A la faveur, si l’on peut dire, de Traditionis custodes, on a vu refleurir le discours selon lequel, d’un côté, le pape a dû sévir parce qu’il y a des tradis qui rejettent la nouvelle messe, et de l’autre côté, les protestations de tradis affirmant que bien entendu ils ne rejettent pas la nouvelle messe mais qu’ils demandent seulement qu’on leur permette de garder aussi l’ancienne pour des raisons de… de quoi ? de préférence personnelle ? de sensibilité ? De « nostalgie » ?
Soyons clair. Non, nous ne « préférons » pas la messe traditionnelle pour des raisons de « sensibilité », par souci esthétique, ou par « nostalgie » (une très large majorité d’entre nous n’était pas adulte au moment de la révolution liturgique). Nous rejetons la nouvelle messe parce qu’elle n’est pas traditionnelle, parce qu’elle n’est plus l’expression pleine et entière de la liturgie catholique.
1. La néo-liturgie a été fabriquée de façon ouvertement anti-traditionnelle. Il fallait retrouver la pureté de la liturgie des premiers siècles par-delà, comme a osé le dire l’un de ses principaux fabricants, la « corruption grégorienne », à savoir de saint Grégoire le Grand. Cela suffit pour ne reconnaître aucune légitimité à cette « réforme ». Rien dans l’Eglise ne peut se faire contre la tradition, surtout quand on pousse l’impiété jusqu’à parler de la corruption dont se serait rendu responsable le principal codificateur de la liturgie latine, l’un des plus grands papes et docteurs de l’Eglise.
2. En outre la prétendue volonté de retrouver la pureté des origines est un pur mensonge. Or aucune réforme fondée sur un mensonge ne peut être légitime. Les fabricants de la néo-liturgie, tellement fiers de leur œuvre, ont publié leurs travaux. Ils n’ont pas remis en vigueur ce qui existait avant la « corruption grégorienne » : ils ont fabriqué une liturgie de bout en bout, en utilisant des expressions prises de ci de là et rafistolées comme par le docteur Frankenstein, et en estompant ce qui dans l’ordo missae soulignait le sacrifice et la présence réelle.
3. La raison de cette sordide cuisine est qu’il fallait prendre des expressions antiques pour faire croire qu’on rétablissait la pureté des origines, mais pour fabriquer une liturgie qui soit conforme aux aspirations de l’homme du « monde moderne », parce qu’on s’imaginait qu’ainsi on le ferait revenir à l’église. De ce fait une grande partie de la liturgie a été mise à la poubelle. Tout ce qui concernait le jeûne, la pénitence, l’ascèse, a été supprimé ou estompé, ainsi que ce qui parlait des difficultés de la vie chrétienne. Il n’est plus question de se détourner des séductions du monde terrestre et de rechercher les réalités d’en-haut. Le chrétien d’aujourd’hui étant adulte fait son salut sans avoir vraiment besoin de la grâce. C’est le grand retour du semi-pélagianisme. Je me permets de redonner la conclusion de l’étude de Lauren Pristas (munie de l’imprimatur) sur les collectes de l’Avent dans l’ancien missel et dans le nouveau, non sans souligner qu’aucun thuriféraire du nouveau n’a encore quitté son piédestal pour passer de la pétition de principe (c’est imposé par Rome donc c’est bien) à la critique des arguments précis :
Les verbes de mouvement des deux ensembles décrivent des mouvements exactement opposés : dans les collectes de 1962, le Christ vient à notre rencontre ; dans celles de 1970, nous allons à la rencontre du Christ, nous arrivons, nous sommes amenés à, etc.
Les prières de 1970 ne contiennent aucune référence au péché ni à ses dangers ; aux ténèbres ou à l'impureté de l'esprit; à la faiblesse humaine ou au besoin de miséricorde, de pardon, de protection, de délivrance, de purification. En outre, l’idée que nous devons subir une transformation pour entrer au ciel n’est évoquée que par le mot eruditio, instruction ou formation, dans la collecte du deuxième dimanche. (…)
Ceux qui prient les collectes de 1970 ne cherchent pas l’assistance divine pour survivre aux périls ou pour commencer à faire du bien. En effet, ils n'expriment aucun besoin de telles aides. Ils demandent plutôt à entrer au paradis à la fin. En revanche, ceux qui prient les collectes de 1962 ne cherchent pas explicitement le ciel, mais exigent - les verbes à l’impératif - une aide quotidienne immédiate et personnelle sur le chemin. (…)
Par ces trois différences, nous arrivons à un constat très délicat. En termes simples, la foi catholique considère que toute bonne action qui nous fait progresser vers le salut dépend de la grâce divine. Cette doctrine est formellement définie et elle ne peut être modifiée de façon à en inverser la portée. Chaque nuance des collectes de l'Avent de 1962 exprime sans ambiguïté cette doctrine catholique de la grâce, à la manière assez subtile et non didactique propre aux oraisons. Bien que les collectes de l'Avent de 1970 ne contredisent pas explicitement l'enseignement catholique sur la grâce, elles ne l’expriment pas et, plus inquiétant, elles ne semblent pas l'assumer.
On nous dit que la nouvelle liturgie peut être célébrée de façon catholique. Oui, c’est indubitable. Elle peut l’être quand le prêtre qui la célèbre est vraiment catholique. Mais elle ne l’est pas en elle-même. Elle l’est par ce qu’on lui ajoute de l’extérieur. Je le vois de plus en plus à mesure que je connais mieux la liturgie byzantine. Il y a un véritable fossé entre le contenu de la liturgie byzantine et le contenu de la néo-liturgie qui n’est plus latine, fossé qui n’existe pas du tout avec la liturgie latine traditionnelle. On peut camoufler le caractère foncièrement anti-traditionnel de la néo-liturgie par des formes que l’on reprend de la liturgie traditionnelle, mais c’est un leurre. Le leurre que l’on voit dans les messes anglicanes de la high church : on dirait une messe de saint Pie V, sauf qu’il n’y a pas de prêtre ni de présence réelle…
Un enrobage catholique de la néo-liturgie peut la faire paraître catholique pour un temps. Mais peu à peu le venin néo-pélagien des nouvelles oraisons, la révérence devant le monde, l’effacement de la nécessité de la pénitence, la suppression des quatre temps, de la Septuagésime, de toute mention du jeûne du carême, l’accent sur la communauté au détriment du regard vers Dieu, l’effacement de mots et de gestes significatifs dans l’ordo missae, le déclassement et en fait la mise au rancart du Canon romain, tout cela ne peut, à terme, qu’aboutir à une religion qui n’est plus catholique.
