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Eglise - Page 22

  • Celui qui est content

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    Le pape a reçu hier le recteur de la Grande Mosquée de Paris, lequel a pondu ensuite un communiqué pour expliquer à quel point le pape et lui se sont retrouvés d’accord au long de « cette longue et fraternelle rencontre ».

    Je ne vois cette photo que sur Riposte catholique. Le recteur de la mosquée est à gauche. Je ne sais pas qui est le renfrogné, ni surtout qui est le barbu en costume de barbu, qui, lui, est manifestement réjoui (et paraît être le seul à l’être)…

  • La différence

    Certains bisounours extrémistes sont allés jusqu’à dire qu’en permettant à la FSSP de continuer à utiliser les livres liturgiques de 1962 François avait mis son motu proprio Traditionis custodes à la poubelle.

    Il est évident qu’il n’en est rien, et c’est même en toutes lettres dans le décret (?) concernant la FFSSP.

    Sans exclure que François profite de son motu proprio pour annihiler tout de suite les instituts ex-ED, il me semblait clair que son diktat ne les concernait pas directement. Il en était d’ailleurs de même de Summorum Pontificum. Ce sont des textes qui concernent les évêques et les prêtres diocésains.

    La seule vraie différence entre la situation actuelle et celle qui résultait non de Summorum Pontificum mais de Ecclesia Dei afflicta, c’est que les instituts qui bénéficiaient de Ecclesia Dei afflicta devaient compter sur la bienveillance de l’évêque pour s’installer dans un diocèse, et que désormais ils devront compter sur des évêques qui osent désobéir au pape. Car Traditionis custodes, qui est bel et bien en vigueur, demande aux évêques de veiller à ce qu’il n’y ait pas de nouveaux groupes de fidèles qui demandent la messe traditionnelle. La réserve d’Indiens ne doit pas s’étendre. C’est en quoi la bonne nouvelle du décret est en fait une mauvaise nouvelle. Même pour la FSSP, qui va vite s’en rendre compte.

  • Un décret

    François a reçu les dirigeants de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre et a publié un décret confirmant le droit pour les membres de cet institut d’utiliser les livres liturgiques de 1962.

    On voit ici et là les incurables bisounours se répandre en remerciements émus au très Saint-Père.

    Certes, alors qu’on craignait que François détruise les instituts ex-ED en leur imposant de célébrer (aussi) la nouvelle messe, c’est une bonne nouvelle. Mais cela ne change rien au motu proprio Traditionis custodes, contrairement à ce que fantasment ceux qui le voient mis à la poubelle…

    Le motu proprio de François a annulé celui de Benoît XVI, et c’est précisément ce que l’on voit. Benoît XVI permettait à tout prêtre diocésain de célébrer la messe traditionnelle, François le leur interdit, et il précise donc maintenant que cette interdiction ne concerne pas les instituts qui avaient le droit de célébrer la messe traditionnelle depuis leur création.

    Ceux qui chantent les louanges du bon pape François ne pensent pas une seconde à tous ces prêtres diocésains et à tous ces fidèles qui dans le monde entier se retrouvent privés de la messe traditionnelle. Ni même au fait que les évêques qui veulent mettre en application le motu proprio peuvent empêcher aussi l’apostolat des instituts traditionnels dans leurs diocèses.

    Il est odieux et contraire à la religion catholique que la liturgie latine traditionnelle redevienne l’apanage exclusif de quelques réserves d’Indiens.

  • Le pire...

     c'est que ce n'est pas une blague.

  • Ça continue…

    François a publié un énième motu proprio. Cette fois pour réformer la Congrégation pour la doctrine de la foi.

    De trois sections elle passe à deux, la troisième étant fondue dans la première. A priori rien d’inquiétant, même si l’on sait que cette réforme est effectuée peu avant un changement à la tête de la congrégation.

    Mais Enrico Roccagiachini, de Missa in latino, a remarqué le point 2 du motu proprio :

    La Section doctrinale, par l’intermédiaire du Bureau doctrinal, s’occupe des questions relatives à la promotion et à la protection de la doctrine de la foi et des mœurs. Elle encourage également des études visant à accroître la compréhension et la transmission de la foi au service de l’évangélisation, afin que sa lumière soit un critère pour comprendre le sens de l’existence, notamment face aux questions posées par le progrès des sciences et le développement de la société.

