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Eglise - Page 292

  • Ouahou le pape !

    Poursuivant sa catéchèse sur les apôtres, Benoît XVI a évoqué aujourd’hui saint Jude. Commentant l’épître de ce dernier, il a constaté que « nous ne sommes plus habitués, aujourd’hui [dans l’Eglise, du moins] à un langage aussi polémique ». « Néanmoins, a-t-il ajouté, il s’agit de quelque chose d’important : au milieu de toutes les tentations, dans tous les courants de la vie moderne, nous devons conserver l’identité de notre foi. Certes, la voie de la tolérance et du dialogue, que le concile Vatican II a heureusement prise, doit être continuée avec une ferme constance. Mais cette voie du dialogue, quoique nécessaire, ne doit pas nous faire oublier le permanent devoir de repenser et d’affirmer avec tout autant de force les lignes maîtresses et inaliénables de notre identité chrétienne. »

    Selon l’AFP, le pape a dit ensuite : « Il faut avoir conscience que notre identité ne se joue pas sur un plan simplement culturel, ou à un niveau superficiel, mais requiert force, clarté, et le courage de la provocation, qui sont le propre de la foi. »

    Le texte publié par le Vatican est différent :« D’autre part, il faut être bien conscient que notre identité chrétienne requiert force, clarté et courage face à toutes les contradictions du monde dans lequel nous vivons. »

    La différence essentielle saute aux yeux : c’est la « provocation ».

    Comme il est improbable que l’AFP ait inventé la « provocation », c’est que le pape a ajouté ce mot à son texte. Ce qui est du reste conforme à l’idée générale, et à ce qu’il disait sur le langage polémique de saint Jude auquel nous ne sommes plus habitués, et sur le fait que le dialogue et la tolérance selon Vatican II ne doivent pas nous empêcher de réaffirmer aujourd’hui avec force notre identité chrétienne.

    Que le pape en appelle au « courage de la provocation » comme faisant partie intégrante de la foi, c’est en soi une très réjouissante… provocation. A l’encontre de l’apostasie ambiante, de la pensée unique, du laïcisme, de l’islam…

    Au fait, et la citation de Manuel Paléologue, à Ratisbonne…

    Qu’on se le dise, l’Eglise est de retour !

  • Un écho de Ratisbonne

    A l’occasion de l’inauguration de la nouvelle année universitaire, le recteur de l’Université pontificale « Regina Apostolorum » et de l’Université européenne de Rome, le père Paolo Scarafoni, souhaitant « affirmer notre proximité et notre communion avec le Saint-Père », a remarquablement résumé la conférence prononcée par Benoît XVI à Ratisbonne : « Bonté et charité sont indissociables de la vérité, et nous ne pouvons pas imaginer pouvoir taire pendant longtemps ce qui doit être dit et faire semblant que soit vrai ce qui ne l’est pas. Nous ne pouvons pas appeler bon ce qui de manière objective va contre la dignité humaine la plus élémentaire et la vérité des choses. Il est important de révéler la fausseté de la conception d’un Dieu qui n’est pas doté de raison, derrière laquelle on peut sans difficulté justifier l’incitation à la violence ; ainsi que la fausseté de la conception d’une science qui a exclu de manière artificielle, de ses propres recherches et interrogations, la plus fondamentale, sur Dieu, la vérité totale et le sens de la vie. Le fanatisme auquel on ne peut faire pas entendre raison et la partialité de la raison qui ne veut pas se soumettre et répondre à la vérité tout entière, finissent tous deux par tomber dans l’utilisation de la force physique, précisément parce qu’ils n’ont pas de raisons, parce qu’ils n’ont pas d’arguments pour parler à l’esprit des hommes, parce qu’ils n’ont pas la confiance pour conduire à la reconnaissance de la vérité, qui libère et rend heureux. »

  • L’art du raccomodage

    L’agence Zenit publie chaque semaine l’homélie dominicale du père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale. Elles sont généralement tout à fait remarquables, tant sur le plan spirituel que « pratique ». Voici par exemple quelques extraits de ce qu’il dit du mariage, qui est le thème de la liturgie de demain selon le nouveau calendrier. Je n’en garde que le côté « pratique », qui l’est d’autant plus que le P. Cantalamessa (quel joli nom) en traite toujours avec un langage familier qui le rend compréhensible par tous. Pour le côté plus proprement spirituel, on se reportera à l’intégralité de son texte (qui est toujours bref et concis, ce qui est une autre qualité).

