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Benoît XVI - Page 34

  • La paix, la liberté religieuse, et le prochain synode

    Extrait de l’homélie de Benoît XVI lors de la messe de clôture du synode sur le Proche-Orient.

    Depuis trop longtemps au Proche-Orient les conflits, les guerres, la violence et le terrorisme perdurent. La paix, qui est don de Dieu, est aussi le résultat des efforts des hommes de bonne volonté, des institutions nationales et internationales, en particulier des États les plus engagés dans la recherche d’une solution aux conflits. Il ne faut jamais se résigner au manque de paix. La paix est possible. La paix est urgente. La paix est la condition indispensable pour une vie digne de la personne humaine et de la société. La paix est également le meilleur remède pour éviter l’émigration du Proche-Orient. “Appelez la paix sur Jérusalem” nous dit le Psaume (112, 6). Prions pour la paix en Terre Sainte. Prions pour la paix au Proche-Orient, en nous engageant afin qu’un tel don de Dieu offert aux hommes de bonne volonté se répande dans le monde entier.

    Une autre contribution que les chrétiens peuvent apporter à la société est la promotion d’une authentique liberté religieuse et de conscience, un des droits fondamentaux de la personne humaine que tout État devrait toujours respecter. Dans de nombreux Pays du Prohce-Orient, la liberté de culte existe, alors que l’espace de la liberté religieuse est souvent très limité. Élargir cet espace de liberté devient un besoin afin de garantir, à tous ceux qui appartiennent aux différentes communautés religieuses, la véritable liberté de vivre et de professer leur propre foi. Un tel argument pourrait faire l’objet d’un dialogue entre les chrétiens et les musulmans, un dialogue dont l’urgence et l’utilité ont été réaffirmées par les Pères synodaux.

    Au cours des travaux de l’Assemblée, on a souvent souligné la nécessité de proposer à nouveau l’Évangile aux personnes qui le connaissent peu, voire qui se sont éloignées de l’Église. Le besoin urgent d’une nouvelle évangélisation, même pour le Proche-Orient, a souvent été évoqué. Il s’agit d’un thème très répandu, surtout dans les Pays qui ont une christianisation ancienne. La création récente du Conseil pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation répond aussi à ce profond besoin. C’est pourquoi, après voir consulté l’épiscopat du monde entier et après avoir entendu le Conseil Ordinaire de la Secrétairerie générale du Synode des Évêques, j’ai décidé de dédier la prochaine Assemblée générale ordinaire, en 2012, au thème suivant: “Nova evangelizatio ad christianam fidem tradendam - La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne”.

  • Quelques petites choses sur les (futurs) nouveaux cardinaux

    Mgr Raymond Burke a été le premier chef de dicastère (et le seul à ce jour) à célébrer la messe de saint Pie V (pontificalement, qui plus est) à Saint-Pierre de Rome, il y a un an. Préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, il venait d’être nommé membre de la Congrégation pour les évêques. Il est aussi membre de la congrégation pour le clergé et membre du conseil pontifical pour les textes législatifs. Il y a deux ans et demi, il était simplement évêque de Saint-Louis aux Etats-Unis. Dès le motu proprio Summorum Pontificum, la messe a été célébrée dans la forme extraordinaire une fois par semaine dans son séminaire. Il a procédé plusieurs fois à des ordinations sacerdotales selon la forme extraordinaire. Ce n'est pas sans raisons que certains le voient comme le "dauphin" de Benoît XVI.

    Mgr Mauro Piacenza vient d’être nommé président de la Congrégation pour le clergé, dont il était le secrétaire. Fils spirituel du cardinal Siri, il a joué un rôle important dans l’orientation de l’année sacerdotale.

    Mgr Albert Malcolm Ranjith, secrétaire de la Congrégation pour le culte divin jusqu’à l’année dernière et aujourd’hui archevêque de Colombo, n’a jamais ménagé ses critiques de la façon dont la réforme liturgique a été menée.

    Ces trois nouveaux cardinaux sont clairement dans la ligne de la restauration liturgique et plus généralement de la restauration de la doctrine traditionnelle. (On peut y ajouter Mgr Bartolucci, naturellement, mais ici il s’agit d’une nomination de caractère symbolique – ce qui n’est pas rien.)

