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  • 5e dimanche après Pâques

    Il nous faut maintenant expliquer ces paroles du Seigneur : « En vérité, en vérité, je vous le dis : si vous demandez quelque chose à mon Père en mon nom, il vous le donnera. » Déjà, en traitant des premières parties de ce discours du Seigneur, nous avons dit, pour l’instruction de ceux qui adressent à Dieu le Père, au nom de Jésus-Christ, des prières qui ne sont pas exaucées, que toute prière contraire aux intérêts du salut, n’est point faite au nom du Sauveur. Car par ces paroles : « En mon nom ; » il faut entendre non pas un bruit de lettres et de syllabes, mais ce que ce son signifie et ce que l’on doit comprendre avec justesse et vérité par ce son. Aussi celui qui pense de Jésus-Christ ce qui ne doit pas être pensé du Fils unique de Dieu ne demande pas en son nom, bien qu’il prononce les lettres et les syllabes qui forment le nom de Jésus-Christ ; car il prie au nom de celui qui est présent à sa pensée au moment de sa prière. Celui, au contraire, qui pense de Jésus-Christ ce qu’il en doit penser, celui-là prie en son nom, et reçoit ce qu’il demande, si toutefois il ne demande rien de contraire à son salut éternel : il reçoit lorsqu’il est bon pour lui qu’il reçoive.

    Il est des grâces qui ne nous sont point refusées, mais qui sont différées, pour nous être accordées au temps opportun. On doit donc entendre que, par ces paroles : « Il vous donnera, » notre Seigneur a voulu désigner les bienfaits particuliers à ceux qui les demandent. Tous les saints, en effet, sont toujours exaucés pour eux-mêmes, mais ils ne le sont pas toujours pour tous, pour leurs amis, pour leurs ennemis ou pour d’autres ; car notre Seigneur ne dit pas absolument : « Il donnera, » mais : « Il vous donnera. »

    « Jusqu’à présent, dit notre Seigneur, vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit complète. » Cette joie qu’il appelle une joie pleine, n’est pas une joie des sens, mais une joie spirituelle, et quand elle sera si grande qu’on ne pourra plus rien y ajouter, alors, sans le moindre doute, elle sera pleine. Nous devons donc demander au nom du Christ ce qui tend à nous procurer cette joie si nous comprenons bien la nature de la grâce divine, si l’objet de nos prières est la vie véritablement heureuse. Demander toute autre chose, c’est ne rien demander : non pas qu’il n’existe absolument autre chose, mais parce qu’en comparaison d’un si grand bien, tout ce que l’on désire en dehors de lui n’est rien.

    Saint Augustin, traité 102 sur saint Jean, leçon des matines.

  • Saint Robert Bellarmin

    Extrait des "Controverses de la foi chrétienne contre les hérétiques de ce temps". Première controverse : la parole de Dieu, écrite ou conservée par la tradition, livre 4 : La parole de Dieu non écrite, chapitre 2 : Qu’est-ce que la tradition, et combien y en a-t-il ?

    Par le mot tradition, on entend généralement toute doctrine écrite ou non écrite qui a été communiquée à quelqu’un. Exode 17 « Écris cela dans un livre pour assurer sa permanence, et communique-le verbalement à Josué ». Dans les Actes des apôtres, 6, on appelle la loi écrite de Moïse une tradition : « Nous l’avons entendu dire qu’il détruirait ce lieu, et qu’il changerait les traditions que nous a léguées Moïse ». Dans l’épître 1 aux Corinthiens : « J’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai transmis ». On appelle tradition la doctrine présentée de vive voix : « Gardez les traditions, que vous avez apprises soit par la parole, soir par l’écrit. ».

    Le mot tradition ayant, en lui-même, un sens général, les théologiens en ont restreint le sens, pour ne lui faire signifier que la doctrine non écrite. Saint Irénée au livre 3, chap 2 : « Et ils finirent par ne reconnaître ni les Écritures ni la tradition ». Tertullien dans la couronne du soldat, chap 4 : « Si tu t’attends à trouver une loi, tu n’en trouveras aucune dans l’Écriture. C’est la tradition qui te procurera une aide ». Saint Cyprien, livre 2, épitre 3 : « Sache qu’on nous a enseigné de conserver la tradition dominicale en offrant le calice, c’est-à-dire que le calice offert en mémorial soit rempli de vin mélangé à de l’eau ». C’est faussement que Kemnitius attribue cet usage à la tradition écrite. Car jamais, dans tout l’évangile et dans toutes les épitres, on ne trouve par écrit que le vin, offert dans le calice, doive être mélangé à de l’eau. De la même façon, presque tous les anciens emploient le mot tradition au sens de doctrine non écrite. Et c’est ainsi que nous employons le mot.

