Le pape Benoît XVI et le primat orthodoxe de Chypre Chrysostome II, à l’issue de la visite de ce dernier au Vatican, ont signé une déclaration commune sur le Proche Orient, la situation de Chypre, et aussi sur l’Europe : ils s’engagent à « vivifier les racines chrétiennes de l'Europe qui ont au cours des siècles donné sa grandeur à la civilisation » du continent, et à « reconnaître que les deux traditions chrétiennes, occidentale et orientale, ont une tâche commune à accomplir dans ce sens ».
Dans son discours, Chysostome II a fait appel à la solidarité du pape allemand envers son pays divisé en deux comme le fut naguère l'Allemagne : « Vous seul pouvez comprendre notre douleur », a-t-il lancé en évoquant « les droits humains piétinés, les monuments détruits, les œuvres du patrimoine spirituel devenus objet de commerce international » ainsi que « la division qui semble se perpétuer de Nicosie », la capitale chypriote. Et il a remis au pape un album de photographies d'églises détruites dans la partie turque de l'île. On se souvient que le président chypriote avait déjà remis un tel album au pape lors de sa visite au Vatican, et que le pape avait fait part de son émotion. Entre-temps, lors de sa visite en Turquie, le pape a reçu un livre sur les destructions de monuments musulmans à Chypre… Comme s’il pouvait y avoir une symétrie…
L’Eglise orthodoxe de Chypre est autocéphale depuis 431. Chrysostome II a succédé à Chrysostome I en novembre dernier. Il représentait déjà de fait son Eglise avant cette date, Chrysostome I étant atteint de la maladie d’Alzheimer. Il œuvre activement pour une rencontre entre le pape et le patriarche de l’Eglise orthodoxe russe.
Commentaires
Ce rapprochement entre les églises catholiques et orthodoxes est une bonne nouvelle. Il devrait s’étendre à s’étendre aux autres religions chrétiennes, au moins en Europe où la situation est maintenant dramatique.