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Benoît XVI - Page 84

  • La communication

    Extrait de l’allocution de Benoît XVI, hier aux participants au congrès international pour les responsables de radios catholiques, organisé par le Conseil pontifical des communications sociales.

    Les nombreuses et diverses formes de communication avec lesquelles nous avons tous à faire manifestent avec une clarté évidente comment l'homme, dans sa structure anthropologique essentielle, est constitué, pour entrer en relation avec l'autre. Il le fait surtout par la parole. Dans sa simplicité, et sa pauvreté apparente, la parole, en s'inscrivant dans la grammaire commune du langage, se place comme un instrument q! ui réalise la capacité de relation des hommes. Celle-ci se fonde sur la richesse partagée d'une raison créée à l'image et à la ressemblance du Logos éternel de Dieu, c'est-à-dire de ce Logos dans lequel tout a été créé librement et par amour. Nous savons que ce Logos n'est pas demeuré étranger aux événements humains, mais, par amour, il s'est communiqué lui-même aux hommes - « ho Logos sarx egheneto », (« le Verbe s'est fait chair », Jn 1,14) - et, dans l'amour révélé par Lui, et donné en Christ, il continue à inviter les hommes à avoir une relation avec Lui et entre eux de façon nouvelle.

    En s'incarnant dans le sein de Marie, le Verbe de Dieu offre au monde une relation d'intimité et d'amitié - « Je ne vous appelle plus serviteurs ... mais amis » (Jn 15, 15) - qui se transforme en source de nouveauté pour le monde et qui se place au milieu de l'humanité  comme commencement d'une civilisation nouvelle de la vérité et de l'amour. En effet, « l'Evangile n'est pas uniquement une communication d'éléments que l'on peut connaître, mais une communication qui produit des faits et qui change la vie (Spe salvi, 2). Cette auto-communication de Dieu est ce qui offre un nouvel horizon d'espérance et de vérité aux espérances humaines, et c'est de cette espérance que jaillit, déjà en ce monde, le commencement d'un monde nouveau, de cette vie éternelle qui illumine l'obscurité de l'avenir humain.

    Chers amis, vous qui travaillez dans des stations de radio catholiques, vous êtes au service de la parole. Les paroles que vous diffusez chaque jour sont un écho de cette Parole éternelle qui s'est faite chair. Vos paroles portent du fruit seulement dans la mesure où elle servent la Parole éternelle, Jésus Christ.

  • Le pape, par procuration

    Une fois de plus, hier, Benoît XVI a parlé de lui-même par l’intermédiaire d’un père de l’Eglise. C’est toujours émouvant :

    Isidore fut sans aucun doute un homme aux contrastes dialectiques accentués. Et, également dans sa vie personnelle, il vécut l'expérience d'un conflit intérieur permanent, très semblable à celui qu'avaient déjà éprouvé Grégoire le Grand et saint Augustin, partagé entre le désir de solitude, pour se consacrer uniquement à la méditation de la Parole de Dieu, et les exigences de la charité envers ses frères, se sentant responsable de leur salut en tant qu'évêque. Il écrit, par exemple, à propos des responsables des Eglises : « Le responsable d'une Eglise (vir ecclesiasticus) doit d'une part se laisser crucifier au monde par la mortification de la chair et, de l'autre, accepter la décision de l'ordre ecclésiastique, lorsqu'il provient de la volonté de Dieu, de se consacrer au gouvernement avec humilité, même s'il ne voudrait pas le faire » (Sententiarum liber III, 33, 1 : PL 83, col 705 B). Il ajoute ensuite, à peine un paragraphe plus loin : « Les hommes de Dieu (sancti viri) ne désirent pas du tout se consacrer aux choses séculières et gémissent lorsque, par un mystérieux dessein de Dieu, ils sont chargés de certaines responsabilités... Ils font tout pour les éviter, mais ils acceptent ce qu'ils voudraient fuir et font ce qu'ils auraient voulu éviter. Ils entrent en effet dans le secret du cœur et, à l'intérieur de celui-ci, ils cherchent à comprendre ce que demande la mystérieuse volonté de Dieu. Et lorsqu'ils se rendent compte du devoir de se soumettre aux desseins de Dieu, ils humilient le cou de leur cœur sous le joug de la décision divine » (Sententiarum liber III, 33, 3 : PL 83, coll. 705-706).

