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Benoît XVI - Page 82

  • Benoît XVI solidaire des chrétiens persécutés en Inde

    Lors de son audience du mercredi, le pape Benoît XVI a évoqué les persécutions anti-catholiques en Inde :

    « J'ai appris avec une tristesse profonde les informations concernant les violences contre les communautés chrétiennes dans l'état d'Orissa, qui ont éclaté après l'assassinat déplorable du leader hindou Swami Laxmanananda Saraswati. Jusqu'à présent, plusieurs personnes ont été tuées et d'autres blessées. Des lieux de culte, qui étaient propriétés de l'Eglise, ont été détruits, ainsi que des logements privés. Tout en condamnant avec fermeté les attaques contre la vie humaine, dont le caractère sacré soit être respecté par tous, j'exprime ma proximité spirituelle et ma solidarité aux frères et aux sœurs qui ont été si durement éprouvés. J'invite les leaders religieux et les autorités civiles à travailler ensemble pour rétablir la cohabitation pacifique et l'harmonie entre les membres des différentes communautés. »

    NB. Il n’est peut-être pas inutile de souligner que Swami Laxmanananda Saraswati n’a pas été assassiné par des chrétiens, mais que les fanatiques hindous ont accusé les chrétiens. Comme Néron en son temps, remarquait e-deo.

  • Anti-pape : voici la « Libre Pensée » (A bas la calotte…)

    La Fédération nationale de la Libre Pensée a publié hier (jour de la fête du roi saint Louis…) un communiqué contre la visite de Benoît XVI en France, sous le titre : « Respectez notre liberté de conscience ! »

    « Au mépris de la loi du 9 décembre 1905 de séparation des Églises et de l’État », dénonce la Libre Pensée, « le chef de l’Eglise catholique sera reçu officiellement par les plus hautes autorités de la République et le voyage papiste sera largement subventionné sur les fonds publics ». « Il s’agit clairement d’une violation flagrante de la laïcité de l’État ! »

    Le communiqué fait ensuite état des démarches entreprises par le président de la Libre Pensée. On apprend qu’il s’agit de Marc Blondel, l’ancien secrétaire général de FO (membre de la loge République du Grand Orient). Il s’est adressé « au Président du Conseil régional de Midi-Pyrénées, au Président du Conseil général des Hautes-Pyrénées et au Maire de Lourdes pour leur demander de veiller à la stricte application de la loi de 1905 qui interdit tout financement des activités religieuses ». Seul Martin Malvy a répondu, assurant qu’il n’y aurait aucun financement public de la visite du pape.

    D’autre part, la Fédération de Paris de la Libre Pensée s’est adressée à tous les élus parisiens pour leur demander de ne pas participer ès qualités aux cérémonies religieuses du samedi 13 septembre. Le communiqué cite trois maires d’arrondissement et trois adjoints au Maire de Paris qui ont répondu qu’ils ne participeraient pas. « Ceci correspond pleinement au mandat républicain et laïque. » La Libre Pensée ne précise pas le sort qu’elle réserve aux autres.

    Enfin, « avec 25 associations laïques de différents continents dont la Ligue de l’Enseignement, l’Union rationaliste, le Mouvement Europe et Laïcité, la Libre Pensée appelle les laïques, les démocrates et les républicains à participer massivement au meeting laïque international, le dimanche 14 septembre 2008 à 13H, au Gymnase Japy – 2 rue Japy -75011 Paris (Métro : Voltaire). Contre le financement public des activités cultuelles ! Pour la laïcité en Europe ! Pour la séparation des États et des Religions ! »

  • Benoît XVI parle de Schubert

    Lors d’un concert donné dimanche en son honneur à Castel Gandolfo, le pape Benoît XVI a pu entendre Le Voyage d’Hiver, de Schubert, dans une version pour violoncelle et piano.

    Dans son allocution, à l'issue du concert, il a notamment déclaré :

    « Elle est méritée, la reconnaissance qui est attribuée universellement à cet illustre génie de la musique, qui honore la civilisation européenne, et la grande culture et la spiritualité de l'Autriche chrétienne et catholique ».

