Non, pas celle de Benoît XVI : Mgr Gänswein a dit que le pape émérite ne commenterait pas le document Viganò (ce qui veut dire aussi - ou d'abord ? - qu'il ne le démentira pas). Celle de l’évêque émérite de Tulsa (Oklahoma), Edward J. Slattery :
C'est durant le "long carême de 2002" que l'Église en Amérique a été forcée de reconnaître le fait que des abus sexuels ont été commis au sein du clergé de l'Église, et la tentative systématique depuis des décennies de cacher cet abus.
Le nombre stupéfiant d’enfants et de jeunes adultes qui en ont été victimes et les détails des abus de confiance de la part d’hommes pour lesquels ils avaient un respect religieux et une affection spirituelle ont convaincu les évêques du pays de mettre en place de nouvelles politiques plus rigoureuses pour protéger ceux qui sont sous notre responsabilité. Avec un faux sentiment de sécurité, nous, évêques, avons assuré aux fidèles que les leçons douloureuses que nous avons apprises concernant les activités sexuelles prédatrices ne seraient pas oubliées.
Mais en plaçant notre confiance dans les politiques et les protocoles, les évêques des États-Unis ont encore une fois déçu notre peuple. Tout d'abord, nous avons échoué parce que nos plans étaient trop étroits pour inclure l’éventualité que les évêques eux-mêmes puissent en être les auteurs. Et deuxièmement, nous avons échoué précisément parce que nous avons mis notre confiance dans les politiques plutôt que d'appeler les fidèles - laïcs, clergé et hiérarchie - à une relation plus profonde avec le Christ. C'est seulement une conversion profonde à Jésus qui offre aux hommes et aux femmes brisés la possibilité de vivre une vie chaste dans une communauté bienfaisante où règnent respect et dignité pour tous.
À la fin de l'été, le deuxième échec de nos évêques américains est devenu cause de la honte des fidèles. Les allégations de corruption la plus vile serpente autour de la réputation des principaux évêques et cardinaux américains, et avec les allégations de l’archevêque Viganò le week-end dernier, même la réputation du pape François a été entachée. S'il y a de la corruption autour de la chaire de Pierre, alors, au lieu d'être la source visible et le fondement de son unité (comme le voulait le Christ), la fonction du successeur de Pierre devient source de méfiance, de division et de scandale.
Le moment est venu pour Sa Sainteté, le pape François, d’ouvrir une enquête immédiate, complète et exhaustive sur les allégations concernant ses bureaux et ses relations avec les plus hauts responsables de la hiérarchie américaine. Je souhaite remercier l’évêque David Konderla, du diocèse de Tulsa, du courage dont il a fait preuve en étant l’un des premiers évêques à demander une telle enquête. Je tiens à joindre publiquement mon nom à lui et à ces autres évêques en demandant cette initiative afin que, par cette enquête, l'Église puisse identifier sans crainte la corruption à l'intérieur et, par la prière et la pénitence, la déraciner. Il n'y a pas d'autre moyen.
+ Edward J. Slattery
29 août 2018
La passion de saint Jean-Baptiste