  • La communion du pape

    Ce n’est évidement pas la première fois, mais là, c’était spectaculaire, et les médias internationaux l’ont relevé et souligné : hier, lors de la messe célébrée à Brindisi par Benoît XVI, les fidèles qui voulaient communier de la main du pape devaient se mettre à genoux et recevoir l’hostie sur la langue.

    Lors de la messe de la Fête Dieu , le 22 mai dernier, Benoît XVI avait dit : « S'agenouiller devant l'Eucharistie est une profession de liberté : celui qui s'incline devant Jésus ne peut et ne doit se prosterner devant aucun pouvoir terrestre, aussi fort soit-il. Nous les chrétiens nous ne nous agenouillons que devant Dieu, devant le Très Saint Sacrement, parce qu'en lui nous savons et nous croyons qu'est présent le seul Dieu véritable, qui a créé le monde et l'a tant aimé au point de lui donner son Fils unique. » Et il avait ostensiblement donné la communion aux fidèles à genoux, et sur la langue.

    Mgr Albert Malcom Ranjith, secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, avait déjà déclaré : « Je suis convaincu de l’urgence de donner à nouveau l’hostie aux fidèles directement dans la bouche, sans qu’ils la touchent » et « de revenir à la génuflexion au moment de la communion en signe de respect ».

    C’est curieux, j’ai comme l’impression que les évêques français et les responsables de la liturgie regardent ailleurs en sifflotant...

  • Le cardinal Castrillon Hoyos enfonce le clou

    Le cardinal Dario Castrillon Hoyos, président de la commission Ecclesia Dei, célébrait hier une messe selon la « forme extraordinaire » à la cathédrale de Westminster. C’était la première fois qu’un cardinal y célébrait la messe de saint Pie V depuis 40 ans. Avant la célébration, il a tenu une conférence de presse. Au journaliste qui lui demandait si cette messe serait célébrée dans beaucoup de paroisses à l’avenir, il a répondu : « Pas dans beaucoup de paroisses, dans toutes les paroisses. Le saint-Père ne l’offre pas seulement pour les quelques groupes qui la demandent, mais afin que toute le monde connaisse cette façon de célébrer l’Eucharistie. » Il a ajouté que des instructions seraient données aux séminaires pour que l’on enseigne aux futurs prêtres à célébrer selon l’ancienne forme et qu’ils puissent la célébrer dans toutes les paroisses.

    Il a rappelé que le silence révérenciel dans le rite traditionnel était un des trésors que les catholiques allaient redécouvrir, et il a insisté sur le fait que le pape allait réintroduire l’ancien rite – le « rite grégorien » - même là où personne ne le demande, là où « les gens ne le connaissent pas, et par conséquent ne le demandent pas ».

    (Le cardinal avait déjà tenu des propos similaires, notamment dans une interview et dans le DVD de la Fraternité Saint-Pierre.)

  • Coïncidence (?)

    Le pape Benoît XVI a consacré son audience d’aujourd’hui, veille du référendum en Irlande, au grand saint irlandais Colomban.

    Le Saint-Père a conclu en soulignant que saint Colomban « mit toutes ses énergies dans l'alimentation des racines chrétiennes de l'Europe naissante. Par son énergie spirituelle et sa foi, avec son amour de Dieu et du prochain, il est devenu l'un des Pères de l'Europe qui continue de nous montrer ce que sont les racines d'où le continent peut renaître ».

    Chacun interprètera comme il le voudra. Mais il est évident que l’Europe de saint Colomban n’est pas celle de Bruxelles, surtout pas celle du traité de Lisbonne et de sa charte des droits fondamentaux (à l’avortement).

    Et cela n’est pas sans rapport avec cet épisode de la vie de saint Colomban rappelée par le pape : « A cause de sa sévérité sur les questions morales, il entra en conflit avec la famille royale, ayant vivement admonesté le roi Thierry pour ses relations adultérines. En 610 il fut expulsé de Luxeuil avec ses moines irlandais, condamnés définitivement à l'exil. »

    Contre le pouvoir immoral d'une puissance non-irlandaise...