    On appelle une doctrine non écrite, non celle qui n’a jamais été écrite, mais celle qui n’a pas été écrite par l’écrivain originel, comme par exemple le baptême des enfants. L’obligation de baptiser les enfants porte le nom de tradition apostolique non écrite, car on ne la trouve dans aucun écrit du nouveau testament, même si elle apparaît dans les livres de presque tous les anciens pères.

    On divise la tradition en deux catégories. La première est celle que l’on puise chez les auteurs des traditions; la deuxième se rapporte à la matière. La première se divise en traditions divines, apostoliques, et ecclésiastiques. On appelle divines celles qui ont été reçues du Christ lui-même enseignant aux apôtres, et qu’on ne trouve pas dans les lettres divines. Comme par exemple, la matière et la forme des sacrements. Nous avons bien peu de choses là-dessus dans les Écritures saintes, et il est pourtant certain que l’essence des sacrements n’a pu être instituée que par le Christ. C’est pour cela que l’apôtre dit aux Corinthiens 1, 12, en parlant du sacrement de l’eucharistie : « Car j’ai moi-même reçu du Seigneur ce que je vous ai transmis ».

    On appelle traditions apostoliques celles qui ont été instituées par les apôtres, non sans l’assistance du Saint-Esprit, mais qui ne figurent pas dans leurs écrits, comme le jeûne quadragésimal et celui des quatre-temps, et d’autres choses dont nous parlerons plus loin. Et on a coutume d’appeler apostoliques les traditions divines, et divines les traditions apostoliques. On dit que les traditions divines sont apostoliques, non parce qu’elles ont été instituées par les apôtres, mais parce que c’est par eux qu’elles ont été d’abord transmises à l’église, et que c’est du Christ qu’ils les avaient reçues. On dit que les traditions apostoliques sont divines, non parce qu’elles ont été instituées directement par Dieu, mais parce que ce n’est pas sans l’Esprit de Dieu que les apôtres les ont instituées. On dit de même que toutes les épitres des apôtres sont des écrits divins et apostoliques, même s’il y a en elles des préceptes qui sont divins et d’autres qui ne sont qu’apostoliques. Comme le montre clairement la première épitre aux Corinthiens, 7 : « Ce n’est pas moi qui prescris cela, mais le Seigneur ». Et, plus loin : « Je dis cela, moi, non le Seigneur ».

    Les traditions ecclésiastiques au sens propre sont des coutumes anciennes, commencées par les évêques ou le peuple, qui obtinrent peu à peu force de loi par le consentement tacite des peuples. Si les traditions divines ont la même force que les préceptes divins ou la doctrine divine écrite dans les évangiles, les traditions apostoliques non écrites ont, elles aussi, la même force que les traditions apostoliques écrites, comme l’affirme le concile de Trente à la session 4. La raison en est claire : car ce n’est pas parce qu’elle est écrite sur des parchemins que la parole de Dieu est divine ou qu’elle a de l’autorité, mais parce qu’elle a été prononcée par Dieu immédiatement, comme dans les sermons du Seigneur, ou par le moyen des apôtres, comme le décret du premier concile de Jérusalem (actes des apôtres, 15). Les hérétiques ne nient pas cela, et ils ne peuvent pas, non plus, le nier, car, comme nous le dirons plus haut, la question ne porte pas sur la force que possède la tradition divine ou apostolique, mais sur son existence.

    Les traditions ecclésiastiques ont la même force que les décrets et les constitutions écrites de l’Église. Car, même dans les sociétés civiles, les coutumes approuvées et les lois écrites ont la même force, comme le montrent les canons « coutume », et « durable » du code de loi.

    L’autre division des traditions se fait selon la matière : les traditions de foi ou de mœurs. Ces traditions sont perpétuelles, ou temporaires, universelles ou particulières, nécessaires ou libres. C’est une tradition de foi, par exemple, que la sainte Vierge ait toujours été vierge, qu’il n’y ait que quatre évangiles. C’est une tradition de mœurs, par exemple, de se signer le front du signe de croix, de jeûner à certains jours, de célébrer certaines fêtes.

