C’était annoncé, c’est désormais officiel : grâce au coronavirus, pour garantir un droit « essentiel », l’avortement chimique est permis jusqu’à la 9e semaine d’aménorrhée. Et les médecins et sages-femmes peuvent prescrire le poison et suivre le processus en téléconsultation. Le meurtre des bébés par visioconférence : on n’arrête pas le progrès.
Culture de mort - Page 32
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C’est fait
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Aux Etats-Unis
Voilà deux semaines déjà que je n’ai pas fait le point sur les interdictions de l’avortement comme procédure « non essentielle » pendant l’épidémie.
Le 31 mars, la cour d’appel fédérale de la Nouvelle Orléans avait rétabli l’interdiction de l’avortement au Texas, suspendue la veille par un juge. La cour d’appel voulait des informations des deux parties avant de prendre une décision définitive. Le 7 avril, elle a décidé de maintenir l’interdiction de l’avortement (en vigueur depuis le 23 mars). Les avorteurs se sont tournés de nouveau vers le juge de première instance pour qu’il permette les avortements chimiques (dits « médicamenteux » : des médicaments destinés à tuer). Le juge a évidemment sauté sur l’occasion. L’Etat a fait appel, et la cour d’appel a donné raison aux avorteurs, considérant (logiquement) que ce ne sont pas des opérations chirurgicales.
Dans l’Iowa, le 2 avril, un juge de première instance a validé l’interdiction de l’avortement et les avorteurs ne se sont pas pourvus en appel.
Dans le Mississippi (où il n’y a qu’un seul avortoir), le gouverneur a réitéré le 10 avril l’interdiction de toutes les opérations chirurgicales non urgentes, dont l’avortement, pour 15 jours supplémentaires.
Dimanche dernier, un juge de l’Alabama a décidé que l’Etat ne pouvait pas interdire l’avortement sous prétexte de coronavirus.
Lundi, dans l’Oklahoma (où c’est un juge nommé par Trump qui avait bloqué la décision de l’Etat d’interdire l’avortement) la cour d’appel a refusé de statuer au motif qu’une cour d’appel ne peut pas décider du sort d’une mesure temporaire…
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D’autre part, en Virginie, le gouverneur fanatique de la culture de mort Ralph Northam a signé, le vendredi saint, une loi (de « protection de la santé reproductive »…) qui annule diverses restrictions à l’avortement (suppression des exigences en matière de soins et de sécurité pour les avortoirs, permission aux non-médecins de pratiquer des avortements, suppression des exigences de « consentement éclairé » dont la consultation d’une échographie…). Les évêques ont souligné que signer une telle loi un tel jour était un « affront particulier envers ceux qui professent l’évangile de la vie ». Ils remarquent que l’avortement avait baissé de 42% dans l’Etat et que la nouvelle loi va inverser la situation.
Et pour faire bonne mesure, le gouverneur a signé, le samedi saint, une loi (des « valeurs de la Virginie »…) qui introduit l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans la loi anti-discrimination. Ce qui donne le droit aux invertis d’exiger les services de commerçants récalcitrants, et fait des citoyens des criminels s’ils ne pensent pas « que des personnes ayant des organes génitaux masculins ne doivent pas utiliser les toilettes des femmes et participer à des sports féminins », comme le remarque David Horowitz.
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Avorter à tout prix
Le ministère de la Santé fait savoir que les « IVG médicamenteuses » peuvent être prescrites et suivies par téléconsultation, et qu’il a « saisi en urgence la Haute Autorité de Santé » pour qu’on étende le délai pour ces avortements de 7à 9 semaines. Réponse positive attendue ces prochains jours pour application immédiate.
Olivier Véran et Marlène Schiappa, signataires du communiqué, « demandent aux établissements de santé d’assurer la continuité des IVG instrumentales ».
C’est vrai, quoi, il n’y a pas que le coronavirus qui ait le droit de tuer à l’hôpital.
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Toutes les occasions sont bonnes
L’Assemblée de l’Etat de New York a adopté vendredi dernier un budget extraordinaire dans le cadre de la pandémie. L’un des articles de la loi est la… légalisation de la gestation commerciale pour autrui. (New York était l’un des trois derniers Etats où c’était interdit.) Le texte a été signé quelques heures plus tard par le gouverneur Andrew Cuomo.
Melissa Brisman, qui gère l’une des plus grosses agences de GPA des Etats-Unis, se félicite de l’adoption de cette loi, tout en regrettant que les « parents » de l’enfant doivent payer l’assurance maladie et l’assurance sociale de la mère porteuse pendant un an après la naissance. Une GPA coûte déjà entre 80.000 et 250.000 € (dont 35.000 pour la pondeuse), ça va augmenter les frais…
Bien sûr, la nouvelle loi de New York stipule que la mère porteuse a le droit de recourir à l’avortement à tout moment (puisque cela entre dans le cadre des « soins de santé »).
