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Eglise - Page 290

  • Un mise au point de Mgr Vingt-Trois

    Suite à ses propos retransmis par l’AFP sur « la France vouée à une pandémie antisémite », Mgr Vingt-Trois a tenu à faire une mise au point, indiquant qu’il rapportait un sentiment existant dans la communauté juive : « J’ai dit que les communautés juives de France ont le sentiment d’être traversées par une pandémie d’antisémitisme, ce qui est parfois illustré par certains événements. C’est le sentiment de la communauté juive. »

    Et si on laissait à la communauté juive le soin de dire si elle se sent « traversée » ou non par une « pandémie d’antisémitisme » ?

  • Ils nous l’ont drogué ?

    Déclaration de Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris, au premier jour de sa visite en Israël : «  La France est vouée à une pandémie antisémite. »

    Mais les juifs français « savent qu'en cas de situation grave nous sommes prêts à être de leur côté ».

    C’est déjà ça…

  • Déclaration lyonnaise

    L’archevêque de Lyon, le grand rabbin de Lyon, le président du conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes, le recteur de la Mosquée de Lyon, un prêtre de l’Eglise orthodoxe grecque, un ministre de l’Eglise anglicane, un pasteur de l’Eglise luthérienne, un pasteur de l’Eglise évangélique baptiste, et l’évêque lyonnais de l’Eglise arménienne apostolique, ont signé une déclaration intitulée « Le mariage, c’est l’union d’un homme et d’une femme ».

    Vu de Sirius, il pourrait paraître étrange que des responsables religieux se réunissent ainsi solennellement pour énoncer… une évidence.

    Malheureusement on sait que ce n’en est plus une, et que l’idéologie dominante est en train d’imposer l’idée que le mariage est l’union temporaire de deux individus de sexe indifférent.

    C’est pourquoi l’initiative lyonnaise est en fait à la fois courageuse et opportune.

    On doit aussi le remarquer pour une autre raison. Jusqu’ici, lorsque des déclarations interreligieuses ont été signées, c’était précisément dans le sens de l’idéologie dominante et de la pensée unique : en auxiliaire des lobbies contre « le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme », ou carrément contre le Front national.

    De ce point de vue, la déclaration sur le mariage constitue donc une rupture, ou tout au moins une nouveauté.

    Cette déclaration souligne sans le dire qu’il existe une loi naturelle, car ce n’est pas au nom de dogmes incompatibles qu’elle est rédigée, mais pour défendre une institution qui « se situe bien au-delà des différences religieuses ou des clivages idéologiques ». A ce propos, on constate qu’elle est signée par des responsables musulmans, alors qu’elle défend le mariage comme l’union d’un homme et d’UNE femme.

    La longue liste des signataires pourrait laisser penser que toutes les obédiences chrétiennes sont représentées. En fait il en manque une, la principale Eglise protestante pour ce qui est de notre pays : l’Eglise réformée de France. Le président de l’Eglise réformée de Lyon a expliqué qu’il n’avait pas signé « parce que le sujet du mariage homosexuel lui semble être une question trop importante pour être prise en otage dans un débat préélectoral »…
  • La « paroisse personnelle » de Bordeaux

    Puisqu’il y a une bonne nouvelle, ne boudons pas notre plaisir.

    Le 1er février a été signée une convention, entre le cardinal Ricard, archevêque de Bordeaux, et l’abbé Philippe Laguérie, supérieur général de l’Institut du Bon Pasteur (érigé par le pape Benoît XVI le 8 septembre dernier), établissant à Bordeaux une « paroisse personnelle » ad experimentum (pour cinq ans dans un premier temps) destinée aux fidèles désirant « célébrer la liturgie selon les livres en vigueur en 1962 », la « charge pastorale » de cette paroisse étant confiée à l’Institut du Bon Pasteur en l’église Saint-Eloi. L’abbé Philippe Laguérie est nommé curé, et l’abbé Christophe Héry prêtre coopérateur.

    Sur le site Eglise catholique en Gironde, Mgr Ricard explique longuement l’érection de cette paroisse. Il écrit notamment ces propos qui ne peuvent qu’aller droit au cœur de tout catholique :

    « La signature de cette convention n’est pas un pur acte administratif ni une décision prise à contrecœur. Elle est l’expression d’une volonté d’accueil et de communion dans le diocèse de Bordeaux de ces prêtres et de ces fidèles qui ont souhaité retrouver la pleine communion avec le Siège de Rome. Il faut nous rappeler que nous sommes de la même famille, tous appelés par grâce à prendre place comme des pauvres à la table du Seigneur. Lors de la célébration de l’Eucharistie, j’adresse souvent au Père cette prière : « Humblement, nous te demandons qu’en ayant part au corps et au sang du Christ, nous soyons rassemblés par l’Esprit Saint en un seul corps. » Personne n’est propriétaire de l’Eglise. Dans une réconciliation selon l’Evangile, il n’y a ni vainqueur ni vaincu, ni concession ni condition, il y a communion fraternelle, c’est-à-dire accueil de l’amour du Christ, tout en tous. »