    Enrico Roccagiachini souligne le côté curieusement existentialiste du propos, mais surtout il remarque la spectaculaire concordance avec ce que disait il y a quelques jours le cardinal Hollerich, archevêque de Luxembourg :

    Les positions de l’Eglise sur le caractère peccamineux des relations homosexuelles sont erronées. Je pense que le fondement sociologique et scientifique de cette doctrine n’est plus correct. Il est temps de procéder à une révision fondamentale de l’enseignement de l’Église, et la façon dont le pape François a parlé de l’homosexualité peut conduire à un changement de doctrine.

    Ce n’est plus un mystère que François va nommer Mgr Scicluna, archevêque de Malte, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Or Mgr Scicluna est connu pour ses sympathies LGBTQI+. Les mouvements invertis de Malte : Allied Rainbow Community, Drachma LGBTI, Drachma Parents Group, LGBTI+ Gozo et le Malta LGBTIQ Rights Movement (MGRM) – il y en a tant que ça ? – ont eu tout récemment une conversation « positive » avec l’archevêque. Quant à l’autre évêque de Malte, le désormais cardinal Grech, il est secrétaire général du Synode, sur le site duquel on trouve la propagande LGBTQI+ de New Way Ministry, pourtant condamné par l’épiscopat américain.

    On rappellera que les évêques de Malte ont été les premiers à déclarer que Amoris Laetitia permettait enfin de donner la communion aux divorcés soi-disant remariés.

    François va se rendre à Malte début avril. Si l’on en croit Mgr Scicluna ce sera pour célébrer une fois de plus « l’accueil des migrants ». Car déjà les Maltais avaient accueilli saint Paul « avec une humanité peu ordinaire ». Il oublie seulement de préciser que saint Paul n’était ni un « migrant » ni un « réfugié » mais un prisonnier qu’on conduisait à Rome pour être jugé…

  • Tellement beau…

    La nouvelle église de la communauté catholique de Gland (VD) sera consacrée par l’évêque le 13 février 2022. L’aboutissement du projet commencé il y a onze ans est aussi un signe d’espérance dans un environnement où les lieux de culte tendent à disparaître.

    Une église moderne et ouverte sur le monde qui n’oublie pas pour autant ses racines. «Il y a même une volonté de retour aux sources», note Gilles Vallat. Le concept général étant de retrouver ce qui caractérisait les premières communautés chrétiennes.

    La forme circulaire donne une dimension communautaire à l’action liturgique. L’assemblée, les lecteurs et chanteurs y font naturellement «corps». L’autel, l’ambon et le siège de la présidence forment un triangle au milieu des chaises placées en demi-cercle. Une configuration qui permet une participation plus active de l’assemblée. Tout cela dominé par un plafond qui laisse passer une lumière zénithale douce.

    La forme générale du bâtiment rappelle celle des premières églises chrétiennes.

    Sic.

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  • L’Eglise de François…

    Si François a effectué le grand reset de l’Académie pontificale pour la vie, c’était pour qu’elle devienne l’Académie pontificale pour la mort.

    L’Académie pontificale pour la vie s’est montrée récemment favorable à ce que l’Église italienne ne s’oppose plus à la législation sur le suicide assisté. Un tournant dans la stratégie adoptée par Rome sur les questions de bioéthique : l’Église espère ainsi continuer à pouvoir faire entendre sa voix, quitte à participer à des « lois imparfaites ».

    (…)

    Ce tournant stratégique, qui acte en quelque sorte le fait que l’Église catholique n’est plus en capacité, dans certains pays, de s’imposer par un rapport de force ou de se faire entendre par ses arguments classiques, est validé au plus haut niveau par le pape François. Depuis le début de son pontificat, le successeur de Benoît XVI ne cesse en effet de rappeler que l’enseignement moral de l’Église ne doit pas primer sur l’annonce de l’Évangile.

    « L’annonce de l’amour salvifique de Dieu est première par rapport à l’obligation morale et religieuse. Aujourd’hui, il semble parfois que prévaut l’ordre inverse », soulignait-il ainsi dès 2013. Et aujourd’hui, le changement promu par l’Académie pontificale pour la vie semble donc tirer les enseignements de ce principe.

    Le principe d’inversion…

  • Deux précisions

    A propos de mon texte d’hier « Non possumus ».

    Il semble que certains l’aient pris pour une attaque contre les communautés anciennement Ecclesia Dei. Je n’ai peut-être pas été assez clair, mais le mot « aussi » dans la première phrase, et les motifs non doctrinaux de garder « aussi » l’ancienne messe indiquent que ce n’est pas du tout le cas. Au contraire, c’est même en pensant aux communautés ED critiquées pour refus de célébrer la nouvelle messe que j’ai écrit cela. Je n’avais donc nullement l’intention de critiquer leurs réactions à Traditionis custodes. Je ne l’ai pas fait et je ne me permettrais pas de le faire. Chacun réagit notamment selon les responsabilités qu’il assume.

