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Benoît XVI - Page 40

  • Benoît XVI: la dignité de la personne humaine "seul capital" à sauver

    En attendant d'avoir le texte complet, on peut déguster cette dépêche de l'AFP.

    Le pape Benoît XVI a déclaré samedi, dans le contexte de la crise économique mondiale, que "le seul capital qu'il convient de sauver" est la dignité de la personne humaine.

    "L'économie et la finance n'existent pas pour elles-mêmes, elles ne sont qu'un outil, un moyen", a dit le pape en recevant au Vatican les participants à une réunion de la Banque de développement du Conseil de l'Europe. "Leur fin est uniquement la personne humaine et sa réalisation plénière dans la dignité. C'est là le seul capital qu'il convient de sauver".

    Alors que "le monde et l'Europe traversent un moment particulièrement grave de crise économique et financière", Benoît XVI affirme que cela "ne doit pas conduire à des limitations qui ne se basent que sur une analyse strictement financière".

    Il souligne aussi que "le christianisme a permis à l'Europe de comprendre ce qu'est la liberté, la responsabilité et l'éthique".

    "Marginaliser le christianisme - également par l'exclusion des symboles qui le manifestent - contribuerait à amputer notre continent de la source fondamentale qui le nourrit inlassablement et qui contribue à sa vraie identité", a-t-il plaidé alors que le recours de l'Italie, condamnée en novembre par la Cour européenne des droits de l'homme pour la présence de crucifix dans ses salles de classes doit être examiné le 30 juin à Strasbourg.

     

    Addendum. On trouvera ici le texte intégral. Mais le compte rendu de l'AFP dit l'essentiel. On soulignera que le pape fait allusion aux crucifix devant une institution du Conseil de l'Europe, dont une autre institution a condamné l'Italie pour les crucifix dans les salles de classe. C'était donc ciblé.

  • La vraie théologie

    Un autre aspect de la veillée de Benoît XVI avec les prêtres.

    Répondant à un prêtre africain, Benoît XVI a souligné qu'il arrive qu'on oppose la théologie et la spiritualité, voire la foi de l'Eglise. Le pape a répondu en remerciant les théologiens qui « vivent de la parole de Dieu et se nourrissent de la foi de Eglise ».

    Il a invité les théologiens à « ne pas avoir peur du fantôme d'un aspect scientifique », confiant qu'il faisait de la théologie depuis 1946 et avait vu passer « trois générations » de théologiens. Or, ceux qui semblaient les plus « scientifiques » autrefois apparaissent aujourd'hui « vieillis », parfois même « quasi ridicules ». Il faut, a ajouté le pape « avoir le courage de renoncer à l'apparence de la science » mais penser que « la grande foi de l'Eglise présente en tous temps nous ouvre l'accès à la vérité ».

    Le pape a mis en garde contre la conception positiviste de la raison qui « n'est pas la vraie raison, mais une raison faible, réduite aux seules choses expérimentées, insuffisante ». Il a au contraire encouragé à « oser avoir la raison grande ouverte à la grandeur de Dieu », à « aller au-delà du positivisme », pour choisir la « grande et ample raison », ne pas « se soumettre à toutes les hypothèses du moment ». Pour le pape, ce sont « les saints » qui doivent « orienter » les théologiens.

    Surtout le pape invite une nouvelle fois à faire confiance à l'Ecriture Sainte : « Pensez que l'Ecriture sainte est vivante dans la communauté vivante et garantit la présence de la Parole de Dieu ». Il a aussi invité à la confiance dans « le magistère des évêques en communion avec le pape », à la « confiance dans l'Eglise ».

    Le pape a souligné qu'une bonne formation théologique est nécessaire par exemple pour faire face au danger des sectes, et qu'il faut aussi « connaître les courants de notre temps », pour pouvoir « rendre raison de notre foi ».

    Il n'en a pas moins encouragé les prêtres à « être critiques », avec le critère de la foi. Une théologie critique est nécessaire, a-t-il expliqué, « contre les tendances de la mode ». Au contraire, on a besoin d'une théologie « ouverte aux vraies nouveautés de la Parole de Dieu révélée en tous temps y compris en notre temps ».


  • Le bâton de l'amour

    Extrait de l'homélie de Benoît XVI pour la clôture de l'année sacerdotale.