Voilà la vraie raison. Arrêtons les faux fuyants. Arrêtons les politesses. C’est une guerre. Nous pouvons la perdre, parce que ce sont eux qui ont le pouvoir. Mais du point de vue surnaturel ce sont eux qui ont déjà perdu.
Commentaires
Et donc ? Nous sommes dans une impasse, de toutes façons.
Quelle est la solution : la FSSPX ? Ils sont sont doute plus traditionnels... mais sont-ils réellement plus vertueux et sur le chemin du Ciel ? L'orthodoxie ?
Je me demande depuis quelque temps - avec une certaine émotion - ce que vous allez faire vous-même : quitter le rite latin pour rejoindre le rite byzantin ? Voire rejoindre l'orthodoxie ?
Mais alors il faut se poser la question de QUI a pu faire une telle falsification ? QUI a voulu abroger la Sainte Messe pour la remplacer par son bricolage quasi luthérien ? Et puis il n'y a pas que la Messe, mais aussi tous les autres sacrements dont les ordinations et les sacres, nous sommes face à des clowns en djellaba de taizé, sans présence réelle, heureusement vu les profanations, Tout ce clergé moderniste est invalide comme chez les anglicans. Et puis il y a la doctrine qui va avec la vraie Messe........Il est temps de se réveiller et ne plus faire comme si......
"sans présence réelle, heureusement vu les profanations"
Vous vous trompez.
Je suis retournée aux sources, car on pensait ne plus avoir à fourbir nos armes, comme le Jésuite du film Mission. Le brigandage du Concile Vatican II a eu pour chef d'orchestre Annibal Bugnini, il a trompé tout le monde jusqu'au Pape Paul VI qui l'a reconnu à l'époque. Les nombreuses adaptations, repentirs, reprises, ajoûts, traductions depuis 1969, montrent à l'évidence que le nouveau rite prête à confusion, est bâtard, au sens où l'on dit solution bâtarde. Voyez ma page Facebook Chantal Fain
Si Paul VI avait vraiment été trompé, comme il l'a dit, il aurait fait machine arrière. Il avait l'autorité pour réprimer les abus, il a préféré laisser courir. Il a eu un comportement scandaleux avec ceux qui voulaient garder la messe. En réalité il a voulu cette révolution en bon libéral démocrate-chrétien moderniste qu'il était. La machination était préparée de longue date.
Avez-vous remarqué que celui qui a fait l’apologie de Luther (en disant entre autre qu’il a été « un médicament pour l’Eglise), a fait installer sa statue dans les jardins du Vatican et émettre un timbre à son effigie est également celui qui veut faire disparaître (avec le MP TC) le Missel édité par S Pie V pour luter contre l’hérésie Luthérienne ?
Je suppose que si Luther a été un médicament, on peut euthanasier un maximum de gens. Il y a des personnages, comme ça : le colonel Jorgen, dans On a marché sur la Lune, le type le plus affreux de tous les albums de Tintin, eh bien Hergé lui a fait une tête de suppositoire. Bergoglio aussi a une tête de suppositoire.
Et celui qui admire Luther condamne l hérésie Pélagienne (c est logique) mais adore le Missel Paul VI (ce qui est moins logique...).
Qu en pensez vous ?
Je ne vois pas comment on pourrait "adorer" un missel. Et toutes les hérésies se rejoignant, je gage qu'on peut soutenir que Luther était pélagien.
Comme dans tout discours non définitif, il y a probablement à boire et à manger, à prendre et à laisser, en vue d'un approfondissement et d'une synthèse à venir. C'est dire qu'il ne s'agit pas ici d'un propos irrespectueux, mais que je prends en compte des objections réelles et fondées, dans un refus caractérisé à l'égard d'un "non possumus".
Pour réfléchir, j'ai consulté quelques sources. D'abord, les 2 versions de la collecte du 1er dimanche de l'Avent. Si la volonté d'aller vers le Sauveur par la pratique de la justice est mise sous le signe de la grâce, il est vrai que l'obstacle grave et imminent du péché n'est plus mentionné. Or cet obstacle ne résulte pas des circonstances d'un temps auxquelles il conviendrait de s'adapter, mais de la nature blessée de l'homme tout au long de l'histoire et de l'histoire du salut, qui plus est en un temps où l'Église réclame instamment la venue de son Sauveur. Cependant, l'ordinaire de la Messe, dès le début, prévoit de reconnaître ses péchés pour être dignes de célébrer les saints mystères. Il est donc possible de déplorer ceci tout en reconnaissant cela.
Quant à la foi catholique inhérente à la liturgie, on relira fructueusement deux encycliques admirables qui traitent en profondeur du Sacrifice et du Sacrement : "Mediator Dei" de Pie XII (1947) et "Mysterium Fidei" de Paul VI (1965). Cette dernière défendait bec et ongles la transsubstantiation définie par le Concile de Trente et mise à mal par des erreurs modernes. Bien plus, Pie XII défendait la notion de développement liturgique dans la continuité et sans rupture, hors de tout archéologisme, en raison de l'élément humain de la liturgie et de sa finalité pastorale. Toute la question, je le reconnais, est celle de l'équilibre d'un développement "organique" suivant les principes de "Sacrosanctum Concilium" (1963). Dans ce contexte, toutes les études fiables sont bonnes, fussent-elles sévères à l'égard de la Forme Ordinaire. A travers certains phénomènes de "fabrication" quasi "ex nihilo", elles mettent en évidence une forme de positivisme juridique à l'encontre de la nature foncièrement coutumière de la Liturgie. Or, cette nature coutumière n'exprime pas la préférence subjective de personnes ou de groupes, mais la nature même de l'Église conduite par le même Christ et animée par le même Saint-Esprit dans le "chronos" et le "kairos". Foncièrement, l'Église nait et vit par réception et appropriation du Christ et de l'Esprit Saint. La loi externe ecclésiastique concourt à cette réception sans s'y substituer. Voilà pourquoi une coutume "contra legem" immémoriale et jamais révoquée pour cette raison, a la capacité de renverser une loi ecclésiastique même universelle qui lui serait contraire. On retrouve le même équilibre entre proposition du Magistère et commune adhésion de tous les fidèles dans le contexte de la règle de la foi divine et révélée (c.750§1).