    On me demande, dans un commentaire, et aussi par courriel, si la solution est de devenir orthodoxe. La question ne se pose pas aujourd’hui, et, grâce à Dieu, je serai mort si un jour elle se pose. Si François interdit complètement la célébration de la liturgie traditionnelle latine, il restera les liturgies traditionnelles orientales, à savoir essentiellement la liturgie byzantine et les liturgies syriaques des Eglises catholiques orientales. Tant que François ne les a pas supprimées. (Ceci n’est pas un procès d’intention : Sandro Magister avait fait état de rumeurs selon lesquelles François voulait supprimer la petite Eglise italo-albanaise. Or il y a deux ans il a fait d’un de ses deux évêques le secrétaire de la congrégation pour les Eglises orientales, et ne l’a toujours pas remplacé.)

  • Non possumus

    A la faveur, si l’on peut dire, de Traditionis custodes, on a vu refleurir le discours selon lequel, d’un côté, le pape a dû sévir parce qu’il y a des tradis qui rejettent la nouvelle messe, et de l’autre côté, les protestations de tradis affirmant que bien entendu ils ne rejettent pas la nouvelle messe mais qu’ils demandent seulement qu’on leur permette de garder aussi l’ancienne pour des raisons de… de quoi ? de préférence personnelle ? de sensibilité ? De « nostalgie » ?

    Soyons clair. Non, nous ne « préférons » pas la messe traditionnelle pour des raisons de « sensibilité », par souci esthétique, ou par « nostalgie » (une très large majorité d’entre nous n’était pas adulte au moment de la révolution liturgique). Nous rejetons la nouvelle messe parce qu’elle n’est pas traditionnelle, parce qu’elle n’est plus l’expression pleine et entière de la liturgie catholique.

    1. La néo-liturgie a été fabriquée de façon ouvertement anti-traditionnelle. Il fallait retrouver la pureté de la liturgie des premiers siècles par-delà, comme a osé le dire l’un de ses principaux fabricants, la « corruption grégorienne », à savoir de saint Grégoire le Grand. Cela suffit pour ne reconnaître aucune légitimité à cette « réforme ». Rien dans l’Eglise ne peut se faire contre la tradition, surtout quand on pousse l’impiété jusqu’à parler de la corruption dont se serait rendu responsable le principal codificateur de la liturgie latine, l’un des plus grands papes et docteurs de l’Eglise.

    2. En outre la prétendue volonté de retrouver la pureté des origines est un pur mensonge. Or aucune réforme fondée sur un mensonge ne peut être légitime. Les fabricants de la néo-liturgie, tellement fiers de leur œuvre, ont publié leurs travaux. Ils n’ont pas remis en vigueur ce qui existait avant la « corruption grégorienne » : ils ont fabriqué une liturgie de bout en bout, en utilisant des expressions prises de ci de là et rafistolées comme par le docteur Frankenstein, et en estompant ce qui dans l’ordo missae soulignait le sacrifice et la présence réelle.

    3. La raison de cette sordide cuisine est qu’il fallait prendre des expressions antiques pour faire croire qu’on rétablissait la pureté des origines, mais pour fabriquer une liturgie qui soit conforme aux aspirations de l’homme du « monde moderne », parce qu’on s’imaginait qu’ainsi on le ferait revenir à l’église. De ce fait une grande partie de la liturgie a été mise à la poubelle. Tout ce qui concernait le jeûne, la pénitence, l’ascèse, a été supprimé ou estompé, ainsi que ce qui parlait des difficultés de la vie chrétienne. Il n’est plus question de se détourner des séductions du monde terrestre et de rechercher les réalités d’en-haut. Le chrétien d’aujourd’hui étant adulte fait son salut sans avoir vraiment besoin de la grâce. C’est le grand retour du semi-pélagianisme. Je me permets de redonner la conclusion de l’étude de Lauren Pristas (munie de l’imprimatur) sur les collectes de l’Avent dans l’ancien missel et dans le nouveau, non sans souligner qu’aucun thuriféraire du nouveau n’a encore quitté son piédestal pour passer de la pétition de principe (c’est imposé par Rome donc c’est bien) à la critique des arguments précis :

    Les verbes de mouvement des deux ensembles décrivent des mouvements exactement opposés : dans les collectes de 1962, le Christ vient à notre rencontre ; dans celles de 1970, nous allons à la rencontre du Christ, nous arrivons, nous sommes amenés à, etc.

