Le Pr Brigid Lafan, vice-présidente de l'Université de Dublin, qui fut l'une des grandes voix du lobby « l'Irlande pour l'Europe » qui mena la campagne pour le oui au référendum sur le traité de Lisbonne, a publié un livre sur la campagne, où elle met en garde contre tout nouveau référendum sur un futur traité européen. Elle écrit : « L'UE doit maintenant fonctionner avec les traités et les institutions qu'elle a déjà depuis au moins 15 ans, car aussi bien les systèmes intérieurs des Etats que les électorats de l'Europe ne supporteront pas que l'on change encore les traités. »
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Même une militante du oui…
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Un gouvernement économique de l’UE est inévitable…
Début d'une interview d'Yves Leterme, le Premier ministre belge, à "EU observer" :
« Vous pouvez avoir des doutes sur la volonté politique aujourd'hui... mais l'idée d'un gouvernement économique renforcé a été mise sur la table et elle progressera. A la fin, l'AED ou quelque chose comme cela deviendra une réalité. J'en suis convaincu. Il s'agit de la stabilité financière de l'Europe, et non d'un débat idéologique sur le fédéralisme. Je suis moi-même fédéraliste. Mais plus d'intégration, et une intégration plus étroite, sont simplement des conséquences logiques du fait d'avoir une monnaie unique. »
Oui, ce sont des conséquences logiques. Mais qu'on avait soigneusement cachées lorsqu'on nous a demandé de voter pour le traité de Maastricht, qui n'en dit évidemment pas un mot.
Qu'est-ce que l'AED ? C'est l'agence européenne de la dette. Il est significatif que la première institution de la « gouvernance économique de l'UE » qui verra le jour sera celle de la dette... -
La Turquie parle déjà comme un membre de l’UE
Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, participait à une réunion informelle avec des homologues de sept pays de l'UE, samedi en Finlande. Il a notamment déclaré :
« Nous voulons que l'UE soit beaucoup plus active dans toutes les affaires internationales, et aussi beaucoup plus visionnaire, parce que l'UE est un bon exemple de pays qui ont eu de sérieuses difficultés, les pires tensions dans le passé, et se sont rassemblés en se fondant sur des valeurs aussi bien que sur des intérêts économiques. » -
William, earl of Darmouth et la baroness Ashton of Hupholland
Un autre député européen de l'UKIP a fait scandale hier au Parlement européen. Il s'agit cette fois de William, comte de Dartmouth. Au cours du débat sur la politique arctique, il s'est demandé si des pays comme la Grèce ou Chypre avaient vraiment besoin d'élaborer une politique arctique. Et il a ajouté : « Mais une politique arctique de l'UE, ce n'est peut-être pas plus bizarre que la nomination de la suprêmement non qualifiée baronne Ashton, la Sarah Palin de l'ex-gauche étudiante, comme Haut représentant. Au cours de ses auditions il est apparu clairement que la Haute représentante n'avait rien oublié, et n'avait rien appris. »
La présidente de séance, Diana Wallis, lui a alors coupé le micro.
« L'UKIP a toujours dit que ceci n'est pas un vrai parlement, puisqu'il ne tolère aucune contestation. Les événements de ce jour l'ont prouvé », a commenté William de Dartmouth.
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Catherine Ashton au top
Dans le Daily Mail de samedi dernier, Andrew Pierce note que Catherine Ashton, « haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité », est la dirigeante politique la mieux payée au monde. Son salaire annuel, 363.000 €, est supérieur à celui de Hillary Clinton et à celui d'Angela Merkel. Et si elle reste cinq ans à son poste, elle recevra une « poigné de mains dorée » (comme disent les Anglais) de plus de 513.000 €. Stephen Booth, d'Open Europe, souligne que personne au Royaume Uni n'a voté pour l'institution d'un tel poste, et que personne dans l'Union européenne n'a jamais voté pour Catherine Ashton.
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Circuit fermé
Un rapport de l'International Policy Network souligne que six lobbies écologistes reçoivent des millions d'euros de subventions de l'Union européenne. Par exemple, les Amis de la Terre et le WWF reçoivent 3,37 millions d'euros, et en retour ils dépensent près de 3 millions d'euros en lobbying pour influencer la politique européenne. Le rapport conclut : « Pour le dire simplement, l'UE utilise les fonds publics pour payer les ONG afin qu'elles exercent leur lobbying sur elle... »
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Taxe carbone européenne
Il y a quelques semaines encore, il n'était pas question d'instaurer une taxe carbone européenne, comme le demandait en vain Nicolas Sarkozy (qui n'a pas encore réussi à instaurer la taxe française).