C'est donc dans la capacité objective des fidèles de s'obliger en conscience et non dans une préférence subjective qu'il faut fonder l'attachement à l'usage liturgique plus ancien. Cette capacité ne résulte pas par principe d'un séparatisme libertaire, mais d'une conviction spirituelle reçue et partagée, cependant au sein de la même Église catholique. C'est pourquoi, à mon sens, cette conviction ne peut s'accompagner du rejet de l'usage liturgique plus récent pour exprimer et nourrir la foi divine et catholique.
Tout en énonçant la légitimité d'un usage plus ancien jamais juridiquement abrogé (et à mon sens non abrogeable), Benoît XVI entendait engager les prêtres (et les fidèles qui eux aussi concourent à l'oblation du Sacrifice selon Pie XII) attachés à l'usage plus ancien à tenir ce principe : "Evidemment, pour vivre la pleine communion, les prêtres des communautés qui adhèrent à l’usage ancien ne peuvent pas non plus, par principe, exclure la célébration selon les nouveaux livres. L’exclusion totale du nouveau rite ne serait pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa sainteté" (Lettre accompagnant le Motu Proprio SP du 07/07/2007).
Or cette dernière phrase sonne comme un avertissement sévère, Si l'adoption de l'usage liturgique plus récent contrevient à la valeur et à la sainteté de l'action liturgique, cela implique les choses suivantes : le prêtre qui adopte cette forme contrevient à la foi catholique ; il induit les autres fidèles à l'abandon de la foi catholique ; ces autres fidèles eux-mêmes abandonnent la foi catholique de leur propre mouvement. Et tout ceci, par la seule adoption de cet usage liturgique plus récent. Même si le prêtre en question était "catholique" et interprétait l'usage plus récent dans un sens catholique, il commettrait de se fait un péché plus grave en raison de sa conscience des vérités catholiques. Il poursuivrait une fin louable par des moyens intrinsèquement illicites, par un acte intrinsèquement pervers.
S'il convient de ne pas essentialiser ou systématiser par appétit d'exclure, il convient de se prononcer dans l'hypothèse de personnes adoptant directement ce type de conclusions. Pour ma part, je ne saurais considérer que j'appartiens à la même Église catholique. C'est simple et c'est clair. Il faut donc que les énonciateurs de "non possumus" clarifent un jour leurs énoncés sur la légitimité ou non de l'emploi de l'usage plus récent dans sa "forme ordinaire" par des prêtres, quelle que soit leur situation personnelle par rapport à la foi catholique, cette situation personnelle n'entrant en ligne de compte sous aucun prétexte, d'aucune manière, en aucun cas. La question fondamentale est de savoir si l'unique "sujet Église" a cessé d'exister en 1969. La question immédiate n'est pas de savoir si j'exerce un ministère sacramentel authentiquement catholique malgré la forme ordinaire, mais si je l'exerce par le moyen de cette forme. Et c'est exactement ce que je prétends, "perinde ac cadaver".
En 1986, je participais à une rencontre œcuménique au cours de laquelle le Pasteur André Birmelé exprimait son impossibilité foncière de célébrer la Messe suivant le Missel de Paul VI, à cause d'une assertion de la 3è prière eucharistique (traduction ancienne) : "Regarde, Seigneur, le Sacrifice de ton Église et daigne y reconnaître celui de ton Fils qui nous a rétablis dans ton Alliance". Pour un protestant, il était et demeure toujours impossible de reconnaître l'instrumentalité ecclésiale en dépendance du Christ. L'Église reste radicalement incapable de faire par le Christ ce que fait le Christ en personne. Or cette prière affirme exactement le contraire.
Comme je ne suis pas pressé d'exclure quiconque ni de faire la "guerre" à qui que ce soit, je me tourne vers la figure de Benoît XVI qui avait su ouvrir son cœur et sa pensée pour la guérison des blessures et qui à présent célèbre dignement et saintement par le moyen de l'usage liturgique plus récent. Un Pape pour l'heure ostracisé de tous côtés mais dérangeant et incontournable.
Le sédévantisme a plus que jamais le vent en poupe. Que faire ?
http://www.etudesantimodernistes.fr/2016/04/l-opinionisme.html
Je ne fais pas du tout la même analyse que vous de la phrase de Benoît XVI, qui figure dans la lettre aux évêques (comme vous l'indiquez) et non dans le motu proprio. Il s'agissait de tenter d'amadouer les évêques. Mais Benoît XVI savait parfaitement que des instituts ont dans leurs statuts l'exclusivité liturgique, et que c'est Jean-Paul II qui le leur a octroyé. Et que c'était même la fonction de la commission Ecclesia Dei. Et que c'est pourquoi François l'a supprimée...
Merci M. Daoudal. Je viens de temps en temps - faute de temps - m'abreuver à votre site et vous dites vrai. Je serais presque un peu plus sévère que vous. Il faut parler clair, car l'heure est grave.
Aujourd'hui, on voit la destruction du culte dans les Lieux Saints. (On y fait des passes de rugby !) Le Christ-Vainqueur vit Sa Passion en ce moment. Restons avec Lui.
Merci encore, cher Monsieur.
Où ça ? A Jérusalem ? Il y a peut-être un club palestinien, parce que les juifs et le rugby...
A Toulouse, voyons!
