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Eglise - Page 62

  • L’accord fonctionne…

    Lu chez Sandro Magister :

    Alors que par le passé, d’abord en 1998 et ensuite en 2005, les évêques chinois invités respectivement par Jean-Paul II et par Benoît XVI aux synodes de ces dernières années n’ont jamais obtenu l’autorisation de se rendre à Rome, c’est aujourd’hui le contraire qui se passe. Ce sont les autorités de Pékin qui désignent les évêques à envoyer au synode et Rome n’a pas soulevé la moindre objection.  C’est le haut fonctionnaire chinois Wang Zuo’an, directeur de l’administration d’état pour les affaires religieuses, qui a rendu leur désignation publique.

    Les deux élus sont Jean-Baptiste Yang Xiaoting, évêque de Yan’an-Yulin et Joseph Guo Jincai, évêque de Gengde. Tous deux sont depuis longtemps des exécuteurs dociles de la volonté des autorités chinoises et le second – qui fait partie des sept qui ont été absous de leur excommunication – est également le secrétaire général de la pseudo-conférence épiscopale des évêques chinois dont continuent à ne pouvoir faire partie les évêques soi-disant « clandestins », c’est-à-dire en communion avec Rome mais non reconnus par le régime.

  • Revoilà Mgr Carlo Maria Viganò

    Une nouvelle lettre ouverte, en anglais, traduite par Campagne Québec Provie.

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    Avant de commencer à écrire, je voudrais tout d’abord rendre grâce et gloire à Dieu le Père pour chaque situation et épreuve qu’Il a préparée et qu’Il me préparera durant ma vie. En tant que prêtre et évêque de la sainte Église, épouse du Christ, je suis appelé comme tout baptisé à rendre témoignage à la vérité. Par le don de l’Esprit qui me garde dans la joie sur le chemin que je suis appelé à parcourir, je compte le faire jusqu’à la fin de mes jours. Notre seul Seigneur m’a aussi adressé l’invitation : « Suis-moi ! » et j’ai l’intention de le suivre avec l’aide de sa grâce jusqu’à la fin de mes jours.

    Je veux chanter au Seigneur tant que je vis,
    je veux jouer pour mon Dieu tant que je dure.
    Puisse mon langage lui plaire,
    moi, j’ai ma joie dans le Seigneur !
    (Psaume 103 :33-34)

    Cela fait un mois que j’ai donné mon témoignage, uniquement pour le bien de l’Église, sur ce qui s’est passé lors de l’audience avec le Pape François le 23 juin 2013 et sur certains sujets qu’il m’a été donné de savoir dans les missions que l’on m’avait confiées au Secrétariat d’État et à Washington, concernant ceux coupables de couvrir les crimes commis par l’archevêque de cette capitale.

    Ma décision de révéler ces graves faits a été pour moi la décision la plus douloureuse et la plus importante que j’aie jamais prise de ma vie. Je l’ai fait après longue réflexion et prières, pendant des mois de souffrance profonde et d’angoisse, pendant un crescendo de nouvelles continuelles d’événements terribles, comprenant des milliers de victimes innocentes détruites et les vocations et les vies de jeunes prêtres et religieux perturbées. Le silence des pasteurs qui auraient pu apporter un remède et empêcher de nouvelles victimes est devenu de plus en plus indéfendable, un crime dévastateur pour l’Église. Bien conscient des conséquences énormes que mon témoignage pouvait avoir, car ce que j’allais révéler impliquait le successeur de Pierre lui-même, j’ai néanmoins choisi de parler pour protéger l’Église, et je déclare en toute conscience devant Dieu que mon témoignage est vrai. Le Christ est mort pour l’Église, et Pierre, Servus servorum Dei, est le premier appelé à servir l’épouse du Christ.

