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  • "Religion de fous"

    Renaissance catholique a tenu son université d’été, comme les deux années précédentes, dans un village de Touraine. Mais cette année, conformément aux oukases romains, l’évêque a interdit la messe dans l’église du village. Le maire n’en revenait pas : « La commune finit de payer l’an prochain les travaux de l’église et l’évêque interdit la messe dans l’église. Vous êtes une religion de fous ! » Alors le maire a prêté une salle municipale pour la messe…

  • JD Vance

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    Il aura tout juste 40 ans quand il deviendra sans doute, à la fin de cette année, le vice-président des Etats-Unis. En choisissant JD Vance pour ce poste, Donald Trump fait de lui aussi son héritier, en tout cas l’homme clef du parti républicain pour les années à venir.

    La réussite du personnage est un roman américain, et du reste il en a fait un livre à succès, une des meilleures ventes deux années de suite : « Plouc élégie », devenu film sur Netflix. L’histoire d’un gamin pauvre, fils d’une femme droguée deux fois divorcée dans un bled de la Rust Belt, la « ceinture rouillée » d’une région désindustrialisée, décoré en Irak puis diplômé de l’université de l’Ohio, puis de Yale, sénateur de l’Ohio depuis l’an dernier. « Populiste d’extrême droite », il est devenu catholique en 2019 sous le patronage de saint Augustin, il est pro-vie, il considère que le mariage c’est entre un homme et une femme (il est lui-même marié et a trois enfants), et il a proposé au Sénat une loi interdisant des « transitions de genre » pour les mineurs.

    Je dois dire que je ne le connaissais pas, et surtout que je ne connaissais pas son discours du 23 avril devant le Sénat contre l’aide américaine à l’Ukraine. Il y a l’inévitable (petit) couplet pour Israël, mais en dehors de cela tout est remarquable, et il est particulièrement remarquable de voir un politicien américain dénoncer la guerre en Irak sans oublier d’évoquer la tragédie pour les chrétiens, et de dénoncer le soutien des Etats-Unis au gouvernement ukrainien sans oublier d’évoquer la persécution de l’Eglise orthodoxe ukrainienne…

    A court terme, le choix de Trump manifeste clairement que lorsqu’il sera président c’en sera fini de l’aide au régime de Kiev, donc que c’en sera fini de cette guerre.

    Voici l’essentiel de son discours du 23 avril.

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  • Notre Dame du Carmel

    L’antienne de communion se trouve aussi à la fête de la Nativité de la Sainte Vierge dans un graduel de Sens (fin XIIIe) conservé au Portugal, de la fête de la Visitation dans un missel morave du XIIIe, et de la Vigile de l’Assomption dans un graduel tchèque de la fin du XIVe siècle. D’autre part, avec « et Domina » au lieu de « dignissima », c’est l’antienne de communion de la messe de la Sainte Vierge des samedis après la Pentecôte dans un graduel de Nitra (Slovaquie, XVIe siècle, à l’époque en Hongrie). Cette antienne est une ample et douce révérence envers la "Reine du monde", avec une proclamation de sa virginité perpétuelle et une supplication appuyée sur "intercede".

    Regina mundi digníssima, María, Virgo perpétua, intercéde pro nostra pace et salúte, quæ genuísti Christum Dóminum, Salvatórem ómnium.

    O Marie, très digne Reine du monde, et toujours Vierge, obtenez-nous la paix et le salut, vous qui avez mis au monde le Christ, Seigneur et Sauveur de tous.

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  • Slovaques

    Le Parlement slovaque a rejeté une résolution de l’opposition qui condamnait la soi-disant frappe russe sur un hôpital pour enfants de Kiev.

    Il fallait 78 votes, il n’y en a eu que 41.

    Les députés de la majorité ont fait valoir qu’il n’y avait aucune preuve que ce fût une frappe russe.