    La tradition perpétuelle est celle qui a été instituée pour être observée jusqu’à la consommation du monde, comme dans les exemples donnés. La temporaire est celle qui a été instituée pour un certain temps, comme l’observance légale de certaines cérémonies qui devait se faire jusqu’à la pleine promulgation de l’évangile, pour que l’Église se compose plus facilement de Juifs et de Gentils.

    Une tradition universelle est celle qui doit être conservée par toute l’Église. comme la fête de Pâque, de la pentecôte, et de grandes fêtes semblables, comme l’enseigne saint Augustin dans la lettre 118. Une tradition particulière est celle qui s’adresse à une ou plusieurs Églises, comme le jeûne du samedi, au temps de saint Augustin, que saint Pierre avait transmis à l’église de Rome et à quelques autres, comme le rappelle saint Augustin dans sa lettre 86 à Casulanum.

    La tradition nécessaire est celle qui est transmise sous la forme d’un précepte, comme la célébration de Pâque le dimanche après le quatorzième jour de la lune de mars. La libre est celle qui est transmise sous la forme d’un conseil, comme l’aspersion de l’eau lustrale, et autres choses semblables.

  • La persécution

    Le responsable de l’Eglise de Porochenko à Poutivl (région de Soumy), qui n’a pas d’église, a demandé au conseil municipal de rompre les accords sur la location ou l'utilisation des églises conclus avec l’Eglise orthodoxe ukrainienne et de lui donner l'église Saint-Nicolas. Le conseil municipal a refusé. Le maire a expliqué que tous les lieux de culte à Poutivl sont la propriété des communautés religieuses, et que l'église Saint-Nicolas appartient au monastère de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie de l’Eglise orthodoxe ukrainienne.

    En outre, les paroissiens de Saint-Nicolas se sont réunis le 7 mai dernier et ont réaffirmé à l’unanimité leur loyauté envers l’Eglise orthodoxe ukrainienne…

    *

    Le métropolite Jean de Tcherkassy de l’Eglise du pouvoir se plaint qu’à Tcherkassy il n’y a personne qui veuille intégrer son organisation. Il rappelle que 33 communautés de la région se sont « volontairement transférées » à son Eglise après qu’elle a été fabriquée en 2018, mais qu’il n’y en a toujours aucune de Tcherkassy même. Le chef de l’administration militaire régionale dit que ce sont 31 communautés qui ont été « transférées », mais qu’il y a toujours des problèmes avec ces « transferts ». Par exemple à Boujanka les autorités ont été obligées d’annuler le transfert en raison de « lacunes dans les documents soumis »…

    Le métropolite Théodose de l’Eglise orthodoxe ukrainienne de Tcherkassy a été assigné à résidence le 12 avril, pour deux mois, avec port de bracelet électronique, comme mesure préventive avant son procès pour incitation à la haine interconfessionnelle, parce qu’il a « créé un site web du diocèse en utilisant le modèle de l'Église orthodoxe russe »…

    *

    On a vu plusieurs fois les grecs-catholiques et les orthodoxes de l’Eglise de Porochenko main dans la main pour persécuter l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Mais chacun a ses intérêts propres, et à Sambor (région de Lvov), les deux entités se disputent la chapelle du cimetière. Le 19 avril, le conseil municipal a banni l’Eglise orthodoxe ukrainienne et a mis la chapelle sous scellés malgré les protestations des fidèles. La veille, sachant ce qui allait se passer, le métropolite de Lvov de l’Eglise de Porochenko a publié deux décrets : l’un disait que la communauté de l’Eglise orthodoxe ukrainienne était « admise, à sa demande », dans l’Eglise de Porochenko, l’autre concernait la nomination d’un recteur... Le 28 avril, l’évêque de l’Eglise grecque-catholique a demandé aux autorités régionales de « rendre » la chapelle à son Eglise, qui l’aurait construite en 1908. (Cela dit, la grande dispute est évidemment de savoir qui mettra le grapin sur la grande et prestigieuse Laure de Potchaïev. Dispute qui se terminera sans doute par la transformation du monastère en musée, comme à la grande époque soviétique...)