    Assurément, certains des faits que je devais révéler étaient couverts par le secret pontifical que j’avais promis d’observer et que j’ai fidèlement observé depuis le début de mon service au Saint-Siège. Mais le but de tout secret, y compris le secret pontifical, est de protéger l’Église de ses ennemis, et non de couvrir et de devenir complice des crimes commis par certains de ses membres. J’ai été témoin, non par choix, de faits choquants et, comme l’affirme le Catéchisme de l’Église catholique (par. 2491), le sceau du secret n’est pas contraignant lorsque des dommages très graves ne peuvent être évités que par la divulgation de la vérité. Seul le sceau de la confession aurait pu justifier mon silence.

    Ni le Pape, ni aucun des cardinaux de Rome n’ont nié les faits que j’ai affirmés dans mon témoignage. « Qui tacet consentit » s’applique sûrement ici, car s’ils nient mon témoignage, ils n’ont qu’à se prononcer et à fournir des documents à l’appui de cette dénégation. Comment peut-on éviter de conclure que la raison pour laquelle ils ne fournissent pas la documentation est qu’ils savent que cela confirmerait mon témoignage ?

    Le centre de mon témoignage était que depuis du moins le 23 juin 2013, le Pape savait par moi à quel point McCarrick était pervers et mauvais dans ses intentions et ses actes, et au lieu de prendre les mesures que tout bon pasteur aurait prises, le Pape a fait de McCarrick un de ses principaux agents dans le gouvernement de l’Église, par rapport aux États-Unis, la Curie, et même la Chine, comme nous le voyons en ces jours avec une grande préoccupation et une grande anxiété pour cette église martyre.

    Maintenant, la réponse du Pape à mon témoignage a été : « Je ne dirai pas un mot ! » Mais ensuite, se contredisant lui-même, il a comparé son silence à celui de Jésus à Nazareth puis devant Pilate, et m’a comparé au grand accusateur, Satan, qui sème le scandale et la division dans l’Église — sans toutefois prononcer mon nom. S’il l’avait dit : «Viganò a menti», il aurait mis en question ma crédibilité tout en essayant d’affirmer la sienne. Ce faisant, sa réponse aurait eu pour résultat d’intensifier les demandes du peuple de Dieu et du monde concernant la documentation nécessaire pour déterminer qui a dit la vérité. Au lieu de cela, il a mis en place une subtile calomnie contre moi — la calomnie étant une offense dont il a souvent comparé la gravité à celle du meurtre.

    En effet, il l’a fait à plusieurs reprises, dans le cadre de la célébration du Très Saint Sacrement, l’Eucharistie, où il ne court aucun risque d’être interpellé par des journalistes. Lorsqu’il s’est adressé aux journalistes, il leur a invité à exercer leur maturité professionnelle et à tirer leurs propres conclusions. Mais comment les journalistes peuvent-ils découvrir et connaître la vérité si les personnes directement concernées par une affaire refusent de répondre aux questions ou de divulguer des documents ? Le refus du Pape de répondre à mes accusations et sa surdité à l’appel des fidèles à se justifier, ne sont guère compatibles avec ses appels à la transparence et à la construction de ponts.

    De plus, la protection du Pape envers McCarrick n’était manifestement pas une erreur isolée. De nombreux autres cas ont récemment été documentés dans la presse, montrant que le Pape François a défendu des ecclésiastiques homosexuels qui avaient commis de graves abus sexuels à l’encontre de mineurs ou d’adultes. Il s’agit notamment de son rôle dans l’affaire du P. Julio Grassi de Buenos Aires, de la réhabilitation du P. Mauro Inzoli après que le Pape Benoît l’eut retiré de son ministère (jusqu’à ce qu’il aille en prison, moment à partir duquel le Pape François le laïcisa) et de la suspension de l’enquête sur les allégations d’abus sexuels contre le cardinal Cormac Murphy O’Connor.

    Entre-temps, une délégation de l’USCCB, dirigée par son président, le cardinal DiNardo, s’est rendue à Rome pour demander une enquête du Vatican sur McCarrick. Le cardinal DiNardo et les autres prélats devraient dire à l’Église en Amérique et dans le monde : le Pape a-t-il refusé de mener une enquête vaticane sur les crimes de McCarrick et sur les responsables de leur dissimulation ? Les fidèles méritent de savoir.