    « Ton bâton me guide et me rassure » : le pasteur a besoin du bâton contre les bêtes sauvages qui veulent faire irruption dans le troupeau ; contre les brigands qui cherchent leur butin. À côté du bâton, il y a la houlette qui offre un appui et une aide pour traverser les passages difficiles. Les deux réalités appartiennent aussi au ministère de l'Église, au ministère du prêtre. L'Église aussi doit utiliser le bâton du pasteur, le bâton avec lequel elle protège la foi contre les falsificateurs, contre les orientations qui sont, en réalité, des désorientations. L'usage même du bâton peut être un service d'amour. Nous voyons aujourd'hui qu'il ne s'agit pas d'amour, quand on tolère des comportements indignes de la vie sacerdotale. De même il ne s'agit pas non plus d'amour quand on laisse proliférer l'hérésie, la déformation et la décomposition de la foi, comme si nous inventions la foi de façon autonome. Comme si elle n'était plus le don de Dieu, la perle précieuse que nous ne nous laissons pas dérober. Toutefois, en même temps, le bâton doit toujours redevenir la houlette du pasteur - la houlette qui aide les hommes à pouvoir marcher sur les sentiers difficiles et à suivre le Seigneur.

  • L'ennemi du sacerdoce ne peut pas gagner

    Extrait de l'homélie de Benoît XVI, ce matin, pour la clôture de l'année sacerdotale. La plus grande partie est un superbe commentaire du psaume 22. Mgr Joseph Murphy a récemment publié un « essai sur la théologie de Joseph Ratzinger », intitulé « Invitation à la joie ». On notera que le pape parle sept fois de la joie dans cette homélie.

    On pouvait s'attendre à ce que cette nouvelle mise en lumière du sacerdoce déplaise à « l'ennemi » ; il aurait préféré le voir disparaître, pour qu'en fin de compte Dieu soit repoussé hors du monde. Et il est ainsi arrivé que, proprement au cours de cette année de joie pour le sacrement du sacerdoce, sont venus à la lumière les péchés des prêtres - en particulier l'abus à l'égard des petits, où le sacerdoce chargé de témoigner de la prévenance de Dieu à l'égard de l'homme se trouve retourné en son contraire. Nous aussi nous demandons avec insistance pardon à Dieu et aux personnes impliquées, alors que nous entendons promettre de faire tout ce qui est possible pour que de tels abus ne puissent jamais plus survenir ; promettre que dans l'admission au ministère sacerdotal et dans la formation délivrée au cours du parcours qui y prépare, nous ferons tout ce qui est possible pour examiner attentivement l'authenticité de la vocation et que nous voulons mieux encore accompagner les prêtres sur leur chemin, afin que le Seigneur les protège et les garde dans les situations difficiles et face aux dangers de la vie. Si l'Année sacerdotale avait dû être une glorification de notre prestation humaine personnelle, elle aurait été détruite par ces événements. Mais il s'agissait pour nous exactement du contraire : devenir reconnaissant pour le don de Dieu, un don qui se cache « dans des vases d'argile » et qui toujours de nouveau, à travers toute la faiblesse humaine, rend concret son amour en ce monde. Nous considérons ainsi que ce qui est arrivé est un devoir de purification, un devoir qui nous porte vers l'avenir et qui, d'autant plus, nous fait reconnaître et aimer le grand don de Dieu. De cette façon, le don devient l'engagement de répondre au courage et à l'humilité de Dieu par notre courage et notre humilité. La parole du Christ, que nous avons chanté comme chant d'entrée dans la liturgie, peut nous suggérer en cette heure ce que signifie devenir et être prêtres : « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29).

  • Le célibat des prêtres et le mariage

    Hier, Place Saint-Pierre, 15 mille prêtres de 97 pays ont participé à la veillée de prières avec Benoît XVI, pour clore l'année sacerdotale. On en lira ici un émouvant compte rendu.

    Au cours de cette veillée, le pape a répondu à des questions. Son secrétaire lui tendait des feuillets pour les réponses, mais il n'en a pas voulu et a entièrement improvisé. Voici ce qu'il a dit sur le célibat, selon les dépêches d'agences synthétisées par Benoît et moi :

    Le célibat est une manière de transcender la vie terrestre, d'anticiper, en devenant prêtre, le début d'une nouvelle vie, et de s'unir à Dieu, et c'est là un grand scandale pour une société qui vit dans un présent éternel.

