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Benoît XVI - Page 36

  • La famille et la foi

    Extrait du discours de Benoît XVI aux jeunes Siciliens, hier à Palerme :

    La relation entre parents et enfants - vous le savez - est fondamentale; mais pas seulement à cause d'une juste tradition - je sais que c'est très ressenti par les Siciliens. C'est quelque chose de plus, que Jésus lui-même nous a enseigné : c'est le flambeau de la foi qui est transmis de génération en génération, cette flamme qui est également présente dans le rite du baptême, quand le prêtre dit: « Recevez la lumière du Christ ... signe pascal ...flamme que vous devez toujours alimenter. »

    La famille est fondamentale parce que c'est là que germe dans l'âme humaine la première perception du sens de la vie. Elle germe dans la relation avec la mère et le père, qui ne sont pas maîtres de la vie des enfants, mais sont les premiers collaborateurs de Dieu pour la transmission de la vie et la foi. Cela s'est produit de manière exemplaire et unique dans la famille de la Sainte Chiara Badano, mais cela se produit dans de nombreuses familles. En Sicile aussi, il y a de magnifiques exemples de jeunes, grandis comme plantes belles, riches, après avoir germé dans la famille, avec la grâce du Seigneur et la collaboration de l'homme. (…)

    L'image de l'arbre est très significative pour représenter l'homme. La Bible l'utilise, par exemple, dans les Psaumes. Le Psaume 1 dit : Béni soit l'homme qui médite la loi du Seigneur, « il est comme un arbre planté le long des cours d'eau, qui donne des fruits en son temps ». Ces « cours d'eau » peuvent être le « fleuve » de la tradition, le « fleuve » de la foi dont on tire la sève vitale.

    Chers jeunes de la Sicile, soyez des arbres qui sont enracinés dans le « fleuve » du bien ! N'ayez pas peur de combattre le mal ! Ensemble, vous serez comme une forêt qui croît, peut-être en silence, mais capable de porter des fruits, de porter la vie et de renouveler de manière profonde votre terre !

  • La musique et le silence : Benoît XVI inspiré par Arvo Pärt

    Le pape a assisté samedi à un concert qui lui était offert par le groupe pétrolier ENI (qui participe comme sponsor aux travaux de rénovation des murs latéraux extérieurs de la Basilique Saint-Pierre). Il a notamment déclaré, à propos de Cecilia vergine romana d’Arvo Pärt :

    Le texte du martyre de la sainte, et le style particulier qui en donne une clé d'interprétation musicale, semblent représenter la place et le rôle de la foi dans l'univers : au milieu des forces vitales de la nature, qui sont autour de l'homme, et aussi en lui , la foi est une force différente, qui répond à une parole profonde , "sortie du silence " , comme disait saint Ignace d'Antioche. La parole de la foi a besoin d'un grand silence intérieur, pour écouter et obéir à une voix qui est au-delà du visible et du tangible. Cette voix parle aussi à travers les phénomènes de la nature, parce que c'est la puissance qui a créé et régit l'univers; mais pour la reconnaître, il faut un cœur humble et obéissant - comme nous l'enseigne aussi la sainte dont nous faisons aujourd'hui mémoire : Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. La foi suit cette voix profonde, là où l'art à lui seul ne peut pas atteindre : elle la suit dans le chemin du témoignage , de l'offrande de soi-même par amour , comme l'a fait Cécile . Alors, l'œuvre d'art la plus belle, le chef-d'œuvre de l'être humain, est chacun de ses actes d'amour vrai, du plus petit - dans le martyre quotidien - au sacrifice suprême. Ici, la vie elle-même se fait chant : une anticipation de cette symphonie que nous chanterons ensemble au paradis.

  • Une veillée pour la vie le 27 novembre

    On apprend par Jeanne Smits que Benoît XVI participera à une « veillée pour toute vie humaine naissante », à Saint-Pierre de Rome, le 27 novembre, après les premières vêpres du premier dimanche de l’Avent, et qu’il a demandé que « tous les évêques diocésains (ou leurs équivalents) de chaque église particulière président des célébrations analogues, impliquant les fidèles dans leurs paroisses, leurs communautés religieuses, leurs associations et leurs mouvements ».

