xénophobe », a-t-il poursuivi, il y a un demi-million d’étrangers chez nous, et ils sont pleinement acceptés. « Mais leur culture est entièrement compatible avec les valeurs européennes, ce n’est pas une culture de meurtriers, ce n’est pas une culture de haine religieuse. »

    Et d’embrayer sur les « réfugiés » :

    « Je sais que la grande majorité de ces migrants clandestins sont des hommes jeunes, bien nourris. Et je me demande pourquoi ces hommes ne se battent pas pour la liberté contre l’Etat islamique dans leur pays. Et s’ils viennent de pays qui ne sont pas en guerre, je me demande pourquoi ils ne travaillent pas pour leur pays et pour qu’il surmonte son retard. »

    Et d’ajouter aussitôt :

    « La voix du président de la République doit être la voix de la nation, pas la voix des médias, pas un porte-voix médiatique. Même si je reconnais que j’aurais une vie plus confortable si j’étais la voix des médias. Les journalistes qui écrivent chaque jour autre chose sans avoir rien compris me loueraient par de beaux discours. Mais je suis en conflit avec ces gens-là. »

    Il a conclu en appelant à faire tout ce que nous pouvons pour « continuer de vivre dans une société libre où nous apprécions la diversité des points de vue, où nous discutons, où nous argumentons, où nous ne sommes pas soumis à un lavage de cerveau ».

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  • Le travail des réfugiés

    En Allemagne, le Bureau fédéral du Travail indique que parmi les réfugiés provenant des 15 pays principaux d’origine seulement 67.900 ont trouvé un travail entre octobre 2014 et septembre 2015.

    Soit 4%.

    (Le plus fort est que c’est pour se féliciter de cet accroissement du nombre des réfugiés qui contribuent aux assurances sociales…)

  • La Finlande et l’euro

    Une « pétition citoyenne » en Finlande a recueilli les 50.000 signatures nécessaires pour contraindre le Parlement à organiser un débat sur l’appartenance du pays à la zone. C’est semble-t-il une première dans l’UE. D’autant que selon le traité les pays membres n’ont pas le choix…

    La pétition continue de recueillir des signatures, qui seront vérifiées au début de l’année prochaine, et un débat aura lieu dans les mois suivants. La pétition demande un référendum, mais il faudrait que le Parlement soutienne cette initiative, ce qui semble exclu.

    « Depuis 2008 l’économie suédoise a eu une croissance de 8%, tandis que la nôtre a baissé de 6%, souligne Paavo Vayrynen, l’un des députés qui ont lancé l’initiative. C’est le bon moment d’avoir un large débat pour savoir si nous devons continuer dans l’eurozone ou non. »

    L’établissement politique est majoritairement europhile, évidemment, mais l’idée d’un « Fixit » fait son chemin. Une organisation eurosceptique intitulée EuroThinkTank de Finlande a publié une étude montrant que l’abandon de l’euro pourrait coûter jusqu’à 20 milliards… d’euros mais que le pays serait gagnant à long terme.

  • L’Ukraine adopte les valeurs de l’Europe

    Contrairement à ce que j’écrivais le 6 novembre dernier, LGBT est ukrainien.

    Le 5 novembre, les députés avaient rejeté l’amendement au code du travail interdisant les « discriminations fondées sur la préférence sexuelle ». Hier, le même Parlement a voté le même amendement. Pour pouvoir bénéficier de la promesse de l’UE de la fin des visas. C’était une condition sine qua non.

    « Je crois que si nous allons en Europe, nous devons reconnaître les règles adoptées en Europe », a dit le député Youri Koutsenko à EUobserver. Il a dit aussi : « Il vaut mieux avoir une gay pride sur Khrechtchatyk (la principale artère de Kiev) que des tanks russes dans le centre de la capitale ukrainienne. » Sic.

    C’était le troisième vote, pour faire passer au forceps l’amendement des valeurs de l’Europe. Le 5 novembre, 117 députés avaient voté pour. Mardi, ils étaient 207. Hier ils étaient 234 : enfin la majorité…

    Il serait intéressant de savoir comment on a fait changer d’avis assez de récalcitrants pour obtenir une majorité LGBT…

  • Hors l’euro…

    La monnaie unique, comme chacun sait, est un gage de prospérité, une nécessité pour l’économie et l’emploi. C’est ainsi qu’on nous l’a vendue. Hors l’euro, pas de salut.

    Au Royaume-Uni, le taux de chômage est tombé à 5,3%. Or on considère généralement que 5% de demandeurs d’emploi équivaut au plein emploi.

