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Europe - Page 182

  • Union européenne contre le Saint-Siège

    Mgr Moran, archevêque d'Aberdeen, qui participait à une réunion de la COMECE vendredi à Bruxelles, a déclaré à EUobserver que les délégués (les évêques présents) se sont déclarés « choqués » par le propos du cardinal Bertone sur « pédophilie » et « homosexualité ». Il a ajouté : « Si l'Eglise dit quelque chose de faux ou de stupide, même les gouvernants chrétiens soivent avoir le courage de dire : Non, je ne suis pas d'accord, vous avez tort, c'est une stupidité. »

    EUobserver note par ailleurs que les cendres islandaises ont épargné à Jerzy Buzek une rencontre « potentiellement embarrassante » avec le pape. Le président du Parlement européen devait rencontrer vendredi Benoît XVI et le cardinal Bertone, alors qu'on "reproche au premier d'avoir protégé des prêtres qui ont commis des abus", et que le second est un tenant de la "doctrine classique de l'homophobie" (sic). A la veille du voyage, des députés libéraux et des militants homosexuels avaient exigé que les dirigeants de l'UE brisent le silence sur cette question. Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge et chef du groupe libéral, venait d'écrire à Jerzy Buzek, José Manuel Barroso et Herman Van Rompuy : « Un certain nombre de dirigeants de l'Eglise catholique ont fait des déclarations ces derniers jours qui sont tout à fait inacceptables et fortement conflictuelles avec les valeurs de l'Union européenne d'égalité et de non-discrimination. Les déclarations liant la pédophilie à l'homosexualité ou blâmant les Juifs d'avoir fomenté la crise sont très graves, non seulement au niveau interne - la relation entre l'UE et l'Eglise catholique -, mais aussi au niveau international - la relation entre l'UE et l'État du Saint-Siège. Ces déclarations nous rappellent le passé. Je vous demande de réagir à ces déclarations, de les condamner dans les termes les plus clairs et de faire des démarches auprès des dirigeants de l'Eglise catholique afin que les victimes de crimes pédophiles obtiennent la vérité et la justice. »

  • Quatremer, la langue française et l’eurocommunisme

    Je signalais que, selon Jean Quatremer, Lech Kaczynski fut « le pire président que la Pologne n'ait jamais eu ». Le sens du propos était très clair. Tellement clair que de nombreux lecteurs se sont tout de même émus de cette profession de foi clairement pro-communiste. Jean Quatremer a cru nécessaire d'ajoute à sa phrase : « (précision: je parle évidemment de la Pologne d'après la chute du communisme) ».

    Evidemment ? Certes non. Ce qui est évident est qu'il parlait de la Pologne depuis qu'elle a des présidents. Ou alors c'est qu'il a de sérieux problèmes avec la langue française.

  • Une entorse à la non-discrimination

    La Cour européenne de Justice, qui avait été saisie par la Cour constitutionnelle belge, a décrété que les Etats membres de l'UE peuvent imposer des quotas d'étudiants étrangers dans leurs universités, bien que cela soit contraire aux principes de non-discrimination.

    "Une inégalité de traitement fondée indirectement sur la nationalité peut être justifiée par l'objectif visant à maintenir un service médical de qualité, équilibré et accessible à tous dans la mesure où il contribue à la réalisation d'un niveau élevé de protection de la santé publique", dit la Cour.

    Il s'agit du quota de 30% d'étrangers instaurés dans les facultés médicales de Wallonie, qui sont submergées de demandes d'étudiants... français. Avant la mise en place du quota en 2006, 75 % des étudiants en médecine étaient des étrangers, essentiellement des Français.

    Cet arrêt de la CEJ réjouira les Autrichiens, qui ont instauré de tels quotas parce que 75% de leurs étudiants en médecine venaient d'Allemagne.