  • Les ados au front

    Ivo Daalder, ancien ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’OTAN, dit que le gouvernement ukrainien doit envoyer des jeunes de 18 ans se faire massacrer pour que l’Ukraine gagne la guerre et entre dans l’OTAN :


    « C’est une guerre faite par des quadragénaires. Aucune autre guerre de l’histoire n’a été faite par des quadragénaires. Il est temps que l’Ukraine ait une sérieuse discussion sur la façon de gagner cette guerre. On ne peut pas le faire seulement avec des hommes de 28, 29, 30, ou 40 ans, qui est l’âge moyen des hommes sur la ligne de front. On a besoin de gars de 18 ans, on a besoin de gars de 19 ans, on a besoin de gars de 20 ans, c’est ce sur quoi comptent toutes les armées du monde. »

    C’est la guerre jusqu'au dernier (jeune) Ukrainien.

    (Ivo Daalder a été ambassadeur des des Etats-Unis auprès de l’OTAN entre 2009 et 2013, après avoir été conseiller d’Obama lors de sa campagne présidentielle de 2008. Bizarrement, sa fiche Wikipedia, même en anglais, est muette sur ce qu’il a fait ces dix dernières années.)

  • Républicain ?

    Il faut établir un "front républicain" contre le Rassemblement national. Il faut réunir un "arc républicain" contre le Rassemblement national. En quoi le Rassemblement national n'est-il pas "républicain" ? Ce n'est jamais dit. Forcément. Mais, le gag, c'est que la République donne désormais à ce parti "non républicain" beaucoup plus que ce qu'il donne aux partis "républicains" :

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  • L’attentat

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    C’est la photo de l’année. Prise par Evan Vucci, chef photographe de l’Associated Press, qui se trouvait derrière la tribune au moment de l’attentat. L’homme n’est pas pour rien chef photographe de l’AP, et n’est pas par hasard détenteur du prix Pulitzer. Néanmoins ce n’est évidemment pas une mise en scène : il fallait être là et cadrer à la fraction de seconde.

    Sinon il aurait fait Delacroix…

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    Mais on pense aussi bien sûr à une autre oreille…

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    Plus sérieusement, Benoît et moi publie opportunément une traduction de l’éditorial du New York Times du 28 juin. Cet article a fait sensation parce que le journal de l’idéologie officielle américaine demandait ouvertement à Joe Biden de se retirer de la course présidentielle. Mais il y avait autre chose dans ce texte, et dès le deuxième paragraphe : un tableau apocalyptique de ce que serait le retour au pouvoir de Donald Trump, « un danger important pour cette démocratie », un « personnage indigne de la confiance du public », une « menace de tyrannie ». « Il a décrit des plans qui endommageraient l’économie américaine, saperaient les libertés civiles et détérioreraient les relations de l’Amérique avec d’autres nations. » « L’ampleur et la gravité du défi lancé par M. Trump aux valeurs et aux institutions de ce pays » exigent que Biden se retire, parce qu’il ne peut y faire face. Et aussi, forcément, que Trump soit mis hors d’état de nuire…

    L’attentat vu de façon plus crue par Marjorie Taylor Green : « C'est la faute des médias : ils nous ont diabolisés, nous ont traités de nazis et ont incité ces dix dernières années à la violence contre nous. Ils le font tous les jours et hier, ils ont obtenu ce qu'ils voulaient : une tentative d'assassinat contre le président Trump et le meurtre d'un de ses partisans. »

  • Saint Henri

    L’oraison de la messe de saint Henri II est un exemple parmi des dizaines de ce que la nouvelle liturgie de Rome, qui est « la seule expression de la lex orandi du Rite romain », selon le pape, est celle d’une autre religion que la religion catholique.

    La collecte traditionnelle :

    Deus, qui hodierna die beatum Henricum, confessorem tuum, e terreni culmine imperii ad regnum aeternum transtulisti, te supplices exoramus, ut, sicut illum, gratiae tuae ubertate praeventum, illecebras saeculi superare fecisti, ita nos facias, ejus imitatione, mundi hujus blandimenta vitare, et ad te puris mentibus pervenire.