    Ce qu'ils veulent détruire: hier jeudi, jour de semaine, à la laure de Potchaïev: les moines, les séminaristes, la foule (voir minute 9), juste des vêpres... (de la fête de saint Amphiloque de Potchaïev) :

    *

    Le chef de l’Eglise du pouvoir et le chef du « comité ethnopolitique d’Etat » ont inauguré une exposition consacrée aux édifices religieux qui ont souffert de la guerre en Ukraine dans le réfectoire de l'église Saints Antoine et Théodose de la Laure des Grottes de Kiev. Histoire de bien souligner que l’Eglise orthodoxe ukrainienne en est chassée.

    L’exposition est intitulée "...mais qui renaîtra dans la gloire et la force"… C’est prophétique ?

  • Dépassement

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    Ce n’est pas l’initiative d’un prêtre détraqué, mais du diocèse de Grenoble. Et même de « l’Eglise », si on en croit l’annonce :

    Le 17 mai sera célébrée la journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie.

    À cette occasion, l'Église invite tous les chrétiens à un temps de prière pour se dépasser face à ces violences qui minent notre société.

    Retrouvons-nous, à 20h, à l'église Notre-Dame du Drac à Seyssinet pour nous associer, apporter notre soutien en faisant monter nos prières auprès du Père

    “Qui vous accueille, m'accueille” Mt 10:40

    Ouvert à tous

    J’ai commencé à chercher un temps de prière pour dépasser la cathophobie qui commence vraiment à me miner.

    (Les documents - affiches, arguments, citations... - sont fournis par le portail italien "Foi et homosexualité".)

  • Enseignement "catholique"

    Riposte catholique avait dénoncé la diffusion programmée auprès d’élèves de 6e d’un film faisant l’apologie du « changement de genre », dans un collège catholique d’Alsace. Des parents d’élèves ont protesté, et la projection a été annulée. La direction diocésaine de l’enseignement catholique a voulu « éviter les réactions disproportionnées » (sic), mais aussi : « Après réflexion, nous avons estimé que la question du genre n’avait pas valeur à être traitée par des enfants de 6e si eux-mêmes n’ont pas posé de question sur le sujet à leurs parents ».

    Car il a fallu une « réflexion » à ces dirigeants de l’enseignement catholique pour comprendre qu’ils étaient en train de faire la même chose que les pourrisseurs LGBT qui sont envoyés dans les écoles depuis longtemps maintenant (depuis Xavier Darcos et surtout Luc Chatel, ministres de Sarkozy-Fillon) pour profiter des troubles de la puberté des collégiens afin de recruter des adeptes.

    Le Parisien a relaté l’affaire, et souligné :

    La nouvelle de cette diffusion avait été relayée par l’influent site Riposte-catholique.fr, qui se présente comme un site de « réinformation catholique ». Dans une publication datée du 1er mai, ce dernier accusait le collège épiscopal de Walbourg de « mettre gravement en danger le développement psychologique des élèves en les mettant face à ce film ».

  • Un démolisseur

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    Le cardinal Arthur Roche, préfet du dicastère de la destruction de la liturgie, était comme évêque de Leeds un destructeur en série des paroisses de son diocèse. Sans états d’âme dans l’une et l’autre fonction.

    Version longue : Paix liturgique.

    Résumé : Le Salon Beige.

  • Saints Nérée, Achille et Domitille, et Pancrace

    Martyrologe

    A Rome, sur la voie Ardéatine, les saints frères martyrs Nérée et Achillée. Ils demeurèrent longtemps en exil dans l'île de Ponza, pour la Foi du Christ, avec Flavie Domitille dont ils étaient les eunuques; puis le consul Minutius Rufus voulut, mais en vain, les forcer à sacrifier en recourant aux tourments du chevalet et du feu, ceux-ci alléguant que, baptisés par le bienheureux apôtre Pierre, ils ne pouvaient en aucune façon sacrifier aux idoles, ils eurent alors la tête tranchée. Leurs saintes reliques, avec celles de Flavie Domitille furent, par ordre du pape Clément VIII, transférées solennellement en ce jour, de la diaconie de saint Adrien, à l'ancienne église de leur nom où autrefois on les avait conservées et que l'on venait de réparer. Cette translation eut lieu la veille de ce jour, mais Clément VIII ordonna qu'on la célébrerait aujourd'hui ainsi que la fête de la bienheureuse vierge Domitille, dont la passion est mentionnée aux nones de ce mois.