    « En présentant le Voyage d'hiver à ses amis, Schubert a dit : ‘Je vous chanterai un cycle de Lieder qui m'ont impliqué plus qu'il ne m'était jamais arrivé auparavant. Ils me plaisent plus que tous et ils vous plairont aussi'. Ce sont des paroles auxquelles nous pouvons consentir nous aussi, après les avoir écoutés à la lumière de l'espérance de notre foi. Le jeune Schubert, spontané et exubérant, a réussi nous à communiquer à nous aussi ce soir ce qu'il a vécu et ce dont il a fait l'expérience. »

    « Nous venons de goûter le chef d'œuvre des Lieder de Schubert : Die Winterreise (le Voyage d'hiver). On compte 24 Lieder composés sur des textes de Wilhelm Müller, dans lesquels Schubert exprime une atmosphère intense de triste solitude, qu'il ressentait particulièrement étant donné l'état d'âme de prostration causée par sa longue maladie, et par une succession de nombreuses déceptions sentimentales et professionnelles. C'est un voyage tout intérieur, que le célèbre compositeur autrichien écrivit en 1827, à un an seulement de sa mort prématurée qui le saisit à 31 ans. »

    « Lorsque Schubert prend un texte poétique dans son univers sonore, il l'interprète à travers un réseau mélodique qui pénètre l'âme avec douceur, en portant celui qui l'écoute à éprouver le même regret brûlant éprouvé par le musicien, le même rappel de ces vérités du cœur qui vont au-delà de tout jugement. C'est ainsi que naît une fresque qui parle de quotidien sincère, de nostalgie, d'introspection, d'avenir ».

    « Tout ré-affleure au long du parcours : la neige, le paysage, les objets, les personnes, les événements, dans un flux brûlant de souvenirs. En particulier, ce fut pour moi une expérience nouvelle et belle d'écouter cette œuvre dans la version qui nous a été proposée, c'est-à-dire avec le violoncelle à la place de la voix humaine. Nous n'entendions pas les paroles de la poésie, mais leur reflet et les sentiments qui y sont contenus avec la ‘voix' quasi humaine du violoncelle. »

    C'est un très beau commentaire. Comme on l'avait déjà remarqué, Joseph Ratzinger aurait pu aussi être un remarquable critique musical...

  • Benoît XVI : pour sauver la planète, proposer la foi catholique

    Le 6 août dernier, dans le cadre de ses vacances dans le Sud-Tyrol, le pape Benoît XVI a rencontré le clergé du diocèse de Bolzano-Bressanone. Il a répondu aux questions posées par quelques prêtres et séminaristes. Voici sa réponse à une question sur l’environnement.

    Au cours des dernières décennies, la doctrine de la création avait presque disparu en théologie, elle était presque imperceptible. A présent nous nous apercevons des dégâts que cela a provoqués. Le rédempteur est le créateur et si nous n'annonçons pas Dieu dans cette grandeur totale qui est la sienne - de créateur et de rédempteur - nous dévalorisons également la rédemption. En effet, si Dieu n'a rien à dire dans la création, s'il est relégué simplement dans un domaine de l'histoire, comment peut-il réellement comprendre toute notre vie ? Comment pourra-t-il apporter réellement le salut à l'homme dans sa plénitude et au monde dans sa totalité ? Voilà pourquoi, selon moi, le renouveau de la doctrine de la création et une nouvelle compréhension de l'indissolubilité de la création et de la rédemption revêtent une très grande importance. Nous devons le reconnaître à nouveau : Il est le Creator Spiritus, la Raison qui est au commencement et dont toute chose naît et dont notre propre raison n'est qu'une étincelle. Et c'est Lui, le créateur lui-même, qui est également entré dans l'histoire et peut entrer dans l'histoire et opérer en elle précisément parce qu'il est le Dieu de l'ensemble et non seulement d'une partie. Si nous reconnaissons cela, il s'ensuivra bien sûr que la rédemption, le fait d'être chrétiens, la foi chrétienne tout simplement, signifieront toujours et quoi qu'il en soit aussi une responsabilité à l'égard de la création. Il y a vingt ou trente ans, on accusait les chrétiens - je ne sais pas si l'on soutient encore une telle accusation - d'être les vrais responsables de la destruction de la création, parce que la parole contenue dans la Genèse - « Soumettez la terre » - aurait conduit à l'arrogance à l'égard de la création dont nous constatons aujourd'hui les conséquences. Je pense que nous devons à nouveau apprendre à comprendre combien est fausse cette accusation : tant que la terre a été considérée comme la création de Dieu, la tâche de la « soumettre » n'a jamais été comprise comme le commandement de la rendre esclave, mais plutôt comme le devoir d'être les gardiens de la création et d'en développer les dons, de collaborer nous-mêmes de manière active à l'œuvre de Dieu, à l'évolution qu'il a placée dans le monde, afin que les dons de la création soient mis en valeur et non piétinés et détruits.