    Jeanne Smits se réfère à la conférence épiscopale des Etats-Unis, qui a publié un communiqué où l’on trouve les expressions ci-dessus entre guillemets, et incite tous les diocèses à faire en sorte que cette veillée ait lieu dans les paroisses. Une demande relayée par de nombreux diocèses, comme une recherche sur internet permet de le constater.

    En France, personne n’était au courant de cette veillée. Et aucun diocèse, à ce jour, n’en a parlé (en tout cas rien n’a filtré sur internet). Il faut bien avouer qu’il n’y a rien non plus sur le site du Vatican…

    Selon les Américains, « la congrégation pour le Culte divin a proposé les grandes lignes de ces veillées, avec le Conseil pontifical pour la famille ». Le cardinal archevêque de Paris est membre du Conseil pontifical pour la famille…

    Je découvre que la veillée ne passe pas inaperçue chez les Tchèques. En effet, c’est dès le début du mois de juillet que les évêques tchèques, lors de leur assemblée plénière, en ont parlé :

    « Les évêques se sont félicités de l’information de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements et le Conseil pontifical pour la famille au sujet de la "Veillée pour toute vie humaine naissante", présidée par le Saint-Père lors des vêpres du premier dimanche de l'Avent, le 27 novembre 2010. Le Saint-Père souhaite que cette veillée soit célébrée dans toutes les églises. Les évêques ont convenu d’inscrire la veillée dans le calendrier liturgique et de publier les documents proposés, nécessaires pour cet important événement. »

     

  • Benoît XVI évoque sainte Mechtilde

    Sa catéchèse d’hier était consacrée à sainte Mechtilde, première grande mystique du Sacré Cœur avant sa consœur et disciple sainte Gertrude. Extrait.

    Dans la prière liturgique, Mechtilde accorde une importance particulière aux heures canoniques, à la célébration de la messe, en particulier à la communion. Là, elle est souvent ravie en extase dans une profonde intimité avec le Seigneur dans son cœur très ardent et très doux, dans un dialogue merveilleux, où elle demande des lumières intérieures, alors qu'elle intercède de manière particulière pour sa communauté et ses consœurs. Au centre, se trouvent les mystères du Christ vers lesquels la Vierge Marie renvoie constamment pour marcher sur la voie de la sainteté : « Si tu désires la véritable sainteté, reste près de mon Fils ; Il est la sainteté même qui sanctifie toute chose » (ibid., I, 40). Dans son intimité avec Dieu est présent le monde entier, l'Eglise, les bienfaiteurs, les pécheurs. Pour elle, le ciel et la terre s'unissent.

    Ses visions, ses enseignements, les épisodes de son existence sont décrits avec des expressions qui évoquent le langage liturgique et biblique. On saisit ainsi sa profonde connaissance des Saintes Ecritures, qui étaient son pain quotidien. Elle y a constamment recours, que ce soit pour mettre en valeur les textes bibliques lus pendant la liturgie, ou en y puisant des symboles, des termes, des paysages, des images, des personnages. Sa préférence va à l'Evangile : « Les paroles de l'Evangile étaient pour elle une nourriture merveilleuse et suscitaient dans son cœur des sentiments d'une telle douceur que souvent, prise par son enthousiasme, elle ne pouvait en terminer la lecture... La manière dont elle lisait ces mots étaient si fervente qu'elle suscitait chez tous la dévotion. De même lorsqu'elle chantait dans le chœur, elle était tout absorbée en Dieu, transportée par une telle ardeur qu'elle manifestait parfois ses sentiments avec des gestes... D'autres fois, comme saisie en extase, elle n'entendait pas ceux qui l'appelaient ou la secouaient et elle avait beaucoup de difficultés à reprendre conscience des choses extérieures » (ibid., VI, 1). Dans l'une de ses visions, c'est Jésus lui-même qui lui recommande l'Evangile ; en lui ouvrant la plaie de son cœur très doux, il lui dit : « Vois combien mon amour est grand : si tu veux bien le connaître, tu ne le trouveras nulle part ailleurs mieux exprimé que dans l'Evangile. Personne n'a jamais entendu exprimer des sentiments plus forts et plus tendres que ceux-ci : Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés (Jean 15, 9) » (Ibid., I, 22).

