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Benoît XVI parle de Schubert

Lors d’un concert donné dimanche en son honneur à Castel Gandolfo, le pape Benoît XVI a pu entendre Le Voyage d’Hiver, de Schubert, dans une version pour violoncelle et piano.

Dans son allocution, à l'issue du concert, il a notamment déclaré :

« Elle est méritée, la reconnaissance qui est attribuée universellement à cet illustre génie de la musique, qui honore la civilisation européenne, et la grande culture et la spiritualité de l'Autriche chrétienne et catholique ».

« En présentant le Voyage d'hiver à ses amis, Schubert a dit : ‘Je vous chanterai un cycle de Lieder qui m'ont impliqué plus qu'il ne m'était jamais arrivé auparavant. Ils me plaisent plus que tous et ils vous plairont aussi'. Ce sont des paroles auxquelles nous pouvons consentir nous aussi, après les avoir écoutés à la lumière de l'espérance de notre foi. Le jeune Schubert, spontané et exubérant, a réussi nous à communiquer à nous aussi ce soir ce qu'il a vécu et ce dont il a fait l'expérience. »

« Nous venons de goûter le chef d'œuvre des Lieder de Schubert : Die Winterreise (le Voyage d'hiver). On compte 24 Lieder composés sur des textes de Wilhelm Müller, dans lesquels Schubert exprime une atmosphère intense de triste solitude, qu'il ressentait particulièrement étant donné l'état d'âme de prostration causée par sa longue maladie, et par une succession de nombreuses déceptions sentimentales et professionnelles. C'est un voyage tout intérieur, que le célèbre compositeur autrichien écrivit en 1827, à un an seulement de sa mort prématurée qui le saisit à 31 ans. »

« Lorsque Schubert prend un texte poétique dans son univers sonore, il l'interprète à travers un réseau mélodique qui pénètre l'âme avec douceur, en portant celui qui l'écoute à éprouver le même regret brûlant éprouvé par le musicien, le même rappel de ces vérités du cœur qui vont au-delà de tout jugement. C'est ainsi que naît une fresque qui parle de quotidien sincère, de nostalgie, d'introspection, d'avenir ».

« Tout ré-affleure au long du parcours : la neige, le paysage, les objets, les personnes, les événements, dans un flux brûlant de souvenirs. En particulier, ce fut pour moi une expérience nouvelle et belle d'écouter cette œuvre dans la version qui nous a été proposée, c'est-à-dire avec le violoncelle à la place de la voix humaine. Nous n'entendions pas les paroles de la poésie, mais leur reflet et les sentiments qui y sont contenus avec la ‘voix' quasi humaine du violoncelle. »

C'est un très beau commentaire. Comme on l'avait déjà remarqué, Joseph Ratzinger aurait pu aussi être un remarquable critique musical...

Commentaires

  • Comme quoi les "païens" sont, sans s'en apercevoir, hostiles à la civilisation européenne, la seule universelle.

    "par sa longue maladie, et par une succession de nombreuses déceptions sentimentales et professionnelles" Schubert nous montre, grâce au génial Benoît XVI que la "réussite" n'est signe de rien, même de la valeur humaine.

    Merci monsieur Daoudal de nous faire profiter ainsi des textes sublimes de notre pape. Profitons-en de ce pape génial que Dieu nous a concédé pour un temps.

  • Puisqu'on parle de Schubert, qu'il me soit permis de rappeler un autre compositeur autrichien fort peu connu en France, et qui dans le registre symphonique produisit une musique tout aussi définitive: Anton Bruckner Ses 9 symphonies -qualifiées à raison de cathédrales- sont une forme d'aboutissement tant musical que spirituel.

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