    Pour le monde dans lequel Dieu n'entre pas, le célibat est un grand scandale parce qu'il est vécu comme une réalité, et pour cela on considère qu'il doit disparaître. Cette critique peut surprendre à une époque où il est de plus en plus à la mode de ne pas se marier, mais le célibat des prêtres est une chose complètement différente, pas un vivre seul, pour soi-même, et n'accepter aucun lien définitif, mais juste le contraire.

    C'est en effet un "oui" définitif, une façon de se laisser prendre par Dieu, c'est le "oui" définitif du mariage, forme naturelle de l'union entre un homme et une femme, fondement de la culture chrétienne du monde. S'il disparaît, c'est la racine chrétienne de notre culture qui disparaît.

    Et c'est justement le "grand scandale" de la confirmation du célibat qui est le meilleur antidote au scandale secondaire causé par nos insuffisances mortelles.

    Un "oui" qui, comme le mariage, exige la fidélité.

  • Chypre et la Terre Sainte

    Extrait de l'allocution de Benoît XVI lors de sa rencontre avec Chrysostome II :

    Chypre est traditionnellement considérée comme une partie de la Terre Sainte, et la situation de conflit permanent au Moyen-Orient doit préoccuper tous les disciples du Christ. Personne ne peut rester indifférent aux multiples besoins des chrétiens de cette région en conflit, afin que ces anciennes Églises puissent vivre dans la paix et dans la prospérité. Les communautés chrétiennes de Chypre peuvent devenir un espace très propice à la coopération œcuménique, par sa prière et son engagement solidaire pour la paix, la réconciliation et la stabilité de ces régions bénies par la présence du Prince de la Paix au cours de sa vie terrestre.

    Extrait de l'homélie de la messe de samedi à l'église de la Sainte Croix.

    J'ai particulièrement conscience, dans mes pensées et dans mes prières, que beaucoup de prêtres et de religieux au Moyen Orient font actuellement l'expérience d'un appel particulier à conformer leurs vies au mystère de la Croix du Seigneur. Là où les chrétiens sont une minorité, là où ils souffrent l'épreuve en raison de tensions ethniques et religieuses, de nombreuses familles prennent la décision de partir, et il peut être tentant pour leurs pasteurs de faire de même. Néanmoins, dans des situations de cette nature, un prêtre, une communauté religieuse, une paroisse qui reste ferme et qui continue à rendre témoignage au Christ est un signe extraordinaire d'espérance, non seulement pour les chrétiens mais aussi pour tous ceux qui vivent dans la région. Leur seule présence est une expression éloquente de l'Évangile de la paix, de la détermination du Bon Pasteur de prendre soin de tout le troupeau, de l'engagement inébranlable de l'Église au dialogue, à la réconciliation et à la reconnaissance bienveillante de l'autre. En embrassant la Croix qui leur est tendue, les prêtres et les religieux du Moyen Orient peuvent vraiment faire rayonner l'espérance qui est au cœur du mystère que nous célébrons dans la liturgie de ce jour.

  • La Croix

    Extrait de l'homélie de la messe de Benoît XVI à l'église de la Sainte-Croix à Chypre, samedi :

    Le bois de la Croix est devenu le moyen de notre rédemption, tout comme l'arbre duquel elle a été tirée a entraîné la Chute de nos premiers parents. La souffrance et la mort, qui ont été la conséquence du péché, sont devenues les moyens mêmes par lesquels le péché a été vaincu. L'agneau innocent fut immolé sur l'autel de la Croix, et une vie nouvelle a jailli alors de l'immolation de la victime: le pouvoir du mal était détruit par le pouvoir de l'amour qui s'offre en sacrifice.

    La Croix est donc quelque chose de beaucoup plus grand et plus mystérieux qu'elle ne l'apparait au premier abord. C'est en effet un instrument de torture, de souffrance et d'échec mais, en même temps, elle exprime la complète transformation, le renversement définitif de ces afflictions: c'est ce qui en fait le symbole d'espérance le plus éloquent que le monde ait jamais vu. Elle parle à tous ceux qui souffrent - les opprimés, les malades, les pauvres, les parias, les victimes de la violence - et elle leur offre l'espérance que Dieu peut transformer leur souffrance en joie, leur solitude en communion, leur mort en vie. Elle offre une espérance sans limite à notre monde déchu.