    (Commentaire de Michel Janva, sur Le Salon Beige : "Les chrétiens en exil dans cette UE antichrétienne ?")

  • A propos d’une mauvaise dépêche de Zenit

    L’agence Zenit, habituellement remarquable, a publié hier une dépêche intitulée : « Le pape explique les aspects positifs et négatifs des Lumières », et qui commence ainsi : « La liberté religieuse constitue, selon Benoît XVI, un héritage positif du Siècle des Lumières, la dictature du positivisme, en revanche, un danger réel. » Toute la dépêche balance ainsi, par citations du pape, entre les aspects positifs des Lumières, et ses aspects négatifs.

    Inutile de dire que cela a suscité de vives réactions parmi les traditionalistes, comme en témoignent les commentaires du Forum catholique, où plusieurs concluent immédiatement à l’hérésie de Benoît XVI, les plus modérés constatant seulement que nous avons là la preuve que le pape est « libéral ».

    La lecture du texte intégral du discours du pape (qui n’est pas long, selon son habitude) donne un tout autre son de cloche.

    D’abord, il est nécessaire de souligner que ce discours n’est pas un enseignement pontifical destiné à l’Eglise universelle, mais une allocution aux évêques de Malaisie, de Brunei et de Singapour. Autrement dit à des pasteurs de communautés catholiques ultra-minoritaires dans des pays massivement musulmans.

    Ce discours est, de façon très insistante et appuyée, un appel à l’évangélisation. Puisque le christianisme est considéré dans vos contrées comme une importation étrangère, ajoute-t-il, prenez exemple sur la façon dont saint Paul a prêché la bonne nouvelle aux Athéniens. (Rappelons-nous que saint Paul ne leur a pas dit exactement : Convertissez-vous à l’Evangile qui est la seule vraie religion, sinon je vous envoie l’inquisition, parce que les fausses religions n’ont aucun droit…)

    A la suite de cet appel pressant à enraciner la foi catholique dans ces peuples, Benoît XVI ajoute : « Vous devez vous assurer que l’Evangile du Christ ne se confonde en aucune manière dans leur esprit avec les principes issus des Lumières. » « Au contraire, ajoute-t-il, au contraire, en disant la vérité dans l’amour (Eph 4, 15), vous pouvez aider vos concitoyens à distinguer le bon grain de l’Evangile de l’ivraie du matérialisme et du relativisme. »
    C’est alors, mais alors seulement (comment pourrait-on oublier qu’il s’agit du pape qui fustige assidûment le relativisme), que viennent les phrases « litigieuses » (mais nulle part traduites telles qu’elles sont) :

    « (Ainsi) vous pouvez les aider à répondre aux urgents défis posés par les Lumières, familiers à la chrétienté occidentale depuis plus de deux siècles, mais qui commencent seulement maintenant à avoir un impact significatif dans les autres parties du monde. En résistant à la « dictature de la raison positiviste », qui cherche à exclure Dieu du débat public, on peut accepter les « vraies conquêtes des Lumières », spécialement en matière de droits humains et de liberté religieuse et de sa pratique (cf. Allocution aux membres de la Curie romaine lors des traditionnels échanges de vœux de Noël, 22 décembre 2006).  En mettant l’accent sur le caractère universel des droits humains, fondés sur la dignité de la personne humaine créée à l’image de Dieu, vous accomplissez une importante tâche d’évangélisation, car cet enseignement constitue un aspect essentiel de l’Evangile. »

    Le pape ajoute immédiatement : « En agissant ainsi, vous suivez les pas de saint Paul, qui savait comment exprimer l’essentiel de la foi et de la pratique chrétiennes d’une façon assimilable par les communautés païennes auxquelles il était envoyé. »

    Ces propos posent éventuellement deux problèmes, étroitement liés. Qu’en est-il des Lumières et de l’Evangile ? Quel est le sens de la « liberté religieuse » ?

    En ce qui concerne les Lumières, nous sommes quant à nous, Français, focalisés sur l’aspect très anti-chrétien de Voltaire, et même athée de Diderot ou D’Holbach. Le pape est allemand, et se réfère à l’Aufklärung, qui est quelque peu différent, tout en ayant les mêmes bases : l’émancipation de l’homme par la raison. Mais c’est précisément là qu’on retrouve un des thèmes majeurs de la réflexion de Ratzinger-Benoît XVI.