    Martyrologe 7 mai, après saint Stanislas :

    A Terracine, en Campanie, l'anniversaire de la bienheureuse Flavie Domitille, vierge et martyre. Fille de sainte Plautille, sœur de saint Flavius Clemens, consul et martyr, elle avait été consacrée à Dieu par le pontife saint Clément, qui lui avait donné le voile. Tout d'abord, durant la persécution de Domitien, pour avoir rendu témoignage au Christ, elle fut exilée dans l'île de Ponza avec plusieurs autres, et y souffrit un long martyre. En dernier lieu, elle fut conduite à Terracine, où, ayant converti un certain nombre de personnes à la Foi par ses exhortations et par ses miracles, elle fut, par ordre du juge, brûlée dans la chambre qu'elle habitait, avec deux vierges ses compagnes, nommées Euphrosyne et Théodora;  ainsi se termina pour elle le cours d'un glorieux martyre. On célèbre la fête de Domitille avec celle des saints martyrs Nérée, Achillée et Pancrace le 4 des ides de ce mois.

    Saint Pancrace fait l’objet de la deuxième notice du martyrologe ce jour :

    A Rome encore, sur la voie Aurélienne, saint Pancrace martyr, qui, âgé de quatorze ans, accomplit son martyre par la décapitation, sous Dioclétien.

    Dans sa lettre 108, qui retrace la vie de sainte Paula, saint Jérôme écrit :

    Étant arrivée à l'île de Pontia, si célèbre par l'exil de Flavia Domitilla, la plus illustre femme de son siècle, laquelle y fut reléguée par l'empereur Domitien à cause qu'elle était chrétienne, et voyant les petites cellules où elle avait souffert un long martyre, il sembla que sa foi y prit des ailes, tant elle se sentit touchée du désir de voir Jérusalem et les lieux saints. Elle trouvait que les vents tardaient à se lever, et que toute vitesse était lente.

    Le martyrologe ne donne pas la raison du report de la fête du 11 au 12 mai. Clément VIII, c’est après saint Pie V, et dans le calendrier de saint Pie V il n’y avait pas de fête le 11 mai avant qu’on y exile les apôtres Philippe et Jacques…

  • La persécution

    Le métropolite Josaphat, ancien évêque du diocèse de Kirovohrad, et le secrétaire du diocèse l’archiprêtre Roman Kondratyouk, ont été condamnés à trois ans de prison pour « incitation à la haine religieuse, violation de l'égalité des citoyens sur la base de leurs croyances religieuses ».

    Le SBU avait découvert que l’évêque avait des publications orthodoxes imprimées en Russie et en avait présenté une lors d’une réunion des doyens de l’éparchie et l’avait distribuée à d’autres éparchies…

    Depuis le 8 décembre il était assigné à résidence.

    *

    L’église de l’icône de la Mère de Dieu de Kazan, à Khmelnytsky, a été « transférée » à l’Eglise du pouvoir le 5 avril par des personnes qui n’y avaient jamais mis les pieds. L’administration régionale a enregistré la nouvelle communauté le 19 avril. Depuis lors l’église est vide. Dimanche dernier une vidéo a été tournée au moment où un prêtre de l’Eglise du pouvoir célèbre la divine liturgie : il n’y a pas un seul fidèle.

    On notera que la paroisse désormais fantôme a été renommée « de l’icône de la Mère de Dieu de Potchaïev », parce que, même si l’icône de Kazan est l’une des plus vénérés en Ukraine, Kazan est en Russie…

    Dans l’église saint-Georges, elle aussi volée, la fête patronale n’a pas été célébrée alors qu’elle réunissait habituellement entre 800 et 1.000 fidèles.

    Dans la cathédrale volée il n’y avait dimanche que quelques rares personnes alors que l’église de Letychiv était bondée pour la divine liturgie célébrée par le métropolite Victor de l’Eglise orthodoxe ukrainienne.

    La vidéo montre tout cela, et aussi la soupe populaire qui était organisée par la paroisse au profit des plus pauvres.

    *

    Hier 10 mai, après les vêpres, transfert solennel des reliques de saint Amphiloque de Potchaïev dans la cathédrale de la Laure de Potchaïev (ouest de l’Ukraine), en vue de la célébration de sa fête le 12 mai. Voilà ce que la clique de Zelensky veut supprimer.