Mais, à nouvelle Commission, nouvelles taxes... Le nouveau commissaire à la Fiscalité Algirdas Semeta a annoncé hier qu'il présenterait dans les deux mois un projet imposant une taxe carbone européenne. Plus précisément un montant minimum de taxe carbone dans tous les pays de l'UE. « C'est le bon moment », dit-il.
Le gouvernement britannique a aussitôt fait savoir qu'il s'opposerait à ce projet, et a même promis qu'il le bloquerait : les questions fiscales restant du domaine de l'unanimité, le veto britannique suffit en effet à renvoyer le projet d'Algirdas Semeta dans les fantasmes sarkozyens. -
Nigel Farage condamné
Le président du Parlement européen Jerzy Buzek a condamné Nigel Farage à une suspension de dix jours de ses indemnités parlementaires (ce qui correspond à une amende de 3.000 euros), pour avoir dit à Herman Van Rompuy qu'il avait « le charisme d'une serpillière humide et l'apparence d'un petit employé de banque » et que s'il voulait supprimer les Etats-nations c'est sans doute parce qu'il venait « de Belgique, qui est un non-pays », et pour avoir refusé de s'excuser pour ces propos.
Dans sa lettre, Jerzy Buzek écrit qu'il n'est « pas possible d'exercer la liberté que nous chérissons tous sans respecter la dignité des autres et de l'institution à laquelle nous appartenons tous deux », et que « la liberté d'expression au Parlement européen ne peut pas aller jusqu'à insulter d'autres personnes, spécialement des invités s'exprimant à notre invitation ». Il souligne aussi qu'il lui a déjà fait cette remarque plusieurs fois.
« Il espérait vraiment que je cède aujourd'hui, et je ne l'ai pas fait, a commenté Nigel Farage, annonçant qu'il allait faire appel. Je ne vais pas m'excuser auprès de Herman Van Rompuy. Je ne vais pas m'excuser auprès du Parlement européen et je ne vais certainement pas m'excuser auprès des Belges. Si j'ai des excuses à présenter, elles sont destinées aux employés de banque : si j'en ai blessé certains je suis vraiment désolé. »
Nigel Farage avait déjà fait remarquer que la chambre des communes résonne de propos bien plus virulents que ceux qu'il tient au Parlement européen. -
Nigel Farage va avoir des ennuis…
On sait que le député européen de l'UKIP Nigel Farage n'a pas sa langue dans sa poche. On se souvient que devant le Parlement, après la nomination de Herman Van Rompuy et de Catherine Ashton, il les avait qualifiés de « deux pygmées politiques », et avait ajouté que la baronne Ashton, dont personne n'avait jamais entendu parler, devait être la personne idéale pour le poste qu'on lui donnait puisqu'elle « n'a jamais eu un vrai travail » et « n'a jamais été élue à quoi que ce soit dans sa vie » (j'avais traduit intégralement ce discours haut en couleurs dans Daoudal Hebdo).
Mardi, Nigel Farage a dit que Herman Van Rompuy avait « le charisme d'une serpillière mouillée », et a qualifié la Belgique de « non-pays ». Il a été convoqué par le président du Parlement Jerzy Buzek qui lui a signifié qu'il pourrait encourir une sanction disciplinaire. D'autre part, le Premier ministre belge Yves Leterme a écrit à Jerzy Buzek pour protester contre le propos de Nigel Farage. Et un député belge, Véronique de Kayser, lui a demandé de s'excuser. Ce à quoi il a répondu : « Elle est charmante et plutôt jolie, mais je ne peux pas m'excuser pour le fait que la Belgique est une construction totalement artificielle et une erreur. »
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Pas de crise au Parlement européen
Les députés européens ont voté hier, par 430 voix contre 117 et 58 abstentions, l'embauche de 150 personnes supplémentaires pour les commissions et les groupes du Parlement européen, ce qui est rendu nécessaire, disent-ils, en raison du surcroît de travail dû au traité de Lisbonne (coût : 13,4 millions d'euros). Par le même texte, les indemnités pour les secrétariats des députés européens augmentent de 1.500 € par mois. Tout cela doit être approuvé par la Commission européenne et les Etats membres en avril prochain.