    Si nous observons ce qui est né autour des monastères, comment dans ces lieux sont nés et continuent de naître de petits paradis, des oasis de la création, on constate que toutes ces choses ne sont pas seulement des mots, mais là où la Parole du Créateur a été comprise de manière correcte, où il y a eu une vie avec le créateur rédempteur, on s'est efforcé de sauver la création et non de la détruire. C'est également dans ce contexte que s'inscrit le chapitre 8 de la Lettre aux Romains, où on dit que la création souffre et gémit de la soumission dans laquelle elle se trouve et qu'elle attend la révélation des fils de Dieu : elle se sentira libérée lorsque viendront des créatures, des hommes qui sont des fils de Dieu et qui la traiteront en partant de Dieu. Je crois que c'est précisément la réalité que nous pouvons constater aujourd'hui : la création gémit - nous le percevons, nous l'entendons presque - et attend des personnes humaines qui la regardent en partant de Dieu. La consommation brutale de la création commence là où Dieu est absent, là où la matière est désormais pour nous uniquement matérielle, là où nous sommes nous-mêmes les dernières instances, où le tout est simplement notre propriété, que nous consommons uniquement pour nous-mêmes. Et le gaspillage des ressources de la création commence là où nous ne reconnaissons plus aucune instance au-dessus de nous, mais ne voyons plus que nous-mêmes ; il commence là où il n'existe plus aucune dimension de la vie au-delà de la mort, où dans cette vie nous devons nous accaparer tout et posséder la vie avec la plus grande intensité possible, où nous devons posséder tout ce qu'il est possible de posséder.

    Je crois donc que des instances vraies et efficaces contre le gaspillage et la destruction de la création ne peuvent être réalisées et développées, comprises et vécues que là où la création est considérée en partant de Dieu ; là où la vie est considérée en partant de Dieu et a des dimensions plus grandes - dans la responsabilité devant Dieu - et un jour elle nous sera donnée par Dieu en plénitude et jamais ôtée : en donnant la vie, nous la recevons.

    Ainsi, selon moi, nous devons tenter par tous les moyens à notre disposition de présenter la foi en public, en particulier là où il y existe déjà une sensibilité vis-à-vis de la foi. Et je pense que la sensation que le monde est peut-être en train de nous échapper - parce que nous-mêmes le laissons s'échapper - et le fait de s'inquiéter des problèmes de la création, tout cela donne justement à notre foi l'occasion appropriée de parler publiquement et de se faire valoir comme instance de proposition. En effet, il ne s'agit pas seulement de trouver des techniques qui préviennent les dommages, même s'il est important de trouver des énergies alternatives, entre autres. Mais tout cela ne sera pas suffisant si nous-mêmes ne trouvons pas un nouveau style de vie, une discipline faite également de renoncements, une discipline de la reconnaissance des autres, auxquels la création appartient autant qu'à nous qui pouvons en disposer plus facilement ; une discipline de la responsabilité à l'égard de l'avenir des autres et de notre propre avenir, parce que c'est une responsabilité devant Celui qui est notre Juge et en tant que Juge est Rédempteur, mais aussi véritablement notre Juge.