    O Dieu, en ce jour, vous avez fait passer le bienheureux Henri, votre Confesseur, du sommet de l’empire de la terre au royaume du ciel : nous vous demandons en suppliant que, comme en le prévenant par l’abondance de votre grâce, vous l’avez fait triompher des attraits du siècle, vous nous fassiez aussi, à son imitation, éviter les séductions du monde et parvenir jusqu’à vous avec des cœurs purs.

    La collecte de ce qu’on est censé considérer comme « la seule expression de la lex orandi du Rite romain » :

    Deus, qui beatum Henricum, gratiae tuae ubertate praeventum, e terreni cura regiminis ad superna mirabiliter erexisti, ejus nobis intercessione largire, ut inter mundanas varietates puris ad te mentibus festinemus.

    Voici la « traduction » française officielle :

    Seigneur, tu as comblé saint Henri de ta grâce pour qu'il sache gouverner son empire et tu l'as élevé à la gloire du ciel ; accorde-nous par son intercession, au milieu des changements de ce monde, de tendre vers toi dans la simplicité du cœur.

    Lauren Pristas fait remarquer que la nouvelle oraison est « anachronique » : elle décrit le gouvernement de l’empereur « dans des termes qui reflètent la sensibilité démocratique moderne ». Elle le fait de façon tellement médiocre (« le soin du gouvernement terrestre ») que la traduction officielle français a rétabli l’« empire » (qui ne se trouve pourtant pas dans la version de référence de « la seule expression de la lex orandi du Rite romain »). Mais le pire n’est pas cette anachronique révérence démocratique. C’est, comme on le voit partout dans le nouveau « missel », la suppression du fait que par la grâce Henri ait triomphé des attraits de ce siècle et évité les séductions du monde. La vie chrétienne ne consiste plus en cette ascèse informée par la grâce. Du reste les choses de ce monde sont seulement changeantes, inconstantes, on n’a pas à se méfier de leurs attraits ni de leur séduction qui nous entraîneraient dans le péché. Et comme il n’y a plus de combat, on peut supprimer aussi « nous te prions en suppliant ». Quant au but il n’est plus le même non plus. La collecte traditionnelle nous fait demander en suppliant de parvenir à Dieu, en Dieu, tandis que la nouvelle demande que Dieu nous accorde de nous hâter vers lui - verbe encore trop fort, que la traduction officielle corrige en : tendre vers toi – sans qu’il soit donc primordial d’arriver.

    Il est remarquable que l’on a le texte bien connu de saint Henri lui-même, sa lettre à l’évêque de Bamberg, qui condamne par avance la dérive liturgique et professe la vérité de la vie chrétienne :

    Nous devons abandonner les biens temporels et mettre au second plan les avantages terrestres pour nous efforcer d’atteindre les demeures célestes qui sont éternelles. Car la gloire présente est fugitive et vaine si, tandis qu’on la possède, on omet de penser à l’éternité céleste.

  • A Vologda

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    La divine liturgie retransmise par Soyouz TV l’était aujourd’hui de la cathédrale Sainte-Sophie de Vologda, à 480 km au nord de Moscou. L’occasion de voir de l’intérieur cette cathédrale en pierre blanche édifiée par Ivan le Terrible, couverte de 5.000 m2 de fresques… Le 14 juillet est la « célébration de tous les pères moines de Vologda ».

    Elle était présidée par le métropolite Antoine de Volokolamsk, le président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du patriarcat de Moscou, qui était au Vatican avant-hier. Je ne sais pas trop comment il fait, étant donné que le rideau de fer érigé par l’Occident collectif est beaucoup plus hermétique que celui des Soviétiques : toutes les liaisons aériennes sont interdites, y compris par avion privé.

    Quoi qu’il en soit il était là, avec six autres évêques, et dans des ornements en parfaite harmonie avec l’édifice et ses fresques. Et des chœurs somptueux. Et en prime une ordination diaconale (à 1h15). Cela se termine par une longue et solennelle procession, qui permet de voir la cathédrale de l’extérieur.