    En fait la CEJ renvoie la Cour constitutionnelle belge à ses responsabilités, lui disant que c'est à elle de déterminer les risques pour la santé sur la base d'une "analyse objective, circonstanciée et chiffrée". Mais elle admet bel et bien qu'on puisse « discriminer » selon la nationalité. Ce qui est une brèche dans le totalitarisme de la non-discrimination.

  • L’européisme démasqué

    Si l'on a besoin de se persuader que l'européisme est un avatar du communisme, on aura une belle preuve dans le texte de pure haine bolchevique que publie Jean Quatremer sur Lech Kaczynski, intitulé « Mort d'un nationaliste réactionnaire ».
    Le président polonais était « réactionnaire, sectaire, eurosceptique, brutal », il a « donné une image terrifiante de la Pologne ». Quand son frère était Premier ministre, ils « ont gouverné avec la Ligue des familles, un petit parti antisémite, xénophobe et violemment réactionnaire qu'ils ont protégé. Autoritaires, peu soucieux de libertés publiques, ils ont pourri la vie de centaines de personnes en se livrant à une chasse fantasmatique aux anciens communistes ». « Il aura finalement été le dernier représentant d'une certaine Pologne rancie, crispée, réactionnaire (rejet de l'avortement, refus de reconnaître des droits aux homosexuels, etc.). »

    Il aura été « le pire président que la Pologne n'ait jamais eu ». Pire que Bierut, Gomulka, Gierek. Pire que Jaruzelski. Au moins c'est clair.

    Et Jean Quatremer s'étrangle, comme sa consoeur du Monde, en lisant qu'Adam Michnik, opposant déclaré des Kaczynski, salue, dans son éditorial de Gazeta Wiborcza, « le patriotisme » de Lech Kaczynski, « cet homme « droit » et « sympathique » qui a « servi l'indépendance de la Pologne » et choisi la liberté contre la dictature ».

    N'en déplaise à Jean Quatremer, les Polonais n'ont aucune nostalgie des dictateurs à la solde des Soviétiques. Et ils vont enterrer Lech Kaczynski et sa femme dans la crypte de la cathédrale du Wawel, à Cracovie, sous le tombeau de saint Stanislas, là où reposent les rois de Pologne. "La famille Kaczynski a voulu ainsi qu'il rejoigne les grands héros de notre nation polonaise. Il rejoindra ceux qui ont le mieux accompli leur devoir envers la nation", a dit le cardinal Stanislaw Dziwisz. Lech Kaczynski et sa femme Maria seront ainsi enterrés près du maréchal Pilsudski, le dernier chef d'Etat polonais qui ait eu les honneurs du Wawel. Jean Quatremer va pouvoir encore s'étrangler d'indignation. Mais les chiens aboient, la caravane passe...

  • Parmi les eurosceptiques du Tupolev

    Le président de la Banque centrale polonaise, Slawomir Skrzypek, mort dans l'accident de Smolensk, venait d'envoyer un article au Financial Times, intitulé « Ne nous pressons pas de rejoindre l'euro ». Il écrivait notamment : « Une décennie d'histoire des membres périphériques de la zone euro, perdant leur compétitivité de façon drastique, est une leçon salutaire. Une autre conclusion, à propos de l'imbroglio grec, est que rien ne peut remplacer les efforts propres de chaque pays pour augmenter sa compétitivité, renforcer sa discipline fiscale et accroître la flexibilité du travail et du marché. »

  • A propos de l’initiative citoyenne contre le travail du dimanche

    Le député européen allemand Martin Kastler (CSU-PPE) a lancé ce qu'il appelle une « initiative citoyenne européenne » contre le travail du dimanche, intitulée « Mum and Dad belong to us on Sunday ! » (Maman et Papa nous appartiennent le dimanche !). Il a créé un site internet où il appelle à signer sa demande.