    Je pense donc qu'il est nécessaire de mettre en tout cas ensemble les deux dimensions - création et rédemption, vie terrestre et vie éternelle, responsabilité à l'égard de la création et responsabilité à l'égard des autres et de l'avenir - et qu'il est de notre devoir d'intervenir ainsi de manière claire et décidée dans l'opinion publique. Pour être écoutés nous devons dans le même temps montrer par notre exemple, par notre style de vie, que nous parlons d'un message auquel nous croyons et selon lequel il est possible de vivre. Et nous voulons demander au Seigneur qu'il nous aide tous à vivre la foi, la responsabilité de la foi de manière que notre style de vie devienne un témoignage, et à parler de telle façon que nos paroles portent de manière crédible la foi comme orientation pour notre époque.

    Dans une réponse à une question précédente, Benoît XVI disait, me semble-t-il pour la première fois en public, qu’il admet la théorie de l’évolution (mais il est bien difficile de revaloriser la Création si l’on admet la théorie qui a été inventée explicitement pour détruire le dogme chrétien de la Création) :

    Lorsqu'à notre époque, nous discutons du caractère raisonnable de la foi, nous discutons précisément du fait que la raison ne finit pas où finissent les découvertes expérimentales, elle ne finit pas dans le positivisme ; la théorie de l'évolution voit la vérité, mais n'en voit que la moitié : elle ne voit pas que derrière il y a l'Esprit de la création.

  • Gogols laïcards « défenseurs des animaux »

    Une association italienne de défense des animaux affirme avoir recueilli près de 4.000 signatures sur une pétition demandant au pape Benoît XVI de renoncer à ses ornements en fourrure d'hermine.

    « Depuis la mise sur internet de la pétition le 14 août, nous avons recueilli 3.963 signatures de particuliers et d'associations d'une cinquantaine de pays appartenant aux cinq continents », a affirmé à l'AFP Lorenzo Croce, président de l'association Aidaa.

    « Nous espérons recueillir 10.000 signatures d'ici fin septembre lorsque la pétition sera remise au Vatican », a-t-il ajouté.

    L'association a également récemment écrit au pape et son président espère que ce dernier « accomplira tôt ou tard cet acte d'amour envers les animaux qui sont considérés dans la Bible comme des créatures de Dieu ».

    (Benoît XVI a remis au goût du jour depuis son élection un certain nombre d'habits liturgiques traditionnels dont une petite pèlerine de velours rouge bordée d'hermine blanche, aussi appelée "mosette" qu'il porte l'hiver avec un bonnet de même couleur appelé "camauro", également orné d'hermine.)

  • Enfin les anti-pape

    On commençait à se demander si les laïcistes frénétiques étaient tous en vacances, ou avaient pris leur retraite, puisqu’on n’entendait aucune protestation contre la venue du pape en France, alors que cela fait tout de même partie de leurs traditions.

    Mais voici « Remballe ton pape ». Ce n’est pas très élégant, mais ça a le mérite d’être clair.

    En fait, il s’agit d’un blog, qui porte ce nom, et qui ne comporte en tout et pour tout qu’un seul texte, intitulé « Pourquoi nous nous opposons à la venue de Benoît XVI. Les « premiers signataires » de ce texte sont : « Marche mondiale des femmes, Panthères roses, Alternative libertaire, Offensive libertaire et sociale, Scalp, Ligue communiste révolutionnaire ».

    On y trouve les éructations habituelles des gauchistes contre l’Eglise (y compris les pires calomnies), mais les auteurs montrent qu’ils ne savent pas trop de quoi ils parlent : ils attribuent l’encyclique Evangelium vitae à Benoît XVI…

    Après ces trublions gauchistes, appuyés par la LCR, on attend maintenant les troupes laïcistes de choc, si elles veulent bien rentrer des Maldives.

  • Benoît XVI et l’Assomption

    En attendant d’avoir la traduction de l’homélie du Saint Père sur l’Assomption, on peut en lire la synthèse sur le site Eucharistie miséricordieuse. Extraits :

    « Devant le triste spectacle de tant de fausse joie et en même temps de beaucoup de douleur angoissante qui envahit le monde, nous devons apprendre de Marie à devenir des signes d'espérance et de consolation, nous devons annoncer par notre vie la résurrection du Christ ».