    « Le mariage souffre des conséquences de la mentalité actuelle du « jetable ». Si un appareil ou un outil est endommagé ou légèrement éraflé, on ne pense pas à le réparer (ceux qui faisaient ces métiers n’existent plus désormais), on ne pense qu’à le remplacer. Appliquée au mariage, cette mentalité fait des ravages.

    « Que peut-on faire pour endiguer cette dérive, cause de tant de mal pour la société et de tant de tristesse pour les enfants ? J’aurais bien une suggestion à faire : redécouvrir l’art du raccommodage ! Remplacer la mentalité du « jetable » par celle du « raccommodage ». Désormais presque plus personne ne pratique le raccommodage. Mais même s’il ne se pratique plus sur les vêtements, il faut pratiquer cet art du raccommodage sur le mariage. Repriser les accrocs, et les repriser tout de suite. »

    « Ce qu’il est important de comprendre, c’est qu’à travers ce processus d’accrocs et de raccommodages, de crises et de dépassements de crise, le mariage ne se fane pas mais s’affine et s’améliore. »

    « Si avec de la bonne volonté, et l’aide d’une autre personne, on arrive à surmonter ces crises, on se rend compte que l’élan, l’enthousiasme des premiers jours étaient vraiment peu de chose comparé à l’amour stable et la communion qui ont mûri au fil des années. Si au début les époux s’aimaient pour la satisfaction que cela leur procurait, aujourd’hui ils s’aiment peut-être un peu plus d’un amour de tendresse, libéré de l’égoïsme et capable de compassion ; ils s’aiment pour ce qu’ils ont réalisé et souffert ensemble. »

  • Cultures et religions

    Dans un entretien au Corriere della Sera, le cardinal Poupard a démenti la « rumeur » selon laquelle sa nomination comme président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, alors qu’il est aussi président du conseil pontifical pour la Culture, montrerait l’intention du pape de supprimer le conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Il n’y a aucune « subordination » de ce dicastère par rapport à l’autre, insiste-t-il, « un seul cardinal préside les deux conseils mais ceux-ci restent intactes et autonomes ».

    Dans un entretien à Radio Vatican, le même cardinal Poupard a déclaré que le dialogue des religions et le dialogue des cultures sont inséparables (comme ils le sont en effet dans tous les propos du pape sur la question), car, explique-t-il, il faut porter « une attention nouvelle à la dimension “incarnée“ des religions, parce que les religions ne dialoguent pas, ceux qui dialoguent, ce sont des femmes et des hommes qui ont chacun leur croyance incarnée et vécue, pour certains de façon millénaire. Notre tâche consiste à intensifier ces rencontres avec des représentants des grandes régions dans lesquelles les religions sont vécues entre croyants, dans leurs propres cultures, de façon pacifique ».

    Telle est en effet la bonne (et profonde) explication de l’attitude du pape. Mais cela relativise quelque peu (euphémisme) les propos du cardinal sur l’autonomie des deux conseils qu’il préside…

  • Nouvelle bombe contre le pape

    La BBC révèle un document secret prouvant que pendant vingt ans le cardinal Ratzinger a demandé aux évêques de cacher les cas d’abus sexuel. Un document « accablant », etc.

    Naturellement, tout est faux. On se reportera à ce qu’en disent Le Salon Beige et le Forum catholique.

  • Mgr Cattenoz et l’école catholique

    Dans une interview à Famille chrétienne (à paraître samedi), Mgr Cattenoz, archevêque d’Avignon, annonce qu’il prépare une charte de l’enseignement catholique qui « replace le Christ au centre » de l’enseignement catholique dans son diocèse. Car aujourd’hui « beaucoup d’établissements catholiques n’ont plus de catholiques que le nom », et « pour un certain nombre d’établissements, être chrétien se limite à faire de l’humanitaire ». Trop peu de projets éducatifs sont centrés sur « la découverte de la personne de Jésus-Christ ». La priorité, ajoute-t-il, est de « remettre des heures de transmission de la foi dans toutes les classes chaque semaine, et pas entre midi et deux heures ». Car la découverte du Christ « doit faire partie du cursus normal de l’école ». Il faut que l’enseignement catholique « garde vraiment un caractère propre », insiste-t-il, car « à force de faire un catholicisme mou on n’aura bientôt plus de catholicisme du tout ».

    Voilà de vraies paroles d’archevêque. Je les cite d’après une dépêche d’agence. Il sera bon d’aller voir l’intégralité de l’interview.