    Sur la page d'accueil, l'internaute est invité à découvrir la « campagne en ligne pour la première initiative citoyenne européenne ». Martin Kastler explique que « depuis la ratification du traité de Lisbonne, tous les citoyens européens ont reçu un nouvel outil pour prendre part directement au processus de décision européen. (...) Grâce à l'initiative citoyenne européenne, nous pouvons adresser à la Commission européenne des propositions politiques. Saisissons cette chance unique, faisons un pas vers plus de démocratie au-delà de toute politique partisane ».

    Or c'est faux, comme le savent les lecteurs de Daoudal Hebdo. La Commission européenne vient seulement de proposer un document sur les modalités pratiques de l'initiative citoyenne européenne. Elles devront être approuvées par le Parlement et le Conseil (qui en sont théoriquement les auteurs...), ce qui pourrait avoir lieu à la fin de l'année. Bref, il ne pourra pas y avoir d'initiative citoyenne européenne avant l'année prochaine. Martin Kastler le sait bien lui aussi, puisqu'il le reconnaît ensuite. Aussi, ce qu'il demande de signer, ce n'est pas sa (future) initiative citoyenne européenne, mais un texte par lequel on soutient son projet (mais il faut lire attentivement pour le comprendre).

    Ceci est dangereux. Car la plupart des gens qui signent ce document croient participer à « la première initiative citoyenne européenne ». Ce qui veut dire que lorsque Martin Kastler lancera effectivement l'initiative, ces gens-là diront qu'ils ont déjà signé. Et si Martin Kastler envoie ces signatures à la Commission, celle-ci aura beau jeu de les rejeter en disant qu'elles datent d'avant l'existence même de toute initiative citoyenne européenne.

    Ainsi, la façon dont il présente son projet pourrait laisser penser à une manipulation visant à torpiller le combat pour le repos dominical. Ce n'est pas le cas, car Martin Kastler est le député, qui avec quatre collègues a déposé au Parlement européen une déclaration écrite sur la protection du dimanche chômé, l'an dernier. Elle avait été signée par 261 députés. (Il faut la moitié des députés pour qu'une déclaration écrite soit prise en considération.)

    On peut assurément soutenir Martin Kastler, mais à condition de ne pas croire, et de ne pas faire croire, qu'on signe une initiative citoyenne européenne.

  • Le traité de Lisbonne va être modifié en catimini

    Le traité de Lisbonne stipule qu'il y a 751 députés européens. Mais il y en a 736. Plusieurs pays ont donc droit à d'autres députés européens. C'est la fameuse affaire des députés fantômes, dont j'ai largement traité à plusieurs reprises dans Daoudal Hebdo. Le seul pays qui voit sa représentation se réduire est l'Allemagne, qui doit avoir trois députés de moins. Mais on considère qu'il ne serait pas correct de renvoyer trois députés en cours de législature. In fine, jusqu'aux prochaines élections européennes, le Parlement européen comptera donc 754 députés, et non 751. Pour que cela soit légal, il faut modifier le traité. Et pour modifier le traité, normalement, il faut réunir une convention, qui propose la modification, laquelle doit ensuite être ratifiée par tous les Etats.

    Bien entendu, les Etats membres ne veulent pas d'une procédure aussi solennelle. Il faut modifier le traité en douce. La convocation d'une convention n'est pas nécessaire, si le Parlement européen est d'accord avec la proposition du Conseil. Les députés de la commission des affaires constitutionnelles se sont réunis hier, et ont donc décidé qu'il n'y avait pas besoin d'une convention. Le texte modifiant le traité sera adopté par le Parlement lors de sa session plénière des 5 et 6 mai. Il sera ensuite ratifié en catimini par les Etats membres.

    Mais on oublie de nous préciser si la modification du traité devra faire l'objet d'un référendum en Irlande. A priori, toute modification du traité européen doit faire l'objet d'un amendement constitutionnel soumis à référendum...


    Addendum. On me signale en commentaire que selon la Cour suprême irlandaise (en fait je l'avais lu au cours de la campagne sur le dernier référendum mais je l'avais oublié), il faut que le changement soit substantiel pour qu'il donne lieu à référendum.