    Rappelons la définition de l’Aufklärung par Kant :

    « L’Aufklärung, c’est la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle dont il est lui-même responsable. L’état de tutelle est l’incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d’un autre. On est soi-même responsable de cet état de tutelle quand la cause tient non pas à une insuffisance de l’entendement mais à une insuffisance de la résolution et du courage de s’en servir sans la conduite d’un autre. Sapere aude! Aie le courage de te servir de ton propre entendement! Voilà la devise de l’Aufklärung. »

    Ce propos est à double sens.

    A l’époque, il veut dire que le chrétien doit se libérer de ses tutelles ecclésiastiques et penser par lui-même (sans imaginer qu’en procédant ainsi le chrétien – ce qui est le cas de tous les convertis – peut précisément découvrir que la « tutelle » ecclésiastique est la condition de sa liberté).

    Aujourd’hui, ce propos prend un tout autre sens si on l’applique aux pays d’islam. Il se trouve que le pape parle précisément à des évêques en pays d’islam, et qu’il cite explicitement un passage de son allocution à la Curie romaine. Dont voici le texte :

    « A Ratisbonne, le dialogue entre les religions ne fut évoqué que de façon marginale et sous un double point de vue. La raison sécularisée n'est pas en mesure d'entrer dans un véritable dialogue avec les religions. Si elle demeure fermée face à la question sur Dieu, cela finira par conduire à l'affrontement entre les cultures. L'autre point de vue concernait l'affirmation selon laquelle les religions doivent se rencontrer dans le cadre de leur devoir commun de se placer au service de la vérité et donc de l'homme. (…) Dans un dialogue à intensifier avec l'Islam, nous devrons garder à l'esprit le fait que le monde musulman se trouve aujourd'hui avec une grande urgence face à une tâche très semblable à celle qui fut imposée aux chrétiens à partir du siècle des Lumières et à laquelle le Concile Vatican II a apporté des solutions concrètes pour l'Eglise catholique au terme d'une longue et difficile recherche. Il s'agit de l'attitude que la communauté des fidèles doit adopter face aux convictions et aux exigences qui s'affirment dans la philosophie des Lumières. D'une part, nous devons nous opposer à la dictature de la raison positiviste, qui exclut Dieu de la vie de la communauté et de l'organisation publique, privant ainsi l'homme de ses critères spécifiques de mesure. D'autre part, il est nécessaire d'accueillir les véritables conquêtes de la philosophie des Lumières, les droits de l'homme et en particulier la liberté de la foi et de son exercice, en y reconnaissant les éléments essentiels également pour l'authenticité de la religion. De même que dans la communauté chrétienne, il y a eu une longue recherche sur la juste place de la foi face à ces convictions - une recherche qui ne sera certainement jamais conclue de façon définitive - ainsi, le monde musulman également, avec sa tradition propre, se trouve face au grand devoir de trouver les solutions adaptées à cet égard. Le contenu du dialogue entre chrétiens et musulmans consistera en ce moment en particulier à se rencontrer dans cet engagement en vue de trouver les solutions appropriées. Nous chrétiens, nous sentons solidaires de tous ceux qui, précisément sur la base de leur conviction religieuse de musulmans, s'engagent contre la violence et pour l'harmonie entre foi et religion, entre religion et liberté. »

    Il y a ici, me semble-t-il, un double mouvement.

    D’une part, l’Eglise catholique a pris en compte le fait que l’Occident n’était plus une chrétienté, et que l’Eglise est présente dans des pays étrangers à la chrétienté, où elle est minoritaire, elle a donc cherché à définir les principes permettant la liberté de l’Eglise dans ce monde nouveau, à partir du droit naturel : la dignité de la personne humaine. (C’est Dignitatis Humanæ.)

    D’autre part, l’Eglise entend se servir de l’argument de la raison (qui pour elle est une participation au Logos divin) dans le monde musulman. Ce qui en effet consiste d’une certaine façon à introduire les Lumières (l’Aufklärung) dans l’islam, comme le prônent quelques intellectuels musulmans (très minoritaires). Or, en découvrant la raison, les musulmans découvriront le Logos, à savoir le Christ.

