Déclaration du cardinal Bertone, secrétaire d’Etat du Vatican, au magazine 30 Giorni, à l’occasion de la visite du pape au Brésil : « Si les gouvernements de gauche font quelque chose de gauche, s'ils se préoccupent de favoriser les classes les plus humbles, de répartir plus équitablement les terres, d'améliorer l'assistance sanitaire et le système éducatif, de mettre en oeuvre des politiques de l'emploi qui détournent les jeunes du trafic de la drogue et freinent le phénomène de l'émigration, ils ne peuvent que recueillir les applaudissements et la collaboration de l'Eglise. L'Eglise n'oublie pas les pauvres. Elle ne peut le faire. Si elle le faisait elle irait à l'encontre de son fondateur Jésus. Le problème est quand ces gouvernements veulent exhumer des régimes anachroniques et dictatoriaux ou quand ils tombent sous l'emprise de certains courants culturels qui propagent des modèles de vie toujours plus éloignés et hostiles à la tradition chrétienne et qui menacent les droits fondamentaux de la personne humaine et de l'Eglise. »
Il est attristant de voir le numéro 2 de la hiérarchie vaticane faire sien le mythe socialiste d’une gauche qui s’occupe des pauvres. L’histoire a pourtant suffisamment montré que le socialisme réel provoque la misère. Et notre histoire a montré comment la gauche s’opposait aux réformes réellement sociales proposées par les catholiques sociaux. Les élections montrent que les pauvres ont compris, quant à eux, et depuis longtemps maintenant, que la gauche ne travaille pas pour eux.
Il est attristant de voir que le numéro 2 de la hiérarchie vaticane ne comprenne pas que la culture de mort fait partie intégrante de l’idéologie de gauche. Les socialistes ne « tombent » pas « sous l’emprise » de quelque « courant » que ce soit quand ils imposent le divorce, la contraception, l’avortement, le mariage homosexuel… Ils appliquent leur idéologie, fondée (comme le libéralisme qui l’a engendrée) sur le refus de la loi naturelle.
Ce n’est pas la première fois que le cardinal Bertone dit des choses étranges. On se souvient qu’il avait dit à propos de la Turquie que « l'intégration à l'Europe peut se réaliser par cercles concentriques avec un premier cercle des pays historiquement européens, actuellement réunis dans la zone euro, et un deuxième niveau pour ceux qui en sont plus éloignés ».
J’avais alors commenté : « Ainsi le Royaume-Uni, le Danemark, la Suède, la Norvège, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, la Croatie, la Serbie… ne seraient pas des pays historiquement européens ? Et ils pourraient faire partie d’un deuxième cercle « plus éloigné » en compagnie de la Turquie ? On a du mal à croire que le secrétaire d’Etat soit l’auteur de tels propos. »
Comme on a du mal à croire qu’il ait dit ce qu’il a dit sur les politiques de gauche. Espérons qu’il fasse savoir que les journalistes ont déformé ses propos…