    A l’inverse, Mgr Gianfranco Ravasi (dont j’ai signalé plusieurs fois des propos aberrants), est un adversaire résolu de la messe de saint Pie V.

    Mgr Donald Wuerl devient cardinal parce qu’il est archevêque de Washington. On notera aussi qu’il est l’évêque chargé de l’application de la constitution Anglicanorum coetibus aux Etats-Unis.

    La nomination de Mgr Reinhard Marx, archevêque de Munich, met en lumière qu’est absent de la liste le plus connu des évêques allemands, Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg et président de la conférence épiscopale allemande. (En avril 2009, à la télévision, il expliquait que la mort du Christ sur la croix n’était pas un sacrifice mais un acte de solidarité.)

    Mgr Robert Sarah, ancien archevêque de Conakry, président du conseil pontifical Cor unum, avait fait une intervention remarquée sur l’« idéologie meurtrière » du genre au synode sur l’Afrique, il y a un an (il était alors secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples) :

    La théorie du genre est une idéologie sociologisante occidentale des relations hommes-femmes, qui s'attaque à l'identité sponsale de la personne humaine, à la complémentarité anthropologique entre l'homme et la femme, au mariage, à la maternité et à la paternité, à la famille et à la procréation. Elle est contraire à la culture africaine et aux vérités humaines éclairées par la Révélation divine en Jésus Christ.

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  • Sainte Elisabeth de Hongrie (et de Thuringe)

    Extrait de la catéchèse de Benoît XVI, hier :

    « Le Vendredi saint de 1228, les mains posées sur l'autel dans la chapelle de sa ville de Eisenach, où il avait accueillie les frères mineurs, en présence de plusieurs frères et de parents, Elisabeth renonça à sa propre volonté et à toutes les vanités du monde. Elle voulait renoncer aussi à toutes ses possessions, mais je l'en dissuadais par amour des pauvres. Peu après elle construisit un hôpital, elle recueillit les malades et les invalides et elle servit à sa table les plus misérables et les plus abandonnés. L'ayant moi-même réprimandée à ce propos, Elisabeth répondit qu'elle recevait des pauvres une grâce spéciale et l'humilité » (lettre de Maître Conrad à Grégoire IX).

    Nous pouvons percevoir dans cette affirmation une certaine expérience mystique semblable à celle vécue par saint François : le Poverello d'Assise déclara en effet dans son testament, qu'en servant les lépreux, ce qui auparavant lui était amer fut transmué en douceur de l'âme et du corps (Testamentum, 1-3). Elisabeth passa les trois dernières années de sa vie dans l'hôpital qu'elle avait fondé, servant les malades, veillant avec les mourants. Elle essayait toujours d'accomplir les services les plus humbles et les travaux répugnants. Elle devint ce que nous pourrions appeler aujourd'hui une femme consacrée dans le monde (soror in saeculo) et forma, avec d'autres amies, vêtues de gris, une communauté religieuse. Ce n'est pas par hasard qu'elle est la patronne du Tiers Ordre régulier de saint François et de l'Ordre franciscain séculier.

  • Le pape, le synode, l’islam

    Je découvre grâce à Perepiscopus que le pape a nommé Annie Laurent parmi les experts au synode sur le Proche Orient. En revanche le P. Christophe Roucou, responsable du Service des Relations avec l’islam (SRI), organisme de la conférence épiscopale, ne l’a pas été (ni personne de son équipe).

    On ne s’en étonnera pas si on lit le texte profondément scandaleux du P. Roucou, que cite Perepiscopus, sur le film Des hommes et des dieux, où il évoque le « message divin » de l’islam et ses « belles figures de foi et de miséricorde ».

    Le P. Roucou avait refusé de participer au livre L’islam, un danger pour l’Europe ?, qui était une enquête dirigée par Annie Laurent (et Christophe Geffroy).