    Mon opinion est que nous devons d’abord connaître tel qu’il est cet enseignement de Benoît XVI, et l’accueillir favorablement parce qu’il s’agit du pape. Mon opinion est aussi que cette construction intellectuelle est remarquable, et qu’elle est peut-être extrêmement importante pour l’avenir. La seule objection que je ferais (mais peut-être n’est-ce pas vraiment une objection, c’est simplement un autre point de vue qui n’est pas contradictoire), c’est que les musulmans qui se convertissent le font parce qu’ils découvrent l’Amour de Dieu, et non au terme d’un raisonnement sur la foi et la raison.

    Quoi qu’il en soit, il est vain de se référer aux anciennes réactions pontificales aux Lumières. Si l’on s’imagine qu’on va convertir les Malais en leur disant que seule la religion catholique a des droits et que les autres religions sont des fausses religions qui n’en ont aucun, car l’erreur n’a aucun droit, autant rester chez soi, ou calfeutré dans sa chapelle intégriste…

  • Quand s’agenouiller est une profession de liberté

    Extrait de l’homélie de Benoît XVI lors de la célébration de la Fête Dieu à Saint-Jean de Latran :

    Adorer le Dieu de Jésus-Christ, qui, par amour s'est fait pain rompu, soulignait ensuite le pape, est le remède le plus valide et radical contre les idolâtries d'hier et d'aujourd'hui. S'agenouiller devant l'Eucharistie es!t une profession de liberté : qui s'incline devant Jésus ne peut et ne doit pas se prosterner devant aucun autre pouvoir terrestre, si fort fût-il. Nous, chrétiens, nous ne nous agenouillons que devant le Saint-Sacrement, parce que nous savons et nous croyons qu'en lui l'unique vrai Dieu est présent, lui qui a créé le monde et l'a tant aimé qu'il lui a donné son Fils unique. Nous nous prosternons devant un Dieu qui le premier s'est incliné vers l'homme comme un bon Samaritain, pour le secourir et lui redonner la vie. Adorer le Corps du Christ veut dire croire qu'en lui, dans ce morceau de pain, il y a réellement le Christ, qui donne un vrai sens à la vie, à l'immense univers et à la créature la plus petite, à toute l'histoire humaine comme à la plus brève existence. L'adoration est prière qui prolonge la célébration et la communion eucharistique et dans laquelle l'âme continue à se nourrir : à se nourrir d'amour, de vérité, de paix ; se nourrit d'espérance, parce que Celui devant lequel nous nous prosternons ne nous juge pas, ne nous écrase pas, mais nous libère et nous transforme.

  • La « communication » et la Trinité

    Extrait de l’allocution du pape Benoît XVI, hier, aux participants d’une rencontre organisée par le Conseil pontifical des communications sociales. Ce n’est pas sans rapport avec ma note précédente.

    « C'est la communication qui révèle la personne, qui crée des rapports authentiques et les communautés, et qui permet aux êtres humains de mûrir en connaissance, sagesse et amour. La communication, cependant, n'est pas le simple produit d'un hasard pur et fortuit ou de nos capacités humaines ; à la lumière du message biblique, elle reflète plutôt notre participation à l'Amour trinitaire - créatif, communicatif et unifiant - qui est le Père, le Fils et l'Esprit Saint. Dieu nous a créés pour être unis à lui et il nous a donné le don et la tâche de la communication parce que le Fils veut que nous obtenions cette union, non pas seuls mais par notre connaissance, notre amour et notre service de lui et de nos frères et soeurs dans un rapport de communication et d'amour. »

  • La foi créatrice

    Dans la catéchèse de Benoît XVI, hier, sur Romanos le Mélode :

    La foi est amour et c'est pourquoi elle crée de la poésie et elle crée de la musique. La foi est joie, c'est pourquoi elle crée de la beauté.

  • La prière pour les catholiques de Chine

    Dans sa lettre aux catholiques de Chine, le pape Benoît XVI écrivait : « Chers Pasteurs et fidèles, le 24 mai, qui est consacré à la mémoire liturgique de la bienheureuse Vierge Marie, Auxiliaire des chrétiens — vénérée avec tant de dévotion dans le sanctuaire marial de Sheshan à Shangaï —, pourrait devenir, dans l'avenir, une occasion pour les catholiques du monde entier de s'unir par la prière à l'Église qui est en Chine.