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Exit ne tue plus
A quelque chose le virus est bon : l’entreprise d’euthanasie Exit en Suisse indique sur son site internet :
Nous avons suspendu toutes nos activités d’assistance depuis le vendredi 20 mars 2020. Les dates d’assistance agendées durant la période de crise sont annulées et de nouvelles dates ne pourront être fixées avec l’accompagnateur/trice que lorsque les mesures restrictives seront levées.
Ils appellent cela de l’assistance. L’assistance à personne en danger veut dire ici la tuer…
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Les obsédés de l’avortement
C’est un des thèmes principaux de la pandémie de coronavirus : il faut continuer d’avorter coûte que coûte, c’est primordial de continuer de tuer les bébés, et d’en tuer davantage si possible, et d’arracher aux gouvernements de nouveaux délais…
Sarah Durocher, co-présidente du Planning familial français :
« Beaucoup de femmes et de personnes pensent qu'elles n'ont pas accès à l'avortement, avec le message "Ne sortez pas de chez vous". Il faut rappeler que l'avortement est un soin d'urgence. Cela fait partie des soins auxquels les personnes ont accès, même dans cette période qui est compliquée pour tout le monde. »
Et comme c’est plus « compliqué », il faut allonger le délai légal. Laurence Rossignol a remis ça, après son échec à l’Assemblée, en s’abritant derrière une tribune signée par des « médecins ». Le ministre de la Santé Olivier Veran lui a répondu :
« Sans avoir attendu la parution de la tribune à laquelle vous faites référence, et à la suite de votre première interpellation, j'avais saisi mes services. Les remontées du terrain attestent effectivement que le recours à l'IVG est en baisse, ce qui est à la fois inquiétant et fort bien relaté dans la tribune en question. Mon engagement est total. Il est hors de question que l'épidémie restreigne le droit à l'IVG dans notre pays. (…) J'ai entendu la demande des gynécologues de repousser le délai de l'IVG médicamenteuse à neuf semaines. Il faut examiner certains aspects techniques (…) Mais je n'ai pas d'opposition de principe à cette mesure, vous l'aurez bien compris. J'ai demandé à tous les centres hospitaliers de maintenir le recours à l'IVG instrumentale. Pour les recours tardifs, une interruption médicale de grossesse (IMG) est possible en cas de détresse psychosociale. À la fin de la crise sanitaire, on pourrait, face à de telles demandes, examiner si le confinement justifie une décision en ce sens - elle serait prise de manière collégiale. »
Bref le coronavirus peut justifier une IMG (meurtre du fœtus possible jusqu’à la naissance) pour « détresse psychosociale »…
Et l’OMS s’y met aussi. Le « docteur » Antonella Lavalanet, du Département Santé sexuelle et reproductive de l'OMS concernant la santé maternelle et périnatale, a souligné que les avortements doivent continuer malgré la pandémie, et quel que soit l’état de santé de la femme, parce que c’est un « service essentiel ». Cela étant rappelé à l’adresse des gouvernements qui tenteraient de nier le caractère prioritaire de l’avortement. Et dans le cas où les autorités médicales qui combattent le coronavirus ne feraient pas de l’avortement une cause prioritaire, les femmes doivent s’avorter elles-mêmes en prenant du mifepristone et du dymisoprostol. Sic.
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Au Texas
La cour d’appel fédérale de La Nouvelle Orléans a rétabli hier l’interdiction de l’avortement au Texas, suspendue la veille par un juge fédéral, estimant qu’elle avait besoin de temps pour examiner les arguments sur l’impact de cette décision. Les parties ont jusqu’à vendredi pour les présenter, ce qui signifie que l’avortement reste interdit au Texas au moins jusqu’à la fin de la semaine.
Il est intéressant de constater que les représentants de 16 Etats sont venus soutenir le Texas, déclarant à la cour que permettre aux avorteurs de continuer leur besogne « contribuerait à une augmentation des taux d’exposition au virus et de mortalité » et que « les dommages n’affecteraient pas que le Texas ».
Réaction de la présidente par intérim du Planning familial, Alexis McGill Johnson : « Alors que des gens partout dans le monde tentent de survivre à la pandémie de Covid-19, des politiciens comme le gouverneur Abbott poursuivent dans leur obsession perverse d'interdire l'avortement. Nous ne reculerons pas devant les politiciens qui s’évertuent à exploiter une pandémie mondiale pour marquer des points politiques. »
C’est bien dans le texte du communiqué : défendre la vie est une « perverse obsession »…
Nancy Northup, présidente du soi-disant Centre pour les droits reproductifs a déclaré que son organisation « continuerait de mener cette bataille judiciaire contre l'abus des pouvoirs d’exception par le Texas ».