    *

    Une belle perle, récoltée hier :  l’hymne des chérubins, lors de la divine liturgie en l’église Saint Alexandre Nevski de Zelenograd (au nord-ouest de Moscou), encore une église neuve, consacrée en 2021, pour le 800e anniversaire d’Alexandre Nevski. L’intégralité de la liturgie est ici.

    Nous qui, dans ce mystère, représentons les chérubins et chantons l’hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité, déposons maintenant tous les soucis de cette vie...

    (…)

    pour accueillir le Roi de toutes choses, invisiblement escorté par les ordres des anges. Alléluia, alléluia, alléluia.DJI_0133-2-800x445.jpg

  • 8e dimanche après la Pentecôte

    Le pont d’or. — La liturgie traite trois grands thèmes pendant les dimanches après la Pentecôte. Le premier est la grâce baptismale ; nous sommes des baptisés et nous devons renouveler sans cesse la grâce du baptême ; chaque dimanche est un jour de baptême, une petite fête de Pâques. Le second thème occupe l’Église dans les derniers dimanches après la Pentecôte : c’est la préparation au retour du Seigneur. Le troisième thème se trouve précisément au stade actuel de l’évolution, c’est-à-dire au milieu du temps après la Pentecôte. Nous pouvons le désigner brièvement ainsi : le combat des deux mondes, Nous sommes établis dans le royaume de Dieu, mais nous sommes toujours combattus par le royaume du monde. Dans notre âme le triste héritage d’Adam continue son action dans notre nature corrompue. Nous hésitons, tant que nous sommes vivants, entre les deux royaumes.

    Ces trois thèmes caractérisent assez bien toute la vie chrétienne et nous montrent le chrétien réel. Au baptême, il a reçu un précieux trésor. L’Épître d’aujourd’hui nous l’indique en peu de mots : nous sommes les enfants de Dieu ; nous avons le droit d’appeler Dieu notre Père ; le Saint-Esprit a fait de nous ses temples et nous sommes les cohéritiers et les frères de Jésus-Christ. Cependant, le baptême ne nous pas fait entrer dans un pays de cocagne où nous pourrions vivre sans peine ni souci. Non ; l’Église nous envoi dans la vie rude, elle nous envoie au combat. Il nous faut défendre la terre sainte de notre âme contre l’ennemi, il nous faut apprendre à connaître l’ennemi pour le vaincre. Ce combat dure toute la vie. Notre Mère l’Église est, pour ainsi dire, notre maîtresse d’armes qui nous apprend les règles du combat ; elle est en même temps notre forteresse et notre bouclier dans le combat contre la nature inférieure. La messe du dimanche nous donne la force qui vient à notre secours dans les combats de la vie ; cette force nous délivre des embûches de l’ennemi, nous rend courage et persévérance dans le combat. Que produit, en effet, la messe ? Elle nous encourage au combat en nous faisant entendre la parole de Dieu dans l’avant-messe ; elle nous confère la force même de Dieu dans le sacrifice proprement dit. Nous ne sommes, par nous-mêmes, que de pauvres créatures et nous ne pourrions pas soutenir le combat. Mais, au Saint-Sacrifice, un autre combat pour nous, et le plus fort (le Christ) est vainqueur du fort. Tel est le sens du sacrifice de la messe : nous nous unissons au divin héros, au Christ ; sa victoire est notre victoire, son triomphe est notre triomphe. Telle est la force merveilleuse qui nous rend invincibles.

    Alors, nous sommes mûrs pour entrer dans la suite du divin héros, du divin Roi, Jésus-Christ. Pendant les derniers dimanches après la Pentecôte, l’Église nous fait contempler avec espérance et désir notre fin dernière. Tel est le pont d’or qui étend ses arches au-dessus de notre vie.

    Dom Pius Parsch

    L’introït.

    Le graduel.

    L’alléluia.

    L’offertoire.

    La communion.

    La collecte.

    L’évangile de l'intendant de l'iniquité.