  • Les nouveaux cardinaux

    Le pape a annoncé la tenue d’un consistoire, le 20 novembre, et a donné la liste des prélats qu’il « créera » cardinaux. Il n’y a pas de surprise : les heureux élus sont des archevêques de capitales ou de métropoles et des chefs de dicastère. On se réjouit de la confirmation que Mgr Burke fasse partie du lot. On note qu’il n’y a aucun Français. Par exemple l’archevêque de Toulouse. Il a pourtant récemment montré un héroïsme qui aurait dû lui valoir la pourpre, lorsque, en pleine occupation sarkozyenne, il n’a pas hésité à lire publiquement la lettre de son prédécesseur le cardinal Saliège, pendant l’occupation allemande, sur les juifs qu’on envoyait dans les camps de la mort, comme font aujourd’hui les SS de Sarkozy avec les Roms.

    8 Bartolucci.jpgMais aussi, il est émouvant de voir que le dernier nom cité par le pape dans cette liste des nouveaux cardinaux est celui de Mgr Domenico Bartolucci, 93 ans, maître de chapelle de la Chapelle Sixtine de 1956 à 1997, qui avait été chassé de son poste par le clan moderniste. Benoît XVI avait fait son éloge en juin 2006, à l’issue d’un concert qu’il avait dirigé (photo). En août 2009, Mgr Bartolucci déclarait dans une interview qu’il avait toujours célébré la messe de saint Pie V, depuis son ordination, et qu’il n’avait jamais célébré la messe de Paul VI.

    Mgr Bartolucci est l'un des deux "ecclésiastiques qui se sont distingués par leur générosité et leur dévouement au service de l'Eglise". L'autre est Mgr Walter Brandmüller, ancien président du conseil pontifical des sciences historiques. En décembre 2006, Mgr Brandmüller avait donné une conférence sur l'islam où il disait tout ce qu'il faut en dire, comme on peut le constater par ce compte rendu de "Correspondance européenne".

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  • Benoît XVI a écrit aux séminaristes

    Et cette belle lettre mérite d’être lue par tout le monde. Extraits.

    La liturgie

    Pour la juste célébration eucharistique, il est nécessaire aussi que nous apprenions à connaître, à comprendre et à aimer la liturgie de l’Église dans sa forme concrète. Dans la liturgie, nous prions avec les fidèles de tous les siècles – passé, présent et avenir s’unissent en un unique grand chœur de prière. Comme je puis l’affirmer à propos de mon propre chemin, c’est une chose enthousiasmante que d’apprendre à comprendre peu à peu comment tout cela a grandi, quelle expérience de foi se trouve dans la structure de la Liturgie de la Messe, combien de générations ont contribué à la former en priant !

    La piété populaire

    Maintenez en vous la sensibilité pour la piété populaire, qui est différente selon les cultures, mais qui est aussi toujours très semblable, parce que le cœur de l’homme est, en fin de compte, toujours le même. Certes, la piété populaire tend vers l’irrationalité, parfois même vers l’extériorité. Pourtant l’exclure est une grande erreur. A travers elle, la foi est entrée dans le cœur des hommes, elle a fait partie de leurs sentiments, de leurs habitudes, de leur manière commune de sentir et de vivre. C’est pourquoi la piété populaire est un grand patrimoine de l’Eglise. La foi s’est faite chair et sang. La piété populaire doit certainement être toujours purifiée, recentrée, mais elle mérite notre amour et elle nous rend nous-mêmes de façon pleinement réelle « Peuple de Dieu ».

    La dogmatique

    Ce que nous appelons la dogmatique, c’est la manière de comprendre les contenus de la foi dans leur unité, et même dans leur ultime simplicité : chaque détail unique est finalement simple déploiement de la foi en l’unique Dieu qui s’est manifesté et se manifeste à nous.

  • Le critique musical Benoît XVI parle du Requiem de Verdi

    Mon critique musical préféré a écouté samedi le Requiem de Verdi, sous la direction « excellente », a-t-il dit, d’Enoch Zu Guttenberg (on veut bien le croire, car Guttenberg, qui ne dirige que l’orchestre qu’il s’est constitué à Munich, est un très grand chef, qui excelle particulièrement dans les oratorios).

    Quelques extraits de ses propos :

    « Dans l'esprit du grand compositeur, cette œuvre devait être le sommet, le moment final de sa production musicale. Ce n'était pas seulement un hommage à un grand écrivain, mais aussi la réponse à une exigence artistique intérieure et spirituelle que la confrontation avec la stature humaine et chrétienne de Manzoni avait suscitée en lui ».