    Addendum 2. EUobserver note que si les conservateurs arrivent au pouvoir au Royaume-Uni, ils pourraient en profiter pour organiser un référendum...

  • L’Arc Manche fait des étincelles

    L'eurorégion Arc Manche fait des étincelles en Grande-Bretagne. Elle regroupe le sud de l'Angleterre et le nord de la France (de Nantes à Lille...). En fait l'Assemblée des régions de l'Arc Manche existe depuis 2005. Mais une carte de la nouvelle eurorégion montre la Manche comme « une petite mer intérieure, l'Etang franco-anglais » (« the anglo-french Pond », voire « Le Pond » -sic).

    « Voici que l'argent des contribuables britanniques est utilisé pour effacer notre nation de la carte, supprimer mille ans d'histoire et rabaisser l'English Channel au rang insultant d'étang, a réagi Caroline Spelman, secrétaire aux communautés dans le Shadow Cabinet conservateur. Un gouvernement conservateur mettra au rancart ces plans européens et sauvera l'English Channel. »

    (De même, l'ouest de l'Angleterre fait partie de l'Arc atlantique, avec la façade atlantique française et espagnole, et le Portugal ; l'est de l'Angleterre, avec la Suède, le Danemark, une partie de l'Allemagne, les Pays-Bas et une partie de la Norvège forment la région de la Mer du Nord ; l'Ecosse, avec une partie de la Norvège, le Groenland, l'Islande et la Finlande, fait partie de la Périphérie nordique. Dans le cadre de la construction du super-Etat européen, les cartes gomment les frontières d'Etats au profit des frontières entre les eurorégions.)

    (1, 2, 3)

  • Encore une fois, le peuple italien les a eus

    Une fois de plus, ceux qui enterrent Berlusconi à chaque élection en sont pour leurs frais.

    L'AFP titrait : « Le parti de Berlusconi risque un vote sanction aux régionales ».

    A 00h30, l'Associated Press titrait encore : « Le parti de Berlusconi semble se maintenir aux régionales ».

    Se « maintenir »... Oui, la coalition de Berlusconi s'est maintenue dans les deux régions déjà à droite... et en a pris quatre à la gauche...

    Notamment celle de Rome, où l'on saluera la défaite d'Emma Bonino.

    A noter aussi que, dans le Piémont, c'est la Ligue du Nord qui l'a emporté sur la gauche.

    Le porte-parole du gouvernement, Paolo Bonaiuti, a souligné que les élections de mi-mandat, "d'habitude, sont l'occasion pour les électeurs de donner un avertissement au gouvernement en place".

    Le Corriere della Serra disait que le scrutin était, "à première vue, surtout un maxi-sondage sur le gouvernement de Silvio Berlusconi".

    C'est concluant.

    Je ne suis pas particulièrement un admirateur de Berlusconi, mais ce qui me réjouit est de voir la déception de cette presse qui est persuadée, à chaque scrutin, qu'il va enfin s'effondrer...

  • Bruno Gollnisch débouté par la Cour de justice européenne

    La Cour de justice européenne a débouté Bruno Gollnisch qui avait porté plainte contre le Parlement européen qui avait refusé de défendre son immunité parlementaire.

    La raison est qu'entre temps Bruno Gollnisch a été totalement blanchi par la Cour de cassation de l'infâme accusation de "contestation de crimes contre l'humanité" pour laquelle il avait été condamné en première instance et en appel, et par l'université, et par le ministère de l'Education, et bien entendu par les médias.

    La Cour européenne de justice souligne cependant que le Parlement européen avait "violé de façon caractérisée une règle de droit" en s'abstenant d'examiner la demande de levée de l'immunité de Bruno Gollnisch. Mais elle condsidère que cette illégalité "ne constitue pas la cause directe et déterminante de l'atteinte à l'honneur" du député.