Traduit en anglais sur Rorate Caeli :
https://rorate-caeli.blogspot.com/2022/02/non-possumus-enough-is-enough-we-reject.html
et commenté par Fr. Z :
https://wdtprs.com/2022/02/si-vis-pacem-para-bellum/
N'oublions pas que sans Mgr Lefebvre et la Fraternité St Pie X la messe traditionnelle aurait disparu.
Si le Vatican a fait en 1988 et 2007 quelques concessions c'est en raison de la résistance de Mgr Lefebvre et de la Fraternité St Pie X.
Sans les sacres de 1988 la Fraternité St Pierre n'aurait pas vu le jour
Donc, votre point est que Dieu peut tirer le bien du mal. Merci.
Je conviens que la liturgie révisée est un pastiche, un méli-mélo d'idées. Cependant, cela démontre très certainement la Foi de l'Église.
Certes, les réformateurs n'avaient pas à rejeter les anciennes prières simplement parce qu'ils n'étaient pas d'accord avec leurs théologies personnelles. Rétrospectivement, l'arrogance parmi les membres du Consilium est choquante.
Ainsi, la liturgie révisée n'est pas parfaite. Ni la messe de Trente, qui elle-même est "révisée". Les traditionalistes semblent oublier - ou veulent ignorer - que la "Messe du Toujours" est en fait une forme révisée et raccourcie des liturgies stationnaires des Papes. Les responsables de la Curie voulaient quelque chose qu'ils pouvaient passer rapidement sur le chemin du travail !
Quant au point de l'auteur - martelé si souvent par les traditionalistes - que des idées comme la miséricorde, le pardon, la pénitence, etc. ont été supprimées ou obscurcies par la "Nouvelle Liturgie". Bien, . . . c'est à la fois vrai et faux : ces concepts sont tous là dans les oraisons de la "Nouvelle Liturgie", si l'on veut bien vérifier.
Peut-être que ces idées n'existent pas avec la même abondance que dans la Liturgie de Trente, mais . . . et alors? Ils sont là. Ainsi, ces parties de la Foi sont sûrement représentées, sinon soulignées comme par le passé.
Et, point final : Le travail de Lauren Pristas (que j'ai connue) est minutieux et précis. Et, oui, son livre a l'Imprimatur. Mais, qu'est-ce que cela signifie exactement ? Cela signifie que son livre est exempt d'erreur théologique. Cela n'indique en aucun cas une approbation ou un accord avec les opinions ou les théories d'un auteur. Alors, s'il vous plaît, comprenez ce que vous écrivez!
Bonjour Monsieur Dunn
Si je comprends bien, il faut accepter un pastiche à la place de l'original, parce que l'original n'est pas parfait? Les novateurs nous font croire que tout doit changer et que ce qu'ils proposent est bien meilleur que les "vieilleries" datant du concile de Trente.
L'avantage des "vieilleries" c'est qu'avant la réforme post Vatican II, sur toute la planète, dans le rite latin romain, on avait la même messe, on avait la stabilité, on avait le sens du sacré, on avait des vocations, on avait des églises pleines.
Les novateurs en imposant un pastiche néo-protestant on vidé les églises, tari les vocations et fait perdre la foi à des générations entières.
Oui, vous avez raison, les novateurs n'ont pas extirpé tout des notions de péché, miséricorde, pénitence etc... Ils ne sont pas fous. Le poison est dilué dans un solvant acceptable. Traditionis Custodes est la mise à mort de la liturgie catholique romaine.
Un exemple entre cent: la collecte de ce jour, qui est celle de dimanche dernier:
Deus, qui nos, in tantis perículis constitútos, pro humána scis fragilitáte non posse subsístere : da nobis salútem mentis et córporis ; ut ea, quæ pro peccátis nostris pátimur, te adiuvánte vincámus.
Elle a été supprimée. On ne la trouve nulle part dans le nouveau "missel", même trafiquée. Purement et simplement supprimée. Alors qu'elle figure dans les plus anciens sacramentaires.
Pourquoi ? C'est une triple évidence: aucun péril ne nous menace dans notre marche glorieuse vers le ciel, l'homme d'aujourd'hui ne peut pas accepter qu'on lui prête une quelconque "fragilité", et nous n'avons pas à vaincre ce que nous souffririons pour nos péchés, ce qui est absurde, et surtout avec l'aide de Dieu dont l'homme d'aujourd'hui n'a nul besoin.
Si j'ai signalé l'imprimatur pour Lauren Pristas, c'était seulement pour souligner que l'auteur n'est pas dans les marges ou en-dehors de l'Eglise. Oui, je sais ce qu'est l'imprimatur, et je crois que je comprends encore ce que j'écris.
Cette collecte se trouve quelque part : dans les messes "pour les intentions diverses" du missel actuel (troisième formulaire, "pour toute détresse", n°48).
Je conviens que la liturgie révisée est un pastiche, un méli-mélo d'idées. Cependant, cela démontre très certainement la Foi de l'Église.
Certes, les réformateurs n'avaient pas à rejeter les anciennes prières simplement parce qu'ils n'étaient pas d'accord avec leurs théologies personnelles. Rétrospectivement, l'arrogance parmi les membres du Consilium est choquante.
Ainsi, la liturgie révisée n'est pas parfaite. Ni la messe de Trente, qui elle-même est "révisée". Les traditionalistes semblent oublier - ou veulent ignorer - que la "Messe du Toujours" est en fait une forme révisée et raccourcie des liturgies stationnaires des Papes. Les responsables de la Curie voulaient quelque chose qu'ils pouvaient passer rapidement sur le chemin du travail !
Quant au point de l'auteur - martelé si souvent par les traditionalistes - que des idées comme la miséricorde, le pardon, la pénitence, etc. ont été supprimées ou obscurcies par la "Nouvelle Liturgie". Bien, . . . c'est à la fois vrai et faux : ces concepts sont tous là dans les oraisons de la "Nouvelle Liturgie", si l'on veut bien vérifier.
Je vous recommande de télécharger et de rechercher ces termes dans le PDF suivant du Missel romain (3e éd. ; anglais - qui est la langue que je parle) :
www.resurrectionparishjohnstown.com/uploads/1/1/4/3/114314907/theromanmissal.pdf
Peut-être que ces idées n'existent pas avec la même abondance que dans la Liturgie de Trente, mais . . . et alors? Ils sont là. Ainsi, ces parties de la Foi sont sûrement représentées, sinon soulignées comme par le passé.