    Chers amis, la prière personnelle et liturgique, notamment la liturgie des heures et la messe, sont à la racine de l'expérience spirituelle de sainte Mechtilde de Hackeborn. En se laissant guider par les Saintes Ecritures et nourrir du Pain eucharistique, elle a parcouru un chemin d'intime union avec le Seigneur, toujours dans la pleine fidélité à l'Eglise. Cela est également pour nous une puissante invitation à intensifier notre amitié avec le Seigneur, surtout à travers la prière quotidienne et la participation attentive, fidèle et active à la messe. La liturgie est une grande école de spiritualité.

  • Bienheureuse Chiara Badano

    Dans son allocution de l’Angélus, après avoir évoqué saint Vincent de Paul (c’est aujourd’hui le 350e anniversaire de sa mort), Benoît XVI a parlé de Chiara Badano, béatifiée samedi :

    Chers amis, seul l'Amour, avec un A majuscule, donne le vrai bonheur ! C'est ce que montre un autre témoin, une jeune qui a été proclamée bienheureuse hier ici, à Rome. Je parle de Chiara Badano, une jeune fille italienne née en 1971, qu'une maladie a conduite à la mort à un peu moins de 19 ans, mais qui a été pour tous un rayon de lumière, comme le dit son surnom : « Chiara Luce ». Sa paroisse, le diocèse d'Acqui Terme et le Mouvement des Focolari, auquel elle appartenait, sont aujourd'hui en fête, et c'est une fête pour tous les jeunes, qui peuvent trouver en elle un exemple de cohérence chrétienne. Ses dernières paroles, de pleine adhésion à la volonté de Dieu, ont été : « Maman, au revoir. Sois heureuse parce que moi je le suis ». Elevons notre louange vers Dieu parce que son amour est plus fort que le mal et que la mort ; et remercions la Vierge Marie qui conduit les jeunes, même à travers les difficultés, et les souffrances, à devenir amoureux de Jésus et à découvrir la beauté de la vie.

  • L’avenir de l’Eglise

    Joseph Ratzinger, 1968 :

    « Il semble évident que l'Eglise a devant elle des temps difficiles. Sa vraie crise a à peine commencé. Il faut s'attendre à de fortes secousses. L'avenir de l'Eglise peut venir et viendra également aujourd'hui uniquement de la force de ceux qui ont des racines profondes et vivent de la plénitude pure de leur foi. L'avenir ne viendra pas de ceux qui ne font que donner des recettes. Il ne viendra pas de ceux qui ne font que s'adapter au moment présent. Il ne viendra pas de ceux qui ne font que critiquer les autres et se considèrent eux-mêmes comme la mesure infaillible. Il ne viendra pas non plus de ceux qui choisissent uniquement le chemin le plus facile, de ceux qui évitent la passion de la foi et présentent comme faux et dépassé, tyrannie et légalisme, tout ce qui est exigeant pour l'être humain, ce qui le fait souffrir et l'oblige à renoncer à lui-même. Disons-le de manière positive : l'avenir de l'Eglise, aujourd'hui, comme toujours, sera à nouveau marqué par le sceau des saints. Et donc par des êtres humains qui vont au-delà des phrases qui sont précisément modernes. Par ceux qui voient plus loin que les autres, car leurs vies embrassent des espaces plus larges. »

  • Du trône du jugement au trône de la miséricorde

    Extrait de l’allocution de Benoît XVI avant l’Angelus d’hier.