    Voici la belle prière que le pape propose pour cette occasion.

    Vierge très sainte, Mère du Verbe incarné et notre Mère, vénérée dans le sanctuaire de Sheshan sous le vocable d'Auxiliatrice des Chrétiens, Toi vers qui toute l'Eglise qui est en Chine regarde avec une profonde affection, nous venons aujourd'hui devant toi pour implorer ta protection. Tourne ton regard vers le peuple de Dieu et guide-le avec une sollicitude maternelle sur les chemins de la vérité et de l'amour, afin qu'il soit en toute circonstance un ferment de cohabitation harmonieuse entre tous les citoyens.

    Par ton oui docile prononcé à Nazareth, tu as permis au Fils éternel de Dieu de prendre chair dans ton sein virginal et d'engager ainsi dans l'histoire l'ouvre de la Rédemption , à laquelle tu as coopéré par la suite avec un dévouement empressé, acceptant que l'épée de douleur transperce ton âme, jusqu'à l'heure suprême de la Croix , quand, sur le Calvaire, tu restas debout auprès de ton Fils, qui mourait pour que l'homme vive.

    Depuis lors, tu es devenue, de manière nouvelle, Mère de tous ceux qui accueillent dans la foi ton Fils Jésus et qui acceptent de le suivre en prenant sa Croix sur leurs épaules. Mère de l'espérance, qui, dans l'obscurité du Samedi Saint, avec une confiance inébranlable, est allée au devant du matin de Pâques, donne à tes fils la capacité de discerner en toute situation, même la plus obscure, les signes de la présence aimante de Dieu.

    Notre-Dame de Sheshan, soutiens l'engagement de tous ceux qui, en Chine, au milieu des difficultés quotidiennes, continuent à croire, à espérer, à aimer, afin qu'ils ne craignent jamais de parler de Jésus au monde et du monde à Jésus. Dans la statue qui domine le sanctuaire, tu élèves ton Fils, le présentant au monde avec les bras grands ouverts en un geste d'amour. Aide les catholiques à être toujours des témoins crédibles de cet amour, les maintenant unis au roc qui est Pierre, sur lequel est construite l'Eglise. Mère de la Chine et de l'Asie, prie pour nous maintenant et toujours. Amen !

    Les autorités chinoises cherchent à limiter l'ampleur des pèlerinages mariaux du mois de mai, et particulièrement celui de Seshan, où au moins 200.000 catholiques pourraient se rendre à la basilique de Notre-Dame de Chine. Des caméras de surveillance ont été installées il y a peu autour du sanctuaire marial et ceux qui veulent se rendre en pèlerinage à Sheshan doivent inscrire leurs noms à l'avance, dans leurs paroisses d'origine, lesquelles doivent en informer les autorités. L'hôtellerie du sanctuaire, qui en temps normal peut accueillir 500 personnes pour les repas et 200 personnes pour la nuit, est fermée durant tout le mois de mai. Il est interdit de circuler en voiture particulière. Les diocèses et les paroisses ont reçu le conseil de ne pas organiser de pèlerinages à Sheshan durant le mois de mai. Au Zhejiang, province voisine de Shanghai, des agences de voyage approchées par des catholiques ont déclaré ne pas être en mesure d'organiser de tels pèlerinages. Un responsable « clandestin » du diocèse de Wenzhou, diocèse où les pèlerinages à Sheshan sont très populaires, a reçu la visite d'officiers de la Sécurité publique pour le dissuader de se rendre au sanctuaire marial. Selon ce responsable de Wenzhou, les autorités locales sont mécontentes de l'appel du pape à prier pour l'Eglise en Chine car elles interprètent cet appel comme « si le pape avait une perception défavorable de la situation en Chine et qu'il était donc nécessaire de prier pour changer cela ». Dans le diocèse de Shanghai, des pèlerinages prévus pour le mois de mai ont été déplacés au mois d'avril ou au mois de juin. A Hongkong, le pèlerinage qui devait emmener un millier de catholiques à Sheshan le 24 mai a été annulé dès le 1er avril, confirmation ayant été reçue que la présence de l'évêque du lieu, le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, n'était pas souhaitée.