    C'est pourquoi le monde a besoin de la Croix. La Croix n'est pas uniquement un symbole privé de dévotion. Elle n'est pas seulement l'insigne des membres d'un groupe particulier au sein de la société, et, en son sens le plus profond, elle n'a rien à voir avec l'imposition par la force d'un credo ou d'une philosophie. La Croix parle d'espérance, elle parle d'amour, elle parle de la victoire de la non-violence sur l'oppression. Elle dit que Dieu relève celui qui est humble, qu'il fortifie le faible, qu'il triomphe des divisions et surmonte la haine par l'amour. Un monde sans la Croix serait un monde sans espérance, un monde dans lequel la torture et la brutalité seraient sans contrôle, où la faiblesse serait exploitée et l'avidité aurait le dernier mot. L'inhumanité de l'homme pour l'homme se manifesterait de façon toujours plus horrible, et il n'y aurait aucune fin au cycle vicieux de la violence. Seule la Croix y met fin. Alors qu'aucun pouvoir terrestre ne peut nous sauver des conséquences de nos péchés, et qu'aucun pouvoir terrestre ne peut vaincre l'injustice à sa source, l'intervention salvatrice de notre Dieu d'amour a pourtant transformé la réalité du péché et de la mort en leur contraire. C'est ce que nous célébrons quand nous nous glorifions dans la Croix de notre Rédempteur. C'est ce que fait, à juste titre, saint André de Crête en décrivant la croix comme «le meilleur et le plus magnifique de tous les biens; car c'est en lui, par lui et pour lui que tout l'essentiel de notre salut consiste et a été restauré pour nous».

  • Corpus Christi

    Extrait de l'homélie de Benoît XVI lors de la messe d'hier à Chypre :

    Aujourd'hui, nous célébrons la Solennité du Corps et du Sang de Notre Seigneur. Corpus Christi, le nom donné en Occident à la fête d'aujourd'hui, est utilisé dans la Tradition de l'Église pour désigner trois réalités distinctes : le corps physique de Jésus, né de la Vierge Marie, son corps eucharistique, le pain du ciel qui nous nourrit dans ce grand sacrement, et son corps ecclésial, l'Église. En réfléchissant sur ces différents aspects du Corpus Christi, nous pouvons parvenir à une compréhension plus profonde du mystère de communion qui lie ensemble tous ceux qui appartiennent à l'Église. Tous ceux qui se nourrissent du corps et du sang du Christ dans l'Eucharistie sont « rassemblés dans l'unité par l'Esprit Saint » (Prière eucharistique n°2) pour former le saint et unique peuple de Dieu. Tout comme l'Esprit Saint est descendu sur les Apôtres dans la Chambre haute à Jérusalem, ainsi le même Esprit Saint a une double action dans chaque célébration de la Messe : sanctifier les dons que sont le pain et le vin, afin qu'ils deviennent le corps et le sang du Christ, et combler tous ceux qui sont nourris par ces saints dons, afin qu'ils deviennent un seul corps et un seul esprit dans le Christ.

    Saint Augustin exprime ce processus magnifiquement (cf. Sermon 272). Il nous rappelle que le pain n'est pas fabriqué à partir d'un seul grain, mais d'un grand nombre. Avant que tous ces grains ne deviennent du pain, ils doivent être moulus. Il fait ici allusion à l'exorcisme auquel les catéchumènes doivent se soumettre avant leur baptême. Chacun de nous qui appartenons à l'Église a besoin de sortir du monde clos de son individualité et d'accepter le 'compagnonnage' des autres, qui « partagent le pain » avec nous. Nous devons penser non plus à partir du 'moi' mais du 'nous'. C'est pourquoi tous les jours, nous prions 'notre' Père, pour 'notre' pain quotidien. Abattre les barrières entre nous et nos voisins est le préalable premier pour entrer dans la vie divine à laquelle nous sommes appelés. Nous avons besoin d'être libérés de tout ce qui nous enferme et nous isole : crainte et défiance vis-à-vis des autres, avidité et égoïsme, mauvaise volonté pour prendre le risque de la vulnérabilité à laquelle nous nous exposons lorsque nous nous ouvrons à l'amour.

  • Chypre : l'œcuménisme, et la Terre Sainte

    Propos de Benoît XVI à Chrysostome II, archevêque de Chypre.