    Le cardinal Ricard et l’abbé Laguérie ont publié un communiqué commun, qui dit ceci :

    « Cette étape est le signe d’une ferme volonté de travailler à l’unité et de chercher les chemins d’une réconciliation après le temps des polémiques. Cet accord donne un cadre pour une connaissance mutuelle et un dialogue constructif. Le respect mutuel permettra un débat serein sur la réception du Concile Vatican II, en fidélité au Magistère, et sur les enjeux d’une évangélisation aujourd’hui.

    « Dans les mois qui viennent, seul un climat de paix, de confiance et d’esprit évangélique nous permettra d’être pleinement fidèles à cette mission que le Christ a confiée à ses disciples : « Qu’ils soient un afin que le monde croie ! »

    Le cardinal Ricard annonce d’autre part qu’il organisera l’année prochaine quatre catéchèses diocésaines pour adultes « afin de revisiter les grandes intuitions du concile Vatican II ». Dans une interview à La Croix , il précise : « J’ai demandé aux prêtres de l’Institut de participer à cette réflexion diocésaine en faisant part de leur propre approche. Une écoute et un échange respectueux devraient être possibles. » On ne peut que se réjouir de cette initiative, qui est un pas supplémentaire dans la communion.

  • Les chaînes du cardinal Barbarin

    Certains auront vu directement sur le site de SOS Tout Petits l’échange de courriers entre le Dr Dor et Mgr Barbarin. D’autres y seront allés voir après avoir été alertés par Le Salon Beige. D’autre enfin auront lu l’article de Jean Madiran dans Présent. Si j’y viens aussi, c’est pour le cas où certains de mes lecteurs n’auraient pas eu vent de l’affaire, et c’est surtout pour que je puisse retrouver facilement tout cela plus tard. Car d’une certaine façon le propos de l’archevêque de Lyon est historique. Historiquement stupéfiant.

    Le 8 décembre dernier, à l’occasion du 20e anniversaire de SOS Tout Petits, le Dr Dor avait écrit à tous les évêques de France une lettre dont voici le début :

    « Monseigneur,

    « Votre responsabilité est immense. Vous êtes pasteur et le loup est dans la bergerie qui ravage le troupeau, choisissant parmi ses victimes les plus petites et les plus innocentes, les éliminant par l’avortement et la contraception, elle-même souvent abortive.

    « Pourquoi fermer les yeux et inviter à le faire ?

    « Pourquoi ne pas insister sur la culture de mort omniprésente et préoccupation majeure de nos Souverains Pontifes ?

    « Pourquoi ce silence dans nos églises et cette absence d’enseignement approprié dans nos écoles ? Pourquoi laisser le champ libre au « Planning familial » qui incite à la débauche et au meurtre ? » (…)

    Trois évêques ont répondu. L’un par une sorte d’accusé de réception. Le deuxième par une lettre d’une calomnieuse onctuosité cléricale. Le troisième est Mgr Barbarin, qui a écrit ces mots sur une carte de vœux (texte intégral) :

    « Monsieur,

    « Merci de votre lettre du jour de l’Immaculée. Je sais que vous faites ce que demande St Paul aux fidèles d’Ephèse (6,20). Merci, continuez, et les langues se délieront. »

    Voici le texte de saint Paul auquel fait allusion le cardinal : « [Priez] (19) pour moi aussi afin que Dieu m’ouvre la bouche et me donne des paroles pour annoncer hardiment l’Evangile, (20) dont je suis l’ambassadeur jusque dans mes chaînes. Puissé-je avoir la hardiesse d’en parler comme je le dois. »

    Ainsi donc il faudrait prier pour les évêques qui sont dans les chaînes afin qu’ils aient la hardiesse d’annoncer l’évangile.

    Eh bien saint Paul a annoncé l’évangile jusqu’au bout, dans les chaînes, jusqu’à la mort. Il y a quelques jours c’était la fête de saint Ignace d’Antioche, qui tout au long de son transfert dans les chaînes, de Syrie à Rome, où il allait être dévoré par les lions, a écrit des lettres aux sept principales Eglises de l’époque pour les confirmer dans la foi.

    Vous n’avez pas de chaînes, Mgr Barbarin, et il y a longtemps que l’on ne livre plus les évêques aux fauves, même à Lyon.