    « Chaque homme veut devenir céleste, très heureux, et un jour il n'y aura plus ni pleur, ni souffrance, ni mort. Aujourd'hui un grand mystère nous est proposé : le Christ a vaincu la mort, seul l'Amour est tout-puissant. Seul l'Amour nous permet d’entrer dans le royaume de la vie. Marie y est entrée derrière son fils. »

    « Demandons à Marie aujourd'hui le don de la foi, qui nous fait vivre dans cette dimension entre l’infini et le fini, qui transforme le perception du temps : notre vie n'est pas engloutie dans le passé mais elle est attirée vers l'avenir, vers Dieu, où le Christ nous a précédés et derrière Lui, Marie. Notre vie de chaque jour, bien que marquée d'épreuves et de difficultés, s'écoule comme un fleuve vers l'océan divin, vers la plénitude de la joie et de la paix. Notre mort n'est pas la fin mais l'entrée dans la vie qui ne connaît pas la mort. Marie, conduis nous vers la patrie de la béatitude ! ».

  • Le Congrès missionnaire de Quito

    Le 3e Congrès missionnaire américain (Cam3) et le 8ème Congrès missionnaire latino-américain (Comla8) ont commencé mardi et se poursuivent jusqu’à dimanche. Hier, au cours de la messe d'ouverture du Congrès Missionnaire Américain, a été lu le message de Benoît XVI adressé au Cardinal Antonio Jose González Zumárraga, Archevêque émérite de Quito, Président de la Commission Centrale du Congrès.

    Ce Congrès est « le cadre du début solennel d'une mission continentale », a rappelé le pape, exhortant les missionnaires à annoncer l'Évangile « à tous ceux qui ont soif de justice, paix et vérité et qui sont opprimés par l'asphyxie du péché ou immergés dans l'obscurité de la violence ».

    Benoît XVI a défini le Cam3-Comla8 comme « une occasion providentielle pour recommencer, avec sincérité, le cœur purifié et fidèle, à écouter le Christ nous rappeler que nous ne sommes pas des serviteurs mais ses amis. Nous semons sa parole. De cette manière, tout au long de notre vie, dans la joie de nous savoir aimés par Jésus, que nous pouvons appeler frère, nous serons de bons instruments pour qu'Il continue à accueillir des fidèles dans la miséricorde qui émerge de sa Croix. »

  • Benoît XVI et la succession apostolique

    Le site Eucharistie miséricordieuse publie un texte remarquable, intitulé « Benoît XVI explique les deux formes de succession apostolique », dont l’origine n’est pas clairement indiquée, et dans lequel les propos du pape (du cardinal Ratzinger, semble-t-il) sont cités de façon indirecte.

    Quoi qu’il en soit, Ratzinger-Benoît explique que la théologie antignostique de la succession apostolique a permis d’aller plus loin dans la question du primat et de l'épiscopat. « Car, pour démontrer leur erreur, on n'oppose pas simplement aux gnostiques la dignité épiscopale de l'Église en général, mais on les renvoie aux sedes apostolicae, autrement dit à ces sièges qui étaient ceux des apôtres ou ceux des destinataires des lettres apostoliques. »

    « Ces sièges épiscopaux-là sont les centres du témoignage apostolique, vers lesquels tous les autres sièges doivent converger. » (Suivent les témoignages probants de Tertullien et saint Irénée).

    D’où les conclusions suivantes :

    Dans le cadre de la question de la succession, la théologie chrétienne des premiers temps utilisait le terme d'« apostolique » dans un sens très précis et restreint. Elle qualifiait uniquement ainsi le nombre nettement limité de sièges qui entretiennent un rapport particulier et historiquement vérifiable avec les apôtres, rapport historique que ne possèdent pas les autres sièges.