    *

    Serge Doumenko, dit métropolite Epiphane de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine, annonce qu’il admettra des prêtres de l’Eglise orthodoxe ukrainienne à condition qu’ils se repentent et qu’ils abjurent « l’idéologie du monde russe ». Et ses services « vérifieront, feront tout pour s'assurer que de telles personnes, arrivant dans l'Eglise d’Ukraine, ne la détruisent pas de l'intérieur ».

    La précédente déclaration de Doumenko (dont l’Eglise a été fabriquée en 2018) était que les prêtres et les fidèles de l’Eglise orthodoxe ukrainienne sont des « parasites ».

    *

    Le député Igor Huz, qui était décoré à Vladimir (Volhynie) de l’ordre d’Epiphane, des mains d’Epiphane en personne (Serge Doumenko), a déclaré qu’il fallait accélérer le processus de transfert à l’Eglise du pouvoir. C’est pourquoi il a « demandé au ministre de la Culture et au chef de l'administration régionale de résilier le bail du monastère Zimnyansky, du monastère Nizkinichsky et de la cathédrale de la Dormition, comme cela a été fait pour la laure des Grottes de Kiev. » Il s’agit du complexe monastique « de la Dormition de Sviatogorsk », à Zymne, tout près de la frontière polonaise (ne pas confondre avec le monastère de Sviatogorsk dans le diocèse de Donetsk). Igor Huz souhaite donc que « la commission inspecte ces bâtiments appartenant à l'État, les prenne en compte dans le bilan de l'État et prenne ensuite les bonnes décisions avec la volonté du Tout-Puissant ». Afin qu’Epiphane puisse y célébrer bientôt. (Il y a un mois, le conseil régional a « interdit l’activité de l’Eglise orthodoxe ukrainienne » en Volhynie et demandé que soit annulé le contrat de location des terrains de ce monastère.).

    *

    Pendant ce temps-là, on apprend que le ministère ukrainien de l'Education et des Sciences et la fondation américaine Arcus ont signé un mémorandum « sur l'introduction de méthodes d'enseignement sensibles au genre dans le processus éducatif des établissements préscolaires, scolaires et d'enseignement supérieur ». La Fondation Arcus s'engage à impliquer 500 écoles maternelles et 500 écoles secondaires au cours des deux prochaines années scolaires. Cela passe par le don de kits de jeux, de littérature éducative et de supports pédagogiques et visuels. Elle s’engage aussi à former des coordinateurs et des formateurs régionaux chargés de former les enseignants qui enseigneront aux enfants de première année. Elle s’engage encore « à commencer la mise en œuvre de modules et de cours spéciaux sur l'enseignement sensible au genre dans les programmes de formation des enseignants dans les établissements d'enseignement supérieur et dans les programmes de développement professionnel pour les enseignants des écoles maternelles et primaires dans les établissements de formation des enseignants de troisième cycle ». Naturellement, « l'intention commune des deux parties est d'étendre progressivement la mise en œuvre de ces modules à l'échelle nationale ».

    Capture d’écran 2023-05-11 à 16.24.47.pngLa Fondation Arcus est spécialisée dans le soutien aux droits des LGBT et la préservation des grands singes (non, ce n’est pas une blague). En 2015 déjà elle annonçait le versement de 15 millions de dollars pour favoriser le mouvement transgenre aux Etats-Unis. Elle souligne que son personnel est composé à 50% de personnes de couleur et 50% de LGBT.

  • La tyrannie

    Le ministricule Darmanin qui s’improvise dictateur demande aux préfets d’interdire toutes les manifestations s’il y a un risque que « des slogans ou des propos de nature à mettre en cause la cohésion nationale ou les principes consacrés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (…) soient exprimés ». Parmi les exemples qu’il donne : « l’amalgame entre immigration et islamisme ou terrorisme ou délinquance ».

    L’un des « principes » de la République est donc désormais le déni de la réalité. Il est interdit de manifester si l’on constate l’évidence du lien entre l’immigration et la délinquance, entre l’immigration et l’islamisme. En fait ce n’est plus du simple déni. Cela relève de la maladie mentale. Ou de la tyrannie à l’état pur, fondée sur l’arbitraire du pouvoir et l'idéologie antinationale.