Et, point final : Le travail de Lauren Pristas (que j'ai connue) est minutieux et précis. Et, oui, son livre a l'Imprimatur. Mais, qu'est-ce que cela signifie exactement ? Cela signifie que son livre est exempt d'erreur théologique. Cela n'indique en aucun cas une approbation ou un accord avec les opinions ou les théories d'un auteur. Alors, s'il vous plaît, comprenez ce que vous écrivez!
Je conviens que la liturgie révisée est un pastiche, un méli-mélo d'idées. Cependant, cela démontre très certainement la Foi de l'Église.
Certes, les réformateurs n'avaient pas à rejeter les anciennes prières simplement parce qu'ils n'étaient pas d'accord avec leurs théologies personnelles. Rétrospectivement, l'arrogance parmi les membres du Consilium est choquante.
Ainsi, la liturgie révisée n'est pas parfaite. Ni la messe de Trente, qui elle-même est "révisée". Les traditionalistes semblent oublier - ou veulent ignorer - que la "Messe du Toujours" est en fait une forme révisée et raccourcie des liturgies stationnaires des Papes. Les responsables de la Curie voulaient quelque chose qu'ils pouvaient passer rapidement sur le chemin du travail !
Quant au point de l'auteur - martelé si souvent par les traditionalistes - que des idées comme la miséricorde, le pardon, la pénitence, etc. ont été supprimées ou obscurcies par la "Nouvelle Liturgie". Bien, . . . c'est à la fois vrai et faux : ces concepts sont tous là dans les oraisons de la "Nouvelle Liturgie", si l'on veut bien vérifier.
Je vous recommande de télécharger et de rechercher ces termes dans le PDF suivant du Missel romain (3e éd. ; anglais - qui est la langue que je parle) :
http://www.resurrectionparishjohnstown.com/uploads/1/1/4/3/114314907/theromanmissal.pdf
Peut-être que ces idées n'existent pas avec la même abondance que dans la Liturgie de Trente, mais . . . et alors? Ils sont là. Ainsi, ces parties de la Foi sont sûrement représentées, sinon soulignées comme par le passé.
Et, point final : Le travail de Lauren Pristas (que j'ai connue) est minutieux et précis. Et, oui, son livre a l'Imprimatur. Mais, qu'est-ce que cela signifie exactement ? Cela signifie que son livre est exempt d'erreur théologique. Cela n'indique en aucun cas une approbation ou un accord avec les opinions ou les théories d'un auteur. Alors, s'il vous plaît, comprenez ce que vous écrivez!
M. Daoudal,
Votre remarque a le mérite de pointer la question cruciale de l'exclusivisme liturgique porté aux Constitutions des SVA ex-ecclesia Dei.
1. Il faut d'abord se rapporter aux textes :
a) Benoît XVI, Lettre aux évêques accompagnant SP, 07/07/2007 : "Evidemment, pour vivre la pleine communion, les prêtres des communautés qui adhèrent à l’usage ancien ne peuvent pas non plus, par principe, exclure la célébration selon les nouveaux livres. L’exclusion totale du nouveau rite ne serait pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa sainteté."
b) François, MP Traditionis custodes, art.3 :
"Art. 3. Episcopus, in dioecesibus ubi adhuc unus vel plures coetus celebrant secundum Missale antecedens instaurationem anni 1970:
§ 1. certior fiat coetus illos auctoritatem ac legitimam naturam instaurationis liturgicae, normarum Concilii Vaticani II Magisteriique Summorum Pontificum non excludere".
D'un point de vue formel, les propos litigieux se situent dans une lettre d'accompagnement de Benoît XVI et dans le dispositif du MP de François. La portée normative n'est évidemment pas la même.
D'un point de vue matériel, Benoît XVI vise l'exclusion totale du nouveau rite au regard de la pleine communion dans l'Église. Pour sa part, François vise l'exclusion de la l'autorité et de la légitimité de la Liturgie révisée après Vatican II.
Or ces deux affirmations n'ont ni le même sens ni la même portée. Là où Benoît vise dans son ensemble l'exclusion totale de la liturgie révisée, dans une réception intellectuelle mais aussi pratique, François se contente de viser l'appréciation juridique et doctrinale de la liturgie révisée. Paradoxalement, son propos se révèle moins contraignant que celui de Benoît XVI qui s'étendait non seulement à la réception juridique et doctrinale de la liturgie révisée, mais aussi à sa réception pratique. Pour faire simple, un groupe stable comprenant un prêtre, qui se contenterait de vivre la Messe exclusivement selon le Missel de 1962 sans émettre aucun doute à l'égard de la normativité et de la légitimité du Missel de 1970, se trouverait "dans les clous" de "Traditionis custodes", mais pas de "Summorum Pontificum", parce que l'exclusion TOTALE concerne aussi l'acte de la célébration et n'est pas admissible pour cette raison.
2. Pour se poursuivre utilement, mon propos fera appel à deux éléments incontournables :
a) les critères canoniques de l'interprétation de la loi (c.16-19) :
Pour comprendre une loi ecclésiastique, il faut en comprendre les mots dans le contexte de l'ordre canonique, en faisant si nécessaire appel aux lieux juridiques parallèles, afin de dégager "l'esprit du législateur" (la "mens legislatoris") ; il est d'autre part nécessaire de connaître l'exposé des motifs à l'origine de la loi, qui rend compte de la finalité subjective poursuivie par le législateur dans un contexte historique donné (la "ratio legis"). Or le passage précité de la lettre accompagnant SP énonce clairement une intention subjective de Benoît XVI : celle de ne pas faire de la forme extraordinaire une forme ordinaire et de ne laisser nulle part "obroger" (abrogation de facto) le droit commun par le droit propre. Au contraire, pour jouir licitement du droit propre en la matière, il ne faut pas porter atteinte au droit commun relatif à la "forme ordinaire" qui conserve sa normativité générale envers tous les fidèles de rite latin, y compris ceux qui, de par le droit universel (2007 et 2011), participent à la "forme extraordinaire" sans que cela relève d'un droit commun qui est exclusivement celui de la "forme ordinaire" (d'où son nom). Je me réfère ici à la période au cours de laquelle l'usage plus ancien relevait d'une faculté accordée par le droit et non par l'évêque (à partir de TC). Plus globalement, des méprises n'ont jamais cessé quant au statut canonique des deux formes et de leur célébration. Sans doute pour ne pas aviver les blessures, des précisions pourtant nécessaires n'ont pas été apportées par le Législateur suprême lui-même, à l'égard des Instituts, des groupes stables ou des paroisses personnelles.