    La succession apostolique de tous les évêques ne revient aux évêques qui ne siègent pas sur un sedes apostolica - soit la majorité d'entre eux -, qu'après un détour par un siège apostolique. Ils ne sont donc pas « directement » apostoliques, mais seulement indirectement ; ils ne reçoivent, pécise Benoît XVI, de légitimation apostolique qu'en entretenant un rapport communautaire avec un sedes apostolique.

    Parmi les sedes apostolicae se distingue le sedes apostolica de Rome, qui semble entretenir avec les autres sedes apostoliccae une relation à peu près équivalente à celle qu'entretiennent ces derniers avec les sièges non directement apostoliques. En cela il forme le critère ultime, véritable et suffisant en soi de la catholicité.

    Il est clair que le caractère binaire de la théologie de la succession la plus ancienne, tel qu'il résulte de la mise en relief des sedes apostolicae, n'a rien à voir avec la constitution patriarcale plus tardive, à laquelle il peut certes avoir fourni un point de départ. La confusion, note Benoît XVI, entre la revendication originelle du sedes apostolica et la revendication administrative de la cité patriarcale caractérise la tragédie des démêlés qui commencent alors entre Constantinople et Rome.

    De même que la « Nouvelle Rome » (qui ne pouvait songer à se qualifier d'« apostolique ») a brouillé l'ancienne idée du sedes apostolica au profit du concept de patriarcat, la Rome antique a renforcé la référence à son origine et à sa nature, toutes différentes de son autorité. Cette dernière représente en effet bien autre chose qu'une préséance honorifique entre patriarches; elle se place sur un tout autre plan, absolument indépendant de ce genre de concept administratif.

    La substitution de l'idée des cinq patriarcats à l'ancienne idée théologique du sedes apostolica, qui fait dès l'origine partie de la perception que l'Église a d'elle-même, doit être comprise, affirme Benoît XVI, comme le mal véritable dans le conflit entre Orient et Occident - un mal qui a aussi contaminé l'Occident dans la mesure où s'est formée, en dépit du maintien du concept d'auctoritas apostolica, une conception largement administrativo-patriarcale de l'importance du siège romain, ce qui rendait difficile, pour une personne extérieure, la perception claire de l'objet authentique de la revendication romaine, dans la mesure où celle-ci se distingue elle-même des autres revendications.

    Et voilà qui répond enfin clairement à la question que je m’étais posée en son temps, et que certains de mes amis trouvait futile ou sans intérêt: pourquoi Benoît XVI a-t-il supprimé de la longue liste des titres du pape celui de « patriarche d’Occident » ?

  • JMJ

    Les discours et homélies du pape lors des JMJ ont été naturellement passés sous silence par les médias. Il s’agissait pour l’essentiel d’une sublime catéchèse sur le Saint Esprit. Ceci explique cela. Tout catholique doit lire et méditer les propos du pape, au moins son homélie de la messe de clôture. C’est aujourd’hui très facile par internet, puisque ces textes sont en français sur le site du Vatican. Et comme je l’ai déjà souligné, Benoît XVI est toujours bref et concis.

    Voici quelques extraits qui m’ont marqué.

    C’est l’Esprit qui donne la sagesse pour discerner le juste chemin et le courage pour s’y engager. C’est Lui qui couronne nos pauvres efforts par ses dons divins, comme le vent qui, gonflant les voiles, fait avancer le navire, dépassant de beaucoup ce que les rameurs pourraient obtenir par leurs rudes efforts sur les rames. L’Esprit rend ainsi capables des hommes et des femmes de tout lieu et de toute génération de devenir des saints. Puissent les jeunes ici réunis pour la Journée Mondiale de la Jeunesse avoir le courage, sous l’action de l’Esprit, de devenir des saints ! Voilà ce dont le monde a besoin, plus que de tout autre chose.