    Les prières de 1970 ne contiennent aucune référence au péché ni à ses dangers ; aux ténèbres ou à l'impureté de l'esprit; à la faiblesse humaine ou au besoin de miséricorde, de pardon, de protection, de délivrance, de purification. En outre, l’idée que nous devons subir une transformation pour entrer au ciel n’est évoquée que par le mot eruditio, instruction ou formation, dans la collecte du deuxième dimanche. (…)

    Ceux qui prient les collectes de 1970 ne cherchent pas l’assistance divine pour survivre aux périls ou pour commencer à faire du bien. En effet, ils n'expriment aucun besoin de telles aides. Ils demandent plutôt à entrer au paradis à la fin. En revanche, ceux qui prient les collectes de 1962 ne cherchent pas explicitement le ciel, mais exigent - les verbes à l’impératif - une aide quotidienne immédiate et personnelle sur le chemin. (…)

    Par ces trois différences, nous arrivons à un constat très délicat. En termes simples, la foi catholique considère que toute bonne action qui nous fait progresser vers le salut dépend de la grâce divine. Cette doctrine est formellement définie et elle ne peut être modifiée de façon à en inverser la portée. Chaque nuance des collectes de l'Avent de 1962 exprime sans ambiguïté cette doctrine catholique de la grâce, à la manière assez subtile et non didactique propre aux oraisons. Bien que les collectes de l'Avent de 1970 ne contredisent pas explicitement l'enseignement catholique sur la grâce, elles ne l’expriment pas et, plus inquiétant, elles ne semblent pas l'assumer.

    On nous dit que la nouvelle liturgie peut être célébrée de façon catholique. Oui, c’est indubitable. Elle peut l’être quand le prêtre qui la célèbre est vraiment catholique. Mais elle ne l’est pas en elle-même. Elle l’est par ce qu’on lui ajoute de l’extérieur. Je le vois de plus en plus à mesure que je connais mieux la liturgie byzantine. Il y a un véritable fossé entre le contenu de la liturgie byzantine et le contenu de la néo-liturgie qui n’est plus latine, fossé qui n’existe pas du tout avec la liturgie latine traditionnelle. On peut camoufler le caractère foncièrement anti-traditionnel de la néo-liturgie par des formes que l’on reprend de la liturgie traditionnelle, mais c’est un leurre. Le leurre que l’on voit dans les messes anglicanes de la high church : on dirait une messe de saint Pie V, sauf qu’il n’y a pas de prêtre ni de présence réelle…

    Un enrobage catholique de la néo-liturgie peut la faire paraître catholique pour un temps. Mais peu à peu le venin néo-pélagien des nouvelles oraisons, la révérence devant le monde, l’effacement de la nécessité de la pénitence, la suppression des quatre temps, de la Septuagésime, de toute mention du jeûne du carême, l’accent sur la communauté au détriment du regard vers Dieu, l’effacement de mots et de gestes significatifs dans l’ordo missae, le déclassement et en fait la mise au rancart du Canon romain, tout cela ne peut, à terme, qu’aboutir à une religion qui n’est plus catholique.

    Voilà la vraie raison. Arrêtons les faux fuyants. Arrêtons les politesses. C’est une guerre. Nous pouvons la perdre, parce que ce sont eux qui ont le pouvoir. Mais du point de vue surnaturel ce sont eux qui ont déjà perdu.

  • Analphabètes

    Ils ont tellement oublié la liturgie latine qu’ils sont incapables d’employer correctement une expression courante. L’évêque de Venice en Floride prétend interdire l’orientation traditionnelle et normale de la messe. Oui, même celle de Paul VI alors qu’il ne peut s’appuyer sur aucun texte, ce qui montre le degré de sa haine envers la tradition, ou le degré de sa flagornerie envers le pape (qui avait méchamment rejeté la suggestion du cardinal Sarah en disant qu’il n’y avait « rien de changé » et que la messe devait continuer à être célébrée à l’envers).

    Mgr Dewane a donc envoyé une lettre aux prêtres de son diocèse pour leur signifier qu’il était interdit de célébrer face à l’Orient. Il appelle cela « ad orientum ». Et deux fois, pour qu’on soit sûr que ce n’est pas une coquille. Seulement, « orientum », ça n’existe pas. Ce qui existe c’est « ad orientem ».

    Le bon côté de ce diktat du petit tyran ecclésiastique de Venice est qu’il est nul et non avenu et que tout prêtre peut donc célébrer « ad orientem ».

    Z’s Blog, via Riposte catholique