On se souvient que lorsque Macron a reçu Xi dans les Pyrénées, il a fait enlever du menu, in extremis, le gâteau prévu, pourtant typiquement béarnais comme le reste du menu, mais qui s’appelle « le russe »…
Les Russes quant à eux ont malicieusement fait manger du « poulet à la Kiev » à leurs invités lors du déjeuner de gala à l’occasion de leur présidence du Conseil de sécurité de l’ONU. (Et l’on a bu un sauvignon américain de la Vallée de la Rivière russe, laquelle se trouve dans les « collines de Sébastopol », en Californie…)
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Vladimir Rozanskij, l’homme qui publie plusieurs fois par semaine une tirade fanatiquement antirusse sur le site de l’Institut pontifical pour les missions étrangères, s’en prend aujourd’hui à « Novikov, le “censeur suprême” de Poutine pour la culture ».
Selon Rozanskij, Serguei Novikov est « un metteur en scène d’opéra peu connu, beaucoup plus connu comme directeur de l’Administration des projets sociaux à la présidence de la Fédération de Russie, dont la tâche est d’établir de nouvelles règles pour la culture russe ».
La seule chose vraie ici est que Novikov est effectivement chef de la Direction présidentielle pour les projets sociaux, l’un des nombreux bureaux qui conseillent Poutine. Sa fonction n’est pas d’établir des règles, mais de faire des propositions visant à « renforcer les fondations spirituelles et morales de la société russe ».
Le “censeur suprême”, selon Rozanskij (qui invente l’expression et la met entre guillemets) ne peut rien censurer du tout. Le comparer aux chefs de la censure stalinienne, comme il le fait goulûment, est proprement grotesque. D’ailleurs, quelles sont ses victimes ? Rozanskij ne donne aucun nom, ne cite aucune affaire qui mettrait en cause le “censeur suprême”. Néanmoins il termine son article en rebondissant sur le propos de Novikov disant qu’il reste dans le monde de sa profession artistique « mais de l’autre côté de la barrière » : « Celle qu'il a lui-même érigée, et derrière laquelle il débusque avec ses jumelles infaillibles toutes les "proies culturelles" de son incessante chasse aux sorcières. » Tel est le dernier mot, frappant. Mais on n’a vu passer aucune sorcière.
En outre, Novikov est des deux côtés de la barrière. Car il a été nommé à son poste en 2017, mais depuis lors il a poursuivi son travail de metteur en scène, particulièrement pour des opéras de Tchaïkovski, mais aussi Barbe Bleue d’Offenbach ou Lakmé de Delibes. (Huit de ses productions sont sur scène cette année, dont une nouvelle production de l’Oprichnik de Tchaïkovski à Novossibirsk. Attention en cliquant sur le lien, c'est scandaleusement traditionnel.)
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Les tabloïds anglais ont encore battu un record, avec l’affaire de l’hôpital pour enfants de Kiev : « Poutine bombarde les enfants cancéreux » (Mirror), « Raid de missiles génocidaire de Poutine contre un hôpital pour enfants » (Daily Express), « Une guerre contre la vie elle-même » (Guardian), « Ces atrocités montrent pourquoi la Grande-Bretagne et l’Otan DOIVENT dépenser davantage pour la défense » (Daily Mail).
Après avoir rappelé qu’aucun enfant n’a été tué ni même blessé, et que les Russes ne bombardent jamais des bâtiments civils, on peut renvoyer à la vidéo réalisée par RT, qui montre notamment que le missile responsable de la destruction, filmé en vol, est un missile de défense aérienne AIM-120 du système norvégien NASAMS. La vidéo cite aussi les ordres donnés aux médias par le gouvernement ukrainien de ne parler que de cette frappe, et pourquoi.
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La Lettone qui avait ainsi décoré ses fenêtres, Jelena Kreile, a été condamnée à trois ans de prison par le tribunal de Riga, pour « avoir publiquement loué et justifié les crimes contre la paix et les crimes de guerre de la Russie en Ukraine, ainsi que le génocide commis par l'URSS, les crimes contre l'humanité, les crimes contre la paix et la perpétration de crimes de guerre en Lettonie ».
Trois ans de prison uniquement pour avoir mis des drapeaux à ses fenêtres, dont le drapeau russe, et le drapeau letton… et le drapeau français. Cela est conforme aux valeurs européennes. C’est la Russie qui est une dictature.
Le Centre balte de journalisme d’investigation signale que Jelena Kreile s’est déjà fait défavorablement connaître « pendant la pandémie » lorsqu’elle a voulu entrer dans un magasin sans le « certificat de vaccination » obligatoire… Une véritable terroriste.