    Avant toute chose, je voudrais exprimer ma gratitude à l'Église de Chypre pour l'hospitalité qu'elle a accordée, l'année dernière, à la Commission Mixte Internationale, lors de sa rencontre à Paphos. Je Vous suis aussi reconnaissant pour le soutien que l'Église de Chypre, par son ouverture et par la clarté de sa contribution, a toujours donné à la tâche du dialogue. Que l'Esprit Saint guide et raffermisse cet engagement hautement ecclésial pour la restauration d'une communion pleine et visible entre les Églises Orientales et Occidentales, une communion qui doit être vécue dans la fidélité à l'Évangile et à la tradition apostolique, dans le respect des traditions propres à l'Orient et à l'Occident, et dans l'ouverture à la diversité des dons par lesquels l'Esprit fait croître l'Église dans l'unité, la sainteté et la paix.

    Cet esprit de fraternité et de communion trouve également son expression dans la généreuse contribution que Votre Béatitude a envoyée, au nom de l'Église de Chypre, aux sinistrés du tremblement de terre qui a touché l'Aquila, près de Rome, et dont les besoins me tiennent à cœur. Dans ce même esprit, je vous rejoins maintenant dans la prière pour qu'avec l'aide de Dieu, tous les habitants de Chypre aient la sagesse et la force nécessaires pour travailler ensemble à un juste règlement des problèmes restés jusque là sans solution, pour rechercher la paix et la réconciliation, et pour construire à l'intention des générations futures une société caractérisée par le respect des droits de tous, y compris les droits inaliénables à la liberté de conscience et de culte.

    Chypre est traditionnellement considérée comme une partie de la Terre Sainte, et la situation de conflit permanent au Moyen-Orient doit préoccuper tous les disciples du Christ. Personne ne peut rester indifférent aux multiples besoins des chrétiens de cette région en conflit, afin que ces anciennes Églises puissent vivre dans la paix et dans la prospérité. Les communautés chrétiennes de Chypre peuvent devenir un espace très propice à la coopération œcuménique, par sa prière et son engagement solidaire pour la paix, la réconciliation et la stabilité de ces régions bénies par la présence du Prince de la Paix au cours de sa vie terrestre.

  • Le salut de Benoît XVI aux maronites de Chypre sous occupation turque

    Au cours de sa rencontre avec la communauté catholique:

    Chers fidèles catholiques de l'Église de Chypre, fortifiez votre entente dans la communion de l'Église universelle et avec le Successeur de Pierre, et faites grandir vos liens fraternels les uns avec les autres dans la foi, l'espérance et l'amour.

    Je délivre ce message de manière particulière aux fidèles présents comme à ceux qui viennent de Kormakiti, Asomatos, Karpash et Agia Marina. Je connais vos attentes et vos souffrances, et je vous demande de porter ma bénédiction à vos proches, et mon affection aux habitants de vos villages où les Chrétiens sont un peuple d'espérance.

    Extrait d'une dépêche AP :

    Au café de Kormakitis, village maronite sur la côte nord de Chypre, les derniers membres d'une communauté en voie d'extinction discutent pour une fois d'une grande nouvelle: Benoît XVI arrive vendredi dans l'île, pour la première visite d'un pape à Chypre.

    Kormakitis est le plus important des quatre villages -avec Asomatos, Agia Marina, Karpasia- qui constituaient autrefois le coeur florissant de la communauté maronite de l'île, membres de cette église catholique de rite oriental installée en plusieurs vagues migratoires à partir du VIIIe siècle depuis la Syrie, le Liban, la Palestine...

    Mais en 1974, lorsque l'armée turque a occupé la partie nord de Chypre en réponse à un coup d'Etat pro-grec, provoquant la partition de facto de Chypre, la majorité de la communauté maronite a été chassée vers le Sud, avec la population grecque.

    Aujourd'hui, Kormakitis ne compte plus que 130 habitants, la plupart de vieux retraités. Les derniers pourparlers n'ayant débouché sur aucune solution, ils craignent désormais de ne pas vivre assez longtemps pour voir Chypre et leur communauté réunifiée.

    "Sans un règlement de la question chypriote, nous sommes perdus, à 100%", soupire Joseph Katsioloudis, 63 ans, ancien directeur d'école, assis au café avec son ami Ioannis Tsioutzoukis, 70 ans, paysan et chantre de la cathédrale Saint-Georges, où il dirige les chants de la liturgie maronite.