    Et les salaires entre juillet et septembre ont continué à augmenter fortement, de 3% par rapport à la même période de l’an passé.

    On dirait que la malédiction du refus de l’euro ne marche pas à tous les coups…

    Et si l’on regarde la Suède, le Danemark, la Pologne (sans parler de la Norvège et de la Suisse), on a plutôt l’impression qu’elle ne marche jamais, et que pour nombre de pays de la zone elle a comme un air de boomerang…

  • La lettre de Cameron

    David Cameron a présenté ce matin, au cours d’une conférence de presse, la lettre qu’il a envoyée à Donald Tusk, président du Conseil européen, où il expose les demandes que formule le Royaume-Uni concernant le fonctionnement de l’Union européenne, demandes qui si elles sont satisfaites permettrait au gouvernement britannique d’appeler à voter pour le maintien du Royaume dans l’UE lors du référendum qui aura lieu avant fin 2017. Sinon... « Je n'ai aucun attachement sentimental aux institutions de l'UE », a-t-il prévenu.

    Si l’on en croit les commentaires, il n’y aurait rien de nouveau dans cette lettre et les demandes seraient imprécises. A priori il n’y aurait pas de quoi fouetter un chat européiste et rien qui puisse gêner l’exécutif européen, sauf éventuellement la revendication d’une période de quatre ans pendant laquelle les immigrants en provenance d’autres pays de l’UE n’auraient pas les avantages sociaux britanniques, car c’est « discriminatoire »…

    Il semble que les commentateurs n’aient pas lu la lettre. Car il n’y a pas que cette « discrimination » qui pose problème. En outre, c’est une erreur de perspective de dire que les revendications sont imprécises. Elles sont très précises. Ce qui manque, en revanche, ce sont les solutions juridiques. Parce que, effectivement, Cameron laisse le soin à ses partenaires de les proposer…

    La lettre est en quatre points. Le premier concerne la « gouvernance économique ». Ici, c’est Cameron qui s’oppose à la « discrimination » : en l’occurrence la discrimination entre les pays qui ont l’euro et ceux qui ne l’ont pas. Il veut des « principes juridiquement contraignants » qui sauvegardent le marché unique comme véritable marché unique et un « mécanisme de sauvegarde » qui assure que les principes soient respectés.

    Il énumère alors sept principes. Qu’il suffise de citer le premier : « L’UE a plus d’une monnaie. » The EU has more than one currency.

    C’est, dans la lettre, la première revendication de Cameron. Les commentateurs ne paraissent pas voir (si par hasard ils ont lu la lettre et non la dépêche de l’AFP), que cela commence par quelque chose qui est diamétralement contraire à l’un des principes essentiels du traité européen, lequel stipule que l’UE a une « monnaie unique, l’euro ». Depuis Maastricht, l’UE est l’union de pays qui s’engagent à avoir l’euro comme monnaie parce que l’euro est la monnaie de l’Union.

    Pour reconnaître qu’il y a plusieurs monnaies dans l’UE, il faut modifier le traité. Et le modifier en le rendant contraire à ce qu’il est.

    Si l’UE accédait à cette première revendication de Cameron, ce serait la fin de l’UE telle qu’elle existe depuis Maastricht, et telle que les idéologues aux commandes veulent qu’elle se fasse.

    Ceci va de pair avec le troisième point de la lettre, celui qui est intitulé « Souveraineté », où Cameron demande « d’abord » qu’il soit mis fin à « l’obligation de la Grande-Bretagne de travailler à une union toujours plus étroite, ainsi qu’il est écrit dans le traité ». Mais cette « union toujours plus étroite » est un principe majeur de la construction européenne. Si les Britanniques obtiennent de ne plus y « travailler », c’est la porte ouverte à des revendications identiques d’autres pays, par exemple ceux du groupe de Visegrad (Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie) qui n’attendent que cela… sans parler de la Suède, ou du Danemark (qui s’est exempté de tout dès le début), voire des Pays-Bas et de la Finlande… et pour finir il ne resterait rien de « l’union toujours plus étroite »…

    Il va donc être fort intéressant, comme je le pensais, de voir ce qui va être proposé à David Cameron…

  • Impressionnant

    Dans le cadre du fabuleux plan européen de relocalisation des demandeurs d’asile, quelque 19 (oui, dix-neuf) Syriens et Erythréens (ou présumés tels) ont été envoyés en Espagne hier.

    C’est tellement important que l’AFP en a fait une dépêche.