    Il n’y a pas d’autres chaînes que celles du politiquement correct, celles que vous vous êtes attachées vous-même. La différence entre les chaînes réelles de saint Paul et de saint Ignace et les chaînes psychologiques que vous vous imposez, c’est que les premières n’empêchaient pas de proclamer l’évangile, alors qu’elles conduisaient à la mort, tandis que les vôtres vous paralysent, alors que vous ne risquez rien. Rien d’autre que des condamnations mondaines et des sarcasmes médiatiques. Cela fait-il donc si peur ?

    Oui, nous devons prier pour vous, mais personne d’autre que vous-même ne peut vous délivrer de chaînes qui n’existent pas, et qui ne peuvent pas exister quand on est successeur des apôtres.

    Mais sans doute ce mot au Dr Dor traduit-il une prise de conscience de tout cela par le cardinal Barbarin, et donc un premier pas vers le démantèlement des chaînes. En ce sens, on peut espérer que ce soit une bonne nouvelle… Les autres évêques sont tellement enchaînés, et ont tellement peu conscience de l’être, qu’ils n’ont même pas répondu…

  • L’abbé Pierre

    La France est paraît-il bouleversée par la mort de l’abbé Pierre, à 94 ans. Sans doute le croyait-on immortel. Chirac a décrété un « hommage national ».

    De l’abbé Pierre, on se souviendra sans doute de son appel de l’hiver 54 et de la création d’Emmaüs.

    Pour l’heure on ne peut aussi que se rappeler qu’il a commencé sa vie publique en étant résolument de gauche, compagnon de route des communistes tant en ce qui concerne la chasse impitoyable aux « collabos » que le soutien aux ennemis de la France dans les colonies et en Algérie. Et qu’il a terminé sa vie publique en étant le complice, le soutien et le haut-parleur des pires groupuscules gauchistes, comme le DAL et les « collectifs de sans-papiers ».

    Les hommages qui se multiplient louent son « humilité ». C’est à se tordre de rire. Pour prendre un seul exemple, je me souviens de ce numéro du Figaro Magazine, il y a quelques années, qui évoquait sur plusieurs pages l’abbé Pierre parti quelque temps en ermite au Sahara. Absolument seul dans le désert, pour méditer, loin du monde. Et ces pages étaient des pages de superbes photographies, montrant l’abbé Pierre sous toutes les coutures, avec des éclairages étudiés et des poses de mannequin…

    Ce prêtre ne croyait pas en l’immaculée conception (ni au péché originel), ni en l’assomption, ne voyait pas de raison de s’interdire de penser que le Christ ait eu des relations sexuelles avec Marie-Madeleine, était contre le célibat des prêtres, pour le sacerdoce des femmes, pour l’« alliance » homosexuelle, contre la « tutelle romaine » sur les Eglises locales, etc.

    Mais on se souviendra aussi qu’il avait été sifflé à la télévision et avait déclenché une campagne de haine contre lui lorsqu’il avait osé dire à la télévision que le meilleur préservatif est la fidélité.

    Dans un autre domaine, au moment de l’explosion des « nouveaux pauvres » du socialisme, il avait pris le contrepied de la pensée unique, à l’approche de Noël, en demandant aux riches de dépenser leur argent dans des produits de luxe, car cela donne du travail et relance l’économie, ce qui ne peut que bénéficier aussi aux pauvres.

    On ne peut que le confier à la miséricorde de Dieu, en quoi il croyait, semble-t-il, réellement.

  • « Enquête sur Jésus »

    Un livre paru en Italie l’automne dernier sous le titre Enquête sur Jésus, qui était l’homme qui a changé le monde, fait paraît-il un carton dans la péninsule. Il est rédigé par un historien qui se dit catholique et un journaliste de La Repubblica qui se proclame athée. Il est possible que la parution de ce « brulot contre l’Eglise » ait incité Benoît XVI à publier rapidement son livre sur Jésus, ou plutôt la première partie du livre qu’il avait entrepris d’écrire avant de devenir pape.

    On lira ici une traduction française de l’analyse du P. Cantalamessa (le prédicateur de la Maison pontificale) sur la prétendue « enquête » de l’historien et du journaliste, et une traduction française de l’analyse du P. de Rosa parue dans La Civiltà cattolica.

    A lire ces copieuses recensions, il s’agit une fois de plus, sous prétete, une fois de plus, de dégager le vrai Jésus de l’histoire du faux Jésus de la foi, d’une compilation des sempiternelles attaques contre l’Eglise, ressassant des arguments connus depuis le début des hérésies, sans craindre les plus énormes contradictions. La seule originalité du livre est semble-t-il qu’il est de son temps. On a donc ajouté, non seulement la relation amoureuse, désormais bien connue grâce au Da Vinci Code, de Jésus avec Marie-Madeleine, mais aussi, enfin, cela devait venir, des relations homosexuelles (plus ou moins platoniques ?) entre les apôtres, voire de Jésus avec tel ou tel disciple. Et bien sûr on surfe sur les évangiles apocryphes tellement devenus à la mode.