    (Cérémonie d’accueil au palais du gouvernement)

    Pour les personnes de votre âge, chaque vol aérien est une perspective attrayante. Mais, pour moi, ce vol a été dans une certaine mesure cause d’appréhensions. Pourtant, d’en haut, la vue de notre planète fut quelque chose de vraiment magnifique. Le miroitement de la Méditerranée, la magnificence du désert nord-africain, la forêt luxuriante de l’Asie, l’immensité de l’Océan Pacifique, l’horizon sur la ligne duquel le soleil se lève et se couche, la splendeur majestueuse de la beauté naturelle de l’Australie, dont j’ai pu jouir au cours de ces derniers jours ; tout cela suscite un profond sentiment de crainte révérencielle. C’est comme si nous capturions de rapides images sur l’histoire de la création racontée dans la Genèse : la lumière et les ténèbres, le soleil et la lune, les eaux, la terre et les créatures vivantes. Tout cela est « bon » aux yeux de Dieu (cf. Gn 1, 1-2, 4). Plongés dans une telle beauté, comment ne pas faire écho aux paroles du Psalmiste quand il loue le Créateur : « Qu’il est grand ton nom par toute la terre » (Ps 8, 2) ?

    Mais il y a bien plus encore, quelque chose que, du ciel, il nous est difficile de percevoir : des hommes et des femmes créés rien que moins à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26). Au cœur de la merveille de la création, nous nous trouvons, vous et moi, la famille humaine « couronnée de gloire et d’honneur » (cf. Ps 8, 6). Quelle merveille ! Avec le psalmiste, nous murmurons : « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? » (cf. Ps 8, 5). (…)

    Beaucoup prétendent aujourd’hui que Dieu doit être laissé de côté et que la religion et la foi, acceptables sur le plan individuel, doivent être, ou exclues de la vie publique, ou utilisées uniquement pour poursuivre des objectifs pragmatiques limités. Cette vision sécularisée tente d’expliquer la vie humaine et de modeler la société en se référant peu ou sans se référer du tout au Créateur. Il est présenté comme une force neutre, impartiale et respectueuse de chacun. En réalité, comme toute idéologie, le sécularisme impose une vision globale. Si la présence de Dieu est insignifiante dans la vie publique, alors la société pourra être modelée d’après une image dépourvue de Dieu. Mais quand Dieu est éclipsé, notre capacité de reconnaître l’ordre naturel, le but et le « bien » commence à s’évanouir. Ce qui avec ostentation a été promu comme conquête de l’intelligence humaine, s’est bien vite manifesté comme folie, avidité et exploitation égoïste. (…)

    Les préoccupations au sujet de la non-violence, du développement durable, de la justice et de la paix, de la protection de notre environnement sont d’une importance vitale pour l’humanité. Tout cela, cependant, ne peut être compris sans une profonde réflexion sur la dignité innée de toute vie humaine, de la conception jusqu’à la mort naturelle, dignité qui est conférée par Dieu lui-même et qui est, par conséquent, inviolable.

    (Fête de l’accueil des jeunes)

    Nous devons nous garder de la tentation de considérer la doctrine comme une cause de division et, par conséquent, comme un empêchement à ce qui semble être la tâche immédiate la plus urgente pour améliorer le monde dans lequel nous vivons. En réalité, l’histoire de l’Église démontre que la praxis non seulement est inséparable de la didaché, ou enseignement, mais qu’elle en découle au contraire. Plus nous nous efforcerons avec assiduité de parvenir à une compréhension commune des mystères divins, plus nos œuvres de charité parleront avec éloquence de l’immense bonté de Dieu et de son amour pour tous les hommes. (…)

    Saint Paul enseigne que c’est dans la koinonia de l’Église que nous accédons à la vérité de l’Évangile et avons les moyens de la préserver, car la construction de l’Église « a pour fondations les Apôtres et les prophètes », Jésus lui-même étant la pierre angulaire (Ep 2, 20).

    (Rencontre œcuménique)

    Dans la liturgie de ce jour, l’Église nous rappelle que, comme cet autel, nous avons nous aussi été consacrés, mis « à part » pour le service de Dieu et la construction de son règne. Trop souvent, cependant, nous nous retrouvons immergés dans un monde qui voudrait mettre Dieu « de côté ». Au nom de la liberté et de l’autonomie humaine, le nom de Dieu est mis sous silence, la religion est réduite à une dévotion personnelle et la foi est écartée de la place publique. Parfois, une mentalité de ce genre, totalement opposée à l’essence de l’Évangile, peut même en venir à obscurcir notre compréhension de l’Église et de sa mission. Nous aussi, nous pouvons être tentés de réduire la vie de foi à une simple question de sentiment, affaiblissant ainsi sa capacité d’inspirer une vision cohérente du monde et du dialogue rigoureux avec les nombreuses autres visions qui concourent pour gagner à elles les esprits et les cœurs de nos contemporains.