    Je voudrais lancer un appel spécial au cardinal Ouellet, car en tant que nonce, j’ai toujours travaillé en grande harmonie avec lui, et j’ai toujours eu une grande estime et amitié pour lui. Il se souviendra quand, à la fin de ma mission à Washington, il m’a reçu dans son appartement à Rome le soir pour une longue conversation. Au début du pontificat du pape François, il avait conservé sa dignité, comme il l’avait fait avec courage lorsqu’il était archevêque de Québec. Plus tard, cependant, quand son travail de préfet de la Congrégation pour les évêques a été miné parce que les recommandations pour les nominations épiscopales ont été transmises directement au Pape François par deux « amis » homosexuels de son dicastère, contournant ainsi le cardinal, il a abandonné. Son long article dans L’Osservatore Romano, dans lequel il se prononce en faveur des aspects les plus controversés d’Amoris Lætitia, incarne sa reddition. Votre Éminence, avant mon départ pour Washington, c’est vous qui m’avez parlé des sanctions du pape Benoît XVI à l’encontre de McCarrick. Vous avez à votre disposition des documents clés incriminant McCarrick et plusieurs membres de la curie pour leurs dissimulations. Votre Éminence, je vous invite à porter témoignage à la vérité.

    *

    Enfin, je veux vous encourager, chers fidèles, mes frères et sœurs en Christ : ne soyez jamais découragés ! Faites vôtre l’acte de foi et de confiance totale en Jésus-Christ, notre Sauveur, de saint Paul dans sa deuxième Lettre à Timothée, Scio Cui credidi, que j’ai choisis comme devise épiscopale. C’est un temps de repentance, de conversion, de prières, de grâce, pour préparer l’Église, l’épouse de l’Agneau, à être prête pour combattre et à gagner avec Marie le combat contre l’antique dragon.

    «Scio Cui credidi » (2 Tim 1 :12)
    En Vous, Jésus, mon seul Seigneur, je place toute ma confiance.
    « Diligentibus Deum omnia cooperantur in bonum » (Rom 8:28)

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    Pour commémorer mon ordination épiscopale conférée par saint Jean Paul II le 26 avril 1992, j’ai choisi cette image tirée d’une mosaïque de la basilique Saint-Marc à Venise. Elle représente le miracle de l’apaisement de la tempête. J’ai été frappé par le fait que dans la barque de Pierre, secouée par les eaux, la figure de Jésus est représentée deux fois. Jésus dort profondément à l’avant, tandis que Pierre essaie de le réveiller : « Maître, tu ne te soucies pas de ce que nous périssons ? » Pendant ce temps, les apôtres, terrifiés, regardent chacun dans une direction différente et ne se rendent pas compte que Jésus se tient derrière eux, les bénit et commande sûrement la barque : « S’étant réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : “Silence! Tais-toi !” Et le vent tomba et il se fit un grand calme. Puis il leur dit : “Pourquoi avez-vous peur ainsi ? N’avez-vous pas encore de foi ?” » (Mc 4, 38-40).

    La scène dépeint opportunément l’immense tempête que traverse l’Église en ce moment, mais avec une différence substantielle : non seulement le successeur de Pierre ne voit pas le Seigneur en pleine possession de la barque, mais il ne semble même pas envisager de réveiller Jésus endormi à l’avant.

    Peut-être le Christ est-il devenu invisible à son vicaire ? Peut-être est-il tenté d’essayer de se substituer à notre seul Maître et Seigneur ?

    Le Seigneur est maître de la barque !

    Que le Christ, la Vérité, soit toujours la lumière sur notre chemin !

    + Carlo Maria Viganò
    Archevêque titulaire d’Ulpiana
    Nonce apostolique

  • Un évêque se rebiffe

    L’évêque auxiliaire de Bois-le-Duc, Mgr Robert Mutsaerts, désigné par la conférence des évêques des Pays-Bas pour participer au synode sur la jeunesse, a décidé qu’il n’irait pas, et l’a écrit au pape :

    « Vu tous les développements récents et le manque actuel de transparence, ce synode ne sera guère crédible. »

    Quant à l’instrumentum laboris :

    « Cela ressemble davantage au rapport d’une enquête sociologique que d’un énoncé de ce que l’Eglise représente. (…) il ne nous est pas demandé d’amener l’Eglise au monde mais d’amener le monde à l’Eglise. C’est pour le moins un angle différent. »

    Lire l'interview de Mgr Mutsaerts par Jeanne Smits.