    Dans la foulée, une sous-ministricule du nom de Sonia Backès annonce à l’Assemblée nationale qu’« une manifestation en hommage à Jeanne d’Arc, à Opéra, portée par des groupuscules d’ultradroite, sera interdite par la préfecture de police ». Parce que Jeanne d’Arc est donc désormais contraire à la « cohésion nationale »…

    Et c’est la sous-ministricule qui décide de ce que le préfet de police doit faire, sans motif, sans tenir compte de l’état de droit.

    Il s’agit semble-t-il du cortège traditionnel de Jeanne d’Arc, organisé chaque deuxième dimanche de mai par l’Action française depuis 1909, et plus encore à partir de 1920, l’année où la République française a institué en ce dimanche une fête nationale de Jeanne d’Arc (béatifiée en 1909, canonisée en 1920).

    En bref, la République macronique interdit de célébrer une fête nationale… C’est une première. Et c’est un signe clair que nous ne sommes plus en république.

  • Saints Philippe et Jacques

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    Duccio, Sienne, 1311. Ci-dessous le tableau intégral. Les deux apôtres sont en haut à gauche.

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    Philippe, né à Bethsaïde, est l’un des douze Apôtres appelés d’abord par le Christ notre Seigneur. Il apprit à Nathanaël que le Messie promis dans la loi était venu, et le conduisit au Seigneur. Les faits montrent clairement avec quelle familiarité le Christ accueillait Philippe ; des Gentils désirant voir le Sauveur s’adressèrent à cet Apôtre, et le Seigneur, voulant nourrir dans le désert une multitude de personnes, lui parla ainsi : « Où achèterons-nous des pains, pour que ceux-ci mangent » ? Philippe, après avoir reçu le Saint-Esprit, se rendit dans la Scythie, qui lui était échue en partage, pour y prêcher l’Évangile, et il convertit cette nation presque tout entière à la foi chrétienne. Enfin, étant venu à Hiérapolis en Phrygie, il fut attaché à la croix pour le nom du Christ, et accablé à coups de pierres, le jour des calendes de mai. Les Chrétiens ensevelirent son corps dans le même lieu, mais il a été ensuite transporté à Rome et déposé, avec celui du bienheureux Apôtre Jacques, dans la basilique des douze Apôtres.

    Jacques, frère du Seigneur, surnommé le Juste, s’abstint dès son jeune âge, de vin, de cervoise, et de chair ; il ne coupa jamais ses cheveux et n’usa ni de parfums, ni de bains. Il n’était permis qu’à lui seul d’entrer dans le Saint des saints ; il portait des vêtements de lin, et était si assidu à la prière que ses genoux étaient devenus aussi durs que la peau d’un chameau. Après l’Ascension du Christ, les Apôtres le créèrent Évêque de Jérusalem ; et c’est à lui que Pierre envoya un messager annoncer qu’un Ange l’avait délivré de prison.

    Une controverse s’étant élevée au concile de Jérusalem, au sujet de la loi et de la circoncision, Jacques fut de l’avis de Pierre, et fit aux frères un discours dans lequel il prouva la vocation des Gentils, et dit qu’il fallait écrire aux frères absents de ne pas imposer aux Gentils le joug de la loi mosaïque. C’est de lui que parle l’Apôtre, quand il écrit aux Galates : « Je ne vis aucun Apôtre, si ce n’est Jacques, le frère du Seigneur ».

    Telle était la sainteté de sa vie, que les hommes souhaitaient à l’envi de toucher le bord de ses vêtements.

    Étant parvenu à l’âge de quatre-vingt-seize ans, ayant gouverné très saintement l’Église de Jérusalem pendant trente années, comme il annonçait avec courage et fermeté le Christ, Fils de Dieu, il fut d’abord assailli à coups de pierres, et ensuite mené à l’endroit le plus élevé du temple, d’où on le précipita. Gisant à demi mort, les jambes brisées, il levait les mains au ciel, et priait Dieu pour le salut de ses bourreaux, en disant : « Pardonnez-leur, Seigneur, car ils ne savent ce qu’ils font ». Pendant qu’il faisait cette prière, on lui brisa la tête d’un coup de fouloir, et il rendit son âme à Dieu en la septième année de Néron. Il fut enseveli près du temple, au lieu même où il avait été précipité. Il a écrit une lettre qui est une des sept Épîtres catholiques.

    (Bréviaire)