    Chers amis, comment ne pas ouvrir notre cœur à la certitude que, tout en étant pécheurs, nous sommes aimés de Dieu ? Il ne se lasse jamais de venir à notre rencontre, il fait toujours lui-même en premier le chemin qui nous sépare de lui. Le livre de l'Exode nous montre comment Moïse, par sa supplication confiante et audacieuse, a réussi en quelque sorte, à déplacer Dieu de son trône du jugement au trône de la miséricorde (cf. 32,7-11.13-14).

    Le repentir est la mesure de la foi et grâce à lui, on revient à la Vérité. L'apôtre Paul écrit : « Il m'a été fait miséricorde parce que j'agissais par ignorance, étranger à la foi » (1 Tm 1,13). Pour revenir à la parabole du fils qui revient « à la maison », nous notons que lorsque le fils aîné paraît, indigné par l'accueil festif réservé à son frère, c'est encore le père qui va à sa rencontre et sort pour le supplier : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi » (Lc 15,31). Seule la foi peut transformer l'égoïsme en joie et renouer des rapports justes avec notre prochain et avec Dieu. « Il fallait bien festoyer et se réjouir - dit le père - car ton frère que voilà... était perdu, et il est retrouvé ! » (Lc 15,32).

  • L’œcuménisme n’est pas un relativisme

    Extraits des propos de Benoît XVI à un groupe d’évêques brésiliens en visite ad limina, hier.

    « Si les valeurs de la foi catholique ont largement forgé l'esprit et le cœur des brésiliens, on observe actuellement une influente croissante dans la société d'éléments nouveaux, pratiquement inconnus il y a quelques décennies. Ceci provoque un important abandon de la vie de l'Eglise par les catholiques, tandis que le panorama religieux du pays voit une rapide expansion des communautés évangéliques ou néo-pentecôtistes. Le phénomène, qui prend place dans une grande soif de Dieu, témoigne d'une évangélisation superficielle. (…) Il faut donc que l'Eglise du Brésil s'investisse dans une nouvelle évangélisation qui ne néglige pas les catholiques isolés et les personnes qui ignorent tout ou presque tout du message évangélique. En leur faveur il convient de développer une rencontre personnelle avec Jésus-Christ vivant et agissant dans son Eglise. Avec l'accroissement des nouveaux groupes prétendant suivre le Christ, fragmentés en communautés et confessions diverses, les pasteurs catholiques doivent lancer des ponts de dialogue dans la vérité. (…) En premier lieu, il faut rejeter une vision erronée d'un œcuménisme portant à l'indifférenciation doctrinale, laquelle conduit à un irénisme acritique où toutes les opinions constituent un relativisme ecclésiologique. La multiplication continue de nouveaux groupes chrétiens, dont certains font preuve d'un prosélytisme agressif, constitue un enjeu. Elle montre combien l’œcuménisme se trouve dans une phase confuse. »

  • Une mise au point de Benoît XVI

    Au terme de l'audience générale, le Saint-Père a reçu les membres du Bureau de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Extrait.

    A différentes occasions, j'ai souligné les risques associés au relativisme dans le domaine des valeurs, des droits et des devoirs. Si ces derniers venaient à manquer d'un fondement objectif rationnel, commun à tous les peuples, et étaient fondés exclusivement sur des cultures particulières, des décisions législatives ou des décisions judiciaires, comment pourraient-ils offrir une base solide et durable pour les institutions supranationales telles que le Conseil de l'Europe, et pour votre propre tâche au sein de cette prestigieuse institution ? Comment un dialogue fructueux entre les cultures pourrait-il se dérouler sans valeurs communes, sans droits et principes stables, universels, compris de la même manière par tous les États membres du Conseil de l'Europe ? Ces valeurs, droits et devoirs sont enracinés dans la dignité naturelle de chaque personne, quelque chose qui est accessible à la raison humaine. La foi chrétienne ne fait pas obstacle, mais favorise cette recherche, et est une invitation à chercher un fondement surnaturel à cette dignité.