  • Le scandale dans le scandale

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    François a donc décidé que désormais c’est le parti communiste chinois qui nommera les évêques en Chine, et il a levé l’excommunication qui pesait sur les évêques de l’Association patriotique consacrés sans mandat pontifical.

    On a appris le même jour que le pape créait un nouveau diocèse, celui de Cheng De. Il y avait déjà un évêque de Cheng De, Mgr Joseph Guo Jincai, dont l’ordination épiscopale en 2010 (devant une centaine de laïcs, sous le contrôle de dizaines de fonctionnaires et d’une centaine de policiers) avait fait l’objet d’une virulente condamnation de Benoît XVI. Non seulement François fait subitement de Mgr Joseph Guo Jincai un évêque catholique, mais il authentifie le diocèse qui avait été fabriqué par les communistes et il le lui confie…

    Ci-dessous le communiqué du 24 novembre 2010.

    Lire la suite

  • Mgr Chaput élève la voix

    Mgr Charles J. Chaput, archevêque de Philadelphie, membre du conseil permanent du synode des évêques, a demandé publiquement au pape, fin août, qu’il annule le synode sur la jeunesse, qui ne serait pas crédible dans le contexte actuel, et que soit organisé à la place un synode sur l’épiscopat.

    Demande restée évidemment sans réponse, puisque le pape est muet quand on lui pose des questions qui ne lui plaisent pas.

    Alors Mgr Chaput publie sa critique théologique sans concession de l’Instrumentum laboris du synode sur la jeunesse. En cinq points : naturalisme, compréhension inadéquate de l’autorité spirituelle de l’Eglise, anthropologie théologique partielle, conception relativiste de la vocation, compréhension appauvrie de la joie chrétienne. Cela vaut véritablement la peine d’être lu intégralement. Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour le comprendre, ni pour voir qu’à chaque paragraphe ce que critique Mgr Chaput se trouve aussi dans tel ou tel discours ou enseignement du pape régnant…

  • Entre gens du monde

    Le cardinal Tobin, archevêque de Newark, invité par son ami François à participer au synode sur les jeunes, a décidé de ne pas y aller, étant retenu dans son diocèse par les scandales sexuels que l’on sait (Newark fut le diocèse de Tonton Ted McCarrick).

    Il a écrit à ses ouailles une lettre empreinte de l’exquise délicatesse et onction ecclésiastique :

    Après les révélations de l'été passé, je ne me vois pas être absent pendant un mois de notre archidiocèse et de vous, les personnes qui m'ont été confiées. Après prière et consultation, j'ai écrit au pape François pour lui demander de me dispenser d'y assister mais en l'assurant que je soutiens fermement les objectifs du synode et que j'obéirai à tout ce qu'il décidera. Le Saint-Père a répondu le lendemain avec un beau message pastoral et compatissant. Il m'a dit comprendre pourquoi je devais rester près de chez moi et il m'a libéré de l'obligation d'assister au Synode le mois prochain.

  • L’accord secret

    Un communiqué du Saint-Siège nous apprend que Mgr Antoine Camilleri, sous-secrétaire pour les Rapports du Saint-Siège avec les États, et Wang Chao, vice-ministre des Affaires étrangères de la République populaire de Chine, respectivement chefs des délégations vaticane et chinoise, se sont rencontrés ce 22 septembre 2018 à Pékin, et ont signé un « accord provisoire sur la nomination des évêques ».

    On n’en saura pas plus. Le communiqué ne donne aucune indication, même vague, sur ce contient cet accord.

    A quoi sert de claironner qu’il y a un accord si l’on tient secrètes les dispositions de cet accord ?