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Coronavirus et euthanasie
Deux hôpitaux de l’Ontario, à Ottawa et à Hamilton, ont arrêté leurs activités d’euthanasie « après un examen minutieux des principes visant à prévenir la transmission du COVID-19 et à préserver les ressources en matière de soins de santé, et en accord avec la réduction progressive des services électifs dans la province ».
En revanche à Toronto il n’est pas question d’y renoncer, parce que, comme l’avortement, l’euthanasie est prioritaire : « Nous avons dû prendre des décisions très difficiles concernant d'autres services et programmes qui ont été mis en attente ou fermés pendant cette pandémie, mais nous avons considéré ce service comme essentiel. »
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Le massacre doit se poursuivre
Au Texas. Le juge fédéral du district ouest du Texas, Lee Yeakel, a suspendu hier l’ordonnance du gouverneur du Texas exigeant, en raison de la pandémie de coronavirus, le report de « tous les actes chirurgicaux qui ne sont pas immédiatement médicalement nécessaires ». Le procureur général de l’Etat, Ken Paxton, avait souligné que l’avortement faisait partie de ces actes. Le juge Yeakel entend empêcher que les « patientes subissent un préjudice grave et irréparable » : « L’interprétation de l’ordonnance par le procureur général empêche les femmes du Texas d'exercer ce que la Cour suprême a déclaré être leur droit constitutionnel fondamental d'interrompre une grossesse avant que le fœtus soit viable. »
Le juge Lee Yeakel a été nommé par… George W. Bush. Et il a déjà suspendu deux lois du Texas qui limitaient l’avortement.
Dans l’Ohio. Le juge fédéral Michael Barrett du district sud de l'Ohio a décrété que l'ordonnance du ministère de la Santé de l’Etat mettant fin aux procédures non essentielles « impose probablement un “fardeau indu” au droit d'une femme de choisir un avortement avant que le fœtus soit viable, et viole ainsi son droit à la vie privée garanti par le quatorzième amendement." Il a ajouté que « son application causerait en soi un préjudice irréparable" »…
Le juge Michael Barrett a également été nommé par George W. Bush…
Dans l’Alabama. Le juge fédéral Myron Thompson, du district central de l'Alabama, a suspendu l’ordonnance du ministère de la Santé de l’Etat, qui interdisait les actes chirurgicaux non urgents. « Parce que la loi de l’Alabama impose une limite de temps pour les femmes qui veulent obtenir un avortement, l’ordonnance du 27 mars est susceptible d’empêcher totalement certaines femmes d’exercer leur droit à obtenir un avortement. »
Le juge Myron Thompson a été nommé par Jimmy Carter.
Au Texas, Ken Paxton a immédiatement déclaré qu’il faisait appel du jugement.
Le Mississippi, l’Iowa et l’Oklahoma ont également pris des mesures d’interdiction des « actes chirurgicaux non urgents ».
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L’avortement en Irlande du Nord
On se souvient qu’un amendement ubuesque voté par les députés britanniques en juillet 2019 prévoyait que l’avortement serait légalisé en Irlande du Nord le 31mars 2020 s’il n’y avait pas de gouvernement dans la province le 21 octobre. A cette date il n’y avait toujours pas de gouvernement, donc l’avortement va devenir légal. Jusqu’à 12 semaines sans justification, jusqu’à 24 semaines en cas de « risque pour la santé physique ou mentale de la femme », jusqu’à la naissance en cas d’anomalie grave du fœtus.
Le « Bureau pour l’Irlande du Nord » du gouvernement britannique a publié hier – le jour de l’Annonciation ! - un long texte détaillant la façon dont l’avortement va pouvoir être pratiqué à partir du 31 mars.
Aucun député d’Irlande du Nord n’avait voté l’amendement, aucun élu d’Irlande du Nord n’a pu se prononcer. Le gouvernement britannique avait lancé une consultation. Il y eut 21.000 réponses, 79% contre l’avortement. Le Bureau pour l’Irlande du Nord ne craint pas de consacrer un paragraphe à cette consultation, pour dire que « toutes les réponses reçues ont été analysée avec soin »…
Le modérateur de l'Eglise presbytérienne d'Irlande, le Dr William Henry, a déclaré : « Je suis sûr que beaucoup seront frappés par la contradiction, qu'à un moment où nous prenons tous des mesures aussi drastiques pour préserver la vie, une législation est introduite pour la prendre ».
On peut lire ici la déclaration intégrale du pasteur Henry.
On attend toujours une réaction d’un évêque catholique. Si par hasard ça existe encore par là-bas…