    Je suis convaincu que ces principes, fidèlement conservés, surtout ceux qui concernent la vie humaine, depuis la conception jusqu'à la mort naturelle, et le mariage - enraciné dans le don exclusif et indissoluble de soi entre un homme et une femme - et la liberté de religion et d'éducation, sont des conditions nécessaires si nous voulons répondre de manière adéquate aux défis décisifs et urgents que l'histoire présente à chacun de vous.

  • Benoît XVI et sainte Hildegarde

    Benoît XVI a donné hier sa deuxième catéchèse sur sainte Hildegarde. Extraits :

    Les visions mystiques d'Hildegarde sont riches de contenus théologiques. Elles font référence aux événements principaux de l'histoire du salut, et adoptent un langage principalement poétique et symbolique. Par exemple, dans son œuvre la plus célèbre, intitulée Scivias, c'est-à-dire « Connais les voies », elle résume en trente-cinq visions les événements de l'histoire du salut, de la création du monde à la fin des temps. Avec les traits caractéristiques de la sensibilité féminine, Hildegarde développe, précisément dans la partie centrale de son œuvre, le thème du mariage mystique entre Dieu et l'humanité réalisé dans l'Incarnation. Sur l'arbre de la Croix s'accomplissent les noces du Fils de Dieu avec l'Eglise, son épouse, emplie de grâce et rendue capable de donner à Dieu de nouveaux fils, dans l'amour de l'Esprit Saint (cf. Visio tertia : PL 197, 453c).

     La mystique rhénane est aussi l'auteur d'autres écrits, dont deux particulièrement importants parce qu'ils témoignent, comme le Scivias, de ses visions mystiques : ce sont le Liber vitae meritorum (Livre des mérites de la vie) et le Liber divinorum operum (Livre des œuvres divines), appelé aussi De operatione Dei. Dans le premier est décrite une unique et vigoureuse vision de Dieu qui vivifie l'univers par sa force et sa lumière. Hildegarde souligne la profonde relation entre l'homme et Dieu et nous rappelle que toute la création, dont l'homme est le sommet, reçoit la vie de la Trinité. Cet écrit est centré sur la relation entre les vertus et les vices, qui fait que l'être humain doit affronter chaque jour le défi des vices, qui l'éloignent dans son cheminement vers Dieu et les vertus, qui le favorisent. L'invitation est de s'éloigner du mal pour glorifier Dieu et pour entrer, après une existence vertueuse, dans la vie « toute de joie » (1). Dans la seconde œuvre, considérée par beaucoup comme son chef-d'œuvre, elle décrit encore la création dans son rapport avec Dieu et la place centrale de l'homme, en manifestant un fort christocentrisme au ton biblique et patristique. La sainte, qui présente cinq visions inspirées par le Prologue de l'Evangile de saint Jean, rapporte les paroles que le Fils adresse au Père : « Toute l'œuvre que tu as voulue et tu m'as confiée, je l'ai menée à bien, et voici que je suis en toi, et toi en moi, et que nous sommes un » (Pars III, Visio X : PL 197, 1025a).

    Dans d'autres écrits, enfin, Hildegarde manifeste la versatilité des intérêts et la vivacité culturelle des monastères féminins du Moyen âge, à contre-courant des préjugés qui pèsent encore sur l'époque. Hildegarde s'occupa de médecine et de sciences naturelles, ainsi que de musique, étant dotée de talent artistique. Elle composa aussi des hymnes, des antiennes et des chants, réunis sous le titre de Symphonia Harmoniae Caelestium Revelationum (Symphonie de l'harmonie des révélations célestes), qui étaient joyeusement interprétés dans ses monastères, diffusant un climat de sérénité, et qui sont également parvenus jusqu'à nous. Pour elle, la création tout entière est une symphonie de l'Esprit Saint, qui est en soi joie et jubilation.

    (1) Ceci est le thème de son oratorio “Ordo virtutum”, qui est fascinant comme tout ce qu’a fait sainte Hildegarde. Sa musique est un plain chant flamboyant, avec des envols de vocalises littéralement inouis.