    La première réaction est évidemment de se dire que les dispositions sont tellement honteuses qu’on ne veut pas les divulguer.

    Or il est vraisemblable que l’accord dispose que la Chine communiste reconnaît le pape comme le chef de l’Eglise même en Chine, mais que l’Eglise reconnaît au gouvernement communiste chinois le droit de nommer les évêques. Autrement dit l’Eglise catholique véritable doit disparaître au profit de l’Eglise officielle, l’Association patriotique des catholiques de Chine pilotée par le parti communiste.

    Dès jeudi le cardinal Zen, dans une interview à l’agence Reuters, a souligné que l’accord qui allait être conclu était un « arrangement secret » et que lui-même était « complètement dans le noir ». Toutefois il affirme que l’accord est bien celui que l’on prévoyait. Il ajoute que le Vatican a accepté de reconnaître sept évêques schismatiques de l’Eglise officielle, et de retirer deux évêques légitimes au profit de deux évêques du régime (comme cela se profilait il y a déjà un an).

    « Ils jettent le troupeau dans la gueule des loups. C’est une trahison incroyable, dit le cardinal Zen. Les conséquences seront tragiques et durables, non seulement pour l'Eglise en Chine, mais pour toute l'Eglise, car cela nuit à sa crédibilité. C’est peut-être pourquoi il est possible qu’ils gardent cet accord secret. »

    L’accord a été conclu sous la houlette du cardinal Parolin, le secrétaire d’Etat. « Il doit démissionner », dit le cardinal Zen, pour qui le cardinal Parolin méprise les héros de la foi. « Je ne pense pas qu’il ait la foi, ajoute-t-il. C’est juste un bon diplomate dans un sens très laïque, mondain. »

    Addendum

    Nouveau communiqué: “Afin de soutenir l’annonce de l’Evangile en Chine, le Saint-Père François a décidé de réadmettre dans la pleine communion ecclésiale les derniers évêques ‘officiels’ ordonnés sans mandat pontifical.”

    Bref, les sept évêques schismatiques dépendant du parti communiste deviennent des évêques catholiques sans aucun geste de leur part. Ce qui est un énorme scandale.

  • Une conversion qui ne passe pas inaperçue

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    Bill Hayden fut le président du parti travailliste australien de 1977 à 1983, puis ministre des Affaires étrangères et du commerce entre 1983 et 1988, date à laquelle il devint gouverneur général, c’est-à-dire représentant de la reine d’Angleterre.

    Il était connu comme athée, et en 1996 il reçut le titre de « humaniste australien de l’année », décerné par le Conseil des associations humanistes australiennes, qui « n’est pas théiste ».

    Bill Hayden, qui a aujourd’hui 85 ans, s’est fait baptiser le 9 septembre dernier en l’église Notre-Dame d’Ipswich, près de Brisbane.

    « Il y avait une douleur qui me rongeait l’âme et le cœur à propos du sens de la vie, dit-il. Quel était mon rôle dans tout cela ? Je ne pouvais pas accepter que l’existence humaine soit autosuffisante et isolée. »

    En 2014 il eut une attaque cardiaque qui le fit réfléchir davantage encore. Il se souvenait des ursulines de son école primaire, qui étaient des religieuses exemplaires. Le déclic s’est finalement produit lorsqu’il a rendu visite à sœur Angela-Marie, une religieuse qu’il connaissait depuis longtemps. Elle avait été 22 ans administratrice de l’hôpital Mater (misericordiae) de Brisbane, et Bill Hayden avait la plus grande admiration pour son action. Sœur Angela-Marie, 93 ans, était hospitalisée. Bill Hayden lui rendit visite et, le lendemain, il se réveilla « avec le clair sentiment d’avoir été en présence d’une sainte ». Après avoir retourné toute cela dans son esprit il a « trouvé le chemin vers le cœur de ces croyances : l’Eglise ». Sœur Angela-Marie était présente au baptême.

    Il dit qu’il veut servir l’Eglise, « mieux comprendre la théologie en lisant la Bible » et prendre part aux activités de la Société Saint Vincent de Paul.