    Il n’y a manifestement pas grand-chose d’intéressant dans tout ce fatras, mais les analyses des PP. Cantalamessa et de Rosa (merci à eux d’avoir assumé ce pénible pensum) permettront de pouvoir réagir immédiatement lorsque le livre paraîtra en français et sera naturellement encensé par nos médias.

  • Walesa et l'affaire Wielgus

    Dans un entretien que publie le Corriere della Sera, Lech Walesa donne son opinion sur l’affaire Wielgus. L’archevêque de Varsovie, qui a reconnu avoir été sur le papier un agent de la police secrète communiste, et a démissionné au moment même de son intronisation, « a commis un péché véniel, une petite chose qui a entaché un passé par ailleurs exemplaire », considère Lech Walesa, qu’on ne peut pas soupçonner d’indulgence envers les collaborateurs de la police secrète. Et il juge que les conséquences de ce « péché véniel » sont « disproportionnées, comparées aux mérites d'une longue vie pastorale ».

    Et Lech Walesa met en cause les communistes, qui sont « encore redoutables », et les anciens agents des services communistes, qui sont « des spécialistes de la déstabilisation » : « Les communistes en Pologne sont forts, organisés. Le gouvernement menace de priver de leur retraite les anciens agents de la police secrète et de les exclure des emplois publics ? Ils réagissent. Si on les cherche trop, ils peuvent devenir dangereux. »

  • L’Homme nouveau et L’Osservatore romano

    Denis Sureau fait savoir, par l’intermédiaire du Forum catholique, que L’Osservatore Romano vient de confier la promotion de son édition hebdomadaire française aux Editions de L’Homme Nouveau. « L’Homme Nouveau est ainsi chargé en exclusivité de la recherche, de la promotion et de la gestion des abonnements de l’édition française du journal du Saint-Siège, pour le monde entier (hors Belgique, Suisse et Canada, qui disposent déjà de partenaires). »
    C’est une bonne nouvelle, surtout si l’on imagine la tête des patrons des « grands groupes français de presse et de médias chrétiens » qui ont été évincés au profit de ce qu’ils considèrent généreusement comme une petite feuille crypto-intégriste…

  • Entre héroïsme et compromis

    Joaquin Navarro-Valls, qui était le directeur de la salle de presse du Saint-Siège sous Jean-Paul II, a livré son témoignage sur l’affaire Wielgus au quotidien La Repubblica. « Comme je l’ai appris moi-même lors de mes séjours en Pologne au début des années 80, il faut bien connaître la situation pour mettre les faits en perspective. Dans cette optique, les motivations données par le nouvel archevêque polonais, c’est-à-dire la possibilité d’étudier à l’étranger et garantir sa propre sécurité, décrivent une situation, une logique, qui étaient très répandues à cette époque dans les pays de l’Est. Wielgus n’aurait jamais pu avoir les autorisations pour étudier à l’étranger s’il n’avait pas accepté le compromis offert par le régime. Et cette situation était commune à beaucoup de ses concitoyens, prêtres ou pas. Dans ces pays, la situation pour beaucoup de prêtres et d’évêques était très difficile à vivre : ils vivaient dans une tension permanente ente héroïsme et compromis. » Et d’ajouter à propos de Jean-Paul II : « La perception de cette réalité était très claire pour celui qui allait devenir le prêtre le plus célèbre de Pologne : Karol Wojtyla. Lui pourtant n’avait jamais accepté le moindre compromis avec le régime communiste. » Mais Jean-Paul II lui disait, en faisant référence à de tels faits, que non seulement il faut apprendre à pardonner,  mais qu’il n’y a besoin d’aucun pardon pour les « fautes » de tant de personnes commises pendant ces années.

    Cette affaire me fait penser à une anecdote qui a priori n’a rien à voir (sinon que c’est un peu l’inverse) mais indique bien les préjugés de ceux qui prétendent trancher sans savoir, sans connaître la complexité des choses. Un sociologue s’était rendu en Pologne pour évaluer les progrès de l’athéisme dans ce pays soumis au communisme depuis une bonne génération. Il avait choisi un village, dont il interrogeait systématiquement les habitants. Il avait exclu d’emblée de son champ de recherche, évidemment, la petite nomenklatura locale, évidemment athée. Mais il ne trouvait que des catholiques pratiquants. Pas un seul athée. En désespoir de cause, il alla chez le maire, responsable local et cadre provincial du parti communiste. Lequel lui répondit que naturellement il était catholique et allait à la messe tous les dimanches…