b) J'en viens maintenant au sujet épineux de l'exclusivisme liturgique porté aux constitutions des SVA "ex-ecclesia Dei". Si l'on en croit les controverses et difficultés juridiques d'instituts "ex-ecclesia-Dei" dans les années 1990, donc après leur reconnaissance de droit pontifical, la question de l'exclusivisme s'était déjà posée à l'égard des prêtres eux-mêmes de ces instituts, des admissions aux ordres dans l'institut, des relations éventuelles des instituts avec des communautés jouissant du droit commun (paroisses et aide à ces paroisses), etc. Promulgué après cette crise et après les clarifications apportées à la Fraternité Saint-Pierre par la congrégation pour le Culte divin, SP n'a pas conduit Benoît XVI à transposer en droit normatif le principe clair contenu dans sa lettre. Certes, une législation utile et clarificatrice ne s'élabore pas dans la brutalité. Il faut parfois patienter pour permettre aux consciences de faire leur travail de révision sans précipitation pour mûrir une vraie réception de la norme par un vrai consentement de la conscience. A présent, après Traditionis custodes et les réponses aux Dubia, il apparaît clairement qu'une pratique liturgique exclusive s'est dévoilée inséparable d'un rejet théorique et pratique de la normativité et de la légitimité catholiques des textes de la Liturgie d'après 1970. Des déclarations en font preuve, après un temps de "diplomatie". Elles continuent d'affirmer que le droit propre établi en 1988 exemptait du droit commun. Cette ambiguïté aurait pu être travaillée dans la paix en visant une révision délicate mais nécessaire et prudente des Constitutions. A présent, les choses peuvent finir dans une casse immense. Personnellement, je déplore les effets d'un manque caractérisé d'intelligence à tous les étages. Dans les diocèses, je pointe un manque de "synodalité" (il faut bien être à la mode) en vue d'un travail de patience, de vérité, de charité en vue de la communion dans l'Église. Tout repose désormais sur la grâce et la prière afin de recouvrer une bonne volonté.
Quant à attribuer la phrase de Benoît XVI à une diversion politique à l'égard des évêques, c'est peu adéquat au texte de Benoît XVI, à sa personnalité, à sa détermination qui a fait grincer plus d'une mâchoire épiscopale. C'est tout au plus strictement décoratif. Mais, je le reconnais, la question cruciale est bien celle de l'exclusivisme total, avec lequel je me tiens en complète divergence et en dialogue assumé.
Foin de raisonnements de doit canonique ou autre, pour le fidèle moyen, le novus ordo a été institué pour supprimer la liturgie traditionnelle de la messe et des sacrements. Ce but n'ayant pas été totalement atteint, des concessions et des diversions ont été accordées à des groupes que les novateurs pensaient en voie de disparition rapide. Comme la réalité montre l'inverse, les novateurs tombent le masque et décrètent la mort de ces groupes par un incroyable abus de pouvoir de type dictatorial. L'Eglise est monarchique, pas dictatoriale. Les fidèles n'ont rien à faire des arguties d'un droit dévoyé pour imposer une infamie.
Lire dRoit canonique
Cher Dauphin,
Merci pour les commentaires!
Il ne fait aucun doute que le Consilium a créé de nouveaux textes et rituels liturgiques basés sur - mais pas toujours exactement enracinés dans - la structure globale du rite romain. Donc, je pense qu'il faudrait admettre que ce qui s'est passé n'était pas en soi précisément un "développement organique". Je pense que la plupart, même ceux qui aiment et soutiennent la liturgie révisée, concéderaient ce simple point.
Ce processus était-il légitime ou non ? Il y a débat. Et, personnellement, je pense qu'il a été parfaitement approprié pour les catholiques, traditionalistes ou non, de s'interroger sur le déroulement des révisions liturgiques de l'Église opérées dans les années 1960. Pourquoi, par exemple, y avait-il un besoin immédiat pour l'Église d'introduire une nouvelle forme sacramentelle -- d'une source non romaine, rien de moins ! -- dans l'Ordre des Evêques ? Le formulaire est valable, bien sûr, pour faire un évêque. Je l'accepte. Mais, c'est une nouveauté complète, et en contradiction absolue avec le principe énoncé de la réforme, à savoir assurer un ressourcement du Rite romain !
Mais, en ce qui concerne la question ci-dessus : Le Missel romain révisé professe très certainement la Foi de l'Église.
Bien sûr, cela n'était pas si évident auparavant en raison des versions terribles et (intentionnellement) mal traduites de la langue vernaculaire. Mais, maintenant, au moins, en anglais, nous pouvons entendre la beauté de la Foi communiquée : sacrifice, offrande, "Présence Réelle", purification, pénitence, péché, etc. Ils sont tous là.
Et, même s'ils ne l'étaient pas. . . si la liturgie de l'Église se concentrait sur des thèmes comme : l'amour, la paix, la joie, la fraternité, la louange, le pardon, etc. . . . n'est-ce pas là la foi de l'Église ?
"Le travail de Lauren Pristas (que j'ai connue) est minutieux et précis."
Je vous envie, Pépère, parce que quand on tape son nom sur Gooogle, ouh, la, la !
Désolé pour les sous-titres, mais j'aime bien...
https://www.bing.com/videos/search?q=fellini+d%c3%a9fil%c3%a9+de+mode+ecc%c3%a9siastique&&view=detail&mid=48CB018F885C28B120FA48CB018F885C28B120FA&&FORM=VRDGAR&ru=%2Fvideos%2Fsearch%3Fq%3Dfellini%2Bd%25c3%25a9fil%25c3%25a9%2Bde%2Bmode%2Becc%25c3%25a9siastique%26FORM%3DHDRSC4
Nino Rota est un génie.