    Il souhaite que son baptême, manifestation de sa foi, aide ceux qui sont attristés par la crise actuelle à voir l’importance de l’Eglise avec des yeux neufs : « Les problèmes sont causés par des agents humains de l’Eglise, et nous ne devons pas laisser notre foi être minée par l’action d’agents qui ne sont pas aussi bons qu’ils devraient l’être. »

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  • Propos du cardinal Müller

    Au cours d’une homélie d’ordination à Rome le 15 septembre, le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet viré de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, a ouvertement et opportunément contredit le pape :

    « Ce n’est pas le cléricalisme, quoi que cela puisse signifier, mais plutôt de s’être détourné de la vérité, et la licence morale, qui sont les racines du mal […] La corruption de la doctrine entraîne toujours la corruption de la morale et s’y manifeste […] Le grave péché contre la sainteté de l’Église, sans en manifester le moindre remords, est la conséquence de la relativisation de la fondation dogmatique de l’Église. C’est la vraie raison du bouleversement et de la déception de millions de fidèles catholiques. »

    Et, plus fort encore :

    « C’est une hérésie de penser qu’on puisse préserver l’enseignement de l’Église tout en inventant une nouvelle approche pastorale pour les faiblesses de l’homme, qui édulcorerait la vérité de la Parole de Dieu et la morale chrétienne. »

    Et ce n’est pas une image. Il utilise le mot « hérésie » dans son sens véritable, précisant qu’il s’agit d’une « nouvelle hérésie christologique » qui consiste à « opposer l’un à l’autre le Jésus “Maître de la vérité divine” et le Jésus “bon pasteur” ».

    Il y a des jours où on se sent moins seul...

  • Verrouillé

    Si par hasard vous vous imaginiez que le pape laisserait poindre le Dieu des surprises au synode sur les jeunes, c’est raté. François a bien évidemment pris soin de verrouiller son nouveau synode, et très clairement, comme il l’a montré en publiant la liste des 39 participants qu’il a personnellement choisis.

    Il y a bien sûr les cardinaux Cupich, Tobin et Marx…

    Paolo Ruffini, le nouveau chef du dicastère de la communication, bien évidemment un inconditionnel de François (c’est lui aussi qui a montré comme les évêques américains se marrent avec le pape en évoquant les agressions sexuelles) est comme il se doit président de la commission pour l’information du synode. Il est assisté par le jésuite hyperprogressiste Antonio Spadaro, directeur de la Civiltà Cattolica, confident du pape et exégète enthousiaste de ses pires formules. Lequel Spadaro est indiqué une seconde fois comme participant nommé par le pape…

    Le rapporteur général est un fidèle latino-américain : Mgr Sergio da Rocha, archevêque de Brasilia, président de la conférence épiscopale brésilienne, créé cardinal par en novembre 2016.

    Il y aura deux « secrétaires spéciaux » : le salésien Rossano Sala, professeur de pastorale des jeunes, et le jésuite Giacomo Costa, spécialiste de sociologie politique et morale et directeur de la fondation Carlo Maria Martini à Milan.

    Le premier est une caricature de jeunisme. Il présente ainsi le synode : « Qu'est-ce que cela signifie pour l'Eglise d'assumer ou de réassumer un dynamisme de jeunesse ? Je veux dire: un dynamisme d’enthousiasme, de courage, la capacité à risquer, à s’engager de manière renouvelée, à ne pas avoir peur du changement, à vouloir rencontrer les gens comme ils sont, à rajeunir par rapport à certains styles et manières d’être ? »

    Le second est le gardien du temple de la théologie du cardinal Martini, parangon du progressisme.

    Bien sûr il y a l’horrible Mgr Paglia, grand chancelier de l’Institut pontifical Jean-Paul II et président de l'Académie pontificale pour la vie (le diable pourrait en crever de rire s’il pouvait).

    Et enfin, le secrétaire général est toujours le cardinal Lorenzo Baldisseri, celui-là même qui avait verrouillé avec succès les deux précédents synodes.