    Et pourtant l’histoire, y compris celle de notre temps, nous démontre que la question de Dieu ne peut jamais être tue, ainsi que l’indifférence à la dimension religieuse de l’existence humaine, en dernière analyse, diminue et trahit l’homme lui-même. (…) La foi nous enseigne qu’en Jésus Christ, Parole incarnée, nous parvenons à comprendre la grandeur de notre propre humanité, le mystère de notre vie sur la terre et le destin sublime qui nous attend au Ciel (cf. Gaudium et spes, n.24). La foi nous enseigne, en outre, que nous sommes des créatures de Dieu, faites à son image et à sa ressemblance, dotées d’une dignité inviolable et appelées à la vie éternelle. Là où l’homme est diminué, c’est le monde qui nous entoure qui est diminué; il perd sa signification ultime et s’écarte de sa finalité. Ce qui en ressort, c’est une culture non pas de la vie, mais de la mort. Comment peut-on considérer cela un « progrès » ? Au contraire, c’est un pas en arrière, une forme de régression qui, en définitive, assèche les sources mêmes de la vie, de l’individu comme de la société tout entière.

    (Homélie de la messe avec les évêques et les séminaristes)

    La société contemporaine subit un processus de fragmentation en raison d’un mode de pensée qui, par sa nature, a la vue courte, parce qu’il néglige l’horizon de la vérité – de la vérité concernant Dieu et nous concernant. En soi, le relativisme ne parvient pas à embrasser l’ensemble de la réalité. Il ignore les principes mêmes qui nous rendent capables de vivre et de grandir dans l’unité, l’ordre et l’harmonie.

    L’unité et la réconciliation ne peuvent être atteintes par nos seuls efforts. Dieu nous a fait l’un pour l’autre (cf. Gn 2, 24) et nous ne pouvons trouver qu’en Dieu et que dans l’Église l’unité que nous cherchons. (…)

    L’unité appartient à l’essence de l’Église ; elle est un don que nous devons reconnaître et que nous devons chérir.

    (Veillée avec les jeunes)

    Que veut dire recevoir le « sceau » de l’Esprit Saint ? Cela veut dire être marqués de façon indélébile, être transformés de manière inaltérable, cela signifie être des créatures nouvelles. Pour ceux qui ont reçu ce don, rien ne peut plus être pareil ! Être « baptisés » dans l’Esprit signifie être embrasés par l’amour de Dieu. Être « désaltérés » par l’unique Esprit (cf. 1 Co 12, 13), cela signifie être « rafraîchis » par la beauté du dessein de Dieu sur nous et sur le monde, et devenir à notre tour une source de fraîcheur spirituelle pour les autres. Être « scellés par l’Esprit » cela signifie, en outre, ne pas avoir peur de défendre le Christ, laissant la vérité de l’Évangile pénétrer notre manière de voir, de penser et d’agir, pendant que nous travaillons au triomphe de la civilisation de l’amour.

    (Messe de clôture)

    Dans l’Ancien Testament, Dieu s’était révélé de façon partielle et de manière graduelle, comme nous le faisons tous dans nos relations personnelles. Il fallait un certain temps au peuple élu pour approfondir sa relation avec Dieu. L’Alliance avec Israël a été comme un temps de séduction, de longues fiançailles. Le moment définitif arriva donc, le moment du mariage, la réalisation de la nouvelle et éternelle alliance. À ce moment-là, devant le Seigneur, Marie représente toute l’humanité. Dans le message de l’ange, c’était Dieu qui faisait une proposition de mariage avec l’humanité. Et, en notre nom, Marie dit son « oui ».

    (Angelus)