Cher Matthew
Vous écrivez " si la liturgie de l'Église se concentrait sur des thèmes comme : l'amour, la paix, la joie, la fraternité, la louange, le pardon, etc. . . . n'est-ce pas là la foi de l'Église ?"
Tout cela est très bon, mais ce n'est pas toute la foi de l'Eglise puisque Notre Seigneur nous a montré la valeur de la souffrance, du repentir, de la pénitence et l'importance du combat contre le péché et par amour pour Lui. La paix est la joie nous sont données par l'état de grâce, dans l'amour et la charité du Christ. On ne peut pas dire que TC soit une preuve marquante de charité chrétienne.
Et une remarque: St Pie V stoppé la tendance qui s'accélérait dans les diocèses de liturgies disparates et fantaisistes selon le caprice de chaque ordinaire. Chacun faisait ce qui lui plaisait. Les liturgies de tradition supérieure à 200 ans ne furent pas concernées. Ce qui prouve bien que la diversité était admise dans le rite romain. Il est comique (et triste) de remarquer que le novus ordo a rouvert la porte aux caprices liturgiques de chaque célébrant: il ni a pas une messe Paul VI identique dans les paroisses, tout au moins en France (à l'exception de communautés étiquetées "conservatrices" (St Martin). Aux USA je ne sais pas.
En conclusion, pour le rite latin romain:
Messe traditionnelle= coup d'arrêt des fantaisies
Nouvelle messe=anarchie des célébrations, édulcoration du sens du péché, affaiblissement du sens du sacré et de la Présence réelle, exacerbation du sentimentalisme etc.
Monsieur Daoudal vous donne de nombreux exemples de cette action délibérée dans les choix des prières de la messe moderne.
Disons le crûment: Non, "l'amour, la paix, la joie, la fraternité, la louange, le pardon, etc.", ce n'est pas "la foi de l'Eglise". C'est un vague humanisme, celui de François, peut-être, mais cela n'en fait pas la foi de l'Eglise.
La foi de l'Eglise, c'est Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme, deuxième personne de la Sainte Trinité, incarné, crucifié pour nos péchés, ressuscité, assis à la droite du Père.
Cher Monsieur Daoudal :
Un imprimatur n'indique pas non plus si l'on est grand public ou marginal. Il affirme simplement qu'une œuvre est dépourvue d'erreur théologique. Donc, votre citation est toujours inutile.
Voici la Collecte du vendredi de la première semaine de l'Avent dans le Missel révisé :
"Excita, quaesumus, Domine, potentiam tuam, et veni, ut, ab imminentibus peccatorum nostrorum periculis, te mereamur protegente eripi, te liberante salvari."
"Augmente ta puissance, nous te prions, ô seigneur, et viens,
qu'à toi de nous protéger,
nous pouvons trouver du secours
des dangers pressants de nos péchés,
et avec toi pour nous libérer,
nous pouvons être trouvés dignes du salut."
Donc, vrai : la prière que vous citez ci-dessus ne se trouve plus dans le Missel romain actuel. Mais aussi, ce n'est pas vrai : les idées, dont vous dites qu'elles manquent donc au Missel romain actuel, n'y manquent en effet pas du tout.
En disant "dans les marges ou à l'extérieur de l'Eglise" je ne voulais évidemment pas évoquer l'opposition marginal / grand public, mais simplement souligner que le livre est reconnu comme catholique dans l'Eglise actuelle. Tel est l'imprimatur.
Votre exemple est parfait, je l'ai d'ailleurs moi-même évoqué dans ma série des "50 ans". Cette collecte est celle du premier DIMANCHE de l'Avent dans la liturgie traditionnelle, depuis les plus anciens sacramentaires. La néo-"liturgie" l'a reléguée à un jour de semaine, pour que le simple fidèle ne la voie plus, mais que les Matthew W.I. Dunn puissent dire: vous voyez bien qu'on a gardé les idées de l'ancien missel...
Cher Monsieur Daoudal,
Merci pour vos commentaires!
Que ce soit le dimanche ou n'importe quel autre jour de la semaine : Il est là. C'est l'ignoratio elenchi de trop de défenseurs de la tradition liturgique : elle est toujours là. Et, même lorsqu'il peut être démontré que la Foi est toujours là, la coquille est déplacée vers autre chose : "Oui -- mais pas un dimanche !" . . . comme si l'Église prêchait une chose en semaine et une autre le dimanche !
En déplaçant la prière - "reléguée" est votre mot et votre jugement - les membres du Consilium avaient-ils l'intention de se cacher ou de s'obscurcir ? Peut-être, quelques-uns, peut-être beaucoup. Je dirais qu'ils ont voulu changer la vision théologique, c'est-à-dire garder la vision traditionnelle, tout en reconnaissant que ce n'est pas la seule vision ; ce n'est pas la plénitude - la fin-tout-et-être-tout - de la vision liturgique de l'Église (dans ce cas, du temps de l'Avent).
Et, le deuxième dimanche de l'Avent, on trouve prié sur les offrandes :
Placare, Domine, quaesumus, nostrae precibus humilitatis et hostiis, et, ubi nulla suppetunt suffragia meritorum, tuae nobis indulgentiae succurre praesidiis
« Soyez satisfait, ô seigneur, de nos humbles prières et offrandes,
et, puisque nous n'avons aucun mérite à plaider notre cause,
venez, nous prions, à notre secours
sous la protection de ta miséricorde."
Ainsi, les idées qui, selon vous, constituent la vraie liturgie se trouvent bien, même le dimanche.
Cher Dauphin,
Merci pour la réponse!