    « Libéré des éléments de la scène, Verdi exprime, avec les seules paroles de la liturgie catholique et avec la musique, la gamme des sentiments humains devant le terme de la vie, l'angoisse de l'homme face à sa nature fragile, le sentiment de rébellion devant la mort, l'effarement au seuil de l'éternité ».

    Le pape cite cette lettre de Verdi à l'éditeur musical Ricordi dans laquelle il se définit comme « un peu athée ». Mais lorsqu'il écrit cette messe, fait observer le pape, c'est comme « un grand appel au Père, dans une tentative de dépasser le cri du désespoir devant la mort, pour retrouver l'aspiration à la vie qui se fait prière silencieuse et du cœur : Libera me Domine. »

    Verdi décrit ainsi, souligne le pape, « le drame spirituel » de l'homme face à Dieu, auquel il aspire du plus profond de lui-même, et qui seul peut lui faire trouver la paix et le repos.

    NB. A propos du Verdi « un peu athée », rappelons que le compositeur, qui avait minutieusement organisé ses propres obsèques, avait demandé qu’on plaçât sous sa tête la partition de son Te Deum, qui est sa dernière œuvre.

  • Six nouveaux saints

    Benoît XVI a canonisé hier six bienheureux. Il les a présentés dans leur langue. Donc en français pour saint André Bessette :

    Frère André Bessette, originaire du Québec, au Canada, et religieux de la Congrégation de la Sainte-Croix, connut très tôt la souffrance et la pauvreté. Elles l’ont conduit à recourir à Dieu par la prière et une vie intérieure intense. Portier du collège Notre Dame à Montréal, il manifesta une charité sans bornes et s’efforça de soulager les détresses de ceux qui venaient se confier à lui. Très peu instruit, il a pourtant compris où se situait l’essentiel de sa foi. Pour lui, croire signifie se soumettre librement et par amour à la volonté divine. Tout habité par le mystère de Jésus, il a vécu la béatitude des cœurs purs, celle de la rectitude personnelle. C’est grâce à cette simplicité qu’il a permis à beaucoup de voir Dieu. Il fit construire l’Oratoire Saint Joseph du Mont Royal dont il demeura le gardien fidèle jusqu’à sa mort en 1937. Il y fut le témoin d’innombrables guérisons et conversions. «Ne cherchez pas à vous faire enlever les épreuves» disait-il, «demandez plutôt la grâce de bien les supporter». Pour lui, tout parlait de Dieu et de sa présence. Puissions-nous, à sa suite, rechercher Dieu avec simplicité pour le découvrir toujours présent au cœur de notre vie! Puisse l’exemple du Frère André inspirer la vie chrétienne canadienne!

    Avant d’évoquer les nouveaux saints, il a parlé de la prière, la « vraie prière ».

  • 21e dimanche après la Pentecôte

    C’est aussi la Journée missionnaire mondiale. Extrait du message de Benoît XVI :

    Très chers frères et sœurs, en cette Journée mondiale des missions, où le regard du cœur s'élargit sur les immenses espaces de la mission, sentons-nous tous les acteurs de l'engagement de l'Eglise d'annoncer l'Evangile. L'élan missionnaire a toujours été un signe de vitalité pour nos Eglises (cf. Lett. enc. Redemptoris missio, n. 2) et leur coopération est un témoignage singulier d'unité, de fraternité et de solidarité, qui rend crédibles les annonciateurs de l'Amour qui sauve ! (...)

    (…) Je souhaite exprimer, avec une affection particulière, ma reconnaissance aux missionnaires, hommes et femmes, qui témoignent dans les lieux les plus reculés et difficiles, souvent aussi par leur vie, l'avènement du Royaume de Dieu. C'est à eux, qui représentent les avant-gardes de l'annonce de l'Evangile, que vont l'amitié, la proximité et le soutien de tout croyant. Puisse « Dieu (qui) aime celui qui donne avec joie » (2 Co 9, 7), les combler de ferveur spirituelle et de joie profonde.