Je vois vos commentaires comme la différence entre saint Jean-Baptiste et Notre-Seigneur. Jean a prêché un message dur de pénitence et de punition. Bien sûr, la prédication de Jean était vraie. Jésus n'a évidemment pas choisi de mettre l'accent sur ces choses. D'après les synoptiques, nous savons que John était tellement intrigué par cela qu'il a envoyé certains de ses partisans - de prison, rien de moins ! -- d'interroger Jésus : "Faut-il en chercher un autre ?" Jésus répondit avec une brutalité dominicale : « Béni soit celui qui ne s'offusque pas de moi ! (Comme le diacre l'appelle dans la liturgie byzantine : "Sagesse ! Faites attention !")
Des idées comme la pénitence, combattre le péché, rester en état de grâce, etc. ont-elles leur place ? Bien sûr. Mais, le christianisme n'existe pas comme punition ; c'est plutôt la paix, la joie, la gratitude, l'amour - oui, M. Daoudal, courir vers le Seigneur, plutôt que de ramper devant lui. . . bien au contraire, comme nous le dit Jésus dans le Fils prodigue : C'est Dieu, le Seigneur, qui court à notre rencontre !
Si la liturgie révisée exprime cela mieux que la liturgie traditionnelle, alors : qu'il en soit ainsi.
J'apprécie vos remarques sur les célébrations communes désagréables de la Sainte Messe. Vous avez raison. Ils ne sont cependant pas liés en tant que tels au point de M. Daoudal ci-dessus selon lequel la liturgie révisée n'exprime pas d'une manière ou d'une autre la foi de l'Église. En tant que tel, cependant, cela montre qu'il a fallu une réforme du clergé qui, à mon humble avis, n'a pas eu lieu après Vatican II et n'a toujours pas eu lieu. En fait, la satisfaction du clergé envers lui-même, démontrée par sa paresse et son manque de soin à l'égard de la liturgie, n'a fait qu'empirer.
Cher Monsieur Daoudal :
Vous écrivez:
"Disons le crûment : Non, 'l'amour, la paix, la joie, la fraternité, la louange, le pardon, etc.", ce n'est pas "la foi de l'Eglise". C'est un vague humanisme, celui de François, peut-être, mais cela n'en fait pas la foi de l'Église."
Um d'accord . . . sauf que je trouve toutes ces choses énoncées dans le Nouveau Testament par Jésus le Seigneur lui-même :
« Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi vous aimerez les uns les autres » (Jean 13 :34) ;
"Jésus vint, se tint au milieu d'eux et leur dit: "La paix soit avec vous" (Jean 20:19);
"Son maître lui dit : C'est bien, bon et fidèle serviteur. Tu as été fidèle en peu de chose, je t'imposerai beaucoup. Entre dans la joie de ton maître". (Matthieu 25:23)
"Et regardant autour de lui ceux qui étaient assis autour de lui, Jésus dit : "Voici ma mère et mes frères !" (Marc 3:34)
"Comme Jésus approchait [de Jérusalem] - déjà sur le chemin de la descente du mont des Oliviers - toute la multitude de ses disciples se mit à se réjouir et à louer Dieu à haute voix pour toutes les merveilles qu'ils avaient vues" (Luc 19 :37)
"Et Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font" (Luc 23:34)
Etc, etc, etc. . .
Mais, bien sûr, ces choses ne font pas partie de la Foi de l'Église.
"l'amour, la paix, la joie, la fraternité, la louange, le pardon, etc." sont dans l’Église ce que la liberté, l'égalité et
la fraternité sont dans la République: des slogans.
« Si quelqu'un vient à moi, et ne hait pas son père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses sœurs, et même aussi sa propre vie, il ne peut être mon disciple… »
« Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée… »
« En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se réjouira… »
« Allez-vous-en loin de moi, maudits ! Allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges !... »
Je voulais dire que parler de paix, d’amour, de joie, sans aucune précision, c’est faire croire qu’il s’agit des catégories mondaines, donc profanes, donc d’une profanation de ces notions, comme l’a fait de façon récurrente François dès le début de son pontificat avec la miséricorde.
La religion chrétienne n’est pas une idéologie bisounours au ras des pâquerettes.
« Je vous laisse la paix, je vous donne MA Paix. Ce n’est pas comme le monde donne que je vous la donne. »
« C’est bien, bon et fidèle serviteur ; TU AS ÉTÉ FIDÈLE en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie DE TON MAÎTRE. »
« Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez les uns les autres ; COMME je vous ai aimés » (en mourant crucifié).
La paix, la joie, l’amour, ne sont pas des présupposés. Ce sont des dons. Des dons gratuits, mais qui supposent une âme purifiée. La liturgie monastique qui est la mienne disait ce matin :
Dernier verset des psaumes des matines : Laetamini in Domino, et exsultate JUSTI, et gloriamini omnes RECTI CORDE.
Et aux laudes le Miserere : « Cor contritum et humiliatum, Deus, non despicies. » Et à la fin : « Laudate Dominum in sanctis ejus. »
Et à Prime : « Beati immaculati in via, qui ambulant in lege Domini. »
Laisser croire aux gens que l’évangile c’est la paix, la joie, l’amour, au niveau sentimental, c’est leur interdire de connaître la paix, la joie, l’amour véritables. Qu’on ne peut connaître que par l’ascèse et la prière. L’ascèse véritable et la prière véritable. Et les sacrements de la foi. De la vraie foi.
Il ne faut pas donner l'illusion que c'est facile, comme le laisse entendre la néo-liturgie. Non, ce n'est pas facile. Et faire croire le contraire c'est une tromperie, et c'est tragique pour le salut des âmes.
Et, maintenant, il apparaît que la prière dont vous dites "a été supprimée" dans la nouvelle liturgie ne l'a en fait pas été.
Le deuxième Collect optionnel est encore meilleur (n° 48.C.2 ; je suis sûr que M. Daoudal va l'adorer) :
Da, quaesumus, Domine, populo tuo diabolica vitare contagia, et te solum Deum pura mente sectari.
« Accorde, nous prions, ô seigneur,
afin que ton peuple évite la contagion du diable
et te suivre, le seul Dieu, dans la pureté de cœur."
Avec l'aide de Dieu, nous pouvons éviter la contagion du diable. L'une de ses tactiques consiste à nous tromper en nous faisant croire que nos causes personnelles sont vraiment les justes de Dieu.